Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-09-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 septembre 1902 20 septembre 1902
Description : 1902/09/20 (A6,N109,T11). 1902/09/20 (A6,N109,T11).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378077w
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
PROGRESSION DANS LES THÉS D'ANNAM 160
En ce qui concerne la sorte à grosse feuille, elle ne peut que nuire au prestige
futur des autres sortes supérieurement préparées, parce qu'elle porte en elle la
tare originelle ; qu'elle est pour nous, en quelque sorte, dans la conception que
nous nous en faisons, le prototype mauvais de la feuille annamite, et qu'elle
traînera lourdement après elle cette étiquette indélébile sous le couvert de
laquelle nous avons classifié, à son apparition sur nos marchés, la provenance
d'Annam. M. Lombard, comme tous ceux qui font en Annam un commerce
régulier de cette plante, serait bien inspiré en abandonnant cette feuille à la
consommation locale indigène.
Débarrassés de la tutelle, obligatoirement subie jusqu'en ces derniers temps,de
la main-d'œuvre annamite dans la préparation, M. Lombard and Co nous pro-
mettent des thés qui ne le céderont en rien à leurs aînés de Chine : une feuille
normale quant à l'aspect, et de qualité aussi bonne que sa devancière, le tout
obtenable à des prix aussi avantageux que ceux antérieurement pratiqués pour
la grosse feuille. Ils commencent à nous faire des offres dans ces conditions, j'en
suis très heureux. Je regrette de n'avoir pu le leur dire plus tôt.
Indépendamment de cette sorte courante, ainsi rectifiée, base des transactions
les plus nombreuses, ces Messieurs m'ont adressé une série d'échantillons (pro-
duits de leur manufacture), de qualité réellement supérieure.
J'ai tout d'abord constaté ceci : Tous ces thés d'Annam tiennent davantage au
palais que les provenances chinoises, l'infusion a plus de corps, une force beau-
coup plus grande, la quantité de théine contenue dans les premiers étant double
au moins de celle que l'on rencontre dans les autres.
En outre, les sortes fines ne sont plus, comme je le constatais en novembre,
parfumées à la feuille de rose; j'y ai rencontré le parfum souple et onctueux du
jasmin que je prônai à cette époque. C'est en somme le procédé chinois qui est
actuellement employé en Annam pour la préparation entière du thé. Il ne nous
sera plus difficile maintenant de tenir en échec,avec nos provenances coloniales,
les mêmes produits venant de Chine ou d'ailleurs. Nous n'aurons plus, nous
vendeurs, à faire ce travail considérable dont je parlai : faire accepter à nos
acheteurs une forme nouvelle de feuille, puisqu'elle n'offre plus actuellement de
différence avec les autres.
Parmi les échantillons reçus, j'ai sous les yeux un type supérieurement préparé,
dénommé Laylang. Par son aspect extérieur, cette sorte ressemble à s'y méprendre
aux excellents lVing-chow de Hankow : le titrage en théine est même plus élevé,
la comparaison lui devient cependant défavorable à la tasse,lorsque l'infusion est
seulement tiède ; l'arôme, et non la force qui est plus grande, ne tient pas aussi
longtemps que dans les sortes de Hankow, mais j'estime quand même ces pro-
grès assez rapides pour qu'on doive se réjouir de l'obtention de tels résultats
dans un laps de temps aussi court; ils nous font espérer, à brève échéance, la
perfection chinoise vers laquelle ils s'acheminent.
Deux autres sortes, également dénommées Laylang, m'ont grandement fait
plaisir. La conformation de cette feuille a quelque analogie avec celle de Shang-
haï (Moyam Hyson, thé vert), mais avec cette différence que la feuille d'Annam
est noir velouté. L'arome en est exquis, et cette originalité dans la présenta-
tion, de belle venue, sera certainement une des causes déterminantes de son
adoption rapide dans les milieux où règne le bon goût et où le palais dicte le
choix des sortes.
J'aurais aussi àparler de deux échantillons de thés soi-disant verts. M. Lom-
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En ce qui concerne la sorte à grosse feuille, elle ne peut que nuire au prestige
futur des autres sortes supérieurement préparées, parce qu'elle porte en elle la
tare originelle ; qu'elle est pour nous, en quelque sorte, dans la conception que
nous nous en faisons, le prototype mauvais de la feuille annamite, et qu'elle
traînera lourdement après elle cette étiquette indélébile sous le couvert de
laquelle nous avons classifié, à son apparition sur nos marchés, la provenance
d'Annam. M. Lombard, comme tous ceux qui font en Annam un commerce
régulier de cette plante, serait bien inspiré en abandonnant cette feuille à la
consommation locale indigène.
Débarrassés de la tutelle, obligatoirement subie jusqu'en ces derniers temps,de
la main-d'œuvre annamite dans la préparation, M. Lombard and Co nous pro-
mettent des thés qui ne le céderont en rien à leurs aînés de Chine : une feuille
normale quant à l'aspect, et de qualité aussi bonne que sa devancière, le tout
obtenable à des prix aussi avantageux que ceux antérieurement pratiqués pour
la grosse feuille. Ils commencent à nous faire des offres dans ces conditions, j'en
suis très heureux. Je regrette de n'avoir pu le leur dire plus tôt.
Indépendamment de cette sorte courante, ainsi rectifiée, base des transactions
les plus nombreuses, ces Messieurs m'ont adressé une série d'échantillons (pro-
duits de leur manufacture), de qualité réellement supérieure.
J'ai tout d'abord constaté ceci : Tous ces thés d'Annam tiennent davantage au
palais que les provenances chinoises, l'infusion a plus de corps, une force beau-
coup plus grande, la quantité de théine contenue dans les premiers étant double
au moins de celle que l'on rencontre dans les autres.
En outre, les sortes fines ne sont plus, comme je le constatais en novembre,
parfumées à la feuille de rose; j'y ai rencontré le parfum souple et onctueux du
jasmin que je prônai à cette époque. C'est en somme le procédé chinois qui est
actuellement employé en Annam pour la préparation entière du thé. Il ne nous
sera plus difficile maintenant de tenir en échec,avec nos provenances coloniales,
les mêmes produits venant de Chine ou d'ailleurs. Nous n'aurons plus, nous
vendeurs, à faire ce travail considérable dont je parlai : faire accepter à nos
acheteurs une forme nouvelle de feuille, puisqu'elle n'offre plus actuellement de
différence avec les autres.
Parmi les échantillons reçus, j'ai sous les yeux un type supérieurement préparé,
dénommé Laylang. Par son aspect extérieur, cette sorte ressemble à s'y méprendre
aux excellents lVing-chow de Hankow : le titrage en théine est même plus élevé,
la comparaison lui devient cependant défavorable à la tasse,lorsque l'infusion est
seulement tiède ; l'arôme, et non la force qui est plus grande, ne tient pas aussi
longtemps que dans les sortes de Hankow, mais j'estime quand même ces pro-
grès assez rapides pour qu'on doive se réjouir de l'obtention de tels résultats
dans un laps de temps aussi court; ils nous font espérer, à brève échéance, la
perfection chinoise vers laquelle ils s'acheminent.
Deux autres sortes, également dénommées Laylang, m'ont grandement fait
plaisir. La conformation de cette feuille a quelque analogie avec celle de Shang-
haï (Moyam Hyson, thé vert), mais avec cette différence que la feuille d'Annam
est noir velouté. L'arome en est exquis, et cette originalité dans la présenta-
tion, de belle venue, sera certainement une des causes déterminantes de son
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J'aurais aussi àparler de deux échantillons de thés soi-disant verts. M. Lom-
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