Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-06-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 juin 1902 05 juin 1902
Description : 1902/06/05 (A6,N102,T10). 1902/06/05 (A6,N102,T10).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63780700
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
334 REVUE DES CULTURES COLONIALES
pas mal légendaire, pour faire cette facile découverte. Son purt, si différent, à
l'ombre et en plein vent ; sa vitalité dans les bois, où il défie le temps et la stéri-
lisation ; le remarquable hybride à fruits jaunes qu'il a produit, au Brésil, par
sélection spontanée des caféiers marrons, sans intervention aucune de l'homme;
tout imposerait une telle solution, quand bien même nous ne connaîtrions pas
ses origines.
Or, les arbustes de sous-bois, abandonnés au plein air, deviennent facilement
sarmenteux: je veux dire que leurs branches s'allongent démesurément, sans gros-
sir en proportion de l'allongement. C'est ce qui arrive avec excès au caféier.
Deux phénomènes principaux se produisent, en conséquence de cette tendance,
phénomènes nuisibles entre tous, que la taille périodique est, justement, appelée
à contre-balancer.
De longs pampres, de plus de 2 mètres sur 2 à 3 millimètres de diamètre,
s'enchevêtrent pour former, au centre de l'arbuste, un inextricable fouillis
où rien ne pousse. Leur entassement, à la partie inférieure du tronc, forme
un jupon touffu (a saia), qui suffoque le pied, empêche l'aérage, rend beau-
coup plus difficile et culture et cueillette, et arrête au passage la sève, dont le
manque de montée tue la tête par inanition. L'aspect de la plantation est, alors,
celui d'une série de buissons bas, touffus et peu productifs, surmontés de balais,
sans feuilles ni fruits, dont l'aspect désolant n'est rien moins qu'ornemental.
Ces pampres furent branches, et chaque branche a reçu et reçoit assez de
sève pour fructifier pendant les premiers temps, mais non pour continuer cette
fructification pendant les nombreuses années de la vie du caféier. Si l'on veut
avoir une récolte constante, du moins assez constante pour laisser un résultat
palpable après chaque cueillette, il faut surveiller ces pampres, qui sont,
partout, les porte-fruits.
Que se passe-t-il en effet?
Au début, toutes les branches fertiles produisent, à chaque nœud double, cette
abondante floraison caractéristique des Rubiacées, que bientôt remplace la rosette
de baies, faisant du caféier, en fleurs et en fruits, un des arbres les plus orne-
mentaux.
Au bout de peu d'années, quand les brindilles en viennent à dépasser une
soixantaine de centimètres, les rosettes manquent au pied, qui se dépouille de
plus en plus avec l'allongement, tandis qu'à la pointe commencent à apparaître,
en quantité toujours croissante, ces grains ronds, solitaires par avortement de
l'un des noyaux, que les planteurs brésiliens nomment improprement Moka : la
jupe est formée, et ne fera que croître et embellir.
Le résultat est que le caféier se trouve écrasé d'une masse énorme de bois
inutile, qui ferme l'accès à l'air, gêne la circulation de la sève et affame la partie
supérieure de la plante; que la récolte diminue dans une forte proportion, par
avortement d'une partie des fèves, diminution que ne compense pas le haut prix
conventionnel du Moka qui en résulte, ce prix n'atteignant jamais le double de
l'autre; que les travaux en deviennent plus pénibles, la cueillette plus difficile et
plus brutale, la plante plus encombrante pour un même produit; que la sève,
enfin, dépensée en pure perte à produire un long bois inutile, serait mieux
employée à nourrir les fruits, nombreux et parfaits, de branches jeunes.
Que conclure de là? Qu'il faut renouveler périodiquement les rameaux à
mesure qu'ils vieillissent, et que le meilleur moment pour faire cette opération
est celui où les rosettes abandonnent le pied de la branche, qui commence à se
pas mal légendaire, pour faire cette facile découverte. Son purt, si différent, à
l'ombre et en plein vent ; sa vitalité dans les bois, où il défie le temps et la stéri-
lisation ; le remarquable hybride à fruits jaunes qu'il a produit, au Brésil, par
sélection spontanée des caféiers marrons, sans intervention aucune de l'homme;
tout imposerait une telle solution, quand bien même nous ne connaîtrions pas
ses origines.
Or, les arbustes de sous-bois, abandonnés au plein air, deviennent facilement
sarmenteux: je veux dire que leurs branches s'allongent démesurément, sans gros-
sir en proportion de l'allongement. C'est ce qui arrive avec excès au caféier.
Deux phénomènes principaux se produisent, en conséquence de cette tendance,
phénomènes nuisibles entre tous, que la taille périodique est, justement, appelée
à contre-balancer.
De longs pampres, de plus de 2 mètres sur 2 à 3 millimètres de diamètre,
s'enchevêtrent pour former, au centre de l'arbuste, un inextricable fouillis
où rien ne pousse. Leur entassement, à la partie inférieure du tronc, forme
un jupon touffu (a saia), qui suffoque le pied, empêche l'aérage, rend beau-
coup plus difficile et culture et cueillette, et arrête au passage la sève, dont le
manque de montée tue la tête par inanition. L'aspect de la plantation est, alors,
celui d'une série de buissons bas, touffus et peu productifs, surmontés de balais,
sans feuilles ni fruits, dont l'aspect désolant n'est rien moins qu'ornemental.
Ces pampres furent branches, et chaque branche a reçu et reçoit assez de
sève pour fructifier pendant les premiers temps, mais non pour continuer cette
fructification pendant les nombreuses années de la vie du caféier. Si l'on veut
avoir une récolte constante, du moins assez constante pour laisser un résultat
palpable après chaque cueillette, il faut surveiller ces pampres, qui sont,
partout, les porte-fruits.
Que se passe-t-il en effet?
Au début, toutes les branches fertiles produisent, à chaque nœud double, cette
abondante floraison caractéristique des Rubiacées, que bientôt remplace la rosette
de baies, faisant du caféier, en fleurs et en fruits, un des arbres les plus orne-
mentaux.
Au bout de peu d'années, quand les brindilles en viennent à dépasser une
soixantaine de centimètres, les rosettes manquent au pied, qui se dépouille de
plus en plus avec l'allongement, tandis qu'à la pointe commencent à apparaître,
en quantité toujours croissante, ces grains ronds, solitaires par avortement de
l'un des noyaux, que les planteurs brésiliens nomment improprement Moka : la
jupe est formée, et ne fera que croître et embellir.
Le résultat est que le caféier se trouve écrasé d'une masse énorme de bois
inutile, qui ferme l'accès à l'air, gêne la circulation de la sève et affame la partie
supérieure de la plante; que la récolte diminue dans une forte proportion, par
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conventionnel du Moka qui en résulte, ce prix n'atteignant jamais le double de
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plus brutale, la plante plus encombrante pour un même produit; que la sève,
enfin, dépensée en pure perte à produire un long bois inutile, serait mieux
employée à nourrir les fruits, nombreux et parfaits, de branches jeunes.
Que conclure de là? Qu'il faut renouveler périodiquement les rameaux à
mesure qu'ils vieillissent, et que le meilleur moment pour faire cette opération
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