Titre : L'Océanie française : bulletin mensuel du Comité de l'Océanie française
Auteur : Comité de l'Océanie française. Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Océanie française (Paris)
Date d'édition : 1932-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32828039d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1932 01 janvier 1932
Description : 1932/01/01 (A28,N123)-1932/12/31 (A28,N128). 1932/01/01 (A28,N123)-1932/12/31 (A28,N128).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3205595t
Source : CIRAD, 2019-18526
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/03/2019
L’OCEANIE FRANÇAISE
7
La politique a sa part. On ne peut envisager le
problème colonial du seul point de vue militaire
ou mercantile. Nos possessions ne sont pas les
pièces inanimées de quelque vaste échiquier,
ni des fonds de commerce que nous puissions
revendre pour cause de liquidation ou après
fortune faite.
Au surplus, encore faudrait-il trouver. Et si la
chose ne serait pas impossible pour quelques
bribes de cet empire colonial, il nous apparaît
que tels échanges suggérés par l’amiral Cas-
tcx rencontreraient difficilement l'acquiescement
de l’autre partie. Croit-on vraiment l'Angleterre
désireuse de s’adjoindre l’Indochine, après les
Indes et la Birmanie, et en nous cédant en ou
tre la Nigéria, qui a bien son prix? Est-ce nous,
d’autre part, qui proposerons d’abandonner des
terres actuellement peuplées en grande partie
de Français, comme cette Nouvelle-Calédonie
où 20.(X)0 des nôtres sont allés s’installer, répon
dant aux appels de nos administrateurs et de nos
gouvernants ?
Revenons au caractère présent de la coloni
sation.
Celle-ci ne saurait plus aujourd'hui être envi
sagée comme aux siècles précédents. L’idée s'est
élevée, depuis la guerre, avec la notion du man
dat et les théories génevoises, sur un plan qui ne
permet plus de concevoir des tractations du
genre de celles que nous propose l’amiral Cas-
tex.
Le drapeau qui flotte sur nos terres lointai
nes ne couvre plus la prise de possession de
pays soumis aux lois de l’exploitation; il est
devenu le symbole d’une tutelle que nous exer
çons, librement, mais au nom d’un principe de
civilisation supérieure. Nous avons à cet égard
un double devoir moral à remplir : élever jus
qu’à nous les peuples dont nous avons revendi
qué d’être les éducateurs; faire profiter l’huma
nité des richesses de ces territoires. Cette idée de
mission, qui s’attache désormais à l’œuvre co
loniale, est incompatible avec des pensées d’é
change ou de cession inspirées de l’antique con
ception du troc, et cela indépendamment de
tout sentimentalisme.
D’autres raisons s’y opposent encore.
La sagesse consiste-t-elle, comme l’a dit Goe
the, à se placer au-dessus des événements sans
jamais s’y mêler? Il nous souvient d’avoir ap
pris, dans notre jeunesse, à commenter cette
maxime, mais pour en démontrer la fausseté.
La France a été, elle est encore, et nous pen
sons quelle entend le rester, une grande na
tion. Il lui faut demeurer présente partout où
s’agitent les grands intérêts mondiaux. Elle ne
peut suivre une politique de repliement qui,
dans la plupart des cas, équivaudrait à une poli
tique de renoncement. Les grands règlements
de comptes se font désormais avec vous, ou
bien contre vous.
Il ne s’ensuit pas fatalement que le rôle que
nous avons à jouer ne peut être nuancé, afin
de comporter, de la part de notre pays, le mi
nimum d’engagements ou de sacrifices pour la
plus grande somme d’avantages. Et pour choisir
un exemple vivant, dans cette brûlante question
du Pacifique, dont l’amiral Castex, rappelons-le,
a dit qu’elle ne valait pas les os d'un soldat ni
d’un marin français, nous pouvons, tout en ne
nous abstenant pas d’y intervenir, y apporter
une prudence suffisante pour ne pas nous trou
ver entraînés dans quelque grave conflagration
dont les acteurs principaux s’affirment déjà.
Mais nous abstenir, hors le segment de notre
planète précédemment envisagé, de toute in
tervention, de toute action, fût-ce de modération
et de conciliation, entreprise dans un esprit
pacifique ou civilisateur, ce serait en vérité
abdiquer, et cela la France né peut pas le faire.
Il est temps de conclure.
Comme s’il n’était pas assez d'entendre l’Alle
magne réclamer ouvertement et inlassablement
ses colonies d’avant-guerre, ou de lire dans la
presse étrangère des allusions et des proposi
tions renouvelées touchant la cession de nos
propres colonies, il nous faut ouïr des Fran
çais proposer ingénument la restitution à l’Alle
magne de ses anciens territoires ou bien recom
mander, pour des motifs tantôt équivoques, tan
tôt pusillanimes, l’échange ou l'abandon de cer
taines de nos possessions.
D’aucuns se plaisent inconsciemment à nous
desservir, à donner des armes ou des argu
ments contre nous, à saper de leurs propres
mains nos droits et nos intérêts les plus légiti
mes et les plus sacrés.
Nous ne croyons pas que ce soit là bien ser
vir le pays.
E. Pelleray.
La situation minière
en
Nouvelle-Calédonie
La situation du marché des métaux dans le
monde est en ce moment des plus précaire. Les
groupements se font de plus en plus nombreux
pour réduire au minimum les frais d'adminis
tration et d’exploitation, ce sont les mines les
mieux équipées qui résisteront et qui réussiront
à passer sans encombre le passage dangereux
actuel.
