Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1914-01-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 janvier 1914 31 janvier 1914
Description : 1914/01/31 (A14,N151). 1914/01/31 (A14,N151).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6377681j
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
No HH — JANVIER 1914 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 3
CARLO BOTELHO se préoccupait de cette
question en 1902. Il avait accompli un
voyage d'études en Amérique du Nord, et
avait fait un choix des instruments ara-
toires lui paraissant le mieux s'adapter
aux exigences spéciales de la culture du
café. Il fit des expériences sur ses pro-
priétés et, si mes souvenirs sont exacts,
elles démontrèrent qu'il était parfaitement
possible d'utiliser les machines agricoles
dans cette culture. Cette solution est évi-
demment la seule à envisager pour abaisser
le prix de revient du café. Malheureuse-
ment, si simple au premier abord, elle est
extrêmement compliquée, et elle l'est
encore plus pour les Etats brésiliens que
pour tous les autres pays producteurs de
café. Il est, en effet, une phase de la cul-
ture du caféier qui ne se prête pas du tout
à l'emploi des machines : c'est la cueillette.
La cueillette du café exige impérative-
ment, pendant quatre mois environ, une
main-d'œuvre énorme. Dans les pays très
peuplés, cette main-d'œuvre est facile à
recruter au moment voulu. Au Brésil, il
n'en est pas ainsi, et la fazenda doit entre-
tenir un nombre de travailleurs suffisant
pour cueillir le café.
Dans ces conditions, le « fazendero » se
trouve dans l'obligation de continuer la
culture primitive à la main, pour occuper
toute l'année la main-d'œuvre dont il ne
peut se passer au moment de la cueillette
du café. On se heurte donc à une difficulté
réelle pour abaisser le prix de revient du
café.
Le remède à cet état de choses réside
dans la vulgarisation de cultures ou d'in-
dustries susceptibles de s'allier à l'exploi-
tation du caféier. Ces cultures ou ces in-
dustries devraient utiliser la main-d'œuvre
pendant huit mois de l'année, et la laisser
libre pendant quatre mois pour la cueil-
lette du café. C'est en somme une trans-
formation complète des méthodes exis-
tantes. Quelles sont les cultures ou les
industries que le « fazendero » pourrait
adjoindre à son exploitation? J'en vois
plusieurs, déjà pratiquées dans l'Etat de
Sao Paulo. C'est tout d'abord la séricicul-
ture, mais la sériciculture s'adressant à des
races de vers à soie franchement polyvolti-
nes, comme celtes que nous avons créées dans
le centre de Madagascar, qui sont suscep-
tibles de donner des récoltes de cocons
sans interruption depuis le mois d'octobre
jusqu'au mois de mai.
Dans les terres si fertiles de la partie du
Brésil qui nous occupe, le mûrier cultivé
en haie, comme nous le cultivons à la
Station séricicole de Tananarive, donnerait,
dès les premiers mois de plantation, une
quantité considérable de feuilles, et l'hec-
tare de mûraie produirait une énorme
récolte de cocons (1).
L'élevage du ver à soie commencerait
en fin septembre, juste au moment où se
termine la cueillette du café, et se prolon-
gerait jusqu'en mai, époque où les pre-
mières baies de café mûrissent. Il emploie-
rait toutes les femmes et les enfants de la
fâzenda. Dans bien des cas, il ne serait
pas utile de construire des bâtiments spé-
ciaux pour l'élevage du ver à soie. Les
magasins à café, les divers bâtiments de la
fazenda, qui ne sont guère utilisés qu'au
moment de la cueillette du café, pourraient
être aménagés en magnaneries pendant
une partie de l'année, et servir à l'élevage
du ver à soie.
L'industrie de là filature viendrait s'ajou-
ter à l'élevage du ver, pour occuper le
personnel féminin de la fazenda. La pro-
duction de la grège sur place pourrait être
d'autant plus intéressante, qu'elle permet-
trait d'utiliser une partie de la machinerie
du café, moteurs, conduites d'eau, etc.,
qui ne travaille que durant la cueillette,
pendant cinq mois au plus.
La culture des arbres fruitiers d'Europe,
de certains tout au moins, en vue de la
production de fruits à exporter sous forme
de conserves, paraît de nature à intéresser
les planteurs paulistes. Le Sud de l'Afrique
(1) Cultivé en haie, les boutures de mùrier plantées
en septembre donnent une première récolte de feuilles
en janvier suivant. (A. F.)
