Titre : L'Océanie française : bulletin mensuel du Comité de l'Océanie française
Auteur : Comité de l'Océanie française. Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Océanie française (Paris)
Date d'édition : 1934-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32828039d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1934 01 janvier 1934
Description : 1934/01/01 (A30,N134)-1934/12/31 (A30,N139). 1934/01/01 (A30,N134)-1934/12/31 (A30,N139).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3205597n
Source : CIRAD, 2019-18526
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/03/2019
L’OCEANIE FRANÇAISE
5
Métropole, se traduisant par la diminution des
dépenses obligatoires, soit la réduction du nom
bre des fonctionnaires et rabaissement de leurs
traitements, par la diminution du loyer de l’ar
gent, l’allégement de certaines charges, l’aban
don de toute ingérence administrative dans - l’ac
tivité économique de la colonie.
Comme la France, il faut que la Nouvelle-Ca
lédonie vive suivant son revenu.
Voici l’analyse de l’exposé du Gouverneur.
M. Siadous a jeté tout d’abord un coup d’œil
sur les exercices précédents. N’expliquent-ils pas
en grande partie la situation actuelle? De 1925 à
1928, les recouvrements budgétaires grandissent
à pas de géants; c’est 15 millions en 1925, 23 en
1926, 33 en 1927, 41 en 1928 et les dépenses sui
vent la cadence.
« C’est la prospérité et 'l'enivrement. »
Mais 1929 apporte un premier avertissement.
Les recettes tombent de 41 millions à 32. Elles
remontent à 35 en 1930 et en 1931. et « en appa
rence » les dépenses n’excèdent pas les recettes,
mais déjà les arriérés existent et le déficit s’est
installé. Le budget de 1932 est ramené à 32 mil
lions. « Malheureusement la crise a pris une
allure de catastrophe; les recettes tombent à
22 millions ».
« C’est dans cette atmosphère de désastre », a
poursuivi M. Siadous, que le Conseil général
a examiné le budget de 1933.
« Je dois rendre hommage à mon prédéces
seur et à vous-mêmes, vous avez osé prendre
des mesures appelées à rétablir la situation.
Vous avez voté de nouvelles ressources et vous
avez pu penser, sans trop de risques d’erreur,
équilibrer le budget autour de 28.500.000 francs. »
Certains crédits, réduits par le Conseil, furent
toutefois rétablis par l’administration. De ce
fait, et malgré certaines compressions complé
mentaires, le budget de 1933 atteignit 29 millions
de francs.
Or, ce budget a laissé apparaître en fin d’exer
cice, par suite de moins-values dans les re
cettes, par suite de la diminution encore accrue
des exportations des produits du sol, un déficit
de 5 millions.
Celui de 1.932 avait été de plus de 8 mil
lions et demi.
En y ajoutant les legs du passé c’est à 17 mil
lions que, fiii 1933, il convenait de fixer l’ar
riéré. La subvention de 5 millions de la. Métro
pole, (pii figure dans le budget de 1933, est venue
l’amortir d’autant.
La préparation du budget de 1934 présentait,
dans ces conditions, de sérieuses difficultés. Les
idées principales qui ont guidé M. Siadous dans
celte tâche ont été :
— de rester sincère;
— de ne pas augmenter l’effort fiscal actuel
de la population calédonienne;
— de réduire les dépenses an minimum indis
pensable à une bonne gestion des intérêts de
la colonie et à un exercice normal de l’autorité.
Le Gouverneur a indiqué qu’il avait l’assu
rance du Ministre des Colonies que si les Cham
bres accordent à la Nouvelle-Calédonie la sub
vention de 4 millions, prévue au projet de bud
get de 1934, il pourrait en prélever une partie
pour équilibrer le budget local en difficulté. Si
cependant, à la suite des délibérations du Con
seil général, des ressources nouvelles étaient né
cessaires, M. Siadous a fait connaître qu'il pro
posait un projet d’impôt progressif sur le re
venu, dont il a par avance soutenu le principe
et l’équité. Il a ajouté qu’en Nouvelle-Calédonie,
« tout le monde n’est pas pauvre ».
