Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-05-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 6892 Nombre total de vues : 6892
Description : 31 mai 1902 31 mai 1902
Description : 1902/05/31 (A2,N11). 1902/05/31 (A2,N11).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6377663m
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/03/2013
- Aller à la page de la table des matières129
- Sommaire
- Pages
- .......... Page(s) .......... 131
- .......... Page(s) .......... 137
- .......... Page(s) .......... 141
- .......... Page(s) .......... 143
- .......... Page(s) .......... 144
- .......... Page(s) .......... 145
- LIVRES NOUVEAUX
- PARTIE COMMERCIALE
- ACTUALITES
- .......... Page(s) .......... 153
- .......... Page(s) .......... 155
- .......... Page(s) .......... 155
- .......... Page(s) .......... 156
- .......... Page(s) .......... 157
- .......... Page(s) .......... 158
- .......... Page(s) .......... 158
- .......... Page(s) .......... 158
- .......... Page(s) .......... 159
- .......... Page(s) .......... 159
- .......... Page(s) .......... 160
- .......... Page(s) .......... 161
- FIGURES
- .......... Page(s) .......... 156
N° U MAI.190» ; JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 139
Les Prairies artificielles de la Cie française du Rio=Sinu
Culture de l'herbe du Para en Colombie. :
Par MM. F. VBRÇKEN & DEREIX FBÈRES.
Ce petit mémoire a été rédigé sur notre demande.
Il n'ajoute pas de détails extraordinaires aux cha-
pitres consacrés à l'herbe du Para (Panicum molle
Sw.) dans les manuels classiques, tels que celui de
SAGOT et RAOUL; M. E. RAOUL a contribué gran-
dement à répandre cette précieuse graminée four-
ragère dans les colonies françaises; il la conaaissaità
fond et l'a fort bien décrite. Nous avons pensé néan-
moins que nos lecteurs verraient avec intérêt une
relation authentique visant une propriété à capital
européen et dont les propriétaires possèdent en la
matière une expérience de bientôt quinze années.
N. DE LA RÉD.
Conditions locales. - La propriété de la
Compagnie française du Rio-Sinu (Colom-
bie), d'une contenance de 12000 hectares,
comprend une importante exploitation fores-
tière, quelques cultures de cacao, de café,
ainsi qu'un peu de canne à sucre dont on fait
de la mélasse. La Compagnie possède, de
plus, un troupeau de bêtes à cornes compre-
nant près de 3ooo têtes de bétail, qu'elle
compte porter à 4.000 têtes - et environ
2700 hectares de prairies, à augmenter jus-
qu'à 3.5oo ou 4.000 hectares. Les boeufs sont
de la race dite « bœufs de Carthagène, très
.douce et vigoureuse ; les animaux sont des-
tinés à la vente, tant pour la boucherie que
pour la traction; ils trouvent acheteurs, soit
dans le pays, soit dans les Antilles.
On sait que les bonnes prairies naturelles
n'existent pour ainsi dire pas en pays chauds.
Pour nourrir cette quantité de bœufs, il a
fallu créer des prairies artificielles d'herbe
du Para. Cette tâche a été courageusement
abordée, il y a 14 ans, par les premiers fonda-
teurs de l'exploitation en question (Société
commerciale, agricole et industrielle du
Sinu) : les premières souches furent impor-
tées du dehors; aujourd'hui, la Compagnie
du Rio-Sinu en possède environ 2.700 hec-
tares, et tout autour, les propriétaires indi-
gènes ont suivi le bon exemple.
Ainsi, les pionniers français qui ont éla-
boré les procédés de culture de l'herbe du
Para dans cette partie de la Colombie ont,
non seulement jeté les bases de la prospérité
de l'entreprise particulière confiée à leurs
soins, mais en même temps enrichi le pays.
Pour bien comprendre la suite, il importe
de se rendre compte de la disposition des
terrains du Rio-Sinu et de leurs conditions
d'irrigation : Le Rio-Sinu prend sa source
entre deux extensions digitales des Cor-
dillères et débouche dans la mer des Antilles,
à proximité de Carthagène. La propriété de
la Compagnie du Rto-Sinu se trouve dans
la partie élargie de la vallée, à 100 kilomètres
environ de la mer. Le pays, extrêmement
plat, est parsemé d'étangs temporaires ou
permanents, recueillant l'eau des pluies, et
généralement en communication entre eux
- et avec la rivière. Au moment des hautes eaux,
toutes ces dépressions se remplissent d'eau
jusqu'au bord; pendant la saison sèche (de
novembre-décembre à avril-mai) les étangs se
vident en grande partie. L'altitude moyenne
du territoire est d'environ 5o mètres au-
dessus du niveau de la mer; la plupart des
terrains reposent sur un sous-sol argileux.
L'herbe du Para exige énormément d'hu-
midité et ne peut se cultiver avec succès que
dans les bas fonds. C'est là seulement qu'on
peut arriver sans trop de peine à vaincre la
végétation naturelle arborescente, tandis que,
sur les terrains plus élevés et, partant, plus
secs, l'herbe du Para, développant une crois-
sance beaucoup moins rapide et moins v i -
goureuse, laflore indigène l'emporte sur l'in-
truse, tend à envahir tout, et on n'arrive
jamais à obtenir une prairie bien propre.
