Titre : L'Océanie française : bulletin mensuel du Comité de l'Océanie française
Auteur : Comité de l'Océanie française. Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Océanie française (Paris)
Date d'édition : 1933-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32828039d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1933 01 janvier 1933
Description : 1933/01/01 (A29,N129)-1933/12/31 (A29,N133). 1933/01/01 (A29,N129)-1933/12/31 (A29,N133).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32055967
Source : CIRAD, 2019-18526
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/03/2019
L’OCEANIE FRANÇAISE
7
isolé du Pacifique Austral. Notre devise est :
« Tenir quand même! »
Je ne vous répondrai rien en vous disant
((lie la détresse actuelle des colons provient
des moins-values données aux cours des pro
duits coloniaux. Cette situation désastreuse
comme partout est venue se compliquer dans
cet archipel par une sécheresse de deux années
consécutives et par des cyclones qui ont dévasté
ensemble les îles de Vaté et d’Epi et une par
tie de Mallicolo. Les récoltes ont un rendement
déficitaire : 50 à GO °/o pour Santo l’île la plus
favorisée; 30 à 40 % pour Vaté et Mallicolo et
20 o/o environ pour Epi. Les statistiques d’expor
tation viendront comme preuves à l’appui.
Dans ces conditions la colonisation a de la
peine à tenir; à plus forte raison elle est dé
semparée pour faire honneur aux divers enga
gements pris il y a un an et demi, à une épo
que où la situation était moins dure qu’aujour
d’hui.
Nous sommes donc sans moyens pécuniaires.
Les dettes principales ont été consolidées en
partie, les petites nous entravent et le crédit
n’existe plus.
D’un autre côté le contingent de main-d’œuvre
est réduit à sa plus simple expression et de
vient insuffisant pour l’avenir.
Beaucoup d’entre nous ont été réduits à ra
patrier par anticipation une partie de leurs tra
vailleurs dont le revenu déficitaire de leur plan
tation ne permettait plus l’entretien coûteux,
espérant que dans un court laps de temps ils
pourraient les remplacer par d’autres soumis
à un contrat moins onéreux qui leur permettrait
de se rapprocher de la formule préconisée ;
l'abaissement des prix de revient.
Vous constaterez cette situation à laquelle il
doit être apporté un remède énergique et rapide
pour qu’il soit efficace.
Voici donc en quelques lignes les points essen
tiels sur lesquels la colonisation attire respec
tueusement votre spéciale attention :
1° Le Crédit agricole.
Celle institution serait le complément de la
consolidation faite le 30 juin 1931 par le Crédit
national de la dette principale des colons envers
le commerce.
Elle permettrait l’introduction de main-d’œu
vre du Tonkin en 1933.
L’avance faite aux colons pour ce recrute
ment au moyen du disponible sur les 40 mil
lions votés en février 1931 par le Parlement
pour aider la colonisation néo-hébridaisc devrait
s’ajouter au montant déjà consolidé.
2° Primes à la production.
Cette intervention nouvelle du Gouvernement
qui s'est manifestée par l’institution d’une prime
sur le café, demanderait d’être complétée par
une prime sur le coprah et si possible sur le
cacao qui est en deuxième ordre d’importance
au regard du tonnage de la production du
pays.
La situation actuelle laisse les colons à bout
de souffle. Ces primes corrigeraient dans une
certaine mesure les pertes subies et permet
traient de marquer le pas pendant cette période
de marasme.
En tout cas elles aideraient au redressement
financier des intérêts français et la colonisation
sera sauvée si les mesures de secours se réa
lisent promptement.
3° Commission consultative.
Il serait urgent par des élections nouvelles de
reconstituer la Commission Consultative des In
térêts Economiques Français aux Nouvelles-Hé
brides.
En effet, la Colonisation est désireuse de voir
toutes les forces françaises de l’Archipel grou
pées dans une même volonté, tendues vers un
même but.
Elle voudrait voir l’Administration lui faire
entièrement confiance en la faisant participer
plus étroitement qu’il n’est fait actuellement à
l’œuvre économique française à poursuivre en
commun dans ces îles, plutôt que de la laisser
éparpillée, isolée et éloignée d’elle.
L’Administration, appuyée sur l’action syndi
cale professionnelle des planteurs et sur la Com
mission Consultative, sera plus forte, à notre
avis, pour réaliser la volonté pacifique des
Français des Nouvelles-Hébrides qui est : d'as
surer incontestablement, fortement et définitive
ment la prépondérance de la France dans tous
les domaines.
Monsieur le Haut-Commissaire, c’est tout un
programme que nous nous permettons de mettre
sous vos yeux.
Les temps ne sont assurément pas très favo
rables car trop d’impondérables viennent, avec
malignité, déjouer nos aspirations. Cependant,
nous avons confiance en ce pays pour lequel
nous avons donné le meilleur de nous-mêmes,
dans lequel nous avons installé nos familles et
qui peut et doit être sorti d’embarras.
Tout, ce que nous avons exposé a été mû
rement posé et réfléchi. Aucune manifestation
de défiance contre personne. Nous voulons l'au
torité bien établie dans une politique de partici
pation. Avec l’aide de la Métropole, notre bon
vouloir nous fera surmonter les tracas actuels.
De la bonne volonté de tous côtés, c’est à ce
prix que nous tirerons la colonisation du bour
bier dans lequel elle menace de s’enliser pour
toujours.
