Titre : Chronique mensuelle / L'Institut colonial français
Auteur : Institut colonial français (Paris). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-06-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327925070
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 juin 1922 01 juin 1922
Description : 1922/06/01 (A2,N6)-1922/06/30. 1922/06/01 (A2,N6)-1922/06/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3201364b
Source : CIRAD, 2018-238761
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/02/2019
Ileuxièm -, Année. — N° 6.
Le Numéro : 0 fr. 50
Juin 1022.
Institut
Colonial I
1 rançais
CHRONIQUE MENSUELLE
| RÉDACTION & ADMINISTRATION
La FRANCE «il. ! PARIS (?) - 4, Rue Volney - PARIS (2‘)
aux COLONIES 1 TÉLÉPHONE : CENTRAL o5-86
| \bonnements : Union postale, 6fr. ; Etranger, 8 fr.
t
î Les COLONIES cl.cz «lie.
en FRANCE
!
LA VIE DE L1NSTITUT COLONIAL FRANÇAIS
LA MISE EN VALEUR DES COLONIES
DEVOIR NATIONAL DE L’INDUSTRIE FRANÇAISE
L’Exposition Coloniale de Marseille bat son plein, foi -
congrès, conférences, etc., se multiplient par toute la
* r ance et ces manifestations aboutissent régulièrement à
Ce vœu, toujours identique : « que notre immense domaine
c °lonial fournisse à la France les matières premières dont
Lie a besoin et qu’elle importe de l’étranger »...
Tel est l’éternel leit motiv de toutes les manifestations
oratoires ou écrites, comme s’il devait suffire d’affirmer
U| i fait indéniable pour susciter l’action immédiate et
féconde en enseignements utiles comme en résultats pra
tiques.
11 est temps cependant d’aborder résolument le côté pra
tique du problème que pose un tel postulat. Suffit-il de
c Üi'e, et peut-on réellement dire que les colonies françaises
offrent à notre industrie la masse de matières premières
qu’elle trouve actuellement à l’étranger? Convient-il de
Lisser subsister ce pont-aux-ânes désuet qui représente le
Marché colonial comme un compte en banque inépuisable
s Ur lequel il suffit à nos industriels de tirer le chèque à
v ue de leurs besoins, suivant leurs facultés d’achat? Evi
demment non.
Et d’abord, il faut hautement le proclamer : si nos colo
nies autorisent les espoirs les plus vastes, presque toutes
les richesses si variées qu’elles renferment sont des riches
ses en sommeil auxquelles, seul, un immense effort d’orga
nisation et de production est capable de donner l’essor.
Cet effort, nos grands industriels métropolitains esti
ment-ils qu’en l’état actuel de l’exploitation coloniale, cette
dernière.,est en mesure de le produire et de le financer à
Lie seule ? Ne songeront-ils pas que les premiers pionniers
coloniaux, si peu aidés par l’épargne française et par nos
banques, sont, pour beaucoup, à peu près à bout de souffle?
S’apercevront-ils pas que ces exploitants coloniaux, réduits
L plupart du temps à leurs propres moyens, sont hors
d’état d’investir les capitaux exigés par la science moderne
Pour dispenser aux entreprises ses puissants moyens de
fécondation ? Car avec quoi rémunèreraient-ils la capta-
fion des forces hydro-électriques, les travaux d’irrigation,
d achat du matériel mécanique, la création d’usines de
transformation, en un mot la baguette industrielle magique
des temps mouernes, qui, seule, fera surgir du sol de nos
colonies ces fameuses matières premières dont vous éblouit
aujourd’hui le moindre explorateur en chambre ? Avec
leurs capitaux seulement, raréfiés, limités, obérés par le
crédit à long terme, etc. ?