Création d'une prairie. Pour établir
une prairie artificielle d'herbe du Para, on
peut s'y prendre de deux manières diffé-
rentes et par le procédé et par la saison.
Dans les débuts, on ne connaissait que la
première manière; mais la deuxième est lar-
gement appliquée aujourd'hui; elle est.beau-
coup plus rapide et d'autant plus économique
qu'au Rio-Sinu, comme dans toutes les colo-
nies,la main-d'œuvre est limitée. C'est même
Les Prairies artificielles de la Cie française du Rio=Sinu
Culture de l'herbe du Para en Colombie. :
Par MM. F. VBRÇKEN & DEREIX FBÈRES.
Ce petit mémoire a été rédigé sur notre demande.
Il n'ajoute pas de détails extraordinaires aux cha-
pitres consacrés à l'herbe du Para (Panicum molle
Sw.) dans les manuels classiques, tels que celui de
SAGOT et RAOUL; M. E. RAOUL a contribué gran-
dement à répandre cette précieuse graminée four-
ragère dans les colonies françaises; il la conaaissaità
fond et l'a fort bien décrite. Nous avons pensé néan-
moins que nos lecteurs verraient avec intérêt une
relation authentique visant une propriété à capital
européen et dont les propriétaires possèdent en la
matière une expérience de bientôt quinze années.
N. DE LA RÉD.
Conditions locales. - La propriété de la
Compagnie française du Rio-Sinu (Colom-
bie), d'une contenance de 12000 hectares,
comprend une importante exploitation fores-
tière, quelques cultures de cacao, de café,
ainsi qu'un peu de canne à sucre dont on fait
de la mélasse. La Compagnie possède, de
plus, un troupeau de bêtes à cornes compre-
nant près de 3ooo têtes de bétail, qu'elle
compte porter à 4.000 têtes - et environ
2700 hectares de prairies, à augmenter jus-
qu'à 3.5oo ou 4.000 hectares. Les boeufs sont
de la race dite « bœufs de Carthagène, très
.douce et vigoureuse ; les animaux sont des-
tinés à la vente, tant pour la boucherie que
pour la traction; ils trouvent acheteurs, soit
dans le pays, soit dans les Antilles.
On sait que les bonnes prairies naturelles
n'existent pour ainsi dire pas en pays chauds.
Pour nourrir cette quantité de bœufs, il a
fallu créer des prairies artificielles d'herbe
du Para. Cette tâche a été courageusement
abordée, il y a 14 ans, par les premiers fonda-
teurs de l'exploitation en question (Société
commerciale, agricole et industrielle du
Sinu) : les premières souches furent impor-
tées du dehors; aujourd'hui, la Compagnie
du Rio-Sinu en possède environ 2.700 hec-
tares, et tout autour, les propriétaires indi-
gènes ont suivi le bon exemple.
Ainsi, les pionniers français qui ont éla-
boré les procédés de culture de l'herbe du
Para dans cette partie de la Colombie ont,
non seulement jeté les bases de la prospérité
de l'entreprise particulière confiée à leurs
soins, mais en même temps enrichi le pays.
Pour bien comprendre la suite, il importe
de se rendre compte de la disposition des
terrains du Rio-Sinu et de leurs conditions
d'irrigation : Le Rio-Sinu prend sa source
entre deux extensions digitales des Cor-
dillères et débouche dans la mer des Antilles,
à proximité de Carthagène. La propriété de
la Compagnie du Rto-Sinu se trouve dans
la partie élargie de la vallée, à 100 kilomètres
environ de la mer. Le pays, extrêmement
plat, est parsemé d'étangs temporaires ou
permanents, recueillant l'eau des pluies, et
généralement en communication entre eux
- et avec la rivière. Au moment des hautes eaux,
toutes ces dépressions se remplissent d'eau
jusqu'au bord; pendant la saison sèche (de
novembre-décembre à avril-mai) les étangs se
vident en grande partie. L'altitude moyenne
du territoire est d'environ 5o mètres au-
dessus du niveau de la mer; la plupart des
terrains reposent sur un sous-sol argileux.
L'herbe du Para exige énormément d'hu-
midité et ne peut se cultiver avec succès que
dans les bas fonds. C'est là seulement qu'on
peut arriver sans trop de peine à vaincre la
végétation naturelle arborescente, tandis que,
sur les terrains plus élevés et, partant, plus
secs, l'herbe du Para, développant une crois-
sance beaucoup moins rapide et moins v i -
goureuse, laflore indigène l'emporte sur l'in-
truse, tend à envahir tout, et on n'arrive
jamais à obtenir une prairie bien propre.
Création d'une prairie. Pour établir
une prairie artificielle d'herbe du Para, on
peut s'y prendre de deux manières diffé-
rentes et par le procédé et par la saison.
Dans les débuts, on ne connaissait que la
première manière; mais la deuxième est lar-
gement appliquée aujourd'hui; elle est.beau-
coup plus rapide et d'autant plus économique
qu'au Rio-Sinu, comme dans toutes les colo-
nies,la main-d'œuvre est limitée. C'est même
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