Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-02-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 février 1900 20 février 1900
Description : 1900/02/20 (A4,N47,T6). 1900/02/20 (A4,N47,T6).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378351p
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
106 REVUE DES CULTURES COLONIALES
(on a traité jusqu'à 500 kilos de matières premières à la fois), a donné d'excel-
lents résultats.
Voici en quoi consiste le procédé :
On sait que la récolte du caoutchouc se fait par un procédé très grossier qui -
consiste soit à faire des incisions dans l'arbre, soit à couper les lianes. Ces der-
nières sont naturellement perdues ; l'arbre entaillé lui-même finit par périr si,
comme cela arrive trop souvent, on ne le ménage pas d'une façon méthodique.
Mais ces arbres morts, ou ces lianes coupées, renferment encore une grande
quantité de caoutchouc qui jusqu'à présent restait perdu, faute d'un procédé
pratique pour l'extraire. Or, le procédé Deiss, fort simple et par suite susceptible
d'être mis en pratique même dans les pays les plus éloignés de tout centre
industriel, permet de recueillir à peu de frais la totalité du caoutchouc renfermé
dans l'écorce des arbres morts ou dans les lianes coupées. Ce procédé consiste
tout simplement à faire macérer, pendant quelques jours, les écorces dans de
l'acide sulfurique à 50° B., qui a pour effet de décomposer la partie ligneuse sans
attaquer le caoutchouc. Les écorces sont ensuite retirées de l'acide égouttées,
lavées à l'eau et amenées entre les cylindres d'un laminoir sur lesquels tombe
un jet continu d'eau chaude. La partie ligneuse s'écrase ainsi en boue qui est
entraînée par l'eau, et le caoutchouc, absolument pur après plusieurs passages
successifs au laminoir, s'agglomère en plaques entre les cylindres. L'eau qui a
servi au lavage est recueillie, décantée et évaporée pour concentrer l'acide qu'elle
a entraîné. La perte d'acide est donc presque nulle et l'acide régénéré retrouve
toutes ses propriétés. D'autre part, on voit que le matériel nécessaire à l'opéra-
tion est des plus simples : quelques bacs, des passoires, et un laminoir très pri-
mitif, avec cylindres en bois dur ou en fonte, la matière à laminer ne renfermant
plus que très peu d'acide très dilué. Le caoutchouc obtenu par ce procédé na
rien perdu de sa qualité, qui reste celle du caoutchouc recueilli par incision. Voici
maintenant quelques indications pratiques sur les résultats donnés par l'exploi-
tation de ce procédé :
Les écorces et lianes renferment de 5 à 15 de leur poids de caoutchouc; on
peut donc compter sur une moyenne de 10 %, c'est-à-dire que 100 kilos d'écorces
donnent 10 kilos de caoutchouc pur. Pour attaquer 500 kilos d'écorces, il faut
800 litres d'acide sulfurique, mais de ces 800 litres on ne perd que 70 litres.
D'autre part, un seul manœuvre peut, en une journée, laminer les 500 kilos
d'écorces, tout en effectuant les opérations accessoires. Ces 500 kilos d'écorces
donnent en moyenne 50 kilos de caoutchouc pur. Pour obtenir ces 50 kilos de
caoutchouc, il y a donc une dépense de 70 litres d'acide et une journée de main-
d'œuvre,70 litres d'acide coûtent environ 4 francs, une journée de main-d'œuvre,
4 francs également, total 8 francs, par 50 kilos, soit une dépense de 0 fr. 16 par
kilo de caoutchouc pur. Dans certaines colonies l'acide coûte plus cher, mais la
main-d'œuvre y est à meilleur marché ; il faut compter dans- ces colonies sur
une moyenne de 14 à 15 francs de dépenses par 50 kilos de caoutchouc pur
recueilli, ce qui fait une dépense totale de 0 fr. 28 à 0 fr. 30 par kilo de caout-
chouc pur. On voit qu'au prix actuel du caoutchouc, cette dépense est presque
insignifiante. Le procédé Deiss est donc essentiellement pratique et destiné à
rendre de grands services aux sociétés coloniales qui font le commerce du
caoutchouc.
