Revue des cultures coloniales

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32 pages

Titre : Revue des cultures coloniales

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1902-07-20

Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 20 juillet 1902 20 juillet 1902

Description : 1902/07/20 (A6,N105,T11). 1902/07/20 (A6,N105,T11).

Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k63780737

Source : CIRAD, 2012-231823

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/08/2013

OPUNTIA ET AGAVE 39

*
L'utilisation de l'Opuntia inerme est très ancienne dans l'Afrique du Nord
contrairement à ce que pourraient laisser croire de récentes publications.

Aux premiers jours de la conquêtes, on trouvait aux environs d'Alger notam-
ment, de nombreuses plantations de cette cactée formant des haies ou des plan-
tations compactes. Les colons en recherchaient les raquettes pour la nourriture
du bétail, pour l'entretien des vacheries particulièrement, et, pendant longtemps,
les Maltais ont donné une ration de ces raquettes coupées en morceaux laux
chèvres laitières.

Il y a plus de trente ans, pour nourrir un gros troupeau d'autruches, j'achetai
la coupe des haies d'Opuntia, inerme des environs du Jardin d'essai d'Alger, à
Kouba; à cette époque cette cactée était même cultivée au Jardin d'essai, con-
curremment avec le nopal, pour l'entretien de nos animaux.

En 1880, j'ai fait au Shy, dans la plaine du Chéliff, une - plantation régulière
de cet opuntia, en bonne terre soumise à l'irrigation, car cette plante aime l'hu-
midité pendant l'été et, sous son effet, donne des rendements considérables.

Quand on pénétra en Kabylie on trouva l'Opuntia inerme au cœur de plantations
de l'espèce épineuse disposée en rangées protectrices. On fiL la même observa-
tion en Tunisie où l'Opuntia présente généralement un très grand développe-
ment, mais où la forme épineuse est malheureusement dominante, car dans le •
cas contraire, il y aurait une réserve d'aliment herbacée tellement considérable
que les disettes de fourrage ne seraient plus à craindre.

Au commencement de 1883, quelque temps après la conquête, dans une
exploration générale de la Tunisie, j'avais été frappé de la puissance des souches
des Opuntia. Ficus indica épineux, et j'avais pensé que leur greffe par la forme
inerme pourrait utiliser les éléments vitaux emmagasinés chez eux par le temps.

L'expérience a montré les difficultés de cette entreprise et même son impratica-
bilité : ce n'est qu'une pratique horticole sans résultat économique.

Bombonel, le célèbre tueur de panthères en Algérie, me racontait que, colon
au Texas, il avait dû l'origine de sa petite aisance à Y Opuntia inerme.

Dans une année de disette ses troupeaux allaient pâturer au loin, au milieu
d'Opuntia épineux et en revenaient toujours en bon état. Il constata qu'au centre
de ce peuplemetft de cactus, il y avait un groupement de formes inermes.

Dans les climats steppiens où le froid n'est pas accentué, cet opuntia rendra
de grands services pour la nourriture du bétail dans la période estivale. On ne
connaîtrait pas en Algérie et en Tunisie, ces disettes fourragères si souvent
renouvelées, si, au lieu de toutes ces tentatives inutiles d'acclimation inconsi-
dérées, on avait propagé l'Opuntia inenne, cette prairie arborescente et le carou-
bier, cet arbre à nombreuses siliques qui contiennent plus de 40 p. 100 de
sucre.

Les analyses faites il y a une vingtaine d'années, par M. G. Rivière, au labo-
ratoire agronomique de Versailles, ont démontré que nos Opuntia du Jardin
d'Essai avaient une valeur nutritive à peu près égale à celle de la carotte
fourragère.

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