Presse et revues
70 pages
Titre : Togo Cameroun : magazine mensuel / présenté par l'Agence économique des territoires africains sous mandat
Auteur : Agence économique des territoires africains sous mandat. Auteur du texte
Éditeur : Agence économique des territoires africains sous mandat (Paris)
Date d'édition : 1931-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34407680f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1806 Nombre total de vues : 1806
Description : 01 février 1931 01 février 1931
Description : 1931/02/01-1931/02/28. 1931/02/01-1931/02/28.
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique de l'Ouest
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Description : Collection numérique : Thème : Sciences sociales Collection numérique : Thème : Sciences sociales
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62657328
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, FOL-O3-1424
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/08/2012
CHEFFERIES
Le pays bamiléké, tout au moins pour sa partie soumise
au mandat français, est entièrement compris dans la cir-
conscription de Dschang. Il est situé sur un plateau tour-
menté et couvert de savane ; d'où le nom de Grassfields
qui lui fut donné antérieurement à notre occupation et que
l'on étend improprement aux habitants mêmes de la région.
La population, uniquement composée de ruraux, est
d'une densité relativement forte pour l'Afrique tropicale :
elle atteint en moyenne 14 au kilomètre carré. Isolée jus-
qu'à ces derniers temps du courant commercial, elle a
conservé en maints endroits les coutumes et l'organisation
sociale des temps antérieurs à l'arrivée des blancs.
La base de la société est la famille réunie sous l'auto-
rité de son chef. Chaque famille habite un hameau distinct
d'où partent les enfants mâles quand ils ont à leur tour
COSTUME
HAMILÉKf:
contracté mariage. La tribu tout entière obéit aux ordres
d'un chef librement choisi à l'origine, mais dont la fonc-
tion est devenue héréditaire par voie de primogéniture.
Les femmes sont exclues du commandement et l'héritier
trop jeune se voit assister d'un tuteur pris généralement
dans sa famille ou, à défaut, parmi les notables les plus
influents de la tribu. Le titre de chef passe à la branche
cadette dans le cas — fort rare d'ailleurs — où il ne se
présente pas d'héritier mâle direct.
Le prestige des chefs reste encore grand dans le pays
Bamiléké dont le développement économique n'a pas pro-
gressé à la même cadence que dans les régions du Sud.
Il n'est pas rare de voir des chefferies comptant plusieurs
milliers d'habitants soumises à la même autorité alors
que plus près du littoral, les commandements de chefs
de villages groupent difficilement quelques centaines
d'hommes et de femmes.
Dans sa fonction le chef Bamiléké est assisté de plu-
sieurs sous-chefs entre lesquels il partage l'administration
de la tribu et d'assez nombreux notables choisis parmi
les plus influents de ses ressortissants. Périodiquement
ces sous-chefs et notables se réunissent en conseil nommé
« Mandjong » et examinent les affaires importantes. Par
privilège spécial, une seule femme, la mère du chef, dite
« Moafo », a le droit d'assister aux réunions du « Mand-
jong » et d'y émettre des avis.
Enfin, pour transmettre ses ordres, et rester à sa dispo-
sition, le chef entretient dans son village même, un certain
nombre d'hommes dits « Tchindas » sortes de serviteurs
supérieurs qui ne perdent jamais le contact et qui doivent,
par définition, rester célibataires tant que dure pour eux
la faveur de 'leur maître. Bien que tout le monde connaisse
leur nom et soit en mesure de les reconnaître, les tchindas
CHEF ENTOURÉ
DE SES FEMMES
- 102 -
Le pays bamiléké, tout au moins pour sa partie soumise
au mandat français, est entièrement compris dans la cir-
conscription de Dschang. Il est situé sur un plateau tour-
menté et couvert de savane ; d'où le nom de Grassfields
qui lui fut donné antérieurement à notre occupation et que
l'on étend improprement aux habitants mêmes de la région.
La population, uniquement composée de ruraux, est
d'une densité relativement forte pour l'Afrique tropicale :
elle atteint en moyenne 14 au kilomètre carré. Isolée jus-
qu'à ces derniers temps du courant commercial, elle a
conservé en maints endroits les coutumes et l'organisation
sociale des temps antérieurs à l'arrivée des blancs.
La base de la société est la famille réunie sous l'auto-
rité de son chef. Chaque famille habite un hameau distinct
d'où partent les enfants mâles quand ils ont à leur tour
COSTUME
HAMILÉKf:
contracté mariage. La tribu tout entière obéit aux ordres
d'un chef librement choisi à l'origine, mais dont la fonc-
tion est devenue héréditaire par voie de primogéniture.
Les femmes sont exclues du commandement et l'héritier
trop jeune se voit assister d'un tuteur pris généralement
dans sa famille ou, à défaut, parmi les notables les plus
influents de la tribu. Le titre de chef passe à la branche
cadette dans le cas — fort rare d'ailleurs — où il ne se
présente pas d'héritier mâle direct.
Le prestige des chefs reste encore grand dans le pays
Bamiléké dont le développement économique n'a pas pro-
gressé à la même cadence que dans les régions du Sud.
Il n'est pas rare de voir des chefferies comptant plusieurs
milliers d'habitants soumises à la même autorité alors
que plus près du littoral, les commandements de chefs
de villages groupent difficilement quelques centaines
d'hommes et de femmes.
Dans sa fonction le chef Bamiléké est assisté de plu-
sieurs sous-chefs entre lesquels il partage l'administration
de la tribu et d'assez nombreux notables choisis parmi
les plus influents de ses ressortissants. Périodiquement
ces sous-chefs et notables se réunissent en conseil nommé
« Mandjong » et examinent les affaires importantes. Par
privilège spécial, une seule femme, la mère du chef, dite
« Moafo », a le droit d'assister aux réunions du « Mand-
jong » et d'y émettre des avis.
Enfin, pour transmettre ses ordres, et rester à sa dispo-
sition, le chef entretient dans son village même, un certain
nombre d'hommes dits « Tchindas » sortes de serviteurs
supérieurs qui ne perdent jamais le contact et qui doivent,
par définition, rester célibataires tant que dure pour eux
la faveur de 'leur maître. Bien que tout le monde connaisse
leur nom et soit en mesure de les reconnaître, les tchindas
CHEF ENTOURÉ
DE SES FEMMES
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