Titre : Revue française d'Outre-mer
Éditeur : A. Challamel (Paris)
Date d'édition : 1939-03-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344252672
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 mars 1939 01 mars 1939
Description : 1939/03/01 (A43,N764)-1939/03/31. 1939/03/01 (A43,N764)-1939/03/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32016592
Source : CIRAD, 2018-237423
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/02/2019
MARS 1939 — LA REVUE FRANÇAISE D’OUTRE-MÊR
79
peut descendre vers le Sud-Ouest, région où le sé
paratisme croate offre une zone de dislocation possi
ble. Le Duce a parlé de Djibouti, de Suez et de Tu
nis, mais il a dû aussi parler de l’Adriatique, « le-
bensraum » de l’Italie, où celle-ci n’est, bien évi
demment, menacée par aucune « démocratie ».
L’Autriche, il y a vingt-cinq ans, possédait Trieste,
et la Hongrie, — dont le régent est un amiral —
bordait la côte dalmate. La reconquête de l’Adria
tique mer très amère, disait d’Annunzio, a
coûté cher à l’Italie. Le successeur des Habsbourgs
renoncer à jamais à de telles proies ? Allons donc !
Il faut totalement méconnaître le tempérament alle
mand, ne rien savoir de l’irrésistible attirance
qu’exercent sur lui les pays du soleil, pour le croire.
Qu’on le veuille ou non, voici derechef Venise en
tête-à-tête avec les « barbares ».
Cette situation appelle d’inéluctables dévelop
pements.
Herly.
UNE BELLE MANIFESTATION COLONIALE A BRUXELLES
Le 8 mars, le Cercle Royal Africain célébrait à
Bruxelles le cinquantième anniversaire de sa fon
dation.
Œuvre simplement philantropique au début, ce
Cercle ne tarda pas à élargir son rôle en s’effor
çant de favoriser la mise en valeur du Congo et
d’y intéresser l’opinion publique. Il reçut des en
couragements du Roi Léopold II, puis du Roi Al
bert qui l’autorisa, en 1930, à prendre le titre de
Cercle Royal. De 1926 à 1933, S. A. R. le Prince
Léopold de Belgique en fut président d’honneur.
Mais voici que de graves menaces se dessinent
à l’horizon politique. En 1937, le major Cayen, pré
sident du Cercle, lance ce cri de ralliement : « Le
Congo Belge aux Belges ! » Cet appel est encore
d’actualité au moment où le Cercle Royal Africain
entre dans sa cinquante-et-unième année.
La fête commémorative a débuté par une séance
solennelle tenue, le 8 mars au Palais des Académies,
en présence de S. M. le Roi Léopold III. Parmi les
personnalités prenant part à cette cérémonie, on
remarquait M. Heenen, ministre des Colonies, et
plusieurs membres du gouvernement, quelques of
ficiers généraux ayant joué un grand rôle dans
l’histoire coloniale de la Belgique et de nombreuses
notabilités du monde industriel et colonial.
Après l’exécution de « La Brabançonne » sui
vie du cri de « Vive le Roi » poussé par toute l’as
sistance, fe major Cayen, président du C. R. A., prit
la parole. Il évoqua l’histoire de l’occupation et
de l’organisation du Congo, rappela la grande idée
civilisatrice qui guidait Léopold II lorsqu’il fonda
l’Association internationale du Congo. En 1889, le
Roi lègue, par testament, le Congo à la Belgique. En
1998, le Congo devient colonie belge. La mise en va
leur du pays se poursuit, en même temps que les
œuvres sociales se développent, pour le plus grand
bien des populations. M. Cayen proclame, aux ap
plaudissements de l’assemblée, qu’au Congo, le Bel
ge, le blanc, a assumé tout son fardeau. Il ajoute,
toujours vivement applaudi, que les Belges tien
nent la colonie pour la dixième province de la Bel
gique et qu’elle leur est aussi chère et indispen
sable que n’importe quel autre coin du sol de la
patrie.
Parlant après M. Cayen, le lieutenant-général ba
ron Tombeur de Tabora offre au Cercle Royal Afri
cain les félicitations et les vœux de la Fédération
de tous les Cercles coloniaux de Belgique.
Enfin M. Heenen, ministre des Colonies, apporte
l’hommage public du Gouvernement au C. R. A.
qui a eu le mérite de faire apprécier l’œuvre co
loniale dans le pays. Aujourd’hui, dit-il, le Congo est
intégré dans la nation et si de nouvelles épreuves
devaient surgir, le C. R. A. se placerait en tête
de ceux qui conserveront cette terre africaine à
la Belgique.
Après ces discours, la séance fut levée dans une
atmosphère de foi patriotique.
Le même soir, le bourgmestre, les échevins
et le Conseil communal de la Ville de Bruxelles
offraient, en l’honneuy du C. R. A., une brillante
réception dans les admirables salons de l’Hôtel de
Ville.
Le lendemain, 9 mars, jjn banquet clôturait cette
série de fêtes auxquelles avaient été conviés des re
présentants des pays voisins, amis de la Belgique :
France, Grande-Bretagne, Hollande, Luxembourg,
Portugal.
Si nous nous bornions à remercier les hautes
autorités belges, le président et les membres du
C. R. A. de la cordialité de leur accueil, ce ne serait,
de notre part, que l'accomplissement d’un devoir
fort agréable; mais il y a, en outre, un enseigne
ment à tirer des manifestations auxquelles nous
venons d’assister à Bruxelles, c’est la nécessité de
développer la solidarité de toutes les puissances co
loniales, en face du péril commun. Cet état d’esprit
s’est sans cesse affirmé au cours des journées du
8 et du 9 mars et nous en avons rapporté une im
pression très réconfortante.
