Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-03-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 mars 1900 05 mars 1900
Description : 1900/03/05 (A4,N48,T6). 1900/03/05 (A4,N48,T6).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63783523
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
138 REVUE DES CULTURES COLONIALES
chaque habitant de planter une certaine quantité de chacun des arbres dont
le bois entre dans le commerce, comme cacao, coton et autres. Cet article est
très essentiel pour le bien de la colonie et Sa Majesté souhaite que les sieurs de
la Varenne et de Ricouart aient une attention particulière pour le mettre en
exécution. »
Mais les nouvelles cultures furent complètement ruinées par l'ouragan
de 1727. Il faut avoir été témoin oculaire de ces redoutables météores et avoir pu
contempler les ruines qu'ils sèment pour pouvoir bien comprendre comment une
culture entière a pu être anéantie. Mais lorsque l'on a vu les forêts abattues par
le vent, leurs arbres séculaires renversés et brisés, mêlant les racines et les
branches, on se rend très bien compte que des plantations de cacaoyers aient
pu être complètement détruites. Celles que j'ai visitées après le cyclone de 1891
présentaient tous leurs arbres couchés dans une même direction et partielle-
ment déracinés, la plus grande partie de leurs branches brisées et les extrémités
des feuilles brûlées par les effluves électriques.
Dans ces conditions, la plantation est mise hors d'état de rapporter pendant
plusieurs années, car il faut attendre que des gourmands, en se développant,
puissent remplacer l'arbre couché à terre. Ces plantations, abattues par l'ou-
ragan, se trouvaient dans des gorges; sur des'plateaux, elles auraient souffert
davantage et leur rétablissement, si l'on peut se servir de ce terme, eût été pro-
blématique.
Depuis l'ouragan de 1727, on ne plante plus à la Martinique les cacaoyers que
dans des endroits très abrités, dans des gorges abruptes où les arbres sont un
peu à l'abri de la tempête. Et il faut dire que si les ouragans désastreux s'éche-
lonnent à une distance moyenne de cinquante ans, il passe toutes les années,
dans la région des Antilles, des cyclones dont les effets sont toujours plus ou
moins ressentis et qui occasionnent parfois des dégâts sérieux.
Je crois donc avoir démontré qu'il serait du moins très imprudent d'essayer
d'établir des plantations sur des plateaux où les alizés viendront encore gêner la
croissance des arbres, et si, à la Grenade, les cacaoyers couvrent les collines, cela
est dû à l'extrême rareté des ouragans dans cette île qui n'est qu'exceptionnel-
lement et légèrement atteinte par eux. D'autre part, les alizés y sont moins forts
qu'à la Martinique; à la Trinidad et à la Guyane, où les alizés viennent mourir,
les cyclones sont inconnus. Cependant, ces dernières années, quelques planteurs
ont cru pouvoir entreprendre, sur des plateaux, des plantations de cacaoyers pro-
tégées contre les effets du vent au moyen de hautes haies appelées ici lisières.
Après le cyclone de 1.727, la culture du cacaoyer reprit une certaine impor-
tance, grâce aux exemptions d'impôts que le roi accorda à ceux qui voulurent
créer de nouvelles cacaoyères. Aussi, en 1789, la Martinique comptait 1.184 hec-
tares plantés en cacaoyers.
