Titre : Chronique de l'Institut colonial français
Auteur : Institut colonial français (Paris). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-01-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32741574v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 janvier 1924 05 janvier 1924
Description : 1924/01/05 (A4,N1)-1926/12/30 (A6,N23). 1924/01/05 (A4,N1)-1926/12/30 (A6,N23).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3206320q
Source : CIRAD, 2018-238734
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/03/2019
sidérable. Ce sont les ports de Saigon et
de Haïphong qu’il faut améliorer, ce sont
ceux de Vinh, et de Tourane qu’il faut
aménager. Il faut aussi relier le Laos avec
la mer, il faut achever le réseau des voies
ferrées et d’abord ce Transindochinois, si
heureusement conçu par Paul Doumer.
Enfin, il importe de poursuivre l’œuvre
d’irrigation des deltas et d’étendre la sur
face cultivable.
Mais pour tout cela, il faut ménager et
développer le « capital humain ». L’As
sistance médicale devra être l’objet des
soins constants des autorités de tous gra
des et de tous lieux — « le plus clair de
leurs efforts ». Il faut aussi accroître le
rendement intellectuel et la valeur morale
de ce capital humain. L’instruction publi
que (enseignement et apprentissage) ne de
vra donc pas être négligée. Elle devra
surtout être étendue « dans le plan ho
rizontal plutôt que dans le plan vertical ».
Cet examen amène naturellement M.
Merlin à examiner les deux conditions
nécessaires pour assurer le succès de l’œu
vre restant à accomplir : conserver des
finances saines et souples et concentrer
son effort, ne point le disperser.
Or, les charges militaires de l’Indochine
sont lourdes : 20 millions en 1924 (et en
core après l’action énergique de M. Sar-
raut et de M. Merlin !)
Cette contribution, jointe aux subven
tions que le budget général est obligé
d’allouer chaque année aux divers bud
gets locaux, distrait actuellement 28 0/0
du total de ses recettes. Si l’on continuait
ainsi, le crédit de l’Indochine ne saurait
manquer d’être atteint. Le gouverneur
général veut attirer l’attention de la Mé
tropole sur la nécessité de laisser à l’In
dochine toutes ses ressources pour qu’elle
puisse efficacement jouer le rôle de métro
pole seconde, auquel le destin semble
l’appeler et mettre de l’ordre dans les
finances.
C’est à cet appel que l’Institut Colonial
Français — dont l’intervention active et
efficace a pu contribuer l’an dernier à
écarter l’abusive augmentation de la con
tribution des colonies aux charges militai
res — s’associe le plus énergiquement,
car c’est vraiment la conclusion justifiée,
prévoyante et patriotique de tout pro
gramme de gouvernement colonial. C’est
l’éternelle histoire de la poule aux œufs
d’or...
DANS L’INDE FRANÇAISE
LE BUDGET DE 1924. — Le discours
d’ouverture de la session ordinaire du
Conseil général de l’Inde française, le
24 novembre dernier, du gouverneur, M.
Gcrbinis, a fait excellemment ressortir
que la situation financière de ces Etablis
sements est très florissante sous l’adminis
tration de cet excellent fonctionnaire,
unanimement apprécié et tout à hauteur
de sa tâche délicate.
L’état des finances de la colonie n’a
pas été influencée par la suppression, en
1918, de la subvention métropolitaine de
138.000 roupies. Depuis quelques années
d’ailleurs, le chiffre du budget est en aug
mentation constante, car il se solde par
des excédents de recettes. Ces excédents
étaient de 33.950 roupies en 1917, 96.124
en 1918, 4.139 en 1919, 107.740 en 1920,
27.932 en 1921. Les budgets, dans ces
conditions, sont devenus plus importants
et si le plan de campagne est passé de
201.370 roupies en 1919, par exemple, à
336.235 roupies en 1923, c’est que les con
tribuables doivent profiter tout les pre
miers des dépenses prévues, puisqu’elles
seront engagées pour améliorer la situa
tion de la colonie par des travaux publics
reconnus nécessaires,comme ceux du port
de Coringa et l’adduction d’eau à Chan
dernagor.
