NI4 - AÔeT 1902 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE- 2*I
continue. Mon ami est parti le 17 mai pour
Durban.
Les planteurs, incapables eux-mêmes, il
est vrai, de tout effort scientifique, commen-
cent cependant, sous l'aiguillon de la néces-
sité, à se remuer. Je puis citer telle factorerie
du Chumparum dont, il y a quelques années,
les frais généraux s'élevaient à 240.000 rou-
pies par an. Depuis 3 ans, on a épluché les
dépenses et il y 2 ans, on est arrivé à réduire
à 145.000 roupies les frais généraux et à
produire pour ces 145.000 roupies, envi-
ron 1.500 maunds d'indigo qui ont été payés
163 roupies le maund ; soit 244.500 rou pies de
recette, sur une dépense de 145.000 roupies,
résultat superbe. Il y a 5 ans, avec la même
récolte, il n'y aurait eu aucun bénéfice.
Telle autre factorerie a réduit de 20.000 fr.
par an ses frais de gardes-champêtres. Enfin,
nombre de factoreries chargées de frais
généraux ou decoût primordial trop onéreux
passent ou passeront en d'autres mains.
D'autre part nous avons, au cœur du
Behar, une fabrique d'engrais artificiel,
sous la direction d'un planteur et de deux
chimistes, qui en est encore à sa période de
tâtonnement, période nécessairement très
longue, très délicate et très précaire, mais
qui nous a déjà fourni les moyens de porter
de 4 à 10 la puissance de production de
certains champs épuisés qui, sans engrais,
avaient dû être abandonnés faute de couvrir
les frais de culture.
Le procédé de fabrication, c'est-à-dire de
macération et oxydation, en cuve close, de
MM. CALMETTE et BRBAUDAT, a été expérimen-
té auxlndes,parcedernier,en 1901, maisdans
des-conditions défectueuses, me permettant
pas d établir de façon précise les résultats
obtenus. L'essai a cependantdonné des aug-
mentations de produit yajiflot enîre 10 et
5o p. 100. M,. Bitgtuz)A-£ iso rend de, ixouvegJ4
aux Indes cette année et continuera ses
expériences, cette fois dans des conditions
qui ne laisseront rien à désirer. Si les résul-
tats sont probants, le procédé CAJ.MJETTE
pourra être mis eIt; pratique dan? toute t
l'Inde dès l'année prochaine, vu sa simpli-
cité d'adaptation.
Kn admettant même que ce procédé ne
donne point tout ce. que nous croyons être
autorisé à en attendre, les, éléments.que four,
niront les améliorations de culture et'
d'exploitation que je viens de signaler
devraient permettre au planteur de pro-
duire régulièrement — étant donné la dis-
parition de l'aléa des influences climatéri-
ques par l'introduction de la variété du
Natal qui se rit des inondations et de la
sécheresse — de produire régulièrement,
dis-je, de l'indigo au prix de 80 roupies
rendu à Calcutta, soit ioo roupies au prix de
vente, ou 6 francs le kilo rendu au Havre,
d'une teneur moyenne en indigotine d'envi-
ron 63 0/0. Les fabricants d'indigo synthé-
tique — qui ont entrepris l'anéantissement
de la culture de l'indigo comme l'a déclaré,
publiquement le Dr BRUNCK directeur de la
Badische — vendent aujourd'hui à environ
8 fr. 20, la marchandise à 63 0/0. Caveant
Badenses !
JULKS KARPELÈS
Conseiller du Commerce extérieur de la France,
Membre de la Chambre de Commerce de Calcutta.
La maladie des Cotonniers en Égypte
Identité avec le « wilt disease » des Etats Unis. — Mesures de défense. - Proaosiic.
(Interview de M. le Dr DELACROIX).
Les journaux égyptiens s'occupent beaucoup,
depuis quelques semaines, d'une maladie des co-
tonniers., constatée tout d'abord à Kafr Hammam
et dont les premiers signalements ont été donnés
vers la mi-juin, d'une part par M. AGATHON, d'au-
part par M. FLETCHER. Dans un mémoire assez
détaillé, publié dans la « Bourse Egyptienne» du
20 jui", M. VICTOR MOSSRl, s'appcyant sur des
échantillons de M. PAPACHIMONAS, indiquait que
a maladie en question pourrait bien être le « wilt
disease » des auteurs américains (1). Une polémi-
(1) Un travail complet, du même auteur et sur le
même su jet, nous est annoncé comme devant paraître
dans le « Bulletin » de septembre de l'UNION SYNDICAL*
DES AGRICOLTECRS D'EGYPTE. N. DE LA RD.
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