Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-05-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 mai 1902 05 mai 1902
Description : 1902/05/05 (A6,N101,T10). 1902/05/05 (A6,N101,T10).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378069b
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
302 REVUE DES CULTURES COLONIALES
En Tunisie, où nous avons les renseignements fournis par Masselot, le rapport
annuel des arbres varie de 25 à 100 kilos. Le chffire moyen peut être considéré
comme 50 (voyez ce qui a été dit lors de la maturation de la datte). Figari Bey
estime qu'un palmier rapporte annuellement en Egypte 40 francs.
100 kilos de deglet-nûr valent, sur place, dans les oasis sud-algériens, de 40 à
60 francs. On compte que chaque grappe de cette espèce vaut de 4 à 6 francs.
Les variétés ordinaires ne sont payées qu'à raison de 1 fr. 50 par grappe
pesant de 10 à 30 kilogrammes. f
17. — ORIGINE DU DATTIER.
Lorsque l'homme se vit forcé par suite de raisons politiques d'habiter le désert
et de se fixer près de sources préexistantes dans les oasis, il s'empara des pal-
miers qui y croissaient. Enfin il ne resta plus un seul palmier sans propriétaire,
toutes les espèces furent sous le contrôle des hommes. Par suite, on com-
prend la disparition des formes originelles sauvages qui possédaient sûre-
ment un type stable. Ce type ne peut plus être retrouvé, même dans les palmiers
à l'état sauvage, car chez ceux-ci également la variabilité du noyau de la datte
se montre très nettement.
Le palmier-dattier a été constitué dans le domaine de sa culture par une espèce
sauvage de la région désertique. Cette espèce est à considérer comme une modi-
fication,due aux conditions de milieu, de celle qui existe dans les régions mon-
tagneuses du sud de l'Afrique et qui s'est répandue de là dans l'Abyssinie et dans
le sud de l'Arabie et qui paraît devoir être le Phœnix reclinata. Le Phœnix
sylvestris des Indes, dont l'habitat à l'état sauvage est limité à la vallée de l'Indus,
et le Phœnix spinosa (P. leonensis) de l'Afrique tropicale s'éloignent du palmier-
dattier autant par leurs caractères (croissance, particularités de formation, dis-
tribution géographique) que toutes les considérations phytogéographiques qui
peuvent entrer en ligne de compte.
18. — LE PROBLÈME DU CHANGEMENT SPONTANÉ DE SEXE.
Les habitants des oasis sud-algériens admettent que l'homme peut intervenir
par des manœuvres appropriées pour changer le sexe d'un palmier. Comme
dans les semis, la plus grande quantité, jusqu'à 80 des jeunes plants, sont
mâles, il y aurait là un grand intérêt, si l'intervention de l'homme pouvait être
couronnée de succès.
Dans des jardins délaissés et dans des terrains incultes lèvent souvent une
grande quantité de jeunes plantes qui deviennent des arbres sans qu'on s'en
aperçoive. On ne s'en occupe pas et on les coupe pour d'autres usages, parce
qu'il n'y a pas lieu d'espérer d'eux le moindre rendement. Le procédé, qui me
fut montré à Biskra par le comte de Follenay, consistait simplement en ce que
l'on déchirait aux jeunes plantes de deux à trois ans toutes les feuilles, de
manière que la nervure médiane était fendue en deux, depuis le sommet jus-
qu'à la gaine foliaire. D'après M. de Follenay, qui exprime le sentiment des
Arabes, il se pourrait que la déchirure amène une concentration du mouvement
de la sève, comme dans l'incision annulaire de la vigne, et produise une accu-
mulation localisée, qui est plus nécessaire pour les fonctions vitales de la plante
femelle que pour celles de la plante mâle. Comme on le voit, l'hypothèse
sexuelle de Schenk trouve au Sahara des adeptes incojiscients. De telles légendes
En Tunisie, où nous avons les renseignements fournis par Masselot, le rapport
annuel des arbres varie de 25 à 100 kilos. Le chffire moyen peut être considéré
comme 50 (voyez ce qui a été dit lors de la maturation de la datte). Figari Bey
estime qu'un palmier rapporte annuellement en Egypte 40 francs.
100 kilos de deglet-nûr valent, sur place, dans les oasis sud-algériens, de 40 à
60 francs. On compte que chaque grappe de cette espèce vaut de 4 à 6 francs.
Les variétés ordinaires ne sont payées qu'à raison de 1 fr. 50 par grappe
pesant de 10 à 30 kilogrammes. f
17. — ORIGINE DU DATTIER.
Lorsque l'homme se vit forcé par suite de raisons politiques d'habiter le désert
et de se fixer près de sources préexistantes dans les oasis, il s'empara des pal-
miers qui y croissaient. Enfin il ne resta plus un seul palmier sans propriétaire,
toutes les espèces furent sous le contrôle des hommes. Par suite, on com-
prend la disparition des formes originelles sauvages qui possédaient sûre-
ment un type stable. Ce type ne peut plus être retrouvé, même dans les palmiers
à l'état sauvage, car chez ceux-ci également la variabilité du noyau de la datte
se montre très nettement.
Le palmier-dattier a été constitué dans le domaine de sa culture par une espèce
sauvage de la région désertique. Cette espèce est à considérer comme une modi-
fication,due aux conditions de milieu, de celle qui existe dans les régions mon-
tagneuses du sud de l'Afrique et qui s'est répandue de là dans l'Abyssinie et dans
le sud de l'Arabie et qui paraît devoir être le Phœnix reclinata. Le Phœnix
sylvestris des Indes, dont l'habitat à l'état sauvage est limité à la vallée de l'Indus,
et le Phœnix spinosa (P. leonensis) de l'Afrique tropicale s'éloignent du palmier-
dattier autant par leurs caractères (croissance, particularités de formation, dis-
tribution géographique) que toutes les considérations phytogéographiques qui
peuvent entrer en ligne de compte.
18. — LE PROBLÈME DU CHANGEMENT SPONTANÉ DE SEXE.
Les habitants des oasis sud-algériens admettent que l'homme peut intervenir
par des manœuvres appropriées pour changer le sexe d'un palmier. Comme
dans les semis, la plus grande quantité, jusqu'à 80 des jeunes plants, sont
mâles, il y aurait là un grand intérêt, si l'intervention de l'homme pouvait être
couronnée de succès.
Dans des jardins délaissés et dans des terrains incultes lèvent souvent une
grande quantité de jeunes plantes qui deviennent des arbres sans qu'on s'en
aperçoive. On ne s'en occupe pas et on les coupe pour d'autres usages, parce
qu'il n'y a pas lieu d'espérer d'eux le moindre rendement. Le procédé, qui me
fut montré à Biskra par le comte de Follenay, consistait simplement en ce que
l'on déchirait aux jeunes plantes de deux à trois ans toutes les feuilles, de
manière que la nervure médiane était fendue en deux, depuis le sommet jus-
qu'à la gaine foliaire. D'après M. de Follenay, qui exprime le sentiment des
Arabes, il se pourrait que la déchirure amène une concentration du mouvement
de la sève, comme dans l'incision annulaire de la vigne, et produise une accu-
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sexuelle de Schenk trouve au Sahara des adeptes incojiscients. De telles légendes
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