Revue des cultures coloniales

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32 pages

Titre : Revue des cultures coloniales

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1902-10-05

Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 05 octobre 1902 05 octobre 1902

Description : 1902/10/05 (A6,N110,T11). 1902/10/05 (A6,N110,T11).

Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k63780789

Source : CIRAD, 2012-231823

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/08/2013

VARIÉTÉS 211

brasserie. Dans cette dernière industrie, il remplace le houblon en partie ou
totalement. Le houblon a un double rôle à remplir: en premier lieu, il sert comme
clarifiant et pour précipiter les substances albuminoïdes qui pourraient gâter la
bière ; en second lieu, pour donner au liquide un goût amer agréable. Comme
clarifiant, le gambir peut fort bien remplacer le houblon, car le tanin peut pré-
cipiter les substances albuminoïdes comme le houblon et une légère quantité de
catéchine ne donnera pas un goût désagréable à la bière. Enfin, le gambir est
employé contre les catarrhes, après avoir été épuisé par l'eau, sous le nom de
Kassoe (cachou).

Nous voyons donc que dans certains cas le tanin joue un rôle, dans d'autres
c'est la catéchine. On rencontre la plus forte proportion de tanin dans la sorte
commerciale connue dans le commerce sous le nom de « cake-gambir » ; celui-ci
consiste en un extrait complet des feuilles de gambir, tandis que, dans les autres
sortes, les substances facilement solubles dans l'eau, donc le tanin, sont enlevées
dans une plus ou moins grande proportion. Il s'ensuit que dans ces sortes la
contenance en catéchine devient plus forte. A ces dernières appartient le gambir
cubique qui est aussi expédié vers l'Europe, et en outre toutes les sortes qui se
présentent sur les « pasars » soit en plaques, en boules, en triangles ou en
cubes et même en bâtonnets et qui servent uniquement pour la consommation
locale.

Il semble donc que la catéchine et le tanin sont les constituants particuliers
du gambir, tandis que l'eau, les substances inorganiques et les autres substances
organiques doivent être considérées comme des mélanges accidentels. C'est
ainsi que l'on mélange fréquemment le sagou ou le son de riz au gambir pour
lui donner les propriétés exigées par le marché. Ce mélange n'est pas à consi-
dérer comme une falsification, car il n'y a aucun bénéfice financier à en retirer.

Il en est tout autrement lorsque, comme cela est arrivé, ces substances sont
remplacées par de la terre à pipes, car le but est ici de faire augmenter le poids
et cette addition est très mauvaise pour la santé.

La préparation du gambir repose tout entière sur la solubilité de ses parties
constitutives dans l'eau. Le tanin est soluble en grande proportion dans l'eau
froide comme dans l'eau chaude, tandis que la catéchine n'est soluble qu'en pro-
portion réduite à basse température, mais par contre fortement soluble à haute
température. -

Grâce à l'obligeance de M. le directeur du Jardin botanique de Buitenzorg,
que je m'empresse de remercier ici, il m'a été possible de profiter des installations
des laboratoires pour y faire quelques recherches relatives à la solubilité de la
catéchine.

On trouvera ci-dessous les résultats de mes expériences :

TEMPÉRATURE EN DEGRÉS UNE PARTIE DE CATÉCIIINE LA SOLUTION REN-
CELSIUS SE DISSOUT DANS: FERME EN
25,5 96,3 d'eau 1,04
35 70,1 1,43
41 41,6 2,40
5l 17,4 5,76
62,5 10,3 9,72

A l'ébullition, la solubilité de la catéchine est tellement considérable qu'il
suffit d'une très petite quantité* d'eau pour obtenir une solution épaisse, c'est la

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