Titre : L'Océanie française : bulletin mensuel du Comité de l'Océanie française
Auteur : Comité de l'Océanie française. Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Océanie française (Paris)
Date d'édition : 1934-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32828039d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1934 01 janvier 1934
Description : 1934/01/01 (A30,N134)-1934/12/31 (A30,N139). 1934/01/01 (A30,N134)-1934/12/31 (A30,N139).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3205597n
Source : CIRAD, 2019-18526
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/03/2019
L’OCEANIÉ FRANÇAISE
7
première nécessité et qui sont surtout consom
mées par la partie aisée de la population?
« Est-il admissible que l’industrie de la bière
n’existe pas à Nouméa, alors qu’on la trouve
à Tahiti? De 892 hectolitres de bière en 1931,
l’importation est passée à 1.590 pour le premier
semestre 1933; la part du Japon dans le même
temps est passée de 0 à 338. Faut-il rester inactif
devant ces situations? J’aimerais, Messieurs, à
avoir votre avis.
« Il est, dans la production de la Nouvelle-
Calédonie, une particularité sur laquelle je vou
drais vous donner quelques détails; il s’agit de
la production par les indigènes.
« La France, même dans les pays où le peu
plement européen est possible, respecte l’autoch
tone et considère qu’elle doit lui ménager les
voies vers une amélioration progressive de son
sort dans le cadre des intérêts de la collectivité
coloniale.
« Il doit donc y avoir en Nouvelle-Calédonie
une politique indigène; chacun ici a sur elle
ses façons de voir dictées parfois par des con
sidérations d’ordre personnel et du moment.
L’Administration, elle, doit examiner l’ensemble
et préparer l’avenir.
« Elle s’est efforcée de policer l’autochtone,
de l’amener à rendre son habitat plus agréable
et plus sain, d’accepter le travail dans les exploi
tations européennes, de fournir les prestations
pour l’entretien des voies de communication,
de créer enfin des cocoteraies et des caféeries,
tant pour lui donner, par les produits de ces
cultures, des satisfactions et l’intéresser aux
aménagements sociaux auxquels il apporte son
concours gratuit, que pour augmenter les res
sources propres dont la Colonie a un impérieux
besoin.
« L’Administration ne veut pas d’ailleurs ame
ner l’autochtone à une exploitation agricole tel
lement importante qu’elle le détourne d’autres
travaux, et en particulier de l’aide saisonnière
dont les colons peuvent avoir besoin si la main-
d’œuvre familiale se révèle insuffisante.
« Afin de vous montrer sous quelques-uns de
ses aspects la contribution de l’indigène à l’ac
tivité de la Colonie, je signalerai que pour
28.013 indigènes recensés en 1933 (contre 27.900
en 1932) on compte près de 2.800000 caféiers
en terre et 2.200.000 cocotiers.
« Les engagements pour contrats de travail
sont en augmentation. Dans les 9 premiers mois
de 1933, 113.000 journées de travail ont été
fournies aux colons et 110.000 journées de pres
tations ont été faites.
« Cela est une preuve du rôle intéressant et
utile joué par l’indigène dans la vie de la Co
lonie.
« Or c’est cette vie qu’il nous faut intensifier
pour sortir de la crise actuelle. Dans ce petit
pays où les aménagements sociaux pourraient
servir à une population infiniment plus nom
breuse, la charge sociale actuelle est lourde. Les
économies, un meilleur emploi des deniers pu
blics, un rendement amélioré de la machine ad
ministrative, l’intervention de sages mesures peu
vent certes, alléger le fardeau. Mais il ne de
viendra normal que le jour où, par la propre
augmentation de sa population et par le travail
accru de chacun de ses habitants, la production
aura augmentée.
« L’Administration de la Colonie ne négligera
aucune occasion d’apporter, dans la mesure de
ses moyens, son concours à tous les produc
teurs.
« Messieurs, je déclare ouverte votre session
budgétaire et termine en exprimant notre foi
commune dans les destinées de la Nouvelle-
Calédonie, de la République Française et de
la France, dont nous sommes tous les bons ser
viteurs. »
*
**
Au cours de ses délibérations, le Conseil géné
ral a émis le vœu qu’une avance de 2 millions
soit consentie à la colonie par la Banque de
F Indochine en vue de la continuation des grands
travaux et en attendant la réalisation de la se
conde tranche de l’emprunt.
Il a repoussé un projet de taxe sur les
charbons importés, présenté par M. David,
Conseiller général, la charge de cette taxe
devant, presque tout entière, être supportée par
là Société Calédonickel, que la crise place pour
le moment dans une situation difficile.
Il a protesté contre le relèvement de l’impôt
foncier, et contre la modification de l’effectif
de la gendarmerie. Cet effectif a été réduit de
huit gendarmes, mais augmenté d’un lieute
nant. ce qui n’amène aucune économie.
Le Conseil général a rejeté d’autre part le
renouvellement de l’application du double dé
cime sur les droits de douane, votée pour 1933
seulement.
Les propositions du Gouverneur tendant à
restreindre sensiblement l’activité du chemin
de fer ont rencontré de l’opposition. Le Conseil
a finalement voté un crédit de 500.000 francs
qui permettra d’assurer la marche de six trains
par semaine.
A propos des encouragements à l’agriculture,
la question du crédit de 150.000 francs, qui
devait doubler la subvention d’un montant égal
allouée par l’Association Cotonnière Coloniale
à la Nouvelle-Calédonie il y a quelques an
nées, a été de nouveau posée. L’engagement
moral contracté alors par la colonie envers
les planteurs a été reconnu, mais les difficultés
financières ont empêché l’inscription d’aucune
somme au budget.
