Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-05-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 mai 1900 20 mai 1900
Description : 1900/05/20 (A4,N53,T6). 1900/05/20 (A4,N53,T6).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63783575
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
- VARIÉTÉS -- 303
de Balata, etc., et des ustensiles d'exploitation de ces divers produits qu'on ne se
procure pas sans difficulté, les habitants des régions parcourues ne s'y prêtant
guère et craignant toujours qu'on en tire un profit dommageable pour eux.
Pour le premier voyage, j'avais obtenu en faveur du jeune voyageur une mis-
sion gratuite, grâce à la bienveillance du président de la Commission des mis-
sions, M. Milne-Edwards.
Quant au second voyage, l'itinéraire suivi fut à peu près le même au début,
mais cependant un petit naufrage survenu en vue de Cayenne en modifia forcé-
ment le parcours. Nonobstant, le but principal de la deuxième partie de ce
voyage fut atteint : il s'agissait surtout d'atteindre les forêts d'arbres à caout-
chouc du Costa-Rica et de s'en procurer des graines. M. Pittier de Fabréga.
directeur de l'Institut physico-géographique à San-José, auquel j'avais recom-
mandé Eugène Poisson, lui fut d'un grand secours en lui indiquant les endroits
où il devait se transporter pour voir ce qui l'intéressait, et l'accompagnait parfois
lui-même dans ses excursions. Il lui signala, entre autres choses, une espèce
particulière de Castilloa, connue sous le nom de Hulé Jlaehado, et assez abon-
dante déjà à une dizaine de lieues de la capitale, mais il ignorait son nom spé-
cifique. Arrivé sur le point où se trouvait le végétal dont il s'agit, mon fils en
prit des rameaux avec leurs fruits qu'il mit dans des flacons avec solution de
formol. A son retour en Europe, il alla en Angleterre pour ses propres affaires,
et il apprit du sympathique et distingué botaniste M. Hemsley, conservateur de
l'herbier de Kew, que des spécimens de cette Artocarpée étaient déjà parvenus
entre ses mains, mais qu'il lui manquait les fruits si caractéristiques de cette
espèce, qu'il se proposait de publier sous le nom de Castilloa Tunu. Notre établis-
sement scientifique n'ayant rien à refuser au Jardin de Kew, qui est si généreux
à son égard, lui fit parvenir deux réceptacles fructifères de ce nouveau Castilloa,
que le Muséum était seul à posséder jusqu'alors.
Ce qui le distingue du C. dastica, qui fournit au commerce la majeure partie du
caoutchouc de l'Amérique centrale, c'est la consistance des feuilles qui sont plus
épaisses, glabres en place d'être duveteuses, au moins à l'état adulte; puis les
inflorescences, semblables au début, sont bientôt différenciées en ce que, lorsque
les fruits mûrissent, ceux-ci restent inclus dans le réceptacle commun (nom que
prend désormais l'inflorescence à maturité), tandis qu'ils font saillie au dehors
du réceptacle du C. elastica.
Il est étonnant qu'un arbre qui fournit une partie du caoutchouc du Costa-
Rica, et peut-être des Républiques voisines, n'ait pas encore été connu des bota-
nistes. D'ailleurs, pour beaucoup d'autres espèces caoutchoutifères, il en est
ainsi, et pour quantité d'autres produits végétaux on ne connaît que la partie
négociable, mais non le signalement des espèces d'où on les tire.
Le genre Castilloa était à peu près monotype jusqu'alors. Une deuxième espèce
figurée par Collins (1) (C. MarTcamiana), originaire de Panama, est mal connue et
rarissime dans les herbiers; l'espèce du Costa-Rica vient donc apporter un troi-
sième type à ce genre, dont on retrouvera peut-être d'autres représentants
nouveaux dans l'intérieur de la Colombie. Cet État est une source importante de
caoutchouc actuellement, et qui ne fera que se développer avec les exigences de
l'industrie.
