Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-05-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 mai 1900 20 mai 1900
Description : 1900/05/20 (A4,N53,T6). 1900/05/20 (A4,N53,T6).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63783575
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
294 REVUE DES CULTURES COLONIALES
semble, à première vue, assez voisin des gommes élastiques courantes pour
qu'on puisse songer à l'utiliser au même titre.
Le Marsdenia verrucosa n'est peut-être pas, d'ailleurs, parmi les plantes de cette
dernière catégorie, une des moins intéressantes, car son caoutchouc,si médiocre
qu'il soit, mérite réellement ce nom, et il n'est pas toujours possible d'en dire
autant pour toutes les autres. Les latex de beaucoup de ces espèces ne peuvent
souvent être utilisés qu'en mélange frauduleux avec des laits de bonne qualité.
C'est à l'obligeance de M. Perrier de la Bathie qui nous a déjà fait tant
d'autres envois que nous devons des spécimens de cette Asclépiadée, connue
des Sakalaves sous le nom de bokalahy.
Notre zélé correspondant les recueillit, vers la fin de l'année dernière, au cours
d'une excursion entre la rive gauche du Betsiboka et la rive droite du Mahavary ;
et il nous écrivait, en nous les adressant:
« Le port du bokalahy ressemble tout à fait à celui du lombiro (Cryptostegia
madagascariensis) ; c'est-à-dire que cette plante, abandonnée à elle-même, s'ar-
rondit en buisson à rameaux retombant vers la terre, tandis que, au voisinage
d'un arbre, elle devient une grande liane. Il y a cependant quelques diffé-
rences. Le tronc est toujours plus gros que celui du lombiro, et les rameaux
sont bien moins nombreux. Je mets cette plante au même rang que le lombiro
comme plante à caoutchouc; c'est-à-dire que, comme [e lombiro, elle peut donner,
par des coagulants particuliers, un bon produit; mais son latex est en trop
petite quantité pour qu'on puisse l'exploiter avec profit pour le moment.
« Comme le latex du lombiro, celui du bokalahy, mélangé au latex des Landolphia
et des lIfascarenhasia, rend le tout d'une qualité inférieure, même quand il est en
petite quantité et surtout quand le coagulant employé est l'acide sulfurique. Le
village de Besevo, dans les environs duquel abondent le lombiro et le bokalahy, a
renoncé à vendre du caoutchouc, à cause des bas prix auxquels se vendait la
gomme de cette provenance. Les habitants du village étaient accusés de mélanger
les divers latex des plantes à caoutchouc des environs.
« Je ne sais jusqu'à quel point ce mélange peut nuire, mais j'ai remarqué que
les latex du lombiro et du bokalahy, coagulés par une certaine quantité d'acide
sulfurique, deviennent gluants. »
Il semble, par contre, qu'un des meilleurs coagulants soit l'alcool. L'échan-
tillon que M. Perrier de la Bathie a obtenu de cette manière et que nous avons
vu, est, en effet, de bonne apparence et élastique. Il est bien aussi un peu vis-
queux,mais la résine qu'il contient n'est pas en proportion telle qu'elle diminue
sensiblement sa valeur : nous n'en avons retiré, après traitement par l'éther et
par l'alcool, que 16,5
Le principal défaut, à notre avis, du caoutchouc de bokalahy est sa faible téna-
cité : le produit complet, tel qu'on l'obtient après coagulation du latex, casse
déjà entre les doigts lorsqu'on l'étiré fortement, et la nervosité de la gomme
débarrassée de sa résine est encore moindre.
Ce sont ces divers caractères réunis qui justifient ce que nous disions plus
haut : le caoutchouc de bokalahy, quoique de qualité inférieure, est bien un
caoutchouc.
Ceci établi, il était dès lors intéressant, même au point de vue pratique, de
déterminer botaniquement ce bokalahy, dans lequel M. Perrier de la Bathie
avait déjà, avec justesse, reconnu une Asclépiadée.
Les spécimens que nous avons examinés ne laissent aucun doute à cet égard
semble, à première vue, assez voisin des gommes élastiques courantes pour
qu'on puisse songer à l'utiliser au même titre.
Le Marsdenia verrucosa n'est peut-être pas, d'ailleurs, parmi les plantes de cette
dernière catégorie, une des moins intéressantes, car son caoutchouc,si médiocre
qu'il soit, mérite réellement ce nom, et il n'est pas toujours possible d'en dire
autant pour toutes les autres. Les latex de beaucoup de ces espèces ne peuvent
souvent être utilisés qu'en mélange frauduleux avec des laits de bonne qualité.
C'est à l'obligeance de M. Perrier de la Bathie qui nous a déjà fait tant
d'autres envois que nous devons des spécimens de cette Asclépiadée, connue
des Sakalaves sous le nom de bokalahy.
Notre zélé correspondant les recueillit, vers la fin de l'année dernière, au cours
d'une excursion entre la rive gauche du Betsiboka et la rive droite du Mahavary ;
et il nous écrivait, en nous les adressant:
« Le port du bokalahy ressemble tout à fait à celui du lombiro (Cryptostegia
madagascariensis) ; c'est-à-dire que cette plante, abandonnée à elle-même, s'ar-
rondit en buisson à rameaux retombant vers la terre, tandis que, au voisinage
d'un arbre, elle devient une grande liane. Il y a cependant quelques diffé-
rences. Le tronc est toujours plus gros que celui du lombiro, et les rameaux
sont bien moins nombreux. Je mets cette plante au même rang que le lombiro
comme plante à caoutchouc; c'est-à-dire que, comme [e lombiro, elle peut donner,
par des coagulants particuliers, un bon produit; mais son latex est en trop
petite quantité pour qu'on puisse l'exploiter avec profit pour le moment.
« Comme le latex du lombiro, celui du bokalahy, mélangé au latex des Landolphia
et des lIfascarenhasia, rend le tout d'une qualité inférieure, même quand il est en
petite quantité et surtout quand le coagulant employé est l'acide sulfurique. Le
village de Besevo, dans les environs duquel abondent le lombiro et le bokalahy, a
renoncé à vendre du caoutchouc, à cause des bas prix auxquels se vendait la
gomme de cette provenance. Les habitants du village étaient accusés de mélanger
les divers latex des plantes à caoutchouc des environs.
« Je ne sais jusqu'à quel point ce mélange peut nuire, mais j'ai remarqué que
les latex du lombiro et du bokalahy, coagulés par une certaine quantité d'acide
sulfurique, deviennent gluants. »
Il semble, par contre, qu'un des meilleurs coagulants soit l'alcool. L'échan-
tillon que M. Perrier de la Bathie a obtenu de cette manière et que nous avons
vu, est, en effet, de bonne apparence et élastique. Il est bien aussi un peu vis-
queux,mais la résine qu'il contient n'est pas en proportion telle qu'elle diminue
sensiblement sa valeur : nous n'en avons retiré, après traitement par l'éther et
par l'alcool, que 16,5
Le principal défaut, à notre avis, du caoutchouc de bokalahy est sa faible téna-
cité : le produit complet, tel qu'on l'obtient après coagulation du latex, casse
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débarrassée de sa résine est encore moindre.
Ce sont ces divers caractères réunis qui justifient ce que nous disions plus
haut : le caoutchouc de bokalahy, quoique de qualité inférieure, est bien un
caoutchouc.
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