Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-07-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 juillet 1902 31 juillet 1902
Description : 1902/07/31 (A2,N13). 1902/07/31 (A2,N13).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6377665f
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2013
- Aller à la page de la table des matières193
- Sommaire
- ETUDES ET DOSSIERS
- LIVRES NOUVEAUX
- Annonces bibliographiques, nos 172-193. sur papier bleu
- PARTIE COMMERCIALE
- ACTUALITÉS
- .......... Page(s) .......... 219
- .......... Page(s) .......... 220
- .......... Page(s) .......... 220
- .......... Page(s) .......... 220
- .......... Page(s) .......... 220
- .......... Page(s) .......... 221
- .......... Page(s) .......... 221
- .......... Page(s) .......... 221
- .......... Page(s) .......... 222
- .......... Page(s) .......... 223
- .......... Page(s) .......... 224
- .......... Page(s) .......... 224
- FIGURES
- .......... Page(s) .......... 203
N" 13 - JUILLET 1902 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 1,99
de leur action. Celui-ci étant connu, les res-
sources scientifiques permettent générale-
ment de mieux conduire et d'améliorer les
procédés empiriques indigènes. Il semble
bien que nous en ayons ici un exem-
ple.
En effet, tous les peuples d'Extrême-Orient,
depuis les plus avancés comme les Japo-
nais, jusqu'aux plus inférieurs comme les
tribus Laotiennes, savent préparer, au moyen
du riz et d'autres céréales, des boissons de
qualités diverses, qui, toutes, ont ce carac-
tère commun d'être obtenues par sacchari-
fication et alcoolisation simultanées de la
matière amylacée au moyen de mucédinées
et de levures sauvages. La place me man-
querait ici pour décrire ces procédés, sur
lesquels j'ai publié récemment une étude
amplement documentée (1); je me bornerai
à rappeler qu'au Japon, où cette industrie
est très perfectionnée, l'on obtient une bière,
ou vin, de riz : le SAKÉ, dont les qualités
sont unanimement reconnues. Ce breuvage
est préparé au moyen d'un levain : le KÔJI:
dont l'élément essentiel est un champignon
ascomycète : l'Aspergillus ory^œ. En Indo-
Chine, des procédés assez semblables, mais
faisant le plus souvent intervenir la distil-
lation, sont employés pour la fabrication
d'un vin ou d'une eau-de-vie de riz. Le prin-
cipal des micro-organismes qui interviennent
ici est un mucor : ÏAmylomyces Rouxi,
découvert par A. CALMETTE dans un levain
de Saigon, et dont les propriétés ont été
reconnues assez avantageuses pour être mises
à profit en Europe (« Procédé Amylo ») ;
Depuis fort longtemps, les qualités des
boissons ainsi obtenues ont été appréciées
par les voyageurs Européens. J'en ai retrouvé
récemment un exemple intéressant dans un
ouvrage de l'avant dernier siècle : le récit de
l'ambassade au Thibet et au Boutan de SA-
MUEL TURNER; ce voyageur célèbre, en effet,
les mérites du « Chong », bière de riz et
d'autres céréales, préparée au Boutan. Légè-
rement acide et n'enivrant pas, celle-ci est
bue chaude le plus souvent, « ce qui est sain,
(1) H. NEUVILLE —Les ferments industriels d'Ex-
trême-Orient (biologie, emploi et produits). 1 vol.,
Encyclopédie Léauté. Paris, Masson édit..
agréable, et mérite d'être imité tOUh s.les
fois que la chaleur et la fatigue occasioi neni
une grande soif ». A une époque beaucoup
plus rapprochée, nous voyons M. BEL com-
parer la saveur du vin de riz des Laotitns à
celle de nos vins rouges du Languedoc. Il
serait donc complètement erroné de consi-
dérer les bières ou vins de riz indigènes
comme impropres à la consommation des
Européens.
Ces boissons, dont l'un des avantages est le
bon marché, pourraient facilement se pré-
parer de manière à être plus pures, plus
légères; leur gazéification, effectuée par des
procédés industriels ou avec les appareils
portatifs si répandus aujourd'hui, achèverait
d'en faire des breuvages fort agréables, hygié-
niques, et assez peu différents de ceux qui
se consomment en Europe.
Dès 1892, CALMETTE avait du reste préco-
nisé, pour l'Indo-Chine, la fabrication d'une
bière de riz au moyen des agents fermentatifs
locaux; voici son procédé: pour un hecto-
litre de bière, prendre 12 kil. de riz blanc or-
dinaire, les faire cuire avec 18 litres d'eau,
puis étaler jusqu'à refroidissement; sau-
poudrer avec 100 grammes environ de spo-
res mycéliennes d'Amylomyces ou avec
3oo grammes de KÔJI japonais; placer alors
le grain dans des jarres de fermentation
semblables à celles des indigènes, et remuer
de temps en temps pour que le ferment
puisse se développer sur tous les grains. A
la fin du troisième jour, le riz sera saccha-
rifié; le porter à l'ébullition pendant une
heure au moins, avec 100 litres d'eau et
1 kil. 200 de cônes de houblon secs. Filtrer
ce moût à travers une couche de coton ou
de sable; faire bouillir de nouveau pen-
dant un quart d'heure le liquide filtré, et le
verser bouillant dans un récipient à fer-
mentation dè PASTEUR. L'ensemencer ensuite
avec une levure pure et mettre en bouteilles
lorsque la fermentation tumultueuse est
terminée. Cette boisson, dont le goût res-
semble à celui de la bière, est très mousseuse
au bout de cinq jours de conservation en
bouteilles couchées. La teinter au besoin
avec du caramel, sa coloration étant très
pâle.