CARLO BOTELHO se préoccupait de cette
question en 1902. Il avait accompli un
voyage d'études en Amérique du Nord, et
avait fait un choix des instruments ara-
toires lui paraissant le mieux s'adapter
aux exigences spéciales de la culture du
café. Il fit des expériences sur ses pro-
priétés et, si mes souvenirs sont exacts,
elles démontrèrent qu'il était parfaitement
possible d'utiliser les machines agricoles
dans cette culture. Cette solution est évi-
demment la seule à envisager pour abaisser
le prix de revient du café. Malheureuse-
ment, si simple au premier abord, elle est
extrêmement compliquée, et elle l'est
encore plus pour les Etats brésiliens que
pour tous les autres pays producteurs de
café. Il est, en effet, une phase de la cul-
ture du caféier qui ne se prête pas du tout
à l'emploi des machines : c'est la cueillette.
La cueillette du café exige impérative-
ment, pendant quatre mois environ, une
main-d'œuvre énorme. Dans les pays très
peuplés, cette main-d'œuvre est facile à
recruter au moment voulu. Au Brésil, il
n'en est pas ainsi, et la fazenda doit entre-
tenir un nombre de travailleurs suffisant
pour cueillir le café.
Dans ces conditions, le « fazendero » se
trouve dans l'obligation de continuer la
culture primitive à la main, pour occuper
toute l'année la main-d'œuvre dont il ne
peut se passer au moment de la cueillette
du café. On se heurte donc à une difficulté
réelle pour abaisser le prix de revient du
café.
Le remède à cet état de choses réside
dans la vulgarisation de cultures ou d'in-
dustries susceptibles de s'allier à l'exploi-
tation du caféier. Ces cultures ou ces in-
dustries devraient utiliser la main-d'œuvre
pendant huit mois de l'année, et la laisser
libre pendant quatre mois pour la cueil-
lette du café. C'est en somme une trans-
formation complète des méthodes exis-
tantes. Quelles sont les cultures ou les
industries que le « fazendero » pourrait
adjoindre à son exploitation? J'en vois
plusieurs, déjà pratiquées dans l'Etat de
Sao Paulo. C'est tout d'abord la séricicul-
ture, mais la sériciculture s'adressant à des
races de vers à soie franchement polyvolti-
nes, comme celtes que nous avons créées dans
le centre de Madagascar, qui sont suscep-
tibles de donner des récoltes de cocons
sans interruption depuis le mois d'octobre
jusqu'au mois de mai.
Dans les terres si fertiles de la partie du
Brésil qui nous occupe, le mûrier cultivé
en haie, comme nous le cultivons à la
Station séricicole de Tananarive, donnerait,
dès les premiers mois de plantation, une
quantité considérable de feuilles, et l'hec-
tare de mûraie produirait une énorme
récolte de cocons (1).
L'élevage du ver à soie commencerait
en fin septembre, juste au moment où se
termine la cueillette du café, et se prolon-
gerait jusqu'en mai, époque où les pre-
mières baies de café mûrissent. Il emploie-
rait toutes les femmes et les enfants de la
fâzenda. Dans bien des cas, il ne serait
pas utile de construire des bâtiments spé-
ciaux pour l'élevage du ver à soie. Les
magasins à café, les divers bâtiments de la
fazenda, qui ne sont guère utilisés qu'au
moment de la cueillette du café, pourraient
être aménagés en magnaneries pendant
une partie de l'année, et servir à l'élevage
du ver à soie.
L'industrie de là filature viendrait s'ajou-
ter à l'élevage du ver, pour occuper le
personnel féminin de la fazenda. La pro-
duction de la grège sur place pourrait être
d'autant plus intéressante, qu'elle permet-
trait d'utiliser une partie de la machinerie
du café, moteurs, conduites d'eau, etc.,
qui ne travaille que durant la cueillette,
pendant cinq mois au plus.
La culture des arbres fruitiers d'Europe,
de certains tout au moins, en vue de la
production de fruits à exporter sous forme
de conserves, paraît de nature à intéresser
les planteurs paulistes. Le Sud de l'Afrique
(1) Cultivé en haie, les boutures de mùrier plantées
en septembre donnent une première récolte de feuilles
en janvier suivant. (A. F.)
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