Titre : L'Océanie française : bulletin mensuel du Comité de l'Océanie française
Auteur : Comité de l'Océanie française. Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Océanie française (Paris)
Date d'édition : 1933-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32828039d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1933 01 janvier 1933
Description : 1933/01/01 (A29,N129)-1933/12/31 (A29,N133). 1933/01/01 (A29,N129)-1933/12/31 (A29,N133).
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32055967
Source : CIRAD, 2019-18526
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/03/2019
L’OCEANIE FRANÇAISE
5
que de plus eu plus difficilement et à des taux
eu général fort peu rémunérateurs. Ainsi se
peuplera progressivement une campagne où cer
tes, toutes les terres ne sont pas de première
qualité, mais où peuvent se créer en des em
placements judicieusement choisis, des fermes
d’un rapport très suffisant et au moins égal à
ta moyenne de celle des autres pays.
« Ainsi, enfin, se rétablira un équilibre indis
pensable à la bonne harmonie de toutes cho
ses. Refuser de s’adapter à ces nécessités, n’est-
ce pas se condamner à végéter et à mener une
existence dépourvue d’horizon, de résultats, et
par conséquent, de toute satisfaction matérielle
et morale?
« Le souci que vous avez d’éviter de telles
conséquences vous amènera, j’espère, à déve
lopper renseignement agricole et industriel. Sans
prendre trop vite une décision, vous examine
rez avec soin la question de savoir s'il n’im
porterait pas de créer en Nouvelle-Calédonie,
une école spéciale où, tout en perfectionnant
leur instruction générale, les jeunes gens sui
vraient des cours de technique agricole et vé
térinaire et où ils se livreraient à des travaux
pratiques. Cet enseignement les rendrait habi
les aux travaux dos champs, à l’arboriculture,
à l’élève du bétail, à l’exploitation des produits
du sol et de l’élevage et leur permettrait d'ac
quérir une adresse suffisante dans le travail
du fer et du bois. »
*
**
Cette session du Conseil général, ouverte par
le discours que nous venons de reproduire par
tiellement, aura été marquée par des décisions
importantes.
L’Assemblée calédonienne avait à arrêter défi
nitivement, dans les conditions les plus diffi
ciles, l’équilibre du budget de l’exercice 1933.
Celui de 1932, (pii s’élevait au total de
32.626.212 francs, ne laissera pas en effet de
se traduire par un déficit de plusieurs millions :
six à sept vraisemblablement. Pour 1933, l’Ad
ministration présentait un budget s’élevant en
core en dépenses à 30.700.0C0 francs, alors qu’il
n’était possible de mettre en regard que
24.911.600 francs de recettes.
Le Conseil général s’est en conséquence ef
forcé tout d’abord de comprimer vigoureuse
ment le chiffre des dépenses, qu’il a pu ramener
à 28.371.951 francs.
Néanmoins il manquait encore, pour réaliser
l’équilibre, une somme de 3.480.356 francs. Le
Conseil général, qui savait ne pas pouvoir comp
ter sur un appui de la métropole — on ne
le lui avait pas laissé ignorer —-, s’est mon
tré alors particulièrement héroïque en votant
3.625.000 francs de taxes nouvelles, d’autant que
le chiffre de 24.911.600 francs de recettes com
prenait déjà les impositions complémentaires
adoptées par l’Assemblée dans sa session de
septembre et estimées à 2.095.060 francs (dont
700.000 francs provenant du rajustement du ta
rif douanier et de l’octroi de mer au bénéfice
des municipalités). L’ensemble représente par
suite un total de 5.721003 francs de charges
nouvelles qui vont peser sur la population ca
lédonienne au cours de la présente année!
On ne peut qu’être effrayé de ce chiffre qui
va du quart au cinquième du produit des inipo-
sitions actuelles, proportion incontestablement
énorme.
