Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-10-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 octobre 1902 05 octobre 1902
Description : 1902/10/05 (A6,N110,T11). 1902/10/05 (A6,N110,T11).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63780789
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
LE PALMIER A HUILE 201
au-dessous de l'entaille. Ce vin, frais, est doux et rafraîchissant, mais il fermente
vite et alors il devient alcoolique. Les Européens s'en servent quelquefois comme
levain pour faire le pain.
Par des incisions pratiquées au stipe, on peut également obtenir un vin de
palme.
An dire de M. Negreiros, le vin de palme est employé à San Thomé pour coa-
guler le caoutchouc du Manihot Glaziovii introduit dans cette ile.
Fibres. Les feuilles fournissent une matière textile d'un jaune clair, ana-
logue aux fibres du chanvre et du lin, susceptible d'une grande finesse et d'une
force de résistance considérable.
Pour détacher les fibres, les feuilles sont réunies en paquets et soumises à un
broyage effectué jusqu'à présent par les naturels du pays.
Ces feuilles sont également traitées, avec quelque avantage même, par le
rouissage, comme le chanvre et le lin, et donnent, dans ce dernier cas, une pro-
portion plus grande de filasse.
Les pétioles servent à faire des balais, des nattes, etc.
Rappelons que la Revue des Cultures coloniales annonçait, dans son numéro du
20 janvier 1899, qu'une maison de Lisbonne avait l'intention d'introduire le Upâ
ou Là de pahnira de San Thomé, Principe et du nord de l'Angola, à titre de crin
végétal pour matelas et coussins.
Cette laine est recueillie à la base des pétioles ou de la nervure des feuilles de
YElxis INegreiros).
Fruits. Les spadices de ce palmier sont dressés, grands, pesant quelquefois
jusqu'à 20 kilogrammes et donnent de six à huit cents fruits.
Le fruit est un drupe ovoïde, aigu au sommet, conservant à la base le calice
persistant, de la grosseur d'une noix et d'un beau jaune doré. Il est formé d'un
sarcocarpe fibreux et huileux dont la chair jaune-rougeâtre est comestible quand
il est frais. Les singes, les vaches et autres animaux sont très friands de sa pulpe
onctueuse.
On retire des fruits de ce palmier plusieurs sortes d'huiles qu'on extrait sépa-
rément.
Huiles. Pour obtenir la première de ces huiles, les fruits mûrs, et encore
recouverts de leur brou, sont mis à macérer dans l'eau bouillante pendant
quelques instants, afin de ramollir le mésocarpe, qui renferme environ 70
d'huile ou beurre de palme.
Quand il est assez mou pour pouvoir se détacher facilement de l'endocarpe, on
met les fruits dans un grand mortier de bois et on les écrase afin de séparer la
pulpe des graines. Ces dernières sont rejetées et la masse pâteuse obtenue est
soumise à nouveau à l'ébullition dans une quantité d'eau suffisante ; on la triture
à la main pour en faire sortir l'huile qui, après repos, vient surnager à la sur-
face où elle est recueillie.
La partie fibreuse reste au fond et constitue, après avoir été séchée, une
sorte de filasse qui sert à allumer les feux.
Cette huile est de couleur jaune orangé, fluide, limpide à la température ordi-
naire des pays chauds, même vers 27° C. au-dessus de zéro ; à cette température,
elle devient plus foncée en couleur et ressemble assez à de la pulpe de tomate.
En Europe, elle n'est connue qu'à l'état solide et a la consistance du beurre.
Douée d'une agréable odeur qui rappelle celle de la violette ou de l'iris, d'une
saveur douceâtre et d'un goût agréable, elle sert dans le pays aux usages culi-
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au-dessous de l'entaille. Ce vin, frais, est doux et rafraîchissant, mais il fermente
vite et alors il devient alcoolique. Les Européens s'en servent quelquefois comme
levain pour faire le pain.
Par des incisions pratiquées au stipe, on peut également obtenir un vin de
palme.
An dire de M. Negreiros, le vin de palme est employé à San Thomé pour coa-
guler le caoutchouc du Manihot Glaziovii introduit dans cette ile.
Fibres. Les feuilles fournissent une matière textile d'un jaune clair, ana-
logue aux fibres du chanvre et du lin, susceptible d'une grande finesse et d'une
force de résistance considérable.
Pour détacher les fibres, les feuilles sont réunies en paquets et soumises à un
broyage effectué jusqu'à présent par les naturels du pays.
Ces feuilles sont également traitées, avec quelque avantage même, par le
rouissage, comme le chanvre et le lin, et donnent, dans ce dernier cas, une pro-
portion plus grande de filasse.
Les pétioles servent à faire des balais, des nattes, etc.
Rappelons que la Revue des Cultures coloniales annonçait, dans son numéro du
20 janvier 1899, qu'une maison de Lisbonne avait l'intention d'introduire le Upâ
ou Là de pahnira de San Thomé, Principe et du nord de l'Angola, à titre de crin
végétal pour matelas et coussins.
Cette laine est recueillie à la base des pétioles ou de la nervure des feuilles de
YElxis INegreiros).
Fruits. Les spadices de ce palmier sont dressés, grands, pesant quelquefois
jusqu'à 20 kilogrammes et donnent de six à huit cents fruits.
Le fruit est un drupe ovoïde, aigu au sommet, conservant à la base le calice
persistant, de la grosseur d'une noix et d'un beau jaune doré. Il est formé d'un
sarcocarpe fibreux et huileux dont la chair jaune-rougeâtre est comestible quand
il est frais. Les singes, les vaches et autres animaux sont très friands de sa pulpe
onctueuse.
On retire des fruits de ce palmier plusieurs sortes d'huiles qu'on extrait sépa-
rément.
Huiles. Pour obtenir la première de ces huiles, les fruits mûrs, et encore
recouverts de leur brou, sont mis à macérer dans l'eau bouillante pendant
quelques instants, afin de ramollir le mésocarpe, qui renferme environ 70
d'huile ou beurre de palme.
Quand il est assez mou pour pouvoir se détacher facilement de l'endocarpe, on
met les fruits dans un grand mortier de bois et on les écrase afin de séparer la
pulpe des graines. Ces dernières sont rejetées et la masse pâteuse obtenue est
soumise à nouveau à l'ébullition dans une quantité d'eau suffisante ; on la triture
à la main pour en faire sortir l'huile qui, après repos, vient surnager à la sur-
face où elle est recueillie.
La partie fibreuse reste au fond et constitue, après avoir été séchée, une
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Cette huile est de couleur jaune orangé, fluide, limpide à la température ordi-
naire des pays chauds, même vers 27° C. au-dessus de zéro ; à cette température,
elle devient plus foncée en couleur et ressemble assez à de la pulpe de tomate.
En Europe, elle n'est connue qu'à l'état solide et a la consistance du beurre.
Douée d'une agréable odeur qui rappelle celle de la violette ou de l'iris, d'une
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