Les prévisions pour 1924 s’élèvent à la
somme de 2.639.810 roupies, soit une aug
mentation de 50.340 roupies expliquée par
des relèvements sur les contributions, re
lèvements qui, ainsi qu’il est dit ci-des
sus, profiteront à la collectivité.
Le budget supporte, il est vrai, des dé
penses de personnel très onéreuses qui
atteignent 53 0/0 du budget total, mais
ces dépenses s’expliquent par le fait que
l’administration de l’Enseignement et de
la Justice ont dans l’Inde des services très
développés, en raison de la situation spé
ciale dont elle jouit.
M. Gerbinis a appelé l’attention du
Conseil sur les droits de vente et de con
sommation des spiritueux, et sur les
droits de mutation par décès, et déclaré
renoncer momentanément à la création de
budgets autonomes pour les établisse
ments industriels de la colonie.
A LA GUADELOUPE
L'AVIATION. — Sadi-Lecointe, char
gé par les ministres des Colonies et l’A
viation d’étudier la possibilité d’une liai
son aérienne interantillaise, a passé un
mois et demi à la Guadeloupe.
Sur un avion tout neuf, le Karukéra, le
brillant aviateur, avec un passager, a tra
versé sans encombre le bras de mer
(150 km.) qui sépare la Guadeloupe de la
Martinique.
La preuve est maintenant faite que « la
liaison aérienne Guadeloupe-Martinique et
autres îles, comme l’écrit lui-même Sadi-
Lecointe, ne comporte, par suite de leur
rapprochement même, aucune difficulté
sérieuse. Le trafic postal et passagers peut
et doit être assuré dans des conditions
exceptionnelles de régularité et de sécu
rité ».
Et il conclut :
« La ligne des Antilles existera ; elle ne
peut ne pas exister, et ce, dans un ave
nir rapproché, si elle n’est pas française,
elle sera américaine... ou allemande ».
A bon entendeur...
La Vie de l’Institut
Colonial Français
^
L’OUTILLAGE AGRICOLE COLONIAL
ET L’INSTITUT COLONIAL FRANÇAIS
Nous avons placé au premier rang de
nos préoccupations, l’étude des problè
mes primordiaux que pose la question
du développement de nos productions
coloniales. Nous avons ainsi constitué
depuis plus d’un an déjà un Comité
d'études de Voiüillage agricole colo
nial placé sous la présidence de l’émi
nent agronome M. le sénateur Cosnier
ancien Commissaire général à la pro
duction agricole des Colonies, estimant
que si la production de nos possessions
est, à cette heure encore, manifeste
ment inférieure à leurs possibilités,
cela tient non seulement, en effet, à la
faible densité de leur population indi
gène, mais aussi aux résultats médio
cres obtenus par cette population pour
vue d’un outillage trop primitif.
Dès ses premières réunions (24 mars
1922) dont nos lecteurs ont pu souvent
lire les comptes rendus suggestifs dans
notre Chronique, ce Comité, sous l’im
pulsion de deux spécialistes notoires,
MM. Coupan et Luc, a institué une en
quête auprès des différents gouverne
ments Coloniaux, pour être fixé en
même temps sur l’état actuel de l’outil
lage dont dispose l’agriculture locale
et sur ses desiderata et pour se trouver
ainsi en mesure de renseigner exacte
ment la fabrication française mal
éclairée sur les possibilités et sur les
besoins réels du marché colonial.
Les résultats de cette enquête, les
buts que nous poursuivons ici, le sens
de notre récente participation au Salon
de la Machine Agricole, le Secrétaire
général, initiateur de l’I. C. F., M. Al
cide Delmomt, en a tracé les grandes
lignes dans l’allocution qu’il a pronon
cée au déjeuner du 9 janvier dernier
de la Chambre syndicale des construc
teur^ de machines agricoles, et dont
nous donnons ci-après l’essentiel :
« Etre colonial, à l’heure actuelle, signifie
qu’il faut associer l’effort et le développe
ment des colonies ainsi que le bien-être
de la France dans une formule unique.
