Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-10-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 octobre 1902 20 octobre 1902
Description : 1902/10/20 (A6,N111,T11). 1902/10/20 (A6,N111,T11).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378079q
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
242 REVUE DES CULTURES COLONIALES
Vous avez ici, dans la colonie du Sénégal, trois types de coton qui semblent
n'être que les variétés d'une même espèce, donnant toutes un produit identique.
Ce sont des types très ordinaires, aux fibres très courtes dont la longueur
moyenne varie de 0m025 à 0m026. Ils peuvent néanmoins tous les trois s'amé-
liorer par la culture et par l'irrigation. Le produit que l'on en tire donne des
filets de très gros numéros et sert à faire de la grosse toile.
Y aurait-il intérêt à introduire dans la Colonie des variétés nouvelles? Je crois
que oui, mais en procédant préalablement à des essais qui permettront de dé-
terminer les espèces cultivées dans un milieu semblable et qui pourront s'accli-
mater le plus facilement.
On a eu le tort grave de s'adresser à des variétés excessivement riches et par
cela même délicates, exigeantes à tous les points de vue, qui croissent au bord
de la mer, dans des conditions climatériques qui n'existent pas au Sénégal, et
l'on a été élonné que des variétés telles que le Georgia, le Sea Island, l'Abassi,
aient donné ici des résultats déplorables. Le contraire aurait été bien plus sur-
prenant encore. Il est incontestable que la production est corrélative desbesoins
de la plante. Je trouve qu'en agissant comme ils l'ont fait, les cultivateurs ont
fait fausse route.
Pendant la première partie de ma mission en Amérique et aux Antilles, j'ai
choisi les espèces dont la constitution m'a semblé devoir le mieux s'adapter au
climat de notre Colonie, en tenant compte également des similitudes relatives
du sol. Des graines que j'ai rapportées, une tonne a été envoyée au Sénégal,
500 kilos au Soudan. A mon arrivée, voulant juger des résultats obtenus, je me
suis informé du sort de ces graines. Mais je n'ai pu recueillir aucun renseigne-
ment. Elles n'ont, sans doute, pas été utilisées:
Les graines expédiées en Guinée française ont été cultivées aux environs de
Conakry et dans le Fouta-Djallon. Dans certaines régions, ce coton n'a pas
poussé; la plante s'est mal développée sous un climat trop humide. Mais dans le
Fouta-Djallon, les résultats ont été stupéfiants : la plante avait gardé les mêmes
caractères que dans son pays d'origine et présentait une valeur au moins égale
à celle des variétés similaires américaines.
1° A mon avis, la première question qui se pose pour la culture du coton au
Soudan, c'est l'amélioration de l'espèce aborigène. Les procédés pour arriver à ce
résultat sont d'une simplicité extrême. Il faut exiger des indigènes plus de soins
dans la culture. Les noirs, très paresseux de nature, ne surveillent pas suffisam-
ment la plante et laissent le coton s'ouvrir sous l'action de la chaleur et se des-
sécher à l'ardeur du soleil. Les fibres se brûlent alors et ne présentent pas de
résistance ; elles deviennent très difficiles à tisser et la teinture ne mord pas sur
elles. En outre, la capsule se remplit de vers et de matières étrangères. Il serait
intéressant d'obtenir des noirs qu'ils fassent des cueillettes plus fréquentes
afin d'éviter la dépréciation que fait subir au coton la dessiccation des fibres. On
ne peut atteindre ce résultat qu'en refusant impitoyablement aux indigènes
tout coton mort ou mélangé de matières étrangères. On arrivera ainsi à amélio-
rer le produit et à augmenter de ce fait le prix de vente.
On pourrait aussi essayer l'introduction d'espèces analogues aux variétés
locales et possédant les mêmes qualités originelles. -
Une autre question qui réclame l'attention est celle de la durée de la plante.
Un principe absolu en matière de culture cotonnière est la culture annuelle.
Mais ce principe ne saurait trouver ici son application. En effet, la période de
Vous avez ici, dans la colonie du Sénégal, trois types de coton qui semblent
n'être que les variétés d'une même espèce, donnant toutes un produit identique.
Ce sont des types très ordinaires, aux fibres très courtes dont la longueur
moyenne varie de 0m025 à 0m026. Ils peuvent néanmoins tous les trois s'amé-
liorer par la culture et par l'irrigation. Le produit que l'on en tire donne des
filets de très gros numéros et sert à faire de la grosse toile.
Y aurait-il intérêt à introduire dans la Colonie des variétés nouvelles? Je crois
que oui, mais en procédant préalablement à des essais qui permettront de dé-
terminer les espèces cultivées dans un milieu semblable et qui pourront s'accli-
mater le plus facilement.
On a eu le tort grave de s'adresser à des variétés excessivement riches et par
cela même délicates, exigeantes à tous les points de vue, qui croissent au bord
de la mer, dans des conditions climatériques qui n'existent pas au Sénégal, et
l'on a été élonné que des variétés telles que le Georgia, le Sea Island, l'Abassi,
aient donné ici des résultats déplorables. Le contraire aurait été bien plus sur-
prenant encore. Il est incontestable que la production est corrélative desbesoins
de la plante. Je trouve qu'en agissant comme ils l'ont fait, les cultivateurs ont
fait fausse route.
Pendant la première partie de ma mission en Amérique et aux Antilles, j'ai
choisi les espèces dont la constitution m'a semblé devoir le mieux s'adapter au
climat de notre Colonie, en tenant compte également des similitudes relatives
du sol. Des graines que j'ai rapportées, une tonne a été envoyée au Sénégal,
500 kilos au Soudan. A mon arrivée, voulant juger des résultats obtenus, je me
suis informé du sort de ces graines. Mais je n'ai pu recueillir aucun renseigne-
ment. Elles n'ont, sans doute, pas été utilisées:
Les graines expédiées en Guinée française ont été cultivées aux environs de
Conakry et dans le Fouta-Djallon. Dans certaines régions, ce coton n'a pas
poussé; la plante s'est mal développée sous un climat trop humide. Mais dans le
Fouta-Djallon, les résultats ont été stupéfiants : la plante avait gardé les mêmes
caractères que dans son pays d'origine et présentait une valeur au moins égale
à celle des variétés similaires américaines.
1° A mon avis, la première question qui se pose pour la culture du coton au
Soudan, c'est l'amélioration de l'espèce aborigène. Les procédés pour arriver à ce
résultat sont d'une simplicité extrême. Il faut exiger des indigènes plus de soins
dans la culture. Les noirs, très paresseux de nature, ne surveillent pas suffisam-
ment la plante et laissent le coton s'ouvrir sous l'action de la chaleur et se des-
sécher à l'ardeur du soleil. Les fibres se brûlent alors et ne présentent pas de
résistance ; elles deviennent très difficiles à tisser et la teinture ne mord pas sur
elles. En outre, la capsule se remplit de vers et de matières étrangères. Il serait
intéressant d'obtenir des noirs qu'ils fassent des cueillettes plus fréquentes
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