Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-10-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 octobre 1902 20 octobre 1902
Description : 1902/10/20 (A6,N111,T11). 1902/10/20 (A6,N111,T11).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378079q
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
230 REVUE DES CULTURES COLONIALES
truction publique qui avait la prépondérance avec ses richesses et ses autorités
souvent inconnues et inutilisées.
Et voilà comment le Telfair a été cultivé à Alger, ainsi que le signale M. Heckel;
mais, pour mieux préciser; je dirai que cette expérimentation a été faite pour la
dernière fois par mes soins au Jardin d'Essai d'Alger, sur le désir exprimé par
Naudin, mon maître et mon ami.
L'honorable M. Heckel rapporte « que l'on a essayé fort inconsidérément,
d'après Naudin, la culture du Telfair à Alger, et que le succès ne pouvait cou-
ronner une pareille tentative ».
Sur ce dernier point notre savant confrère a entièrement raison; mais, pour
rétablir le texte, il faut rappeler que Naudin (Manuel de ï Acclimateur, 1887) n'a
pas critiqué cette tentative de culture ni ne l'a pas qualifiée inconsidérée, mais
il s'est borné à reproduire sur mes indications que le Telfair n'avait pas
supporté nos abaissements de température de l'hiver.
« Une plante tropicale ne peut résister sous le climat d'Alger quand elle n'est
pas annuelle », ajoute M. Heckel.
Je me permettrai de discuter cet axiome, vrai dans bon nombre de cas, surtout
au point de vue économique, mais qui, en acclimatation, semble un peu trop
généralisé, en ce sens que la flore intertropicale est assez fortement représentée
sur le littoral d'Alger, notamment au Jardin d'Essai. Le Hamma, en effet, paraît
être, avec ses masses de Palmiers, de Bambous, de Scitaminées, etc., comme un
coin des tropiques égaré sur la côte barbaresque.
La résistance présumée d'une plante ne peut être exactement jugée sur son
habitat géographique, en d'autres termes sur son véritable centre de création :
elle a son aire de végétation naturelle et, de plus, son tempérament particulier.
Mais notre savant confrère dit avec juste raison qu'une plante annuelle originaire
des tropiques a plus de chance de réussite dans les régions où les accidents
météoriques sont à craindre.
La meilleure confirmation de cette observation se trouve dans la culture du
cotonnier au Turkestan, où la végétation parfaite évolue entre deux extrémités
hivernales redoutables par les exagérations de l'abaissement thermique.
*
* *
On sait que Naudin, acclimateur passionné doublé d'un savant, avait étudié
tout particulièrement les Cucurbitacées : il pensait que les nombreux représen-
tants si variables de cette famille pourraient, dans nos colonies surtout, avoir
un rôle utile pour l'alimentation humaine et animale, mais la nourriture du
bétail, si souvent problématique dans les périodes chaudes, le préoccupait tout
spécialement.
Naudin, comme tant d'autres acclimateurs, est mort en poursuivant « la douce
chimère », et sans avoir vu son rêve se réaliser, au moins pour les Cucurbitacées,
je n'ose pas dire pour beaucoup d'autres choses, si ce n'est même pour tout, au
point de vue économique, bien entendu.
Il ne semblait donc pas inconsidéré de rechercher si les Cucurbitacées, à fruits
volumineux, avaient une place à prendre parmi les cultures alimentaires pour le
bétail dans nos régions fortement ensoleillées où l'irrigation était possible.
Le Telfair, cette vieille plante, vivace et vigoureuse dans les serres chaudes de
truction publique qui avait la prépondérance avec ses richesses et ses autorités
souvent inconnues et inutilisées.
Et voilà comment le Telfair a été cultivé à Alger, ainsi que le signale M. Heckel;
mais, pour mieux préciser; je dirai que cette expérimentation a été faite pour la
dernière fois par mes soins au Jardin d'Essai d'Alger, sur le désir exprimé par
Naudin, mon maître et mon ami.
L'honorable M. Heckel rapporte « que l'on a essayé fort inconsidérément,
d'après Naudin, la culture du Telfair à Alger, et que le succès ne pouvait cou-
ronner une pareille tentative ».
Sur ce dernier point notre savant confrère a entièrement raison; mais, pour
rétablir le texte, il faut rappeler que Naudin (Manuel de ï Acclimateur, 1887) n'a
pas critiqué cette tentative de culture ni ne l'a pas qualifiée inconsidérée, mais
il s'est borné à reproduire sur mes indications que le Telfair n'avait pas
supporté nos abaissements de température de l'hiver.
« Une plante tropicale ne peut résister sous le climat d'Alger quand elle n'est
pas annuelle », ajoute M. Heckel.
Je me permettrai de discuter cet axiome, vrai dans bon nombre de cas, surtout
au point de vue économique, mais qui, en acclimatation, semble un peu trop
généralisé, en ce sens que la flore intertropicale est assez fortement représentée
sur le littoral d'Alger, notamment au Jardin d'Essai. Le Hamma, en effet, paraît
être, avec ses masses de Palmiers, de Bambous, de Scitaminées, etc., comme un
coin des tropiques égaré sur la côte barbaresque.
La résistance présumée d'une plante ne peut être exactement jugée sur son
habitat géographique, en d'autres termes sur son véritable centre de création :
elle a son aire de végétation naturelle et, de plus, son tempérament particulier.
Mais notre savant confrère dit avec juste raison qu'une plante annuelle originaire
des tropiques a plus de chance de réussite dans les régions où les accidents
météoriques sont à craindre.
La meilleure confirmation de cette observation se trouve dans la culture du
cotonnier au Turkestan, où la végétation parfaite évolue entre deux extrémités
hivernales redoutables par les exagérations de l'abaissement thermique.
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On sait que Naudin, acclimateur passionné doublé d'un savant, avait étudié
tout particulièrement les Cucurbitacées : il pensait que les nombreux représen-
tants si variables de cette famille pourraient, dans nos colonies surtout, avoir
un rôle utile pour l'alimentation humaine et animale, mais la nourriture du
bétail, si souvent problématique dans les périodes chaudes, le préoccupait tout
spécialement.
Naudin, comme tant d'autres acclimateurs, est mort en poursuivant « la douce
chimère », et sans avoir vu son rêve se réaliser, au moins pour les Cucurbitacées,
je n'ose pas dire pour beaucoup d'autres choses, si ce n'est même pour tout, au
point de vue économique, bien entendu.
Il ne semblait donc pas inconsidéré de rechercher si les Cucurbitacées, à fruits
volumineux, avaient une place à prendre parmi les cultures alimentaires pour le
bétail dans nos régions fortement ensoleillées où l'irrigation était possible.
Le Telfair, cette vieille plante, vivace et vigoureuse dans les serres chaudes de
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