J. POISSON.
(1) Report of the caoutchouc of commerce.
de Balata, etc., et des ustensiles d'exploitation de ces divers produits qu'on ne se
procure pas sans difficulté, les habitants des régions parcourues ne s'y prêtant
guère et craignant toujours qu'on en tire un profit dommageable pour eux.
Pour le premier voyage, j'avais obtenu en faveur du jeune voyageur une mis-
sion gratuite, grâce à la bienveillance du président de la Commission des mis-
sions, M. Milne-Edwards.
Quant au second voyage, l'itinéraire suivi fut à peu près le même au début,
mais cependant un petit naufrage survenu en vue de Cayenne en modifia forcé-
ment le parcours. Nonobstant, le but principal de la deuxième partie de ce
voyage fut atteint : il s'agissait surtout d'atteindre les forêts d'arbres à caout-
chouc du Costa-Rica et de s'en procurer des graines. M. Pittier de Fabréga.
directeur de l'Institut physico-géographique à San-José, auquel j'avais recom-
mandé Eugène Poisson, lui fut d'un grand secours en lui indiquant les endroits
où il devait se transporter pour voir ce qui l'intéressait, et l'accompagnait parfois
lui-même dans ses excursions. Il lui signala, entre autres choses, une espèce
particulière de Castilloa, connue sous le nom de Hulé Jlaehado, et assez abon-
dante déjà à une dizaine de lieues de la capitale, mais il ignorait son nom spé-
cifique. Arrivé sur le point où se trouvait le végétal dont il s'agit, mon fils en
prit des rameaux avec leurs fruits qu'il mit dans des flacons avec solution de
formol. A son retour en Europe, il alla en Angleterre pour ses propres affaires,
et il apprit du sympathique et distingué botaniste M. Hemsley, conservateur de
l'herbier de Kew, que des spécimens de cette Artocarpée étaient déjà parvenus
entre ses mains, mais qu'il lui manquait les fruits si caractéristiques de cette
espèce, qu'il se proposait de publier sous le nom de Castilloa Tunu. Notre établis-
sement scientifique n'ayant rien à refuser au Jardin de Kew, qui est si généreux
à son égard, lui fit parvenir deux réceptacles fructifères de ce nouveau Castilloa,
que le Muséum était seul à posséder jusqu'alors.
Ce qui le distingue du C. dastica, qui fournit au commerce la majeure partie du
caoutchouc de l'Amérique centrale, c'est la consistance des feuilles qui sont plus
épaisses, glabres en place d'être duveteuses, au moins à l'état adulte; puis les
inflorescences, semblables au début, sont bientôt différenciées en ce que, lorsque
les fruits mûrissent, ceux-ci restent inclus dans le réceptacle commun (nom que
prend désormais l'inflorescence à maturité), tandis qu'ils font saillie au dehors
du réceptacle du C. elastica.
Il est étonnant qu'un arbre qui fournit une partie du caoutchouc du Costa-
Rica, et peut-être des Républiques voisines, n'ait pas encore été connu des bota-
nistes. D'ailleurs, pour beaucoup d'autres espèces caoutchoutifères, il en est
ainsi, et pour quantité d'autres produits végétaux on ne connaît que la partie
négociable, mais non le signalement des espèces d'où on les tire.
Le genre Castilloa était à peu près monotype jusqu'alors. Une deuxième espèce
figurée par Collins (1) (C. MarTcamiana), originaire de Panama, est mal connue et
rarissime dans les herbiers; l'espèce du Costa-Rica vient donc apporter un troi-
sième type à ce genre, dont on retrouvera peut-être d'autres représentants
nouveaux dans l'intérieur de la Colombie. Cet État est une source importante de
caoutchouc actuellement, et qui ne fera que se développer avec les exigences de
l'industrie.
J. POISSON.
(1) Report of the caoutchouc of commerce.
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