Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-06-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 juin 1902 30 juin 1902
Description : 1902/06/30 (A2,N12). 1902/06/30 (A2,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63776641
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2013
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- Sommaire
- Pages
- .......... Page(s) .......... 165
- .......... Page(s) .......... 166
- .......... Page(s) .......... 170
- .......... Page(s) .......... 171
- LIVRES NOUVEAUX
- .......... Page(s) .......... 175
- Annonces bibliographiques, nos145-171, sur papier bleu
- PARTIE COMMERCIALE
- ACTUALITÉS
- .......... Page(s) .......... 183
- .......... Page(s) .......... 184
- .......... Page(s) .......... 185
- .......... Page(s) .......... 185
- .......... Page(s) .......... 187
- .......... Page(s) .......... 188
- .......... Page(s) .......... 188
- .......... Page(s) .......... 189
- .......... Page(s) .......... 190
- .......... Page(s) .......... 190
- .......... Page(s) .......... 191
- .......... Page(s) .......... 192
- .......... Page(s) .......... 192
- .......... Page(s) .......... 192
- FIGURES
- .......... Page(s) .......... 165
1
174 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE No 12 — JUIN 1902
Ainsi, la préférence donnée aux rejetons
plus ou moins malingres est justifiée par la
brièveté de leurs entrenœuds et, partant, le
nombre plus grand de nœuds dans chaque
bouture; or, les nœuds, dont le tissu est
dense et difficile à pénétrer, sont autant de
barrières opposées à la propagation du cryp-
togame dans l'intérieur de la bouture.
Les rejetons chétifs contenant en même
temps moins de sucre que des cannes vierges
vigoureuses, la résistance au cryptogame s'en
trouve encore augmentée en faveur des bou-
tures prélevées sur les premiers.
Enfin, comme les boutures provenant de
rejetons chétifs comprennent, à longueur
égale, plus de nœuds que celles prélevées sur
des cannes vierges robustes, elles possèdent
aussi un plus grand nombre d'yeux (bour-
geons) et offrent, en conséquence, d'autant
plus de chances de reprise. On ne
prend jamais trop de précautions contre le
Thielaviopsis ; il est tout ce qu'il y a de plus
traître.
Il a déjà été dit plusieurs fois, au cours de
cette étude, qu'en pays infesté les sommets
offrent plus de sécurité que des boutures
prélevées dans le corps des cannes; c'est
qu'ils sont à la fois plus pauvres en sucre et
plus riches en nœuds. Un autre facteur en-
core vient s'y ajouter: ce sont les sommets qui
contiennent, proportionnellement, le plus de
cellules végétales encore vivantes et pour-
vues de leur protoplasme, par conséquent
armées pour la lutte contre le cryptogame
envahisseur.
Ainsi donc, de quelque côté que l'on aborde
la critique de la routine actuelle, on aboutit
toujours à la même conclusion : les règles
qui guident les planteurs dans le choix des
boutures sont funestes pour la perpétuation
des races, et de nature à amener fatalement
la dégénérescence des meilleures mêmes
d'entre elles; mais la crainte justifiée du
Thielaviopsis nepevmet pas d'agir autrement,
à moins de s'en émanciper par l'application
du traitement anticryptogamique préventif
que nous avons expliqué. C'est précisé-
ment ce que réclame M. HOWARD, et alors,
l'aspect des choses change entièrement.
Nous avons exposé, aussi fidèlement que
possible, les arguments de M. HOWARD; ils
paraissent judicieux et s'enchaînent d'une
façon persuasive. Toutefois, on ne boule-
verse pas sur la foi d'un raisonnement, fût-il
aussi séduisant, des pratiques séculaires. En
matière d'agriculture, rien ne vaut l'expé-
rience directe. M. HOWARD s'en rend parfai-
tement compte; il voudrait voir instituer des
essais comparatifs, dont le dispositif serait
relativement simple, mais qu'il s'agirait de
poursuivre patiemment pendant une longue
série d'années : La moitié d'un champ serait
plantée de bonnes boutures choisies dans
les parties les plus riches et les mieux déve-
loppées de cannes vierges; l'autre moitié, de
boutures de même race, mais prélevées sur
de seconds et troisièmes rejetons, les unes
et les autres ayant subi le traitement anti-
cryptogamique préventif. L'expérience serait
reprise chaque année dans le même sens, ce
qui, dans l'hypothèse de M. HOWARD, devrait
exagérer de plus en plus les différences.
