Revue des cultures coloniales

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32 pages

Titre : Revue des cultures coloniales

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1902-10-05

Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 05 octobre 1902 05 octobre 1902

Description : 1902/10/05 (A6,N110,T11). 1902/10/05 (A6,N110,T11).

Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k63780789

Source : CIRAD, 2012-231823

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/08/2013

198 REVUE DES CULTURES COLONIALES

rieur d'un de ses vestiges de bois, on est frappé du nombre étonnant des espèces,
qui bien souvent égale presque le nombre des individus.

La zone siliceuse cristalline, limitée au nord par la zone calcaire et se confon-
dant insensiblement sur le sud avec le centre de Madagascar, est caractérisée sur-
tout par l'absence presque complète sauf sur les alluvions anciennes, où croît
encore YHyphsene, des grands palmiers à feuilles palmées Latania, Borassus et
Hyphæne, du Tamarindus indica, du Landolphia sphærocarpa (H. Jumelle) et du
Mascarenhasia longifolia et anceps. ,\

On peut citer parmi les plantes les plus remarquables spéciales à ces terrains :
Le Rami (Canarium tenuiflorum), grand et bel arbre, qui produit une résine
balsamique ;
Le Ravinala (Ravenala Madagascariensis), qui croît dans les ravins ou sur les
flancs des mamelons ;
Deux espèces de Coffeci ; *>̃
Un Euphorbia (E. Perrieri) (Drake), localisée dans quelques ravines profondes;
Le Menabea venenata Baillon (Kita ou Kissompo), spécial aux sommets dénudés
des collines de l'Ouest de cette région.

Et parmi les espèces utiles :
Un Coffea dont les graines sont trop amères pour pouvoir être consommées,
mais dont on pourra peut-être tirer des hybrides intéressants pour le développe-
ment de la culture du café dans l'île. Comme cette plante est abondante, on pour-
rait peut-être l'utiliser comme porte-greffe.

Un Gen-ipa (G. Perrieri) (Drake) donne en assez grande abondance une gomme-
résine, qui doit être analogue à celle du Gardénia, déposée en boule autour des
bourgeons terminaux.

Un Dalbergia, le D. tricolor (Drake), donne un bois d'ébénisterie d'un rose
magnifique. Les autres Dalbergia à palissandre y sont assez communs.

REBOISEMENT

Nous avons tâché d'établir plus haut que l'absence des grandes forêts dans la
zone calcaire et la zone cristalline est due surtout à l'existence des grands vents
soufflant au sud-est pendant la saison sèche, et à la nature du sol, moins stérile
dans ces deux zones qui permet la croissance de graminées en rangs épais, qui,
sèches, sont un des meilleurs propagateurs du feu.

Dans ces deux zones très peu peuplées, le reboisement s'impose moins que la
conservation des massifs existants. On a cru assurer l'un et l'autre en interdi-
sant d'une façon absolue les feux de brousse. Cette interdiction sera bien diffici-
lement imposée, la surveillance impossible sur de si grandes étendues de ter-
rain et, en plus de certains inconvénients, le remède en quelques circonstances
pourrait devenir pire que le mal.

En effet, dans un pays sans route, peu peuplé, dans un pays où tout pique,
tout chatouille et tout mord, le voyageur, qu'il soit Malgache ou Européen, garde,
onctionnaire ou colon, lorsqu'il sentira les flèches barbelées du Donga (grami-
née) lui pénétrer dans les chairs, les démangeaisons insupportables causées par
les poils du Mucuna (1) et les morsures réitérées de milliers de Moka-fohy (2),

(1) Surtoi-it le Mucuna en malgaclie, Aga lakil li,a.

(1) Surtout -

(2) Petite mouche, spéciale à certaines régions, qui remplace avantageusement les moustiques
pendant le jour.

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