Monsieur lé Haut-Commissaire, si j’ai réussi à
vous faire partager notre confiance en nos des
tinées, à vous intéresser à notre cause, je vous
demande de nous aider de toutes vos forces,
de tout le bon vouloir que nous sommes en
droit d’attendre de votre réputation d adminis
trateur averti.
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isolé du Pacifique Austral. Notre devise est :
« Tenir quand même! »
Je ne vous répondrai rien en vous disant
((lie la détresse actuelle des colons provient
des moins-values données aux cours des pro
duits coloniaux. Cette situation désastreuse
comme partout est venue se compliquer dans
cet archipel par une sécheresse de deux années
consécutives et par des cyclones qui ont dévasté
ensemble les îles de Vaté et d’Epi et une par
tie de Mallicolo. Les récoltes ont un rendement
déficitaire : 50 à GO °/o pour Santo l’île la plus
favorisée; 30 à 40 % pour Vaté et Mallicolo et
20 o/o environ pour Epi. Les statistiques d’expor
tation viendront comme preuves à l’appui.
Dans ces conditions la colonisation a de la
peine à tenir; à plus forte raison elle est dé
semparée pour faire honneur aux divers enga
gements pris il y a un an et demi, à une épo
que où la situation était moins dure qu’aujour
d’hui.
Nous sommes donc sans moyens pécuniaires.
Les dettes principales ont été consolidées en
partie, les petites nous entravent et le crédit
n’existe plus.
D’un autre côté le contingent de main-d’œuvre
est réduit à sa plus simple expression et de
vient insuffisant pour l’avenir.
Beaucoup d’entre nous ont été réduits à ra
patrier par anticipation une partie de leurs tra
vailleurs dont le revenu déficitaire de leur plan
tation ne permettait plus l’entretien coûteux,
espérant que dans un court laps de temps ils
pourraient les remplacer par d’autres soumis
à un contrat moins onéreux qui leur permettrait
de se rapprocher de la formule préconisée ;
l'abaissement des prix de revient.
Vous constaterez cette situation à laquelle il
doit être apporté un remède énergique et rapide
pour qu’il soit efficace.
Voici donc en quelques lignes les points essen
tiels sur lesquels la colonisation attire respec
tueusement votre spéciale attention :
1° Le Crédit agricole.
Celle institution serait le complément de la
consolidation faite le 30 juin 1931 par le Crédit
national de la dette principale des colons envers
le commerce.
Elle permettrait l’introduction de main-d’œu
vre du Tonkin en 1933.
L’avance faite aux colons pour ce recrute
ment au moyen du disponible sur les 40 mil
lions votés en février 1931 par le Parlement
pour aider la colonisation néo-hébridaisc devrait
s’ajouter au montant déjà consolidé.
2° Primes à la production.
Cette intervention nouvelle du Gouvernement
qui s'est manifestée par l’institution d’une prime
sur le café, demanderait d’être complétée par
une prime sur le coprah et si possible sur le
cacao qui est en deuxième ordre d’importance
au regard du tonnage de la production du
pays.
La situation actuelle laisse les colons à bout
de souffle. Ces primes corrigeraient dans une
certaine mesure les pertes subies et permet
traient de marquer le pas pendant cette période
de marasme.
En tout cas elles aideraient au redressement
financier des intérêts français et la colonisation
sera sauvée si les mesures de secours se réa
lisent promptement.
3° Commission consultative.
Il serait urgent par des élections nouvelles de
reconstituer la Commission Consultative des In
térêts Economiques Français aux Nouvelles-Hé
brides.
En effet, la Colonisation est désireuse de voir
toutes les forces françaises de l’Archipel grou
pées dans une même volonté, tendues vers un
même but.
Elle voudrait voir l’Administration lui faire
entièrement confiance en la faisant participer
plus étroitement qu’il n’est fait actuellement à
l’œuvre économique française à poursuivre en
commun dans ces îles, plutôt que de la laisser
éparpillée, isolée et éloignée d’elle.
L’Administration, appuyée sur l’action syndi
cale professionnelle des planteurs et sur la Com
mission Consultative, sera plus forte, à notre
avis, pour réaliser la volonté pacifique des
Français des Nouvelles-Hébrides qui est : d'as
surer incontestablement, fortement et définitive
ment la prépondérance de la France dans tous
les domaines.
Monsieur le Haut-Commissaire, c’est tout un
programme que nous nous permettons de mettre
sous vos yeux.
Les temps ne sont assurément pas très favo
rables car trop d’impondérables viennent, avec
malignité, déjouer nos aspirations. Cependant,
nous avons confiance en ce pays pour lequel
nous avons donné le meilleur de nous-mêmes,
dans lequel nous avons installé nos familles et
qui peut et doit être sorti d’embarras.
Tout, ce que nous avons exposé a été mû
rement posé et réfléchi. Aucune manifestation
de défiance contre personne. Nous voulons l'au
torité bien établie dans une politique de partici
pation. Avec l’aide de la Métropole, notre bon
vouloir nous fera surmonter les tracas actuels.
De la bonne volonté de tous côtés, c’est à ce
prix que nous tirerons la colonisation du bour
bier dans lequel elle menace de s’enliser pour
toujours.
Monsieur lé Haut-Commissaire, si j’ai réussi à
vous faire partager notre confiance en nos des
tinées, à vous intéresser à notre cause, je vous
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