Nous aimerions bien connaître, à cet
égard, l'avis des spécialistes qui nous lisent,
tels que M. PHILIPPE DE VILLORIN, M. KOBUS,
M. KRUGER, M. P. BONAME. Ce dernier, en
particulier, a réalisé pendant une série d'an-
nées et sur une vaste échelle, quoique dans
un but différent, des expériences compara-
tives, passablement analogues à celle proposée
par le mycologiste de la Barbade. Notre sou-
venir n'est, malheureusement, plus assez
précis sur le point de savoir si des précau-
tions avaient été prises contre les crypto-
games; nous -pouvons d'ailleurs affirmer
que le Thielaviopsis existe à l'île Maurice ;
M. DELACROIX en a reçu, provenant de cette
île Quelques explications et commentaires
de la part de ces Messieurs nous feraient
plaisir et seraient certainement de la plus
grande utilité pour les lecteurs de ce Jour"
nal.
174 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE No 12 — JUIN 1902
Ainsi, la préférence donnée aux rejetons
plus ou moins malingres est justifiée par la
brièveté de leurs entrenœuds et, partant, le
nombre plus grand de nœuds dans chaque
bouture; or, les nœuds, dont le tissu est
dense et difficile à pénétrer, sont autant de
barrières opposées à la propagation du cryp-
togame dans l'intérieur de la bouture.
Les rejetons chétifs contenant en même
temps moins de sucre que des cannes vierges
vigoureuses, la résistance au cryptogame s'en
trouve encore augmentée en faveur des bou-
tures prélevées sur les premiers.
Enfin, comme les boutures provenant de
rejetons chétifs comprennent, à longueur
égale, plus de nœuds que celles prélevées sur
des cannes vierges robustes, elles possèdent
aussi un plus grand nombre d'yeux (bour-
geons) et offrent, en conséquence, d'autant
plus de chances de reprise. On ne
prend jamais trop de précautions contre le
Thielaviopsis ; il est tout ce qu'il y a de plus
traître.
Il a déjà été dit plusieurs fois, au cours de
cette étude, qu'en pays infesté les sommets
offrent plus de sécurité que des boutures
prélevées dans le corps des cannes; c'est
qu'ils sont à la fois plus pauvres en sucre et
plus riches en nœuds. Un autre facteur en-
core vient s'y ajouter: ce sont les sommets qui
contiennent, proportionnellement, le plus de
cellules végétales encore vivantes et pour-
vues de leur protoplasme, par conséquent
armées pour la lutte contre le cryptogame
envahisseur.
Ainsi donc, de quelque côté que l'on aborde
la critique de la routine actuelle, on aboutit
toujours à la même conclusion : les règles
qui guident les planteurs dans le choix des
boutures sont funestes pour la perpétuation
des races, et de nature à amener fatalement
la dégénérescence des meilleures mêmes
d'entre elles; mais la crainte justifiée du
Thielaviopsis nepevmet pas d'agir autrement,
à moins de s'en émanciper par l'application
du traitement anticryptogamique préventif
que nous avons expliqué. C'est précisé-
ment ce que réclame M. HOWARD, et alors,
l'aspect des choses change entièrement.
Nous avons exposé, aussi fidèlement que
possible, les arguments de M. HOWARD; ils
paraissent judicieux et s'enchaînent d'une
façon persuasive. Toutefois, on ne boule-
verse pas sur la foi d'un raisonnement, fût-il
aussi séduisant, des pratiques séculaires. En
matière d'agriculture, rien ne vaut l'expé-
rience directe. M. HOWARD s'en rend parfai-
tement compte; il voudrait voir instituer des
essais comparatifs, dont le dispositif serait
relativement simple, mais qu'il s'agirait de
poursuivre patiemment pendant une longue
série d'années : La moitié d'un champ serait
plantée de bonnes boutures choisies dans
les parties les plus riches et les mieux déve-
loppées de cannes vierges; l'autre moitié, de
boutures de même race, mais prélevées sur
de seconds et troisièmes rejetons, les unes
et les autres ayant subi le traitement anti-
cryptogamique préventif. L'expérience serait
reprise chaque année dans le même sens, ce
qui, dans l'hypothèse de M. HOWARD, devrait
exagérer de plus en plus les différences.
Nous aimerions bien connaître, à cet
égard, l'avis des spécialistes qui nous lisent,
tels que M. PHILIPPE DE VILLORIN, M. KOBUS,
M. KRUGER, M. P. BONAME. Ce dernier, en
particulier, a réalisé pendant une série d'an-
nées et sur une vaste échelle, quoique dans
un but différent, des expériences compara-
tives, passablement analogues à celle proposée
par le mycologiste de la Barbade. Notre sou-
venir n'est, malheureusement, plus assez
précis sur le point de savoir si des précau-
tions avaient été prises contre les crypto-
games; nous -pouvons d'ailleurs affirmer
que le Thielaviopsis existe à l'île Maurice ;
M. DELACROIX en a reçu, provenant de cette
île Quelques explications et commentaires
de la part de ces Messieurs nous feraient
plaisir et seraient certainement de la plus
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