Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-10-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 octobre 1902 20 octobre 1902
Description : 1902/10/20 (A6,N111,T11). 1902/10/20 (A6,N111,T11).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378079q
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
L'AVENIR DE LA CULTURE DU COTON AU SOUDAN 243
végétation est courte et la plante ne peut, dès la première année, atteindre tout
son développement. Au bout de ce laps de temps, le nombre et la grosseur des
capsules sont encore restreints; elle ne donne son plein rendement que la
deuxième année. La troisième année il faut la supprimer, car alors la fibre
s'épaissit et cesse d'être utilisable. On ne peut songer à une culture annuelle que
dans les régions où l'irrigation est possible; or, est-elle possible ici ? Tout
est là.
C'est ce que nous apprendra, sans doute, la mission confiée à M. le lieutenant
de vaisseau Mazeran par M. le Gouverneur général.
2° Passons maintenant à la culture du coton au point de vue industriel. Là,
deux questions sont à envisager : l'égrenage d'abord, le pressage ensuite.
L'industrie mécanique offre à notre choix deux types d'égreneuses. L'une est
la machine Mac Carthy ou machine à rouleau. Elle a déjà été essayée à Kayes,
mais sans succès. Dans le coton du Soudan, les fibres sont très adhérentes aux
graines et ce type de machine ne s'est pas trouvé assez puissant pour séparer
la fibre de la graine.
L'autre type d'égreneuse est la machine américaine à scies. C'est la seule qui
puisse convenir ici. On lui a fait le reproche, il est vrai, de casser parfois les
fibres soumises à son action, mais bien réglée, elle peut donner un résultat aussi
satisfaisant qu'aux États-Unis où elle est employée pour les cotons de toute espèce.
Le coton une fois égrené, il reste à le presser. Il suffit pour cela d'avoir des
presses. On en trouve un peu partout qui sont excellentes.
Le point important est l'alimentation d'une force motrice pour faire marcher
ces machines. La question est malaisée à résoudre ici. En effet, le charbon y
revient fort cher et le pétrole y est impraticable par suite des difficultés de trans-
port. Reste la force hydraulique. J'ai cherché dans la vallée du Niger un endroit
où l'on pût établir une usine de ce genre. La chose m'a semblé possible, mais la
solution est encore à l'étude.
3° Examinons enfin la culture du coton au point de vue commercial.
En matière de commerce, il faut envisager deux prix : le prix d'achat et le
prix de vente. Je me suis informé du prix d'achat sur place du coton au Soudan ;
les renseignements qui m'ont été donnés sont contradictoires. J'ai fait faire des
achats par des noirs à Djenné, San, Sansanding et Ségou. Les prix ont varié
entre 0 fr. 15 et 0 fr. 20 le kilogramme. En tablant au plus fort, 0 fr. 20 me
semble une bonne moyenne, et je suis certain que ce prix se réduirait encore
sur des achats considérables.
Étant donné que ce coton non égrené donne un rendement d'au moins 25 %,
le prix du coton égrené vaudrait à peu près 0 fr. 80 le kilogramme.
Quant au prix de vente, les renseignements que j'ai recueillis ne sont pas plus
sûrs. Des essais qui ont été tentés, il résulte que du coton égrené à Kayes dans
de mauvaises conditions, transporté pendant la saison des pluies, sali et jauni,
par conséquent considérablement déprécié, s'est vendu de 45 à 50 francs les
50 kilogrammes. Une autre qualité de coton soigneusement cueilli, bien égrené,
transporté au début de l'hivernage, a été estimé de 60 à 70 francs les 50 kilo-
grammes. En prenant une moyenne entre le prix le plus bas et le prix le plus
élevé, nous arrivons à un prix moyen de 60 francs les 50 kilogrammes.
Comparons ces prix avec ceux que j'ai déjà indiqués; nous avons d'un côté le
prix d'achat évalué à 800 francs la tonne ; de l'autre, le prix de vente s'élevant à
1.200 francs la tonne, d'où une plus-value de 400 francs.
végétation est courte et la plante ne peut, dès la première année, atteindre tout
son développement. Au bout de ce laps de temps, le nombre et la grosseur des
capsules sont encore restreints; elle ne donne son plein rendement que la
deuxième année. La troisième année il faut la supprimer, car alors la fibre
s'épaissit et cesse d'être utilisable. On ne peut songer à une culture annuelle que
dans les régions où l'irrigation est possible; or, est-elle possible ici ? Tout
est là.
C'est ce que nous apprendra, sans doute, la mission confiée à M. le lieutenant
de vaisseau Mazeran par M. le Gouverneur général.
2° Passons maintenant à la culture du coton au point de vue industriel. Là,
deux questions sont à envisager : l'égrenage d'abord, le pressage ensuite.
L'industrie mécanique offre à notre choix deux types d'égreneuses. L'une est
la machine Mac Carthy ou machine à rouleau. Elle a déjà été essayée à Kayes,
mais sans succès. Dans le coton du Soudan, les fibres sont très adhérentes aux
graines et ce type de machine ne s'est pas trouvé assez puissant pour séparer
la fibre de la graine.
L'autre type d'égreneuse est la machine américaine à scies. C'est la seule qui
puisse convenir ici. On lui a fait le reproche, il est vrai, de casser parfois les
fibres soumises à son action, mais bien réglée, elle peut donner un résultat aussi
satisfaisant qu'aux États-Unis où elle est employée pour les cotons de toute espèce.
Le coton une fois égrené, il reste à le presser. Il suffit pour cela d'avoir des
presses. On en trouve un peu partout qui sont excellentes.
Le point important est l'alimentation d'une force motrice pour faire marcher
ces machines. La question est malaisée à résoudre ici. En effet, le charbon y
revient fort cher et le pétrole y est impraticable par suite des difficultés de trans-
port. Reste la force hydraulique. J'ai cherché dans la vallée du Niger un endroit
où l'on pût établir une usine de ce genre. La chose m'a semblé possible, mais la
solution est encore à l'étude.
3° Examinons enfin la culture du coton au point de vue commercial.
En matière de commerce, il faut envisager deux prix : le prix d'achat et le
prix de vente. Je me suis informé du prix d'achat sur place du coton au Soudan ;
les renseignements qui m'ont été donnés sont contradictoires. J'ai fait faire des
achats par des noirs à Djenné, San, Sansanding et Ségou. Les prix ont varié
entre 0 fr. 15 et 0 fr. 20 le kilogramme. En tablant au plus fort, 0 fr. 20 me
semble une bonne moyenne, et je suis certain que ce prix se réduirait encore
sur des achats considérables.
Étant donné que ce coton non égrené donne un rendement d'au moins 25 %,
le prix du coton égrené vaudrait à peu près 0 fr. 80 le kilogramme.
Quant au prix de vente, les renseignements que j'ai recueillis ne sont pas plus
sûrs. Des essais qui ont été tentés, il résulte que du coton égrené à Kayes dans
de mauvaises conditions, transporté pendant la saison des pluies, sali et jauni,
par conséquent considérablement déprécié, s'est vendu de 45 à 50 francs les
50 kilogrammes. Une autre qualité de coton soigneusement cueilli, bien égrené,
transporté au début de l'hivernage, a été estimé de 60 à 70 francs les 50 kilo-
grammes. En prenant une moyenne entre le prix le plus bas et le prix le plus
élevé, nous arrivons à un prix moyen de 60 francs les 50 kilogrammes.
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1.200 francs la tonne, d'où une plus-value de 400 francs.
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