38 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE N°8 — FÉv. 1902
l'un des éléments de la « fumure complète »
en abaisse notablement l'action. L'acide
phosphorique est, de tous, l'élément le plus
utile, puisqu'en son absence l'azote et la po-
tasse élèvent à peine de 5o o o la maigre ré-
colte fournie par la parcelle sans engrais.
Ensuite, vient la potasse, puis, en dernier
lieu, l'azote.
Bien que l'arachide soit une légumineuse
et capable, comme telle, de s'assimiler l'azote
libre de l'air, on a reconnu aux Etats-Unis,
qu'il était utile de lui donner une légère fu-
mure azotée.
Il est, en outre, indispensable de faire de
fréquents chaulages ; la chaux est un aliment
de première nécessité pour cette plante,or elle
manque précisément dans les sols sablonneux
où réussit surtoutla culture de l'arachide ( 1).
L'opuscule « Tropical Planting » rédigé
par les soins du Syndicat de Stassfurt, con-
seille d'employer, comme fumure annuelle,
par hectare, 600 kg. du mélange suivant :
Superphosphate 400 kg.
Sulfate de potasse i5o —
Nitrate de soude. 5o —'
C'est, à peu de chose près, la formule
essayée à Southern-Pines et dont les photo-
graphies ci-jointes montrent l'heureuse ac-
tion. COUTURIER,
Ingénieur-Agronome.
(1) La plupart des sols tropicaux sont extrêmement
pauvres en chaux, par suite de l'abondance des
pluies qui la dissolvent et l'emportent à la mer.
Les sols rouges de Madagascar sont dans ce cas.
N. DI; LA RÉD.
Culture de la vanille à Mayotte
par M. LÉON TOUCHAIS
Les notes si intéressantes de M. LÉON TOUCHAIS,
colon à Mayotte, en ce moment en congé en
France, constituent un complément de l'étude
sur la vanillerie Providence, propriété de M. DE-
LACRE à Vatomandry, Madagascar, gérée par
M. JÉNOT, ingénieur-agronome. Cette étude, em-
pruntée au «JournalOfficiel »de la Colonie (« Sup-
plément de Tamatave »), a été reproduite dans
notre cahier de janvier; il est indispensable de
l'avoir sous les yeux, pour apprécier le sens et la
valeur des remarques de M. Touchais, car il suit,
paragraphe par paragraphe, l'exposé du « Jour-
nal Officiel », en se bornant à l'annoter.
Nous pensons que la note de M. TOUCHAIS en
suscitera d'autres sur le même sujet; nous nous
engageons par avance à les insérer à leur tour.
Les considérations sur le rôle et l'utilisation des
Iacines adventives du vanillier nous paraissent
particulièrement appeler la controverse; un débat
sur ce point rentrerait d'ailleurs fort bien dans le
cadre du « Journal d'Agriculture Tropicale » qui
est destiné à servir de préférence à l'élucidation
de questions régies par des phénomènes généraux.
Avant de donner la parole à M. LÉON TOUCHAIS,
rappelons qu'il existe, sur la vanille et sa culture,
deux ouvrages spéciaux tout récents : l'un, de
MM. LECOMTE ET CHALOT, analysé dans notre cahier
de novembre ; l'autre de M. DELTEIL, travail clas-
sique qui vient d'être réimprimé pour la cinquième
fois;'nous en reparlerons dans un prochain numéro.
LA RÉDACTION.
Marseille, 22 janvier ic)02.
Cher Monsieur,
Voici, comme vous l'avez demandé, au
courant de la plume, quelques notes sur la
culture de la vanille à Mayotte, du moins en
ce qui diffère de la façon de faire de M. JÉNOT.
Plantation sur espalier, ses avantages
sur le système des tuteurs vivants. —
En terrain sec, la culture sur tuteurs vi-
vants a toujours un inconvénient, c'est que
le tuteur absorbe, pendant la sécheresse,
l'humidité du sol qui aurait été fort utile
aux vanilliers.
Selon moi, on devrait faire la culture sur
espaliers, en abritant les lianes du soleil par
des arbres à ombrage, à feuilles persistantes.
Les arrosages, engrais, rosées, grains de
pluie légers, seraient immédiatement et en-
tièrement utilisés par la liane sans qu'elle
ait à partager avec le tuteur. Le pignon
d'Inde, qui perd ses feuilles en saison sèche,
me semble particulièrement désavantageux.
Quant à la facilité de régler la production
proportionnellement à la vigueur de chaque
liane, on peut y arriver aussi bien sur les
palissages, à condition d'y mettre des soins.
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