de leur action. Celui-ci étant connu, les res-
sources scientifiques permettent générale-
ment de mieux conduire et d'améliorer les
procédés empiriques indigènes. Il semble
bien que nous en ayons ici un exem-
ple.
En effet, tous les peuples d'Extrême-Orient,
depuis les plus avancés comme les Japo-
nais, jusqu'aux plus inférieurs comme les
tribus Laotiennes, savent préparer, au moyen
du riz et d'autres céréales, des boissons de
qualités diverses, qui, toutes, ont ce carac-
tère commun d'être obtenues par sacchari-
fication et alcoolisation simultanées de la
matière amylacée au moyen de mucédinées
et de levures sauvages. La place me man-
querait ici pour décrire ces procédés, sur
lesquels j'ai publié récemment une étude
amplement documentée (1); je me bornerai
à rappeler qu'au Japon, où cette industrie
est très perfectionnée, l'on obtient une bière,
ou vin, de riz : le SAKÉ, dont les qualités
sont unanimement reconnues. Ce breuvage
est préparé au moyen d'un levain : le KÔJI:
dont l'élément essentiel est un champignon
ascomycète : l'Aspergillus ory^œ. En Indo-
Chine, des procédés assez semblables, mais
faisant le plus souvent intervenir la distil-
lation, sont employés pour la fabrication
d'un vin ou d'une eau-de-vie de riz. Le prin-
cipal des micro-organismes qui interviennent
ici est un mucor : ÏAmylomyces Rouxi,
découvert par A. CALMETTE dans un levain
de Saigon, et dont les propriétés ont été
reconnues assez avantageuses pour être mises
à profit en Europe (« Procédé Amylo ») ;
Depuis fort longtemps, les qualités des
boissons ainsi obtenues ont été appréciées
par les voyageurs Européens. J'en ai retrouvé
récemment un exemple intéressant dans un
ouvrage de l'avant dernier siècle : le récit de
l'ambassade au Thibet et au Boutan de SA-
MUEL TURNER; ce voyageur célèbre, en effet,
les mérites du « Chong », bière de riz et
d'autres céréales, préparée au Boutan. Légè-
rement acide et n'enivrant pas, celle-ci est
bue chaude le plus souvent, « ce qui est sain,
(1) H. NEUVILLE —Les ferments industriels d'Ex-
trême-Orient (biologie, emploi et produits). 1 vol.,
Encyclopédie Léauté. Paris, Masson édit..
agréable, et mérite d'être imité tOUh s.les
fois que la chaleur et la fatigue occasioi neni
une grande soif ». A une époque beaucoup
plus rapprochée, nous voyons M. BEL com-
parer la saveur du vin de riz des Laotitns à
celle de nos vins rouges du Languedoc. Il
serait donc complètement erroné de consi-
dérer les bières ou vins de riz indigènes
comme impropres à la consommation des
Européens.
Ces boissons, dont l'un des avantages est le
bon marché, pourraient facilement se pré-
parer de manière à être plus pures, plus
légères; leur gazéification, effectuée par des
procédés industriels ou avec les appareils
portatifs si répandus aujourd'hui, achèverait
d'en faire des breuvages fort agréables, hygié-
niques, et assez peu différents de ceux qui
se consomment en Europe.
Dès 1892, CALMETTE avait du reste préco-
nisé, pour l'Indo-Chine, la fabrication d'une
bière de riz au moyen des agents fermentatifs
locaux; voici son procédé: pour un hecto-
litre de bière, prendre 12 kil. de riz blanc or-
dinaire, les faire cuire avec 18 litres d'eau,
puis étaler jusqu'à refroidissement; sau-
poudrer avec 100 grammes environ de spo-
res mycéliennes d'Amylomyces ou avec
3oo grammes de KÔJI japonais; placer alors
le grain dans des jarres de fermentation
semblables à celles des indigènes, et remuer
de temps en temps pour que le ferment
puisse se développer sur tous les grains. A
la fin du troisième jour, le riz sera saccha-
rifié; le porter à l'ébullition pendant une
heure au moins, avec 100 litres d'eau et
1 kil. 200 de cônes de houblon secs. Filtrer
ce moût à travers une couche de coton ou
de sable; faire bouillir de nouveau pen-
dant un quart d'heure le liquide filtré, et le
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mentation dè PASTEUR. L'ensemencer ensuite
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lorsque la fermentation tumultueuse est
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semble à celui de la bière, est très mousseuse
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