310 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N° 16 — OCT. 190/
Voici en effet, les cotes sur décembre 1902,
et sur mai 1903 rapportées par MM. GEORGES
MAZE et Cie, du Havre :
• 27 sep. 4 oct. II oct. 18 otc. 25 oct.
Sur déc 1902.. 38.75 36.5o 37.25 38.00 37.50
Surmaiigo3.. 39.75 37-75 38.50 39;00 38.75
C'est que l'énorme approvisionnement
mondial accumulé depuis plusieurs années,
et les arri vages toujours très forts à Rio et
Santos, contrebalancent dans l'esprit des
acheteurs, l'effet violent qu'auraient pu y
produire, dans d'autres circonstances, les
nouvelles concernant les dégâts causés par
la gelée dans l'Etat de Sao-Paulo.
Les arrivages. — D'après la circulaire de
MM. MAZE & Cie, à la date du 25 octobre,
les arrivages (depuis le commencement de la
saison) se chiffrent comme suit:
Total à contre contre contre contre
ce jour en igoi en igoo en 1899 en 1898
1.738.000 3349.000 1103.000 1461.000 1276.000
3.718.000 4589.000 3558.000 3381.000 1698.000
"5.456.000 6938.000 4601.000 4842.000 3974.000
Malgré tout, l'avenir apparaît plutôt rassu-
rant pour les producteurs de cafés fins qui
ont vu, jusqu'ici, tous leurs efforts vers le
progrès paralysés par l'influence déprimante
de l'avalanche de cafés inférieurs d'origine
brésilienne. MM. MAZE ET CIE s'expriment
ainsi dans leur circulaire du 4 octobre :
« La récolte de l'an dernier avec i5 1 /2
» millions, restera isolée pour plusieurs an-
» nées, car aussi bien la sécheresse de l'an
» dernier que les geléesde cette année, n'ont
» pas été inventées et, quel que soit le rende-
» ment de larécolteactuelle et de la suivante,
» il faut s'attendre à se voir rétablir, à la lon-
» gue, l'équilibre entre la consommation
» croissante et la production décroissante ».
Les gelées. — Dans notre .chronique de
septembre, nous avons mentionné l'avis
télégraphique de la maison NAUMANN
GEPP & Co., concernant l'effet des gelées,
reçu au Havre, le 12 septembre et qui éva-
luait à environ 10 0/0 la proportion des ar-
bres tués par la gelée. Voici, d'après la cir-
culaire de MM. MAZE & Cie du 20 septem-
bre, le texte d'une lettre détaillée appuyant
cet avis, datée de Londres, du 15 septembre,
et basée sur une tournée-d'inspection effec-
tuée dans le pays même, par un représentant
de la maison NAUMANN GEPP & Co. :
« Nous référant au télégramme de notre
» maison de Santos que nous avons eu le
» plaisir de vous envoyer la semaine der-
» niere, l'extrait suivant de la lettre de Santos
» pourra vous intéresser :
« Nous avons eu une forte tempête de
» vent du Sud-Ouest le 17, avec de fortes
» pluies. Le 1 8, temps sec et froid avec un
» vent violent, et la température constatée
» dans la haute campagne accusait 4 degrés
» centigrades. De bon matin le 19, la tem-
» pérature tombait soudainement, avec une
» forte gelée générale : Chanaan 6°, Jahù 5°,
» Araquara et Sabaticabal4°, Ribeirao-Preto
» 3°, au dessous de îéro; c'est un record, non
» battu jusqu'alors.
» Les plus basses températures dont nous
» pouvons nous souvenir furent vers 0°,
» dans les années 1876, 1882 et 1892. Elles
» furent déjà bien mauvaises. Malgré tout, il
» est malaisé d'évaluer le tort causé actuel-
» lement:
» De nouvelles et importantes plantations
» avaient été faites dans la limite de la zone
» gelée, car tout le monde pensait qu'avec
» la destruction des grandes forêts la gelée
» était chose désormais impossible. Jusqu'à
» maintenant il parait que les vieilles plan-
» tations ontsouffertcomparativementmoins
» mais pour les jeunes c'est une toute autre
» affaire. Campinas est, que nous sachions,
» la seulecontrée ayant échappé au fléau. De
» Botucatu, les renseignements sontmaigres,
» mais tout le reste a souffert. En somme,
» nos renseignements se résument ainsi: de
» un quart à la moitié de toutes les nouvelles
» plantations a été soit détruit (ceci se rap-
» porte vraisemblablement à une petite par-
» tie seulement), soit rendu impropre à pro-
» duire d'ici une, deux ou même trois
» années.
« Les chiffres, pour le moment sont inu-
» tiles et seraient, n'importe comment, pré-
» maturés : La floraison était en cours quand
» ceci arriva et brûla les bourgeons, mais il se
» peut qu'il y ait une nouvelle floraison, ce
» qui jusqu'à un certain point pourrait re-
» lever la situation sur les vieilles planta-
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