Alors qu’il faudrait dégrever, alléger, afin de
diminuer les prix de revient, de produire à
bon marché et de pouvoir soutenir efficacement
la concurrence mondiale, la Nouvelle Calédonie
se voit obligée, par nécessité, d’accroître ses
impôts, d’augmenter ses frais généraux et d’af
fronter la lutte économique dans des conditions
de plus en plus défavorables.
El cela beaucoup parce qu elle n’est pas com
plètement libre, parce qu’elle ne peut pas prati
quer à volonté la politique de déflation budgé
taire qui s’imposerait. La France, pays de ci
vilisation ancienne, aux rouages administratifs
complexes et multiples, compte environ 500.000
fonctionnaires civils pour 40 millions d’habi
tants, soit 1 pour 80. En Nouvelle-Calédonie,
le nombre des fonctionnaires atteint 413 (dont
«375 locaux et 68 métropolitains) pour une popu
lation de 17.000 âmes, si l’on ne tient compte
que de l’élément français, ce qui représente 1
pour 40, et do 50.000 âmes si l’on comprend les
indigènes, ce qui donne encore 1 pour 110!
Mais le nombre n’est pas tout. Dans ce pays
où, nous l’avons montré précédemment, la po
pulation assume, de toutes nos colonies, les
plus lourdes charges financières par tête d’ha
bitant, ces 443 fonctionnaires, en y comprenant
les frais de passage des métropolitains et le
personnel en congé, coûtent au budget la somme
de 16 millions de francs! plus de la moitié
du montant même do celui-ci!
C’est ce chapitre qu’il faut à tout prix dimi
nuer et l’on n’y parviendra qu’avec l’aide de
la métropole, puisque ce n’est que par elle
que l’on pourra voir réduire le chiffre des dé
penses obligatoires qu’elle impose exagérément
à la colonie. .
Faut-il rappeler également les derniers chif
fres du commerce de la colonie : 46 millions du
rant le premier semestre 1932, contre 71 en 1931
et 123 en 1930, pour penser que malgré les re
lèvements votés, le rendement des impôts a
toute chance de se révéler déficitaire et en dé
duire ([ue la Nouvelle-Calédonie est en passe
de succomber à une fiscalité outrancière qui
équivaut pour elle à un véritable étouffement
économique?
A côté du mal se trouve placé le remède.
Peut-on espérer que ceux qui en disposent sau
ront l’appliquer avec l’urgence que comporte
la situation?
*
**
Dans celte même session le Conseil général
5
que de plus eu plus difficilement et à des taux
eu général fort peu rémunérateurs. Ainsi se
peuplera progressivement une campagne où cer
tes, toutes les terres ne sont pas de première
qualité, mais où peuvent se créer en des em
placements judicieusement choisis, des fermes
d’un rapport très suffisant et au moins égal à
ta moyenne de celle des autres pays.
« Ainsi, enfin, se rétablira un équilibre indis
pensable à la bonne harmonie de toutes cho
ses. Refuser de s’adapter à ces nécessités, n’est-
ce pas se condamner à végéter et à mener une
existence dépourvue d’horizon, de résultats, et
par conséquent, de toute satisfaction matérielle
et morale?
« Le souci que vous avez d’éviter de telles
conséquences vous amènera, j’espère, à déve
lopper renseignement agricole et industriel. Sans
prendre trop vite une décision, vous examine
rez avec soin la question de savoir s'il n’im
porterait pas de créer en Nouvelle-Calédonie,
une école spéciale où, tout en perfectionnant
leur instruction générale, les jeunes gens sui
vraient des cours de technique agricole et vé
térinaire et où ils se livreraient à des travaux
pratiques. Cet enseignement les rendrait habi
les aux travaux dos champs, à l’arboriculture,
à l’élève du bétail, à l’exploitation des produits
du sol et de l’élevage et leur permettrait d'ac
quérir une adresse suffisante dans le travail
du fer et du bois. »
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Cette session du Conseil général, ouverte par
le discours que nous venons de reproduire par
tiellement, aura été marquée par des décisions
importantes.