Si telle était l’opinion simpliste de notre Industrie,
mieux vaudrait cesser de compter sur nos richesses colo
niales. Qu’importerait, en effet, — pour raisonner sur le
même mode, —■ que toute nos matières premières nous arri
vent des colonies étrangères? A la marche de nos usines ali
mentées par des quantités suffisantes, rien ne s’opposerait
invinciblement, puisque tout se réduisant à une pure
question de prix de revient, le consommateur paierait le
produit manufacturé un peu plus cher, le producteur récu
pérant en tout état de cause ses frais plus élevés. Aussi
bien, pour abonder dans ce facile concept, ne nous a-t-on
pas répété depuis vingt ans que les Américains usineraient
tout leur coton et que nos filatures devraient fermer si elles
ne s’organisaient pas pour obtenir ce produit de nos Colo
nies ? Et qu’en est-il résulté ? C’est que les Anglais, ayant
accompli pendant ces vingt ans l’effort nécessaire, ont di
minué d’autant leur importation d’Amérique, et que toute
la production américaine, ainsi libérée, tourne maintenant
en grande partie sur nos bobines. Donc, à un prix supé
rieur il est vrai, mais dont nul ne s’inquiète, notre indus
trie parvient à s’alimenter selon ses besoins.
Mais quoi, de tels errements auxquels ne s’attarde pas,
nous en sommes convaincus, la majorité pensante indus
trielle, né se peuvent soutenir. Nous remplirions de lon
gues pages à exposer tous les inconvénients d’une doc
trine économique aussi rudimentaire — et oserons-nous
affirmer, aussi fausse. On l’a constaté aujourd’hui au
surplus, et c’est l’une des raisons du malaise européen que
M. Tardieu a soulignée, cette politique qu’il a appelée « le
matérialisme économique », ne doit pas dominer, gouver
ner la politique intellectuelle faite de questions primordia
les d’ordre moral, psychologique et national, mais c’est
bien celle-ci qui doit inspirer et régir nos intérêts bien com
pris. Et alors s’il n’est plus nécessaire pour remontrer à
notre Indutrie où réside le secret de sa prospérité future,
de dresser l’épouvantail du trust des matières premières
opéré par l’étranger, encore importe-t-il de la convaincre
que dans son propre domaine — la France d’outre-mer —•
acquis par l’effort des ancêtres issus de nos provinces
Le Numéro : 0 fr. 50
Juin 1022.
Institut
Colonial I
1 rançais
CHRONIQUE MENSUELLE
| RÉDACTION & ADMINISTRATION
La FRANCE «il. ! PARIS (?) - 4, Rue Volney - PARIS (2‘)
aux COLONIES 1 TÉLÉPHONE : CENTRAL o5-86
| \bonnements : Union postale, 6fr. ; Etranger, 8 fr.
t
î Les COLONIES cl.cz «lie.
en FRANCE
!
LA VIE DE L1NSTITUT COLONIAL FRANÇAIS
LA MISE EN VALEUR DES COLONIES
DEVOIR NATIONAL DE L’INDUSTRIE FRANÇAISE
L’Exposition Coloniale de Marseille bat son plein, foi -
congrès, conférences, etc., se multiplient par toute la
* r ance et ces manifestations aboutissent régulièrement à
Ce vœu, toujours identique : « que notre immense domaine
c °lonial fournisse à la France les matières premières dont
Lie a besoin et qu’elle importe de l’étranger »...
Tel est l’éternel leit motiv de toutes les manifestations
oratoires ou écrites, comme s’il devait suffire d’affirmer
U| i fait indéniable pour susciter l’action immédiate et
féconde en enseignements utiles comme en résultats pra
tiques.
11 est temps cependant d’aborder résolument le côté pra
tique du problème que pose un tel postulat. Suffit-il de
c Üi'e, et peut-on réellement dire que les colonies françaises
offrent à notre industrie la masse de matières premières
qu’elle trouve actuellement à l’étranger? Convient-il de
Lisser subsister ce pont-aux-ânes désuet qui représente le
Marché colonial comme un compte en banque inépuisable
s Ur lequel il suffit à nos industriels de tirer le chèque à
v ue de leurs besoins, suivant leurs facultés d’achat? Evi
demment non.
