Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-10-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 octobre 1902 20 octobre 1902
Description : 1902/10/20 (A6,N111,T11). 1902/10/20 (A6,N111,T11).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378079q
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
TELFAIR ET CHAYOTTE EN GRANDE CULTURE 233
pratique serait plus chère. Mais cette distance était trop rapprochée, et ce n'était
pas connaître la végétation de cette plante que de la préconiser. En supposant
la moitié moins de perches à l'hectare, la dépense se trouve encore trop exa-
gérée. D'autre part, la récolte difficile et la chute des supports en partie ou en
totalité est à prévoir par certains ouragans qui, même en Algérie et en Tunisie
sont toujours à redouter dès que commence la saison des pluies. Ensuite, voit-on
la difficulté de conserver de novembre à avril, au moins 10.000 fruits de cette
nature, endosperme nu, et de cette dimension, pour planter un hectare seu-
lement?
Du moment que la récolte de ce fruit est insuffisante pour servir à l'alimenta-
tion du bétail, l'échec de cette culture n'est pas à déplorer. Quelque peu indi-
geste, trop de parenté, avec la pommade de concombre, inférieure aux cour-
gettes, mûrissant dans une saison où naissent si facilement les primeurs, cette
citrouille exotique ne semble, en effet, avoir aucune place dans la culture légu-
mière, d'ailleurs assez variée, de nos pays, et sa place paraît confinée dans le
potager d'un curieux, à peine dans quelques exploitations maraîchères spéciales.
Dans la localité chaude, abritée et bien arrosée du Hamma, on a, en résumé
depuis bien longtemps, une saine appréciation sur la valeur négative de la
chayotte : la fructification coïncide avec la période hivernale trop marqnée.
J'ai déjà signalé que ce végétal, vieil hôte du Jardin d'Essai, y avait été autre-
fois cultivé en grand, Y Opuntia inerme manquant, pour contribuer à la nourriture
d'un nombreux troupeau d'autruches de Barbarie, composé de magnifiques
reproducteurs, et ce, à l'époque où l'on croyait pouvoir faire en Algérie des
exploitations autruchières semblables à celles qui se développaient si rapide-
ment chez les Anglais au Cap, à la suite de nos idées et de nos expériences.
Vers 1875, quelques pieds de chayotte poussant dans des terres fort riches, aux
environs d'anciennes couches de fumier consommé, avaient envahi des clayon-
nages hauts de 2m50, puis s'étaient accrochés et répandus sur des Dracsena Draco
et des Latanias : des milliers de fruits pendaient sous ces berceaux et arrivaient
à maturité dans la première partie de l'hiver. Pendant trois ans, on eut dans ces
conditions exceptionnelles, augmentées par une copieuse irrigation estivale, une
fructification abondante.
Les fruits étaient coupés par tranches, comme on le fait pour les raquettes
d'Opuntia inerme, puis donnés à l'état frais aux autruches qui semblent avoir
besoin, en domesticité, d'une nourriture verte sous un gros volume, ajoutée
à la ration de grains.
Mais aussi dans ce cas, même pour une exploitation spéciale, la chayotte est
encore une nourriture trop chère par rapport au rendement que l'on peut
obtenir des plantes à racines et à tubercules, betterave, patate, etc., et on a dû
y renoncer bientôt au Hamma pour la nourriture de nos vaches laitières, de nos
zébus et autres animaux.
Déjà, en 1867-1868, un horticulteur des environs du Hamma, feu Dieudonné,
qui possédait une belle treille de chayottes, n'en pouvant vendre les fruits au
marché, comme légumes, les utilisait en pâtée cuite pour la nourriture de ses
cochons.
On sait que, dans les zones intertropicales où ce fruit mûrit facilement, on
l'employait autrefois pour l'engraissement des animaux et> d'ailleurs, Sechium
vient du grec selcuio : j'engraisse.
Les sous-produits de cette plante n'ont pas grand intérêt dans nos climats.
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pratique serait plus chère. Mais cette distance était trop rapprochée, et ce n'était
pas connaître la végétation de cette plante que de la préconiser. En supposant
la moitié moins de perches à l'hectare, la dépense se trouve encore trop exa-
gérée. D'autre part, la récolte difficile et la chute des supports en partie ou en
totalité est à prévoir par certains ouragans qui, même en Algérie et en Tunisie
sont toujours à redouter dès que commence la saison des pluies. Ensuite, voit-on
la difficulté de conserver de novembre à avril, au moins 10.000 fruits de cette
nature, endosperme nu, et de cette dimension, pour planter un hectare seu-
lement?
Du moment que la récolte de ce fruit est insuffisante pour servir à l'alimenta-
tion du bétail, l'échec de cette culture n'est pas à déplorer. Quelque peu indi-
geste, trop de parenté, avec la pommade de concombre, inférieure aux cour-
gettes, mûrissant dans une saison où naissent si facilement les primeurs, cette
citrouille exotique ne semble, en effet, avoir aucune place dans la culture légu-
mière, d'ailleurs assez variée, de nos pays, et sa place paraît confinée dans le
potager d'un curieux, à peine dans quelques exploitations maraîchères spéciales.
Dans la localité chaude, abritée et bien arrosée du Hamma, on a, en résumé
depuis bien longtemps, une saine appréciation sur la valeur négative de la
chayotte : la fructification coïncide avec la période hivernale trop marqnée.
J'ai déjà signalé que ce végétal, vieil hôte du Jardin d'Essai, y avait été autre-
fois cultivé en grand, Y Opuntia inerme manquant, pour contribuer à la nourriture
d'un nombreux troupeau d'autruches de Barbarie, composé de magnifiques
reproducteurs, et ce, à l'époque où l'on croyait pouvoir faire en Algérie des
exploitations autruchières semblables à celles qui se développaient si rapide-
ment chez les Anglais au Cap, à la suite de nos idées et de nos expériences.
Vers 1875, quelques pieds de chayotte poussant dans des terres fort riches, aux
environs d'anciennes couches de fumier consommé, avaient envahi des clayon-
nages hauts de 2m50, puis s'étaient accrochés et répandus sur des Dracsena Draco
et des Latanias : des milliers de fruits pendaient sous ces berceaux et arrivaient
à maturité dans la première partie de l'hiver. Pendant trois ans, on eut dans ces
conditions exceptionnelles, augmentées par une copieuse irrigation estivale, une
fructification abondante.
Les fruits étaient coupés par tranches, comme on le fait pour les raquettes
d'Opuntia inerme, puis donnés à l'état frais aux autruches qui semblent avoir
besoin, en domesticité, d'une nourriture verte sous un gros volume, ajoutée
à la ration de grains.
Mais aussi dans ce cas, même pour une exploitation spéciale, la chayotte est
encore une nourriture trop chère par rapport au rendement que l'on peut
obtenir des plantes à racines et à tubercules, betterave, patate, etc., et on a dû
y renoncer bientôt au Hamma pour la nourriture de nos vaches laitières, de nos
zébus et autres animaux.
Déjà, en 1867-1868, un horticulteur des environs du Hamma, feu Dieudonné,
qui possédait une belle treille de chayottes, n'en pouvant vendre les fruits au
marché, comme légumes, les utilisait en pâtée cuite pour la nourriture de ses
cochons.
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