Général H. Simon.
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peut descendre vers le Sud-Ouest, région où le sé
paratisme croate offre une zone de dislocation possi
ble. Le Duce a parlé de Djibouti, de Suez et de Tu
nis, mais il a dû aussi parler de l’Adriatique, « le-
bensraum » de l’Italie, où celle-ci n’est, bien évi
demment, menacée par aucune « démocratie ».
L’Autriche, il y a vingt-cinq ans, possédait Trieste,
et la Hongrie, — dont le régent est un amiral —
bordait la côte dalmate. La reconquête de l’Adria
tique mer très amère, disait d’Annunzio, a
coûté cher à l’Italie. Le successeur des Habsbourgs
renoncer à jamais à de telles proies ? Allons donc !
Il faut totalement méconnaître le tempérament alle
mand, ne rien savoir de l’irrésistible attirance
qu’exercent sur lui les pays du soleil, pour le croire.
Qu’on le veuille ou non, voici derechef Venise en
tête-à-tête avec les « barbares ».
Cette situation appelle d’inéluctables dévelop
pements.
Herly.
UNE BELLE MANIFESTATION COLONIALE A BRUXELLES
Le 8 mars, le Cercle Royal Africain célébrait à
Bruxelles le cinquantième anniversaire de sa fon
dation.
Œuvre simplement philantropique au début, ce
Cercle ne tarda pas à élargir son rôle en s’effor
çant de favoriser la mise en valeur du Congo et
d’y intéresser l’opinion publique. Il reçut des en
couragements du Roi Léopold II, puis du Roi Al
bert qui l’autorisa, en 1930, à prendre le titre de
Cercle Royal. De 1926 à 1933, S. A. R. le Prince
Léopold de Belgique en fut président d’honneur.
Mais voici que de graves menaces se dessinent
à l’horizon politique. En 1937, le major Cayen, pré
sident du Cercle, lance ce cri de ralliement : « Le
Congo Belge aux Belges ! » Cet appel est encore
d’actualité au moment où le Cercle Royal Africain
entre dans sa cinquante-et-unième année.
La fête commémorative a débuté par une séance
solennelle tenue, le 8 mars au Palais des Académies,
en présence de S. M. le Roi Léopold III. Parmi les
personnalités prenant part à cette cérémonie, on
remarquait M. Heenen, ministre des Colonies, et
plusieurs membres du gouvernement, quelques of
ficiers généraux ayant joué un grand rôle dans
l’histoire coloniale de la Belgique et de nombreuses
notabilités du monde industriel et colonial.
Après l’exécution de « La Brabançonne » sui
vie du cri de « Vive le Roi » poussé par toute l’as
sistance, fe major Cayen, président du C. R. A., prit
la parole. Il évoqua l’histoire de l’occupation et
de l’organisation du Congo, rappela la grande idée
civilisatrice qui guidait Léopold II lorsqu’il fonda
l’Association internationale du Congo. En 1889, le
Roi lègue, par testament, le Congo à la Belgique. En
1998, le Congo devient colonie belge. La mise en va
leur du pays se poursuit, en même temps que les
œuvres sociales se développent, pour le plus grand
bien des populations. M. Cayen proclame, aux ap
plaudissements de l’assemblée, qu’au Congo, le Bel
ge, le blanc, a assumé tout son fardeau. Il ajoute,
toujours vivement applaudi, que les Belges tien
nent la colonie pour la dixième province de la Bel
gique et qu’elle leur est aussi chère et indispen
sable que n’importe quel autre coin du sol de la
patrie.
Parlant après M. Cayen, le lieutenant-général ba
ron Tombeur de Tabora offre au Cercle Royal Afri
cain les félicitations et les vœux de la Fédération
de tous les Cercles coloniaux de Belgique.
Enfin M. Heenen, ministre des Colonies, apporte
l’hommage public du Gouvernement au C. R. A.
qui a eu le mérite de faire apprécier l’œuvre co
loniale dans le pays. Aujourd’hui, dit-il, le Congo est
intégré dans la nation et si de nouvelles épreuves
devaient surgir, le C. R. A. se placerait en tête
de ceux qui conserveront cette terre africaine à
la Belgique.
Après ces discours, la séance fut levée dans une
atmosphère de foi patriotique.
Le même soir, le bourgmestre, les échevins
et le Conseil communal de la Ville de Bruxelles
offraient, en l’honneuy du C. R. A., une brillante
réception dans les admirables salons de l’Hôtel de
Ville.
Le lendemain, 9 mars, jjn banquet clôturait cette
série de fêtes auxquelles avaient été conviés des re
présentants des pays voisins, amis de la Belgique :
France, Grande-Bretagne, Hollande, Luxembourg,
Portugal.
Si nous nous bornions à remercier les hautes
autorités belges, le président et les membres du
C. R. A. de la cordialité de leur accueil, ce ne serait,
de notre part, que l'accomplissement d’un devoir
fort agréable; mais il y a, en outre, un enseigne
ment à tirer des manifestations auxquelles nous
venons d’assister à Bruxelles, c’est la nécessité de
développer la solidarité de toutes les puissances co
loniales, en face du péril commun. Cet état d’esprit
s’est sans cesse affirmé au cours des journées du
8 et du 9 mars et nous en avons rapporté une im
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Général H. Simon.
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