Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1934-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1934 01 janvier 1934
Description : 1934/01/01 (A44,N1)-1934/12/31 (A44,N12). 1934/01/01 (A44,N1)-1934/12/31 (A44,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3201317p
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/02/2019
358
BULLETIN DU COMITÉ
lamment de ceux de l’Italie, amène l’auteur à
se poser deux questions préliminaires. 11 s’agit
en effet, d’abord, de savoir « qui va concourir
à cet aménagement, comme sujet actif et comme
sujet passif », c’est-à-dire en termes clairs, qui
en sera le bénéficiaire et qui le bienfaiteur ;
mais il importe, en outre, de se demander si
une révision de méthode de colonisation peut
suffire aux exigences politiques ou économiques
qui s’opposent aujourd’hui les unes aux autres
en Afrique, et s’il ne faut pas que cette révision
soit précédée d’ententes et de concessions plus
générales. M. Pistolese ne prend pas position
sur ce second point, mais, pour si voilé et dis
cret que soit son langage, il entend bien spéci
fier qu’à son avis, une offre de collaboration
adressée par la France à l’Italie, dans le sens
indiqué, ne supprimerait pas automatiquement
les autres « revendications » italiennes.
Poursuivant son exposé, l’écrivain fasciste
pose en principe que toute innovation en Afri
que implique « une grande largeur de vues de
la part de l’Angleterre et de la France », ce qui
est vérité de La Palisse, mais nous fixe, sans
erreur possible, sur la détermination des « su
jets passifs ». Quant aux « sujets actifs », ce de
vraient être l’Italie et l’Allemagne, à condition
pour cette dernière qu’elle « se montre guidée
dans son action par le souci de la priorité du
droit italien ». La formule d’une double colla
boration Italie-France d’une part, Allemagne-
Angleterre de l’autre, n’apparaît pas à l’auteur
sans intérêt, mais il lui préfère visiblement une
collaboration dans le cadre du pacte à quatre,
si toutefois l’évolution de la situation européenne
doit rendre cette collaboration possible.
Après avoir rejeté la supposition que cette
collaboration pourrait s’exercer uniquement en
Asie — où elle n’aurait du reste de champ d’ap
plication qu’en Méditerranée orientale, c’est-à-
dire en Syrie —, et bien fixé l’Afrique comme
point de direction, M. G. E. Pistolese en arrive
aux modalités de la collaboration envisagée.
La constitution d’un consortium de capitaux,
de techniciens et d’hommes de nationalités di
verses est, à son avis, un objectif éloigné, qui
ne saurait être atteint que par étapes successives.
Ce qu’il faut, déclare-t-il, avant toute chose, c’est fa
ciliter J’entrée de travailleurs encadrés par les techniciens,
encourager partout l’initiative économique des capitalistes,
des travailleurs, etc... et le développement, par les moyens
les plus appropriés et les plus variés, du commerce d'im
portation et d’exportation, afin de créer les bases de cette
collaboration plus concrète qui peut être réalisée par le con
sortium de6 nations européennes (qui grouperait les puis
sances coloniales européennes et l’Allemagne). On devrait
ainsi arriver à la création de concessions internationales,
ayant des finalités économiques et non point territoriales,
administrées en pleine harmonie.
I ne telle forme de collaboration est pourtant
considérée comme assez lointaine. Elle dépend,
en effet, essentiellement, du développement de
la situation africaine et du degré d’évolution des
indigènes ; les. nations coloniales seront d’au
tant plus enclines à y recourir qu’elles rencon
treront l’hostilité des populations noires, car,
dans le cas contraire, il en est certaines qui pré
féreront évidemment s’adresser à la collabora
tion indigène plutôt qu’à l’aide des autres na
tions européennes.
Une enlr’aide n’est pourtant pas, au jugement
de M. Pistolese, impossible dès maintenant, <*t ,
sous une forme pratique elle pourrait porter sur
l’étude faite en harmonie entre les nations inté
ressées des problèmes communs à tout le conti
nent, comme, « par exemple, l’orientation à
donner à la production, la concurrence commer
ciale, etc. » ; dans cet « et caetera ! », il faut
probablement ranger la construction des voies
de communication, qui ne devraient pas être
établies dans le seul intérêt d’une nation euro
péenne, mais selon le critère le plus propre à
favoriser’le développement des échanges à tra
vers le continent et là mise en valeur des ré
gions les moins évoluées économiquement,
comme celles du centre Afrique.
