Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-09-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 septembre 1902 05 septembre 1902
Description : 1902/09/05 (A6,N108,T11). 1902/09/05 (A6,N108,T11).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378076g
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
VARIÉTÉS 143
LA CULTURE DU MUSCADIER A DÉLI
Depuis que les défrichements de forêts pour le tabac se sont étendus, le mus-
cadier à Déli perd de son importance.
Cela est dû au changement de climat vraisemblablement produit par ces
défrichements et les drainages. Il faut, en effet, au muscadier des pluies régu-
lières avec un climat humide et beaucoup de fraîcheur autour:de lui.
lm50 à 2 mètres de pluie par an répartis sur toute l'année, sans période de
longues sécheresses, avec 100 à 200 jours de pluie par an, tel était le climat de
Déli il y a vingt à vingt-cinq ans.
Depuis quelques années on a des sécheresses d'assez longue durée en février,
mars, avril, juillet, avec quelques pluies insuffisantes, tandis qu'à l'automne on
a de fortes pluies qui inondent le sol, le lavent et l'épuisent. -
Si les Malais avaient compris ce changement de climat, ils auraient pu lutter
contre lui, en plantant autour de leurs muscadiers des arbres donnant beaucoup
d'ombrage et de fraîcheur, et ils auraient sauvé leurs jardins, mais leur paresse,
leur apathie etleur indolence ont été plus fortes que leurs intérêts. Les muscadiers
meurent tous, et dans quelques années il n'en restera plus.
Cet arbre, aromatique sur toutes ses parties, atteint à Déli 12 à 15 mètres de
haut. Sa forme est celle d'un cône très pointu avec des branches latérales qui
touchent parfois le sol et longues de 3 à 4 mètres.
Il est dioïque et les mâles sont souvent plus nombreux que les femelles. On ne
peut guère les reconnaître avec certitude qu'à la floraison. Lesfleurs femelles sont
solitaires, tandis que les fleurs mâles sont quatre ou cinq ensemble. Les feuilles
des arbres femelles sont plus longues, plus fines, moins épaisses, plus vertes
que celles des arbres mâles qui sont un peu argentées en dessous ; les Malais ne
s'y trompent pas quand l'arbre est grand.
Sol. — La côte Est de Sumatra est très basse sur une profondeur de 20 à
40 kilomètres et, de distance en distance, il se trouve des bancs de sable, des
dunes apportées à diverses époques par des coups de mer qui ont exhaussé le
sol à ces endroits de 1 à 2 mètres. Ces bancs, parallèles à la mer, ont arrêté les
eaux venant des terres lors des inondations et ont été recouverts d'un bon dépôt
de terre fine, riche en humus et en principes volcaniques. La végétation de
plusieurs siècles a déposé encore de l'humus par les débris végétaux provenant
de cette riche végétation. C'est sur ces bancs de sable, riches en humus, que se
cultive le muscadier à Déli, tantôt seul, tantôt mêlé à tous les arbres fruitiers du
pays : cocotiers, aréquiers, arengas, sagoutiers, durians, ramboutans, man- -
goustans, letché, etc., etc. C'est le jardin où le Malais a tous les fruits du pays
et sa maison au milieu. Ces bancs de sable riches sont appelés pematangs à Déli.
Ils ont presque tous la même direction parallèle à la côte, mais il y en a
quelques-uns qui y sont perpendiculaires et peuvent être des dépôts prove-
nant d'anciennes rivières qui débordaient en laissant de grosses masses de sable
et débris volcaniques très fertiles. Avant l'établissement des Européens à Déli,
les sols bas ne pouvaient être plantés en muscadiers, par manque de,drainage
que les Malais étaient incapables de faire. Voilà pourquoi plantations malaises
et habitations sont toutes sur ces pematangs très sains et fertiles.
Dans la province Wellesley, près de Penang, les muscadiers sont cultivés sur
LA CULTURE DU MUSCADIER A DÉLI
Depuis que les défrichements de forêts pour le tabac se sont étendus, le mus-
cadier à Déli perd de son importance.
Cela est dû au changement de climat vraisemblablement produit par ces
défrichements et les drainages. Il faut, en effet, au muscadier des pluies régu-
lières avec un climat humide et beaucoup de fraîcheur autour:de lui.
lm50 à 2 mètres de pluie par an répartis sur toute l'année, sans période de
longues sécheresses, avec 100 à 200 jours de pluie par an, tel était le climat de
Déli il y a vingt à vingt-cinq ans.
Depuis quelques années on a des sécheresses d'assez longue durée en février,
mars, avril, juillet, avec quelques pluies insuffisantes, tandis qu'à l'automne on
a de fortes pluies qui inondent le sol, le lavent et l'épuisent. -
Si les Malais avaient compris ce changement de climat, ils auraient pu lutter
contre lui, en plantant autour de leurs muscadiers des arbres donnant beaucoup
d'ombrage et de fraîcheur, et ils auraient sauvé leurs jardins, mais leur paresse,
leur apathie etleur indolence ont été plus fortes que leurs intérêts. Les muscadiers
meurent tous, et dans quelques années il n'en restera plus.
Cet arbre, aromatique sur toutes ses parties, atteint à Déli 12 à 15 mètres de
haut. Sa forme est celle d'un cône très pointu avec des branches latérales qui
touchent parfois le sol et longues de 3 à 4 mètres.
Il est dioïque et les mâles sont souvent plus nombreux que les femelles. On ne
peut guère les reconnaître avec certitude qu'à la floraison. Lesfleurs femelles sont
solitaires, tandis que les fleurs mâles sont quatre ou cinq ensemble. Les feuilles
des arbres femelles sont plus longues, plus fines, moins épaisses, plus vertes
que celles des arbres mâles qui sont un peu argentées en dessous ; les Malais ne
s'y trompent pas quand l'arbre est grand.
Sol. — La côte Est de Sumatra est très basse sur une profondeur de 20 à
40 kilomètres et, de distance en distance, il se trouve des bancs de sable, des
dunes apportées à diverses époques par des coups de mer qui ont exhaussé le
sol à ces endroits de 1 à 2 mètres. Ces bancs, parallèles à la mer, ont arrêté les
eaux venant des terres lors des inondations et ont été recouverts d'un bon dépôt
de terre fine, riche en humus et en principes volcaniques. La végétation de
plusieurs siècles a déposé encore de l'humus par les débris végétaux provenant
de cette riche végétation. C'est sur ces bancs de sable, riches en humus, que se
cultive le muscadier à Déli, tantôt seul, tantôt mêlé à tous les arbres fruitiers du
pays : cocotiers, aréquiers, arengas, sagoutiers, durians, ramboutans, man- -
goustans, letché, etc., etc. C'est le jardin où le Malais a tous les fruits du pays
et sa maison au milieu. Ces bancs de sable riches sont appelés pematangs à Déli.
Ils ont presque tous la même direction parallèle à la côte, mais il y en a
quelques-uns qui y sont perpendiculaires et peuvent être des dépôts prove-
nant d'anciennes rivières qui débordaient en laissant de grosses masses de sable
et débris volcaniques très fertiles. Avant l'établissement des Européens à Déli,
les sols bas ne pouvaient être plantés en muscadiers, par manque de,drainage
que les Malais étaient incapables de faire. Voilà pourquoi plantations malaises
et habitations sont toutes sur ces pematangs très sains et fertiles.
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