218 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE-No 13-JUILLET 1902
Les prix locaux ont été, en 1901, de 25 à
28 roupies le kilo, pour les bonnes qualités.
Cette année on n'obtient plus que 20 à 22 rou-
pies. (La roupie vaut à peu près 1 fr. 65).
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Jus de citron.
DÉBOUCHÉS ANCIENS ET NOUVEAUX.
Il existe, dans nombre de localités de la
zone tropicale, des quantités énormes de ci-
tronniers dont on ne sait que faire. L'idée
s'impose d'en extraire soit le jus tel que, soit
l'acide et l'essence, qui peuvent être concen-
trés et, d'une manière générale, ramenés à
des formes marchandes. Dans de précédents
numéros, en particulier dans le n° 7, nous
avonstouché quelques mots de ces industries,
actuellement pratiquées, surtout à Montser-
rat (Antilles britanniques) et en Sicile et sur
lesquelles il existe, d'ailleurs, certains docu-
ments techniques récents, extrêmement com-
plets.
Depuis quelques années, on commence à
voir, dans les épiceries parisiennes, de petits
flacons ayant la grosseur, la forme et la cou-
leur d'un beau citron ; ils sont divisés inté-
rieurement en deux compartiments dontl'un
contient l'acide et l'autre l'essence; nous
nous sommes assurés, par l'expérience, que
l'usage de cette préparation est des plus
agréables, en particulier par les temps de
chaleur torride que nous traversons; on
peut en aciduler et aromatiser l'eau, le
thé, etc. ; l'effet est tout à fait pareil à celui
qu'on aurait obtenu avec une tranche de
citron, et l'emploi est infiniment plus
commode.
Il nous semble que ces petits citrons arti-
ficiels pourraient trouver un débouché nou-
veau considérable auprès des buveurs de
h é en Russie.
Une autre application nouvelle d'une
grande importance sera peut-être trouvée un
jour du côté de la médecine.
Des médecins allemands et, à leur suite,
d'autres en France, en Angleterre et un peu
partout, préconisent, depuis peu, le jus de
citron contre certaines formes très com-
munes de rhumatisme chronique. On voit
des individus, soumis à la cure au citron,
absorber dans leur journée, avec délices,
le contenu d'une douzaine 'de ces fruits et
même davantage. L'efficacité du traitement
serait démontrée. Il s'agit de savoir si
le jus concentré, d'origine antillaise ou
autre, saurait produire le même effet. Dans
l'affirmative il y aurait, peut-être bien, avan-
tage à le substituer au citron frais : les
malades y gagneraient en commodité et dé-
penseraient moins pour leur cure; et les cul-
tivateurs tropicaux verraient s'élargir le dé-
bouché de leur produit. Les exportateurs de
citrons du bassin méditerranéen auraient
seuls des raison? de ne pas être enchantés de
la combinaison; tant pis pour eux.
Tabac de l'Inde Britannique.
On ignore généralement que l'Inde ex-
porte du tabac; or, elle en vend même à la
France. L'Empire des Indes ne figure pas
dans le Tabac de M. LAURENT, fort complet
par ailleurs. Ce que nous en disons ci-après,
nous a été communiqué par M. JULES KAR-
PELÈS, négociant à Calcutta, conseiller du
Commerce extérieur :
Il est exporté tous les ans, de l'Inde, en-
viron 720.000 kg. de tabac en feuilles. Ce
tabac va à Rotterdam, où une partie est
achetée pour le compte de la régie française.
En 1901, ce tabac a réalisé de 7 à 12 centimes
le demi-kilo, à Rotterdam; les prix sont à
peu près les mêmes cette année.
Dans le Sud de l'Inde, notamment à Tri-
chinopoli, il y a de très importantes fabri-
ques de cigares, qui approvisionnent toute
l'Inde; il s'en exporte en Angleterre d'assez
grandes quantités.
Rendement de la coca en Bolivie.
Ce qui suit, est extrait du Rapportsur la Bolivie
en 1900, signé de M. AYMÉ MARTIN, chargé d'af-
faires de France et publié, sous le n° 96, comme
supplément au « Moniteur officiel du Commerce »
du 13 février 1902 :
La Bolivieaexporté, en 1900, pour 563.71 3
bolivianos de coca, tandis qu'elle n'en avait
exporté que la valeur de 167.500 bolivianos
en 1899; il y a donc eu augmentation extraor-