La culture, dans les gorges, est la cause de l'aspect spécial que nous présen-
tent les cacaoyers à la Martinique. Un même arbre peut être considéré comme
la réunion, en un même point, de plusieurs arbres dont les tiges sont disposées
comme les fleurs d'un bouquet. Cela tient à différentes causes. Lorsque l'on
plante les cacaoyers, il est d'usage de mettre dans un même trou trois graines
qui, souvent, se développent, toutes en fournissant chacune un arbre. Mais, lors-
qu'une seule graine germe et fournit un tronc unique, on voit, au pied de ce
tronc, se développer, à un moment donné, des gourmands qui, à la base du
point d'attache, présentent quelques racines. Elles s'allongent; l'une d'elles
chaque habitant de planter une certaine quantité de chacun des arbres dont
le bois entre dans le commerce, comme cacao, coton et autres. Cet article est
très essentiel pour le bien de la colonie et Sa Majesté souhaite que les sieurs de
la Varenne et de Ricouart aient une attention particulière pour le mettre en
exécution. »
Mais les nouvelles cultures furent complètement ruinées par l'ouragan
de 1727. Il faut avoir été témoin oculaire de ces redoutables météores et avoir pu
contempler les ruines qu'ils sèment pour pouvoir bien comprendre comment une
culture entière a pu être anéantie. Mais lorsque l'on a vu les forêts abattues par
le vent, leurs arbres séculaires renversés et brisés, mêlant les racines et les
branches, on se rend très bien compte que des plantations de cacaoyers aient
pu être complètement détruites. Celles que j'ai visitées après le cyclone de 1891
présentaient tous leurs arbres couchés dans une même direction et partielle-
ment déracinés, la plus grande partie de leurs branches brisées et les extrémités
des feuilles brûlées par les effluves électriques.
Dans ces conditions, la plantation est mise hors d'état de rapporter pendant
plusieurs années, car il faut attendre que des gourmands, en se développant,
puissent remplacer l'arbre couché à terre. Ces plantations, abattues par l'ou-
ragan, se trouvaient dans des gorges; sur des'plateaux, elles auraient souffert
davantage et leur rétablissement, si l'on peut se servir de ce terme, eût été pro-
blématique.
Depuis l'ouragan de 1727, on ne plante plus à la Martinique les cacaoyers que
dans des endroits très abrités, dans des gorges abruptes où les arbres sont un
peu à l'abri de la tempête. Et il faut dire que si les ouragans désastreux s'éche-
lonnent à une distance moyenne de cinquante ans, il passe toutes les années,
dans la région des Antilles, des cyclones dont les effets sont toujours plus ou
moins ressentis et qui occasionnent parfois des dégâts sérieux.
Je crois donc avoir démontré qu'il serait du moins très imprudent d'essayer
d'établir des plantations sur des plateaux où les alizés viendront encore gêner la
croissance des arbres, et si, à la Grenade, les cacaoyers couvrent les collines, cela
est dû à l'extrême rareté des ouragans dans cette île qui n'est qu'exceptionnel-
lement et légèrement atteinte par eux. D'autre part, les alizés y sont moins forts
qu'à la Martinique; à la Trinidad et à la Guyane, où les alizés viennent mourir,
les cyclones sont inconnus. Cependant, ces dernières années, quelques planteurs
ont cru pouvoir entreprendre, sur des plateaux, des plantations de cacaoyers pro-
tégées contre les effets du vent au moyen de hautes haies appelées ici lisières.
Après le cyclone de 1.727, la culture du cacaoyer reprit une certaine impor-
tance, grâce aux exemptions d'impôts que le roi accorda à ceux qui voulurent
créer de nouvelles cacaoyères. Aussi, en 1789, la Martinique comptait 1.184 hec-
tares plantés en cacaoyers.
La culture, dans les gorges, est la cause de l'aspect spécial que nous présen-
tent les cacaoyers à la Martinique. Un même arbre peut être considéré comme
la réunion, en un même point, de plusieurs arbres dont les tiges sont disposées
comme les fleurs d'un bouquet. Cela tient à différentes causes. Lorsque l'on
plante les cacaoyers, il est d'usage de mettre dans un même trou trois graines
qui, souvent, se développent, toutes en fournissant chacune un arbre. Mais, lors-
qu'une seule graine germe et fournit un tronc unique, on voit, au pied de ce
tronc, se développer, à un moment donné, des gourmands qui, à la base du
point d'attache, présentent quelques racines. Elles s'allongent; l'une d'elles
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 10/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k63783523/f10.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k63783523/f10.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k63783523/f10.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k63783523
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k63783523
Facebook
Twitter