Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-11-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 novembre 1902 05 novembre 1902
Description : 1902/11/05 (A6,N112,T11). 1902/11/05 (A6,N112,T11).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378080c
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
VARIÉTÉS 275
rables au développement de la plante sont les clairières abritées contre les vents
violents par des rideaux d'arbres. Nous avons ainsi une indication, quant à la
situation et à l'opportunité de laisser des abris en déboisant les forêts. Dans les
endroits exposés, où la feuille est déchirée, elle ne peut pas remplir ses fonc-
tions et, comme conséquence, le régime est petit et de peu de valeur.
Chez une plante voisine, « l'arbre du voyageur » (Rcwenala), on sait qu'il est
possible d'obtenir de l'eau en perçant la tige creuse de la feuille; le bananier
recueille de la même façon les gouttes d'eau et les conduit par son pétiole cana-
liculé à l'intérieur de la « tige » qui n'est autre chose que la base des feuilles
elles-mêmes. L'eau obtenue de cette façon, indépendamment de la quantité
amenée par les racines, est très nécessaire au bon développement de la tige
florale.
Les bases engainantes des feuilles remplissent l'office d'une tige fibreuse, en
supportant les énormes feuilles et en les conduisant vers la lumière. Elles ren-
ferment et protègent également au centre la tige florale pendant les six semaines
environ durant lesquelles elle se fraie un passage depuis le bulbe souterrain
jusqu'au sommet de la tige. Immédiatement avant l'apparition de la tige florale,
il se développe une petite feuille qui pend au-dessus et la protège au moment de
sa naissance contre les rayons directs du soleil.
Les gaines, quand elles sont coupées transversalement, montrent des
chambres aérifères intercellulaires qui sont en rapport avec de petits pores de
la feuille qui permettent l'accès de l'air nécessaire en grande quantité.
FLEURS
Si la tige florale est examinée à l'état jeune, on verra que les fleurs sont
arrangées en fascicules, disposés en spirale autour de l'axe. Les fascicules de la
base de la tige deviennent les « mains » du régime fructifère. L'ovaire des fleurs
varie de longueur dans les différentes parties du régime. Dans les fascicules de
la base, qui éventuellement deviennent des « mains », l'ovaire équivaut aux deux
tiers de la longueur de la fleur entière ; plus haut sur le régime, se trouvent des
fascicules dans lesquels l'ovaire a environ la moitié de la longueur de la fleur et
encore plus haut, il se trouve une autre série dans laquelle l'ovaire a environ
un tiers de la longueur totale de la fleur. Ces trois séries de fleurs, faciles à dis-
tinguer par la longueur proportionnelle de l'ovaire, sont physiquement très diffé-
rentes : les fleurs à longs ovaires sont les fleurs femelles et forment les fruits,
celles à ovaires courts sont les fleurs mâles, et celles ayant l'ovaire d'environ la
moitié de la longueur de la fleur sont hermaphrodites, forment des « doigts »
courts et inutiles. Le problème de l'accroissement du nombre des mains d'un
régime doit être attaqué à un état plus rudimentaire que l'état décrit ci-dessus.
VARIÉTÉS DE BANANIERS
Il y a plusieurs variétés de bananiers connues en Jamaïque, mais la seule
cultivée et exportée commercialement est la variété dénommée antérieurement
« bananier de la Martinique » ou « bananier Pouyat », noms tirés du lieu
d'origine et de la personne qui l'introduisit dans la première trentaine du
siècle passé (1).
Le directeur des jardins royaux de Kew a envoyé à plusieurs reprises des
(1) Voir « Bulletin of the Botanical Department Jamaica », octobre 1901.
rables au développement de la plante sont les clairières abritées contre les vents
violents par des rideaux d'arbres. Nous avons ainsi une indication, quant à la
situation et à l'opportunité de laisser des abris en déboisant les forêts. Dans les
endroits exposés, où la feuille est déchirée, elle ne peut pas remplir ses fonc-
tions et, comme conséquence, le régime est petit et de peu de valeur.
Chez une plante voisine, « l'arbre du voyageur » (Rcwenala), on sait qu'il est
possible d'obtenir de l'eau en perçant la tige creuse de la feuille; le bananier
recueille de la même façon les gouttes d'eau et les conduit par son pétiole cana-
liculé à l'intérieur de la « tige » qui n'est autre chose que la base des feuilles
elles-mêmes. L'eau obtenue de cette façon, indépendamment de la quantité
amenée par les racines, est très nécessaire au bon développement de la tige
florale.
Les bases engainantes des feuilles remplissent l'office d'une tige fibreuse, en
supportant les énormes feuilles et en les conduisant vers la lumière. Elles ren-
ferment et protègent également au centre la tige florale pendant les six semaines
environ durant lesquelles elle se fraie un passage depuis le bulbe souterrain
jusqu'au sommet de la tige. Immédiatement avant l'apparition de la tige florale,
il se développe une petite feuille qui pend au-dessus et la protège au moment de
sa naissance contre les rayons directs du soleil.
Les gaines, quand elles sont coupées transversalement, montrent des
chambres aérifères intercellulaires qui sont en rapport avec de petits pores de
la feuille qui permettent l'accès de l'air nécessaire en grande quantité.
FLEURS
Si la tige florale est examinée à l'état jeune, on verra que les fleurs sont
arrangées en fascicules, disposés en spirale autour de l'axe. Les fascicules de la
base de la tige deviennent les « mains » du régime fructifère. L'ovaire des fleurs
varie de longueur dans les différentes parties du régime. Dans les fascicules de
la base, qui éventuellement deviennent des « mains », l'ovaire équivaut aux deux
tiers de la longueur de la fleur entière ; plus haut sur le régime, se trouvent des
fascicules dans lesquels l'ovaire a environ la moitié de la longueur de la fleur et
encore plus haut, il se trouve une autre série dans laquelle l'ovaire a environ
un tiers de la longueur totale de la fleur. Ces trois séries de fleurs, faciles à dis-
tinguer par la longueur proportionnelle de l'ovaire, sont physiquement très diffé-
rentes : les fleurs à longs ovaires sont les fleurs femelles et forment les fruits,
celles à ovaires courts sont les fleurs mâles, et celles ayant l'ovaire d'environ la
moitié de la longueur de la fleur sont hermaphrodites, forment des « doigts »
courts et inutiles. Le problème de l'accroissement du nombre des mains d'un
régime doit être attaqué à un état plus rudimentaire que l'état décrit ci-dessus.
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Il y a plusieurs variétés de bananiers connues en Jamaïque, mais la seule
cultivée et exportée commercialement est la variété dénommée antérieurement
« bananier de la Martinique » ou « bananier Pouyat », noms tirés du lieu
d'origine et de la personne qui l'introduisit dans la première trentaine du
siècle passé (1).
Le directeur des jardins royaux de Kew a envoyé à plusieurs reprises des
(1) Voir « Bulletin of the Botanical Department Jamaica », octobre 1901.
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