Vous êtes fabricants de machines agri
coles. Vous avez intérêt à avoir des mar
chés à approvisionner. Le marché colonial
vous est normalement destiné et vous pou
vez désirer légitimement être les fournis
seurs de la clientèle si nombreuse que les
colonies doivent être pour vous.
de Haïphong qu’il faut améliorer, ce sont
ceux de Vinh, et de Tourane qu’il faut
aménager. Il faut aussi relier le Laos avec
la mer, il faut achever le réseau des voies
ferrées et d’abord ce Transindochinois, si
heureusement conçu par Paul Doumer.
Enfin, il importe de poursuivre l’œuvre
d’irrigation des deltas et d’étendre la sur
face cultivable.
Mais pour tout cela, il faut ménager et
développer le « capital humain ». L’As
sistance médicale devra être l’objet des
soins constants des autorités de tous gra
des et de tous lieux — « le plus clair de
leurs efforts ». Il faut aussi accroître le
rendement intellectuel et la valeur morale
de ce capital humain. L’instruction publi
que (enseignement et apprentissage) ne de
vra donc pas être négligée. Elle devra
surtout être étendue « dans le plan ho
rizontal plutôt que dans le plan vertical ».
Cet examen amène naturellement M.
Merlin à examiner les deux conditions
nécessaires pour assurer le succès de l’œu
vre restant à accomplir : conserver des
finances saines et souples et concentrer
son effort, ne point le disperser.
Or, les charges militaires de l’Indochine
sont lourdes : 20 millions en 1924 (et en
core après l’action énergique de M. Sar-
raut et de M. Merlin !)
Cette contribution, jointe aux subven
tions que le budget général est obligé
d’allouer chaque année aux divers bud
gets locaux, distrait actuellement 28 0/0
du total de ses recettes. Si l’on continuait
ainsi, le crédit de l’Indochine ne saurait
manquer d’être atteint. Le gouverneur
général veut attirer l’attention de la Mé
tropole sur la nécessité de laisser à l’In
dochine toutes ses ressources pour qu’elle
puisse efficacement jouer le rôle de métro
pole seconde, auquel le destin semble
l’appeler et mettre de l’ordre dans les
finances.
C’est à cet appel que l’Institut Colonial
Français — dont l’intervention active et
efficace a pu contribuer l’an dernier à
écarter l’abusive augmentation de la con
tribution des colonies aux charges militai
res — s’associe le plus énergiquement,
car c’est vraiment la conclusion justifiée,
prévoyante et patriotique de tout pro
gramme de gouvernement colonial. C’est
l’éternelle histoire de la poule aux œufs
d’or...
DANS L’INDE FRANÇAISE
LE BUDGET DE 1924. — Le discours
d’ouverture de la session ordinaire du
Conseil général de l’Inde française, le
24 novembre dernier, du gouverneur, M.
Gcrbinis, a fait excellemment ressortir
que la situation financière de ces Etablis
sements est très florissante sous l’adminis
tration de cet excellent fonctionnaire,
unanimement apprécié et tout à hauteur
de sa tâche délicate.
L’état des finances de la colonie n’a
pas été influencée par la suppression, en
1918, de la subvention métropolitaine de
138.000 roupies. Depuis quelques années
d’ailleurs, le chiffre du budget est en aug
mentation constante, car il se solde par
des excédents de recettes. Ces excédents
étaient de 33.950 roupies en 1917, 96.124
en 1918, 4.139 en 1919, 107.740 en 1920,
27.932 en 1921. Les budgets, dans ces
conditions, sont devenus plus importants
et si le plan de campagne est passé de
201.370 roupies en 1919, par exemple, à
336.235 roupies en 1923, c’est que les con
tribuables doivent profiter tout les pre
miers des dépenses prévues, puisqu’elles
seront engagées pour améliorer la situa
tion de la colonie par des travaux publics
reconnus nécessaires,comme ceux du port
de Coringa et l’adduction d’eau à Chan
dernagor.
Les prévisions pour 1924 s’élèvent à la
somme de 2.639.810 roupies, soit une aug
mentation de 50.340 roupies expliquée par
des relèvements sur les contributions, re
lèvements qui, ainsi qu’il est dit ci-des
sus, profiteront à la collectivité.
