Revue des cultures coloniales

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32 pages

Titre : Revue des cultures coloniales

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1902-10-05

Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 05 octobre 1902 05 octobre 1902

Description : 1902/10/05 (A6,N110,T11). 1902/10/05 (A6,N110,T11).

Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k63780789

Source : CIRAD, 2012-231823

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/08/2013

LES FOnÊTS DE LA COTE NORD-OUEST DE MADAGASCAR 195-

kély (1); un petit arbre, le Voan MIcotra, à fruit comestible semblable à celui du
Feronia et des Ægle; des arbustes auxquels leurs branches rampant sur le sol
donnent un port tout particulier; des plantes herbacées à racines pivotantes et
très profondes; un aloès et un Selaginella dont les frondes, recroquevillées pen-
dant la saison sèche, recouvrent comme par enchantement, à la première pluie,
sables et basaltes d'un magnifique tapis vert. Une autre caractéristique est
l'absence complète du Ravinala, si commun dans la zone cristalline, et celle des
grandes et épaisses prairies de graminées si abondantes ailleurs.

Les graminées de cette région, dont beaucoup sont spéciales, souvent sont
annuelles, ou croissent sur le sol nu engrosses touffes très espacées les unes des
autres. C'est à cette cause, dépendante d'ailleurs de la nature du sol, et à celle de
l'absence des grands vents continus pendant la saison sèche, absence peut-être
bien due au voisinage de la mer, que nous attribuons la conservation forestière
de cette région. Grâce à ces deux circonstances peu propres à favoriser la pro-
pagation des flammes, les feux de brousse ne prennent jamais en effet une
grande extension sur ces terrains.

Une des plantes les plus utiles de cette partie de l'île est sans contredit le
Raphia. Outre les fibres bien connues qu'on retire de ses jeunes folioles, le
rachis de ses grandes feuilles sert de bois de charpente aux indigènes; l'écorce
de son fruit pourrait servir à la confection de mille petits objets; son péricarpe
donne un beurre comestible et même excellent, appelé sûrement sous peu à
prendre une importance industrielle, la matière première qui le produit existant
en immense quantité; sa sève, un vin de palme estimé; enfin son bourgeon ter-
minal, un excellent légume.

Les autres plantes, utilisées ou utilisables, de cette zone sont :
Parmi les plantes à caoutchouc, si bien étudiées par M. Jumelle :,.

Le Mascarenhasia longifolia (H. Jumelle), devenu si rare par suite d'une exploi-
tation intensive et barbare (abatage de l'arbre) qu'il menace de disparaître com-
plètement;
Le Landolphia sphierocarpa (H. Jumelle), spécial aux alluvions riveraines des
rivières;
Le Landolphia Perrieri (H. Jumelle), qui vit dans les bois secs et les brous-
sailles;
Le Mascarenhasia lisianthiflora (D. C.), du même stat, peu exploité;
Le M. anceps, plus rare dans cette zone que partout ailleurs.

Le Cryptostegia Madagascar iensis abonde,mais son latex difficilement coagulable
et la faible teneur de celui-ci en caoutchouc en font une plante de peu de valeur
industrielle.

Parmi les plantes produisant des gommes, résines ou cires végétales :
Une bignoniacée, le Mangarahara, qui donne une gomme très malléable et ayant
de curieuses propriétés;
Le Hazomena, dont la résine sera bientôt étudiée par le Musée colonial de
Marseille.

Différents Acacia donnent aussi des gommes peut-être utilisables.

Une liane indéterminée, dont la base, renflée en cône haut de lmo0, est cou-
verte d'une couche de cire verte de plusieurs millimètres d'épaisseur;

(1) Hyphœne coriacea.

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