Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-10-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 octobre 1902 05 octobre 1902
Description : 1902/10/05 (A6,N110,T11). 1902/10/05 (A6,N110,T11).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63780789
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
LES FORÊTS DE LA COTE NORD-OUEST DE MADAGASCAR 197
Le Latania Commersonii, nulle part plus abondant; un Acacia, le Bontsy; trois
espèces d'Adansonia; le Landolphia tenuis (II. Jumelle); un Musa à fruit sec, encore
indéterminé; et surtout la flore des Mara (nom malgache des blocs calcaires
déchiquetés et fendus en tous sens, dans les fentes desquels poussent une grande
quantité de plantes cactiformes et ventrues, appartenant à toutes les familles1,
flore qui a beaucoup d'analogie avec celle du sud de l'île.
L'absence complète du Raphia et de VHyphsene caractérise aussi cette zone.
Le Ravinala y est très rare, y devient aquatique et pousse en compagnie d'un
pandanus dans les eaux très tuffeuses de cette région. Chose curieuse, ce pan-
danus existe aussi sur les terrains cristallins de la troisième zone, où le Ravinala
est si commun, mais ces deux plantes y habitent des stats bien différents : le
Pandanus continue à ombrager les bords des ruisseaux, tandis que le Ravinala
n'y croît plus que sur les flancs des montagnes ou dans les ravins dénudés.
Les plantes les plus remarquables de cette zone sont sans aucun doute les
Adansonia. L'A. Za a un port majestueux, presque toujours élancé; son tronc
peut atteindre une hauteur de 25 mètres et plus, et quelquefois une circonférence
de 10 mètres à la base. Le Ringi, autre espèce, est un petit arbre ventru, souvent
tordu, à écorce brune très semblable à celle du cerisier.
Les produits forestiers y sont fort rares; à peine pouvons-nous citer :
Le Borassus flalellifer (Rônier), dont les usages sont connus;
Le Latania Commersonii, dont les indigènes retirent de l'alcool et mangent la
moelle.
Les Landolphia sont plus abondants dans les quelques bois qui subsistent que
dans la zone précédente, probablement parce qu'ils y sont moins exploités.
Le Mascarenhasia anceps y entoure tous les lacs d'une ceinture quelquefois assez
large. Cette plante paraît être ici dans ses terrains de prédilection. Elle y devient
presque un arbre, donne du latex en abondance et pourrait sûrement être saignée
avantageusement.
Le Diospyros n. sp., qui produit toute l'ébène exportée de la côte Ouest, est com-
mun dans les forêts rocailleuses.
ZONE SILICEUSE CRISTALLINE
L'aspect du terrain change encore une fois brusquement. Les plaines ont dis-
paru, on n'a plus devant soi qu'une immense étendue couverte de mamelons de
hauteur moyenne, disposés sans ordre; les flancs érosés livrent à peine entre
'eux un étroit paysage aux nombreux cours d'eau qui arrosent la région. La vraie
montagne n'y existe pas, sauf à la hauteur d'Andriba, où plusieurs pics grani-
tiques dépassent 1.000 mètres d'altitude.
Là encore, ce qui reste du massif forestier n'existe plus que dans les ravins
profonds, humides, ou à l'abri du vent, ou au sommet des monts lorsque la
roche nue ou un éboulis a mis entre la forêt et le feu une barrière infranchis-
sable. Les grands vents du sud-est, incessants pendant toute la saison sèche, y
sont encore plus violents que sur la zone calcaire. Ces vents sont probablement
amenés par le surchauffement intense des grands plateaux de cette dernière zone
et par le violent appel d'air provoqué par le voisinage des régions du centre, plu-
tôt froides pendant cette partie de l'année.
Les graminées qui couvrent également tout ce pays sont les mêmes que celles
de la zone calcaire et aussi peu variées. Au contraire, lorsque l'on pénètre à l'inté-
Le Latania Commersonii, nulle part plus abondant; un Acacia, le Bontsy; trois
espèces d'Adansonia; le Landolphia tenuis (II. Jumelle); un Musa à fruit sec, encore
indéterminé; et surtout la flore des Mara (nom malgache des blocs calcaires
déchiquetés et fendus en tous sens, dans les fentes desquels poussent une grande
quantité de plantes cactiformes et ventrues, appartenant à toutes les familles1,
flore qui a beaucoup d'analogie avec celle du sud de l'île.
L'absence complète du Raphia et de VHyphsene caractérise aussi cette zone.
Le Ravinala y est très rare, y devient aquatique et pousse en compagnie d'un
pandanus dans les eaux très tuffeuses de cette région. Chose curieuse, ce pan-
danus existe aussi sur les terrains cristallins de la troisième zone, où le Ravinala
est si commun, mais ces deux plantes y habitent des stats bien différents : le
Pandanus continue à ombrager les bords des ruisseaux, tandis que le Ravinala
n'y croît plus que sur les flancs des montagnes ou dans les ravins dénudés.
Les plantes les plus remarquables de cette zone sont sans aucun doute les
Adansonia. L'A. Za a un port majestueux, presque toujours élancé; son tronc
peut atteindre une hauteur de 25 mètres et plus, et quelquefois une circonférence
de 10 mètres à la base. Le Ringi, autre espèce, est un petit arbre ventru, souvent
tordu, à écorce brune très semblable à celle du cerisier.
Les produits forestiers y sont fort rares; à peine pouvons-nous citer :
Le Borassus flalellifer (Rônier), dont les usages sont connus;
Le Latania Commersonii, dont les indigènes retirent de l'alcool et mangent la
moelle.
Les Landolphia sont plus abondants dans les quelques bois qui subsistent que
dans la zone précédente, probablement parce qu'ils y sont moins exploités.
Le Mascarenhasia anceps y entoure tous les lacs d'une ceinture quelquefois assez
large. Cette plante paraît être ici dans ses terrains de prédilection. Elle y devient
presque un arbre, donne du latex en abondance et pourrait sûrement être saignée
avantageusement.
Le Diospyros n. sp., qui produit toute l'ébène exportée de la côte Ouest, est com-
mun dans les forêts rocailleuses.
ZONE SILICEUSE CRISTALLINE
L'aspect du terrain change encore une fois brusquement. Les plaines ont dis-
paru, on n'a plus devant soi qu'une immense étendue couverte de mamelons de
hauteur moyenne, disposés sans ordre; les flancs érosés livrent à peine entre
'eux un étroit paysage aux nombreux cours d'eau qui arrosent la région. La vraie
montagne n'y existe pas, sauf à la hauteur d'Andriba, où plusieurs pics grani-
tiques dépassent 1.000 mètres d'altitude.
Là encore, ce qui reste du massif forestier n'existe plus que dans les ravins
profonds, humides, ou à l'abri du vent, ou au sommet des monts lorsque la
roche nue ou un éboulis a mis entre la forêt et le feu une barrière infranchis-
sable. Les grands vents du sud-est, incessants pendant toute la saison sèche, y
sont encore plus violents que sur la zone calcaire. Ces vents sont probablement
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et par le violent appel d'air provoqué par le voisinage des régions du centre, plu-
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Les graminées qui couvrent également tout ce pays sont les mêmes que celles
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