Je tiens à ajouter, pour terminer, que l'idée d'extraire le caoutchouc des
écorces sèches est déjà relativement ancienne. J'ai, en effet, dans mes recherches
(on a traité jusqu'à 500 kilos de matières premières à la fois), a donné d'excel-
lents résultats.
Voici en quoi consiste le procédé :
On sait que la récolte du caoutchouc se fait par un procédé très grossier qui -
consiste soit à faire des incisions dans l'arbre, soit à couper les lianes. Ces der-
nières sont naturellement perdues ; l'arbre entaillé lui-même finit par périr si,
comme cela arrive trop souvent, on ne le ménage pas d'une façon méthodique.
Mais ces arbres morts, ou ces lianes coupées, renferment encore une grande
quantité de caoutchouc qui jusqu'à présent restait perdu, faute d'un procédé
pratique pour l'extraire. Or, le procédé Deiss, fort simple et par suite susceptible
d'être mis en pratique même dans les pays les plus éloignés de tout centre
industriel, permet de recueillir à peu de frais la totalité du caoutchouc renfermé
dans l'écorce des arbres morts ou dans les lianes coupées. Ce procédé consiste
tout simplement à faire macérer, pendant quelques jours, les écorces dans de
l'acide sulfurique à 50° B., qui a pour effet de décomposer la partie ligneuse sans
attaquer le caoutchouc. Les écorces sont ensuite retirées de l'acide égouttées,
lavées à l'eau et amenées entre les cylindres d'un laminoir sur lesquels tombe
un jet continu d'eau chaude. La partie ligneuse s'écrase ainsi en boue qui est
entraînée par l'eau, et le caoutchouc, absolument pur après plusieurs passages
successifs au laminoir, s'agglomère en plaques entre les cylindres. L'eau qui a
servi au lavage est recueillie, décantée et évaporée pour concentrer l'acide qu'elle
a entraîné. La perte d'acide est donc presque nulle et l'acide régénéré retrouve
toutes ses propriétés. D'autre part, on voit que le matériel nécessaire à l'opéra-
tion est des plus simples : quelques bacs, des passoires, et un laminoir très pri-
mitif, avec cylindres en bois dur ou en fonte, la matière à laminer ne renfermant
plus que très peu d'acide très dilué. Le caoutchouc obtenu par ce procédé na
rien perdu de sa qualité, qui reste celle du caoutchouc recueilli par incision. Voici
maintenant quelques indications pratiques sur les résultats donnés par l'exploi-
tation de ce procédé :
Les écorces et lianes renferment de 5 à 15 de leur poids de caoutchouc; on
peut donc compter sur une moyenne de 10 %, c'est-à-dire que 100 kilos d'écorces
donnent 10 kilos de caoutchouc pur. Pour attaquer 500 kilos d'écorces, il faut
800 litres d'acide sulfurique, mais de ces 800 litres on ne perd que 70 litres.
D'autre part, un seul manœuvre peut, en une journée, laminer les 500 kilos
d'écorces, tout en effectuant les opérations accessoires. Ces 500 kilos d'écorces
donnent en moyenne 50 kilos de caoutchouc pur. Pour obtenir ces 50 kilos de
caoutchouc, il y a donc une dépense de 70 litres d'acide et une journée de main-
d'œuvre,70 litres d'acide coûtent environ 4 francs, une journée de main-d'œuvre,
4 francs également, total 8 francs, par 50 kilos, soit une dépense de 0 fr. 16 par
kilo de caoutchouc pur. Dans certaines colonies l'acide coûte plus cher, mais la
main-d'œuvre y est à meilleur marché ; il faut compter dans- ces colonies sur
une moyenne de 14 à 15 francs de dépenses par 50 kilos de caoutchouc pur
recueilli, ce qui fait une dépense totale de 0 fr. 28 à 0 fr. 30 par kilo de caout-
chouc pur. On voit qu'au prix actuel du caoutchouc, cette dépense est presque
insignifiante. Le procédé Deiss est donc essentiellement pratique et destiné à
rendre de grands services aux sociétés coloniales qui font le commerce du
caoutchouc.
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