Le budget supporte, il est vrai, des dé
penses de personnel très onéreuses qui
atteignent 53 0/0 du budget total, mais
ces dépenses s’expliquent par le fait que
l’administration de l’Enseignement et de
la Justice ont dans l’Inde des services très
développés, en raison de la situation spé
ciale dont elle jouit.
M. Gerbinis a appelé l’attention du
Conseil sur les droits de vente et de con
sommation des spiritueux, et sur les
droits de mutation par décès, et déclaré
renoncer momentanément à la création de
budgets autonomes pour les établisse
ments industriels de la colonie.
A LA GUADELOUPE
L'AVIATION. — Sadi-Lecointe, char
gé par les ministres des Colonies et l’A
viation d’étudier la possibilité d’une liai
son aérienne interantillaise, a passé un
mois et demi à la Guadeloupe.
Sur un avion tout neuf, le Karukéra, le
brillant aviateur, avec un passager, a tra
versé sans encombre le bras de mer
(150 km.) qui sépare la Guadeloupe de la
Martinique.
La preuve est maintenant faite que « la
liaison aérienne Guadeloupe-Martinique et
autres îles, comme l’écrit lui-même Sadi-
Lecointe, ne comporte, par suite de leur
rapprochement même, aucune difficulté
sérieuse. Le trafic postal et passagers peut
et doit être assuré dans des conditions
exceptionnelles de régularité et de sécu
rité ».
Et il conclut :
« La ligne des Antilles existera ; elle ne
peut ne pas exister, et ce, dans un ave
nir rapproché, si elle n’est pas française,
elle sera américaine... ou allemande ».
A bon entendeur...
La Vie de l’Institut
Colonial Français
^
L’OUTILLAGE AGRICOLE COLONIAL
ET L’INSTITUT COLONIAL FRANÇAIS
Nous avons placé au premier rang de
nos préoccupations, l’étude des problè
mes primordiaux que pose la question
du développement de nos productions
coloniales. Nous avons ainsi constitué
depuis plus d’un an déjà un Comité
d'études de Voiüillage agricole colo
nial placé sous la présidence de l’émi
nent agronome M. le sénateur Cosnier
ancien Commissaire général à la pro
duction agricole des Colonies, estimant
que si la production de nos possessions
est, à cette heure encore, manifeste
ment inférieure à leurs possibilités,
cela tient non seulement, en effet, à la
faible densité de leur population indi
gène, mais aussi aux résultats médio
cres obtenus par cette population pour
vue d’un outillage trop primitif.
Dès ses premières réunions (24 mars
1922) dont nos lecteurs ont pu souvent
lire les comptes rendus suggestifs dans
notre Chronique, ce Comité, sous l’im
pulsion de deux spécialistes notoires,
MM. Coupan et Luc, a institué une en
quête auprès des différents gouverne
ments Coloniaux, pour être fixé en
même temps sur l’état actuel de l’outil
lage dont dispose l’agriculture locale
et sur ses desiderata et pour se trouver
ainsi en mesure de renseigner exacte
ment la fabrication française mal
éclairée sur les possibilités et sur les
besoins réels du marché colonial.
Les résultats de cette enquête, les
buts que nous poursuivons ici, le sens
de notre récente participation au Salon
de la Machine Agricole, le Secrétaire
général, initiateur de l’I. C. F., M. Al
cide Delmomt, en a tracé les grandes
lignes dans l’allocution qu’il a pronon
cée au déjeuner du 9 janvier dernier
de la Chambre syndicale des construc
teur^ de machines agricoles, et dont
nous donnons ci-après l’essentiel :
« Etre colonial, à l’heure actuelle, signifie
qu’il faut associer l’effort et le développe
ment des colonies ainsi que le bien-être
de la France dans une formule unique.
Vous êtes fabricants de machines agri
coles. Vous avez intérêt à avoir des mar
chés à approvisionner. Le marché colonial
vous est normalement destiné et vous pou
vez désirer légitimement être les fournis
seurs de la clientèle si nombreuse que les
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