Partoul les associations et les compressions
se font de plus en plus nombreuses, le prix
des métaux tels que le plomb, le zinc, a subi
une telle diminution que l’on voit des grands
centres de production comme le groupe Broken
Hill, en Australie, diminuer considérablement
leurs travaux dans les meilleures mines et même
arrêter complètement les moins bonnes. Les
stocks accumulés partout sont énormes, la pro
duction a dépassé la demande et il faut mai. te-
i liant rétablir 1 équilibre.
7
La politique a sa part. On ne peut envisager le
problème colonial du seul point de vue militaire
ou mercantile. Nos possessions ne sont pas les
pièces inanimées de quelque vaste échiquier,
ni des fonds de commerce que nous puissions
revendre pour cause de liquidation ou après
fortune faite.
Au surplus, encore faudrait-il trouver. Et si la
chose ne serait pas impossible pour quelques
bribes de cet empire colonial, il nous apparaît
que tels échanges suggérés par l’amiral Cas-
tcx rencontreraient difficilement l'acquiescement
de l’autre partie. Croit-on vraiment l'Angleterre
désireuse de s’adjoindre l’Indochine, après les
Indes et la Birmanie, et en nous cédant en ou
tre la Nigéria, qui a bien son prix? Est-ce nous,
d’autre part, qui proposerons d’abandonner des
terres actuellement peuplées en grande partie
de Français, comme cette Nouvelle-Calédonie
où 20.(X)0 des nôtres sont allés s’installer, répon
dant aux appels de nos administrateurs et de nos
gouvernants ?
Revenons au caractère présent de la coloni
sation.
Celle-ci ne saurait plus aujourd'hui être envi
sagée comme aux siècles précédents. L’idée s'est
élevée, depuis la guerre, avec la notion du man
dat et les théories génevoises, sur un plan qui ne
permet plus de concevoir des tractations du
genre de celles que nous propose l’amiral Cas-
tex.
Le drapeau qui flotte sur nos terres lointai
nes ne couvre plus la prise de possession de
pays soumis aux lois de l’exploitation; il est
devenu le symbole d’une tutelle que nous exer
çons, librement, mais au nom d’un principe de
civilisation supérieure. Nous avons à cet égard
un double devoir moral à remplir : élever jus
qu’à nous les peuples dont nous avons revendi
qué d’être les éducateurs; faire profiter l’huma
nité des richesses de ces territoires. Cette idée de
mission, qui s’attache désormais à l’œuvre co
loniale, est incompatible avec des pensées d’é
change ou de cession inspirées de l’antique con
ception du troc, et cela indépendamment de
tout sentimentalisme.
D’autres raisons s’y opposent encore.
La sagesse consiste-t-elle, comme l’a dit Goe
the, à se placer au-dessus des événements sans
jamais s’y mêler? Il nous souvient d’avoir ap
pris, dans notre jeunesse, à commenter cette
maxime, mais pour en démontrer la fausseté.
La France a été, elle est encore, et nous pen
sons quelle entend le rester, une grande na
tion. Il lui faut demeurer présente partout où
s’agitent les grands intérêts mondiaux. Elle ne
peut suivre une politique de repliement qui,
dans la plupart des cas, équivaudrait à une poli
tique de renoncement. Les grands règlements
de comptes se font désormais avec vous, ou
bien contre vous.
Il ne s’ensuit pas fatalement que le rôle que
nous avons à jouer ne peut être nuancé, afin
de comporter, de la part de notre pays, le mi
nimum d’engagements ou de sacrifices pour la
plus grande somme d’avantages. Et pour choisir
un exemple vivant, dans cette brûlante question
du Pacifique, dont l’amiral Castex, rappelons-le,
a dit qu’elle ne valait pas les os d'un soldat ni
d’un marin français, nous pouvons, tout en ne
nous abstenant pas d’y intervenir, y apporter
une prudence suffisante pour ne pas nous trou
ver entraînés dans quelque grave conflagration
dont les acteurs principaux s’affirment déjà.
Mais nous abstenir, hors le segment de notre
planète précédemment envisagé, de toute in
tervention, de toute action, fût-ce de modération
et de conciliation, entreprise dans un esprit
pacifique ou civilisateur, ce serait en vérité
abdiquer, et cela la France né peut pas le faire.
Il est temps de conclure.
Comme s’il n’était pas assez d'entendre l’Alle
magne réclamer ouvertement et inlassablement
ses colonies d’avant-guerre, ou de lire dans la
presse étrangère des allusions et des proposi
tions renouvelées touchant la cession de nos
propres colonies, il nous faut ouïr des Fran
çais proposer ingénument la restitution à l’Alle
magne de ses anciens territoires ou bien recom
mander, pour des motifs tantôt équivoques, tan
tôt pusillanimes, l’échange ou l'abandon de cer
taines de nos possessions.
D’aucuns se plaisent inconsciemment à nous
desservir, à donner des armes ou des argu
ments contre nous, à saper de leurs propres
mains nos droits et nos intérêts les plus légiti
mes et les plus sacrés.
Nous ne croyons pas que ce soit là bien ser
vir le pays.
E. Pelleray.
La situation minière
en
Nouvelle-Calédonie
La situation du marché des métaux dans le
monde est en ce moment des plus précaire. Les
groupements se font de plus en plus nombreux
pour réduire au minimum les frais d'adminis
tration et d’exploitation, ce sont les mines les
mieux équipées qui résisteront et qui réussiront
à passer sans encombre le passage dangereux
actuel.
Partoul les associations et les compressions
se font de plus en plus nombreuses, le prix
des métaux tels que le plomb, le zinc, a subi
une telle diminution que l’on voit des grands
centres de production comme le groupe Broken
Hill, en Australie, diminuer considérablement
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