« A la banque d’Indochine ,les dépôts à vue
sans intérêts dépassent 24 millions; dans le
Commerce les dépôts de même nature sont d’en
viron 10 millions. Les dépôts à la Caisse d’Epar-
gne vont sans cesse croissant, ils ont augmenté
de 9 millions en 1932; ils sont actuellement de
23 millions. On peut évaluer à 70 millions le to
tal des bonnes valeurs détenues par les particu
liers soit ici, soit en France. Je ne parle pas des
27 millions de billets en circulation. »
Au sujet de la réduction des dépenses au mini
mum indispensable, le Gouverneur s’est exprimé
en ces termes :
« La Nouvelle-Calédonie a eu pendant long
temps la vie facile. Il ne faut pas seulement jeter
la pierre à l’Administration : le luxe, la prodi
galité, les découverts étaient chose courante.
On a vu grand; l’abus du crédit aidant, ou n’a
pas regardé à la dépense, le goût de l’effort s’est
atténué, la volonté de payer ses dettes également,
à ce point que beaucoup de commerçants ont
encore comme excuse à certains prix élevés la
nécessité de faire compenser par les acheteurs
honnêtes les défaillances des payeurs négli
gents.
« L’Administration n’a pas échappé à l’entraî-
nement du milieu; l’opportunité de rengagement
des dépenses de personnel ou de matériel n’a
pas été examinée avec toujours une grande sévé
rité; le chiffre de la dépense pas davantage;
l’esprit d’économie, le souci de la justification
des dépenses se sont relâchés. »
Après cet exposé, M. Siadous a développé les
grandes lignes du projet de budget, arrêté en
recettes et en dépenses à 29.309 000 francs. Des
modifications dans l’exploitation du chemin de
fer auraient notamment pour effet de ramener
le déficit de 530.000 francs à 200:000 francs.
Les rapports de la France et de la Nouvelle-
Calédonie et la solidarité (pii les unit ont inspiré
alors au Gouverneur les réflexions suivantes :
« Celle-ci, a-t-il dit, est terre française et je
m’y sens autant chez moi que des Calédoniens
que je connais se sentent chez eux en France.
« Nous sommes tous fils de la même patrie.
« Or, depuis la grande guerre, que, ne l’oubliez
pas, nous n’avions pas voulue et qui a réuni
contre l’envahisseur et dans un même élan, tous
les enfanls de France, qu’ils fussent de la Métro-
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Métropole, se traduisant par la diminution des
dépenses obligatoires, soit la réduction du nom
bre des fonctionnaires et rabaissement de leurs
traitements, par la diminution du loyer de l’ar
gent, l’allégement de certaines charges, l’aban
don de toute ingérence administrative dans - l’ac
tivité économique de la colonie.
Comme la France, il faut que la Nouvelle-Ca
lédonie vive suivant son revenu.
Voici l’analyse de l’exposé du Gouverneur.
M. Siadous a jeté tout d’abord un coup d’œil
sur les exercices précédents. N’expliquent-ils pas
en grande partie la situation actuelle? De 1925 à
1928, les recouvrements budgétaires grandissent
à pas de géants; c’est 15 millions en 1925, 23 en
1926, 33 en 1927, 41 en 1928 et les dépenses sui
vent la cadence.
« C’est la prospérité et 'l'enivrement. »
Mais 1929 apporte un premier avertissement.
Les recettes tombent de 41 millions à 32. Elles
remontent à 35 en 1930 et en 1931. et « en appa
rence » les dépenses n’excèdent pas les recettes,
mais déjà les arriérés existent et le déficit s’est
installé. Le budget de 1932 est ramené à 32 mil
lions. « Malheureusement la crise a pris une
allure de catastrophe; les recettes tombent à
22 millions ».
« C’est dans cette atmosphère de désastre », a
poursuivi M. Siadous, que le Conseil général
a examiné le budget de 1933.
« Je dois rendre hommage à mon prédéces
seur et à vous-mêmes, vous avez osé prendre
des mesures appelées à rétablir la situation.
Vous avez voté de nouvelles ressources et vous
avez pu penser, sans trop de risques d’erreur,
équilibrer le budget autour de 28.500.000 francs. »
Certains crédits, réduits par le Conseil, furent
toutefois rétablis par l’administration. De ce
fait, et malgré certaines compressions complé
mentaires, le budget de 1933 atteignit 29 millions
de francs.