Le budget a été équilibré en escomptant un
prélèvement de 1.800.000 fr. sur la subvention
de 4 millions allouée par la métropole pour
l’exercice 1934. Il a été arrêté définitivement
à la somme de 29.446.400 francs.
E. Pelleray.
à
7
première nécessité et qui sont surtout consom
mées par la partie aisée de la population?
« Est-il admissible que l’industrie de la bière
n’existe pas à Nouméa, alors qu’on la trouve
à Tahiti? De 892 hectolitres de bière en 1931,
l’importation est passée à 1.590 pour le premier
semestre 1933; la part du Japon dans le même
temps est passée de 0 à 338. Faut-il rester inactif
devant ces situations? J’aimerais, Messieurs, à
avoir votre avis.
« Il est, dans la production de la Nouvelle-
Calédonie, une particularité sur laquelle je vou
drais vous donner quelques détails; il s’agit de
la production par les indigènes.
« La France, même dans les pays où le peu
plement européen est possible, respecte l’autoch
tone et considère qu’elle doit lui ménager les
voies vers une amélioration progressive de son
sort dans le cadre des intérêts de la collectivité
coloniale.
« Il doit donc y avoir en Nouvelle-Calédonie
une politique indigène; chacun ici a sur elle
ses façons de voir dictées parfois par des con
sidérations d’ordre personnel et du moment.
L’Administration, elle, doit examiner l’ensemble
et préparer l’avenir.
« Elle s’est efforcée de policer l’autochtone,
de l’amener à rendre son habitat plus agréable
et plus sain, d’accepter le travail dans les exploi
tations européennes, de fournir les prestations
pour l’entretien des voies de communication,
de créer enfin des cocoteraies et des caféeries,
tant pour lui donner, par les produits de ces
cultures, des satisfactions et l’intéresser aux
aménagements sociaux auxquels il apporte son
concours gratuit, que pour augmenter les res
sources propres dont la Colonie a un impérieux
besoin.
« L’Administration ne veut pas d’ailleurs ame
ner l’autochtone à une exploitation agricole tel
lement importante qu’elle le détourne d’autres
travaux, et en particulier de l’aide saisonnière
dont les colons peuvent avoir besoin si la main-
d’œuvre familiale se révèle insuffisante.
« Afin de vous montrer sous quelques-uns de
ses aspects la contribution de l’indigène à l’ac
tivité de la Colonie, je signalerai que pour
28.013 indigènes recensés en 1933 (contre 27.900
en 1932) on compte près de 2.800000 caféiers
en terre et 2.200.000 cocotiers.
« Les engagements pour contrats de travail
sont en augmentation. Dans les 9 premiers mois
de 1933, 113.000 journées de travail ont été
fournies aux colons et 110.000 journées de pres
tations ont été faites.
« Cela est une preuve du rôle intéressant et
utile joué par l’indigène dans la vie de la Co
lonie.
« Or c’est cette vie qu’il nous faut intensifier
pour sortir de la crise actuelle. Dans ce petit
pays où les aménagements sociaux pourraient
servir à une population infiniment plus nom
breuse, la charge sociale actuelle est lourde. Les
économies, un meilleur emploi des deniers pu
blics, un rendement amélioré de la machine ad
ministrative, l’intervention de sages mesures peu
vent certes, alléger le fardeau. Mais il ne de
viendra normal que le jour où, par la propre
augmentation de sa population et par le travail
accru de chacun de ses habitants, la production
aura augmentée.
« L’Administration de la Colonie ne négligera
aucune occasion d’apporter, dans la mesure de
ses moyens, son concours à tous les produc
teurs.
« Messieurs, je déclare ouverte votre session
budgétaire et termine en exprimant notre foi
commune dans les destinées de la Nouvelle-
Calédonie, de la République Française et de
la France, dont nous sommes tous les bons ser
viteurs. »
*
**
Au cours de ses délibérations, le Conseil géné
ral a émis le vœu qu’une avance de 2 millions
soit consentie à la colonie par la Banque de
F Indochine en vue de la continuation des grands
travaux et en attendant la réalisation de la se
conde tranche de l’emprunt.
Il a repoussé un projet de taxe sur les
charbons importés, présenté par M. David,
Conseiller général, la charge de cette taxe
devant, presque tout entière, être supportée par
là Société Calédonickel, que la crise place pour
le moment dans une situation difficile.
Il a protesté contre le relèvement de l’impôt
foncier, et contre la modification de l’effectif
de la gendarmerie. Cet effectif a été réduit de
huit gendarmes, mais augmenté d’un lieute
nant. ce qui n’amène aucune économie.
Le Conseil général a rejeté d’autre part le
renouvellement de l’application du double dé
cime sur les droits de douane, votée pour 1933
seulement.
Les propositions du Gouverneur tendant à
restreindre sensiblement l’activité du chemin
de fer ont rencontré de l’opposition. Le Conseil
a finalement voté un crédit de 500.000 francs
qui permettra d’assurer la marche de six trains
par semaine.
A propos des encouragements à l’agriculture,
la question du crédit de 150.000 francs, qui
devait doubler la subvention d’un montant égal
allouée par l’Association Cotonnière Coloniale
à la Nouvelle-Calédonie il y a quelques an
nées, a été de nouveau posée. L’engagement
moral contracté alors par la colonie envers
les planteurs a été reconnu, mais les difficultés
financières ont empêché l’inscription d’aucune
somme au budget.
Le budget a été équilibré en escomptant un
prélèvement de 1.800.000 fr. sur la subvention
de 4 millions allouée par la métropole pour
l’exercice 1934. Il a été arrêté définitivement
à la somme de 29.446.400 francs.
E. Pelleray.
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