Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-09-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 septembre 1902 05 septembre 1902
Description : 1902/09/05 (A6,N108,T11). 1902/09/05 (A6,N108,T11).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378076g
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
130 REVUE DES CULTURES COLONIALES
employée comme poison d'épreuve dans toute cette région sous les noms de lIfan-
çone, Tali ou l'èli (1). Cet envoi sera d'autant plus précieux que la description
sommaire de Baillon (2) indique ces fleurs comme inconnues, et, depuis, elles
n'ont pas été décrites.
Mon correspondant n'hésite pas à caractériser la haute toxicité de cet arbre,
en affirmant que c'est le plus violent poison des Sakalaves. Voici, en effet, ce
qu'il m'en écrit : « Toutes les parties de cette plante sont vénéneuses. Les indi-
gènes vont jusqu'à prétendre que l'odeur de ce végétal et la fumée qu'il répand
par combustion sont nuisibles. D'après eux aussi, les troupeaux qui boivent l'eau
dans laquelle ont macéré des feuilles sèches, ont leurs excréments sanguinolents.
L'écorce est la partie employée
soit comme poison, soit comme
médicament. Une très petite
dose suffit pour tuer un chien
de moyenne taille en quelques
minutes. Les symptômes prin-
cipaux de cet empoisonnement
sont des vomissements glai-
reux et gazeux et des selles san-
guinolentes et muqueuses. »
LeR. Dursapditde son côté :
« J'ai moi-même goûté une
petite parcelle de cette écorce
toxique. Elle a un goût amer.
Immédiatement après mastica-
tion et déglutition de la salive,
j'ai ressenti les effets de ce poi-
son, qui se traduisirent par des
troubles de la vue, du vertige,
de l'hébétude et une sudation
générale. »
Les croyances superstitieux
ses qui ont cours sur ce végétal
parmi les Malgaches sont toutes
empreintes de ce grand fait
que la toxicité en est sans
limite. Avant de prendre celle
écorce, les empiriques malga-
ches offrent un coq rouge en
sacrifice, lancent sept fois leur
FIG. 1. — Rameau d'Erythrophlœum Couminga Bâillon.
sagaie ou déchargeant une arquebuse contre l'arbre et n'en prennent l'écorce
que du côté du levant. L'empirique Rainilambo, qui jouit d'une grande réputa-
tion dans le traitement des maladies graves, fait, d'après le Rév. Dursap, du
Komanga une véritable panacée universelle contre toutes ces affections. Il râpe
très peu d'écorce sur une pierre, y ajoute du piment écrasé, un peu d'eau et rait
(1) J'ai publié en 1885 un mémoire complet sur ce Téli en collaboration avec M. Schlagdenhauflen
(voir le journal les Nouveaux Remèdes, 1" otobre 188.j).
(2) Adansonia, t. X, p. 105, 1871.
employée comme poison d'épreuve dans toute cette région sous les noms de lIfan-
çone, Tali ou l'èli (1). Cet envoi sera d'autant plus précieux que la description
sommaire de Baillon (2) indique ces fleurs comme inconnues, et, depuis, elles
n'ont pas été décrites.
Mon correspondant n'hésite pas à caractériser la haute toxicité de cet arbre,
en affirmant que c'est le plus violent poison des Sakalaves. Voici, en effet, ce
qu'il m'en écrit : « Toutes les parties de cette plante sont vénéneuses. Les indi-
gènes vont jusqu'à prétendre que l'odeur de ce végétal et la fumée qu'il répand
par combustion sont nuisibles. D'après eux aussi, les troupeaux qui boivent l'eau
dans laquelle ont macéré des feuilles sèches, ont leurs excréments sanguinolents.
L'écorce est la partie employée
soit comme poison, soit comme
médicament. Une très petite
dose suffit pour tuer un chien
de moyenne taille en quelques
minutes. Les symptômes prin-
cipaux de cet empoisonnement
sont des vomissements glai-
reux et gazeux et des selles san-
guinolentes et muqueuses. »
LeR. Dursapditde son côté :
« J'ai moi-même goûté une
petite parcelle de cette écorce
toxique. Elle a un goût amer.
Immédiatement après mastica-
tion et déglutition de la salive,
j'ai ressenti les effets de ce poi-
son, qui se traduisirent par des
troubles de la vue, du vertige,
de l'hébétude et une sudation
générale. »
Les croyances superstitieux
ses qui ont cours sur ce végétal
parmi les Malgaches sont toutes
empreintes de ce grand fait
que la toxicité en est sans
limite. Avant de prendre celle
écorce, les empiriques malga-
ches offrent un coq rouge en
sacrifice, lancent sept fois leur
FIG. 1. — Rameau d'Erythrophlœum Couminga Bâillon.
sagaie ou déchargeant une arquebuse contre l'arbre et n'en prennent l'écorce
que du côté du levant. L'empirique Rainilambo, qui jouit d'une grande réputa-
tion dans le traitement des maladies graves, fait, d'après le Rév. Dursap, du
Komanga une véritable panacée universelle contre toutes ces affections. Il râpe
très peu d'écorce sur une pierre, y ajoute du piment écrasé, un peu d'eau et rait
(1) J'ai publié en 1885 un mémoire complet sur ce Téli en collaboration avec M. Schlagdenhauflen
(voir le journal les Nouveaux Remèdes, 1" otobre 188.j).
(2) Adansonia, t. X, p. 105, 1871.
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