Or, ce budget a laissé apparaître en fin d’exer
cice, par suite de moins-values dans les re
cettes, par suite de la diminution encore accrue
des exportations des produits du sol, un déficit
de 5 millions.
Celui de 1.932 avait été de plus de 8 mil
lions et demi.
En y ajoutant les legs du passé c’est à 17 mil
lions que, fiii 1933, il convenait de fixer l’ar
riéré. La subvention de 5 millions de la. Métro
pole, (pii figure dans le budget de 1933, est venue
l’amortir d’autant.
La préparation du budget de 1934 présentait,
dans ces conditions, de sérieuses difficultés. Les
idées principales qui ont guidé M. Siadous dans
celte tâche ont été :
— de rester sincère;
— de ne pas augmenter l’effort fiscal actuel
de la population calédonienne;
— de réduire les dépenses an minimum indis
pensable à une bonne gestion des intérêts de
la colonie et à un exercice normal de l’autorité.
Le Gouverneur a indiqué qu’il avait l’assu
rance du Ministre des Colonies que si les Cham
bres accordent à la Nouvelle-Calédonie la sub
vention de 4 millions, prévue au projet de bud
get de 1934, il pourrait en prélever une partie
pour équilibrer le budget local en difficulté. Si
cependant, à la suite des délibérations du Con
seil général, des ressources nouvelles étaient né
cessaires, M. Siadous a fait connaître qu'il pro
posait un projet d’impôt progressif sur le re
venu, dont il a par avance soutenu le principe
et l’équité. Il a ajouté qu’en Nouvelle-Calédonie,
« tout le monde n’est pas pauvre ».
« A la banque d’Indochine ,les dépôts à vue
sans intérêts dépassent 24 millions; dans le
Commerce les dépôts de même nature sont d’en
viron 10 millions. Les dépôts à la Caisse d’Epar-
gne vont sans cesse croissant, ils ont augmenté
de 9 millions en 1932; ils sont actuellement de
23 millions. On peut évaluer à 70 millions le to
tal des bonnes valeurs détenues par les particu
liers soit ici, soit en France. Je ne parle pas des
27 millions de billets en circulation. »
Au sujet de la réduction des dépenses au mini
mum indispensable, le Gouverneur s’est exprimé
en ces termes :
« La Nouvelle-Calédonie a eu pendant long
temps la vie facile. Il ne faut pas seulement jeter
la pierre à l’Administration : le luxe, la prodi
galité, les découverts étaient chose courante.
On a vu grand; l’abus du crédit aidant, ou n’a
pas regardé à la dépense, le goût de l’effort s’est
atténué, la volonté de payer ses dettes également,
à ce point que beaucoup de commerçants ont
encore comme excuse à certains prix élevés la
nécessité de faire compenser par les acheteurs
honnêtes les défaillances des payeurs négli
gents.
« L’Administration n’a pas échappé à l’entraî-
nement du milieu; l’opportunité de rengagement
des dépenses de personnel ou de matériel n’a
pas été examinée avec toujours une grande sévé
rité; le chiffre de la dépense pas davantage;
l’esprit d’économie, le souci de la justification
des dépenses se sont relâchés. »
Après cet exposé, M. Siadous a développé les
grandes lignes du projet de budget, arrêté en
recettes et en dépenses à 29.309 000 francs. Des
modifications dans l’exploitation du chemin de
fer auraient notamment pour effet de ramener
le déficit de 530.000 francs à 200:000 francs.
Les rapports de la France et de la Nouvelle-
Calédonie et la solidarité (pii les unit ont inspiré
alors au Gouverneur les réflexions suivantes :
« Celle-ci, a-t-il dit, est terre française et je
m’y sens autant chez moi que des Calédoniens
que je connais se sentent chez eux en France.
« Nous sommes tous fils de la même patrie.
« Or, depuis la grande guerre, que, ne l’oubliez
pas, nous n’avions pas voulue et qui a réuni
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les enfanls de France, qu’ils fussent de la Métro-
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