Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-07-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 juillet 1902 20 juillet 1902
Description : 1902/07/20 (A6,N105,T11). 1902/07/20 (A6,N105,T11).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63780737
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
38 REVUE DES CULTURES COLONIALES
deux articles bien formés, est absolument épineux, ainsi, d'ailleurs, que tous les
sujets, au nombre d'une cinquantaine, qui composent ce semis. Le retour au
type primitif est donc bien constaté.
Si le fait est intéressant au point de vue scientifique, il a, en pratique, une
grande importance. En effet, ceux qui ont considéré la forme inerme comme une
véritable espèce et qui en ont conseillé le semis — des graines étant plus faciles
à envoyer au loin que des raquettes - ont tout simplementpropagé l'espèce
épineuse et sont allés ainsi à l'encontre du but poursuivi.
Le fait continue à être particulièrement intéressant, relativement à la fixité de
l'espèce. �
En effet, voilà une plante inerme, dont l'origine est peut-être incalculable, qui
est multipliée depuis des siècles par bouturage, par voie agame, et dont le temps
n'a nullement altéré le type primitif qui se reproduit, intégralement cette fois,
par voie sexuée.
Cette expérience en appelait une autre qui est en cours d'exécution.
L'Opuntia ou nopal à cochenilles, Opuntia coccinellifera, qui est inerme, a-t-il pour
origine un type épineux? *
On sait que cette espèce est moins grande que notre opuntia inerme, est à
raquette moins large et moins aplatie et que c'est sur elle, presque exclusive-
ment suivant les uns, que la cochenille est élevée. Cependant, d'autres disent
que cet insecte se plaît également sur ï Opuntiainerme. En ce qui me concerne
je n'ai jamais réussi d'éducations de cochenilles sur cette dernière plante.
Quoi qu'il en soit, si un semis à1 Opuntia coccineïïifera donnait d'emblée des sujets
épineux on pourrait croire au retour à un type primitif actuellement ignoré
sous cette forme.
Il n'est pas téméraire de penser que ces plantes ont pu appartenir à une
agriculture très avancée dont elles ne sont, en Amérique, que des débris, comme
nous en constatons encore dans l'ancien monde : le dattier donné comme
exemple pour les végétaux et le mérinos pour les animaux.
Si de nombreux semis (ïOpuntia inerme n'ont produit que des sujets épineux
peut-être trouverait-on, par exception fort rare, des sujets inermes provenant de
graines d'Opuntia épineux : c'est par accident, par variation naturelle ou voulue,
que le premier cas s'est produit, et des observations de même nature sont assez
fréquentes chez les plantes anciennement cultivées : cependant on ne saurait
encore citer comme exemple le genre Rosa, qui semble ne s'être prêté qu'à la
variation infinie de sa fleur.
Toutefois, des espèces épineuses, qui ne paraissent jamais avoir été cultivées,
présentent d'emblée des anomalies plus ou moins rares. J'ai suivi depuis long-
temps des semis d'un magnifique arborescent, mais horriblement épineux dans
toutes ses parties, sur un tronc notamment qui est revêtu d'épines cylindro-
coniques à larges bases et à pointes aiguës : Chorisia speciosa (Bombacées).
Or, dans les semis on a trouvé parfois des sujets absolument inermes : ils ont
été cultivées en pot, puis livrés à la pleine terre. Pendant un certain temps, même
à l'état adulte, en arbres bien formés, ils sont restés inermes, mais des épines,
peu nombreuses, il est vrai, commencent à apparaître. Cependant d'autres forts
sujets continuent à en être dépourvus. A cet état le bouturage en fixerait-il la
forme inerme? La tentative est en cours.
deux articles bien formés, est absolument épineux, ainsi, d'ailleurs, que tous les
sujets, au nombre d'une cinquantaine, qui composent ce semis. Le retour au
type primitif est donc bien constaté.
Si le fait est intéressant au point de vue scientifique, il a, en pratique, une
grande importance. En effet, ceux qui ont considéré la forme inerme comme une
véritable espèce et qui en ont conseillé le semis — des graines étant plus faciles
à envoyer au loin que des raquettes - ont tout simplementpropagé l'espèce
épineuse et sont allés ainsi à l'encontre du but poursuivi.
Le fait continue à être particulièrement intéressant, relativement à la fixité de
l'espèce. �
En effet, voilà une plante inerme, dont l'origine est peut-être incalculable, qui
est multipliée depuis des siècles par bouturage, par voie agame, et dont le temps
n'a nullement altéré le type primitif qui se reproduit, intégralement cette fois,
par voie sexuée.
Cette expérience en appelait une autre qui est en cours d'exécution.
L'Opuntia ou nopal à cochenilles, Opuntia coccinellifera, qui est inerme, a-t-il pour
origine un type épineux? *
On sait que cette espèce est moins grande que notre opuntia inerme, est à
raquette moins large et moins aplatie et que c'est sur elle, presque exclusive-
ment suivant les uns, que la cochenille est élevée. Cependant, d'autres disent
que cet insecte se plaît également sur ï Opuntiainerme. En ce qui me concerne
je n'ai jamais réussi d'éducations de cochenilles sur cette dernière plante.
Quoi qu'il en soit, si un semis à1 Opuntia coccineïïifera donnait d'emblée des sujets
épineux on pourrait croire au retour à un type primitif actuellement ignoré
sous cette forme.
Il n'est pas téméraire de penser que ces plantes ont pu appartenir à une
agriculture très avancée dont elles ne sont, en Amérique, que des débris, comme
nous en constatons encore dans l'ancien monde : le dattier donné comme
exemple pour les végétaux et le mérinos pour les animaux.
Si de nombreux semis (ïOpuntia inerme n'ont produit que des sujets épineux
peut-être trouverait-on, par exception fort rare, des sujets inermes provenant de
graines d'Opuntia épineux : c'est par accident, par variation naturelle ou voulue,
que le premier cas s'est produit, et des observations de même nature sont assez
fréquentes chez les plantes anciennement cultivées : cependant on ne saurait
encore citer comme exemple le genre Rosa, qui semble ne s'être prêté qu'à la
variation infinie de sa fleur.
Toutefois, des espèces épineuses, qui ne paraissent jamais avoir été cultivées,
présentent d'emblée des anomalies plus ou moins rares. J'ai suivi depuis long-
temps des semis d'un magnifique arborescent, mais horriblement épineux dans
toutes ses parties, sur un tronc notamment qui est revêtu d'épines cylindro-
coniques à larges bases et à pointes aiguës : Chorisia speciosa (Bombacées).
Or, dans les semis on a trouvé parfois des sujets absolument inermes : ils ont
été cultivées en pot, puis livrés à la pleine terre. Pendant un certain temps, même
à l'état adulte, en arbres bien formés, ils sont restés inermes, mais des épines,
peu nombreuses, il est vrai, commencent à apparaître. Cependant d'autres forts
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