Et d’abord, il faut hautement le proclamer : si nos colo
nies autorisent les espoirs les plus vastes, presque toutes
les richesses si variées qu’elles renferment sont des riches
ses en sommeil auxquelles, seul, un immense effort d’orga
nisation et de production est capable de donner l’essor.
Cet effort, nos grands industriels métropolitains esti
ment-ils qu’en l’état actuel de l’exploitation coloniale, cette
dernière.,est en mesure de le produire et de le financer à
Lie seule ? Ne songeront-ils pas que les premiers pionniers
coloniaux, si peu aidés par l’épargne française et par nos
banques, sont, pour beaucoup, à peu près à bout de souffle?
S’apercevront-ils pas que ces exploitants coloniaux, réduits
L plupart du temps à leurs propres moyens, sont hors
d’état d’investir les capitaux exigés par la science moderne
Pour dispenser aux entreprises ses puissants moyens de
fécondation ? Car avec quoi rémunèreraient-ils la capta-
fion des forces hydro-électriques, les travaux d’irrigation,
d achat du matériel mécanique, la création d’usines de
transformation, en un mot la baguette industrielle magique
des temps mouernes, qui, seule, fera surgir du sol de nos
colonies ces fameuses matières premières dont vous éblouit
aujourd’hui le moindre explorateur en chambre ? Avec
leurs capitaux seulement, raréfiés, limités, obérés par le
crédit à long terme, etc. ?
Si telle était l’opinion simpliste de notre Industrie,
mieux vaudrait cesser de compter sur nos richesses colo
niales. Qu’importerait, en effet, — pour raisonner sur le
même mode, —■ que toute nos matières premières nous arri
vent des colonies étrangères? A la marche de nos usines ali
mentées par des quantités suffisantes, rien ne s’opposerait
invinciblement, puisque tout se réduisant à une pure
question de prix de revient, le consommateur paierait le
produit manufacturé un peu plus cher, le producteur récu
pérant en tout état de cause ses frais plus élevés. Aussi
bien, pour abonder dans ce facile concept, ne nous a-t-on
pas répété depuis vingt ans que les Américains usineraient
tout leur coton et que nos filatures devraient fermer si elles
ne s’organisaient pas pour obtenir ce produit de nos Colo
nies ? Et qu’en est-il résulté ? C’est que les Anglais, ayant
accompli pendant ces vingt ans l’effort nécessaire, ont di
minué d’autant leur importation d’Amérique, et que toute
la production américaine, ainsi libérée, tourne maintenant
en grande partie sur nos bobines. Donc, à un prix supé
rieur il est vrai, mais dont nul ne s’inquiète, notre indus
trie parvient à s’alimenter selon ses besoins.
Mais quoi, de tels errements auxquels ne s’attarde pas,
nous en sommes convaincus, la majorité pensante indus
trielle, né se peuvent soutenir. Nous remplirions de lon
gues pages à exposer tous les inconvénients d’une doc
trine économique aussi rudimentaire — et oserons-nous
affirmer, aussi fausse. On l’a constaté aujourd’hui au
surplus, et c’est l’une des raisons du malaise européen que
M. Tardieu a soulignée, cette politique qu’il a appelée « le
matérialisme économique », ne doit pas dominer, gouver
ner la politique intellectuelle faite de questions primordia
les d’ordre moral, psychologique et national, mais c’est
bien celle-ci qui doit inspirer et régir nos intérêts bien com
pris. Et alors s’il n’est plus nécessaire pour remontrer à
notre Indutrie où réside le secret de sa prospérité future,
de dresser l’épouvantail du trust des matières premières
opéré par l’étranger, encore importe-t-il de la convaincre
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