L’Assemblée calédonienne avait à arrêter défi
nitivement, dans les conditions les plus diffi
ciles, l’équilibre du budget de l’exercice 1933.
Celui de 1932, (pii s’élevait au total de
32.626.212 francs, ne laissera pas en effet de
se traduire par un déficit de plusieurs millions :
six à sept vraisemblablement. Pour 1933, l’Ad
ministration présentait un budget s’élevant en
core en dépenses à 30.700.0C0 francs, alors qu’il
n’était possible de mettre en regard que
24.911.600 francs de recettes.
Le Conseil général s’est en conséquence ef
forcé tout d’abord de comprimer vigoureuse
ment le chiffre des dépenses, qu’il a pu ramener
à 28.371.951 francs.
Néanmoins il manquait encore, pour réaliser
l’équilibre, une somme de 3.480.356 francs. Le
Conseil général, qui savait ne pas pouvoir comp
ter sur un appui de la métropole — on ne
le lui avait pas laissé ignorer —-, s’est mon
tré alors particulièrement héroïque en votant
3.625.000 francs de taxes nouvelles, d’autant que
le chiffre de 24.911.600 francs de recettes com
prenait déjà les impositions complémentaires
adoptées par l’Assemblée dans sa session de
septembre et estimées à 2.095.060 francs (dont
700.000 francs provenant du rajustement du ta
rif douanier et de l’octroi de mer au bénéfice
des municipalités). L’ensemble représente par
suite un total de 5.721003 francs de charges
nouvelles qui vont peser sur la population ca
lédonienne au cours de la présente année!
On ne peut qu’être effrayé de ce chiffre qui
va du quart au cinquième du produit des inipo-
sitions actuelles, proportion incontestablement
énorme.
Alors qu’il faudrait dégrever, alléger, afin de
diminuer les prix de revient, de produire à
bon marché et de pouvoir soutenir efficacement
la concurrence mondiale, la Nouvelle Calédonie
se voit obligée, par nécessité, d’accroître ses
impôts, d’augmenter ses frais généraux et d’af
fronter la lutte économique dans des conditions
de plus en plus défavorables.
El cela beaucoup parce qu elle n’est pas com
plètement libre, parce qu’elle ne peut pas prati
quer à volonté la politique de déflation budgé
taire qui s’imposerait. La France, pays de ci
vilisation ancienne, aux rouages administratifs
complexes et multiples, compte environ 500.000
fonctionnaires civils pour 40 millions d’habi
tants, soit 1 pour 80. En Nouvelle-Calédonie,
le nombre des fonctionnaires atteint 413 (dont
«375 locaux et 68 métropolitains) pour une popu
lation de 17.000 âmes, si l’on ne tient compte
que de l’élément français, ce qui représente 1
pour 40, et do 50.000 âmes si l’on comprend les
indigènes, ce qui donne encore 1 pour 110!
Mais le nombre n’est pas tout. Dans ce pays
où, nous l’avons montré précédemment, la po
pulation assume, de toutes nos colonies, les
plus lourdes charges financières par tête d’ha
bitant, ces 443 fonctionnaires, en y comprenant
les frais de passage des métropolitains et le
personnel en congé, coûtent au budget la somme
de 16 millions de francs! plus de la moitié
du montant même do celui-ci!
C’est ce chapitre qu’il faut à tout prix dimi
nuer et l’on n’y parviendra qu’avec l’aide de
la métropole, puisque ce n’est que par elle
que l’on pourra voir réduire le chiffre des dé
penses obligatoires qu’elle impose exagérément
à la colonie. .
Faut-il rappeler également les derniers chif
fres du commerce de la colonie : 46 millions du
rant le premier semestre 1932, contre 71 en 1931
et 123 en 1930, pour penser que malgré les re
lèvements votés, le rendement des impôts a
toute chance de se révéler déficitaire et en dé
duire ([ue la Nouvelle-Calédonie est en passe
de succomber à une fiscalité outrancière qui
équivaut pour elle à un véritable étouffement
économique?
A côté du mal se trouve placé le remède.
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