*
* *
L’article de Régime fascista est intéressant,
non seulement parce qu’il offre un exposé com
plet de l’état du problème de la collaboration
européenne tel qu’il est posé par les coloniaux
les plus autorisés, mais encore et surtout parce
que, à force de descendre l’échelle des possibi
lités successives de mise en œuvre d’un vaste
projet que l’Italie coloniale fasciste se propose
de gravir progressivement en sens inverse, à
force de ténacité et d’adresse, au cours des
soixante années que le Duce a assignées à son
expansion africaine, il arrive à démontrer ceci :
L’Italie entend, avant toute chose, avoir une
part plus directe dans la mise en valeur du con
tinent noir et, plus particulièrement, de l’em
pire français, soit par l’octroi de facilités com
merciales, soit par la concession d’exploitations
industrielles ou agricoles où envoyer ses « équi-
pes de colonisation ». Toute forme d’entente,
même de nature vague et générale, serait appré
ciée par elle comme une reconnaissance de Vuti
lité de sa collaboration et le présage d’un appel
plus large à celle-ci.
Ainsi que nous le notions plus haut, une en
tente franco-italienne conclue sur cette base ne
supprimerait pas automatiquement les autres re
vendications italiennes, mais elle serait, croyons-
nous, susceptible d’en atténuer l’âpreté et
l’étendue. Le problème italien en Afrique doit
être envisagé comme un tout et non point par
tie par partie.
Il est, du reste, d’autres possibilités de colla
boration pratique, qui ont été envisagées par
d’autres que M. Pistolese. Les unes tendent à
un élargissement du régime du mandat, de fa
çon à donner à l'Italie une possibilité de parti
cipation à la mise en valeur du Cameroun ; si
les formules de M. De Michelis sont dangereuses,
il en est d’autres qui sont peut-être à envisager.
Les autres comportent un développement des re-
BULLETIN DU COMITÉ
lamment de ceux de l’Italie, amène l’auteur à
se poser deux questions préliminaires. 11 s’agit
en effet, d’abord, de savoir « qui va concourir
à cet aménagement, comme sujet actif et comme
sujet passif », c’est-à-dire en termes clairs, qui
en sera le bénéficiaire et qui le bienfaiteur ;
mais il importe, en outre, de se demander si
une révision de méthode de colonisation peut
suffire aux exigences politiques ou économiques
qui s’opposent aujourd’hui les unes aux autres
en Afrique, et s’il ne faut pas que cette révision
soit précédée d’ententes et de concessions plus
générales. M. Pistolese ne prend pas position
sur ce second point, mais, pour si voilé et dis
cret que soit son langage, il entend bien spéci
fier qu’à son avis, une offre de collaboration
adressée par la France à l’Italie, dans le sens
indiqué, ne supprimerait pas automatiquement
les autres « revendications » italiennes.
Poursuivant son exposé, l’écrivain fasciste
pose en principe que toute innovation en Afri
que implique « une grande largeur de vues de
la part de l’Angleterre et de la France », ce qui
est vérité de La Palisse, mais nous fixe, sans
erreur possible, sur la détermination des « su
jets passifs ». Quant aux « sujets actifs », ce de
vraient être l’Italie et l’Allemagne, à condition
pour cette dernière qu’elle « se montre guidée
dans son action par le souci de la priorité du
droit italien ». La formule d’une double colla
boration Italie-France d’une part, Allemagne-
Angleterre de l’autre, n’apparaît pas à l’auteur
sans intérêt, mais il lui préfère visiblement une
collaboration dans le cadre du pacte à quatre,
si toutefois l’évolution de la situation européenne
doit rendre cette collaboration possible.
Après avoir rejeté la supposition que cette
collaboration pourrait s’exercer uniquement en
Asie — où elle n’aurait du reste de champ d’ap
plication qu’en Méditerranée orientale, c’est-à-
dire en Syrie —, et bien fixé l’Afrique comme
point de direction, M. G. E. Pistolese en arrive
aux modalités de la collaboration envisagée.
La constitution d’un consortium de capitaux,
de techniciens et d’hommes de nationalités di
verses est, à son avis, un objectif éloigné, qui
ne saurait être atteint que par étapes successives.
Ce qu’il faut, déclare-t-il, avant toute chose, c’est fa
ciliter J’entrée de travailleurs encadrés par les techniciens,
encourager partout l’initiative économique des capitalistes,
des travailleurs, etc... et le développement, par les moyens
les plus appropriés et les plus variés, du commerce d'im
portation et d’exportation, afin de créer les bases de cette
collaboration plus concrète qui peut être réalisée par le con
sortium de6 nations européennes (qui grouperait les puis
sances coloniales européennes et l’Allemagne). On devrait
ainsi arriver à la création de concessions internationales,
ayant des finalités économiques et non point territoriales,
administrées en pleine harmonie.
I ne telle forme de collaboration est pourtant
considérée comme assez lointaine. Elle dépend,
en effet, essentiellement, du développement de
la situation africaine et du degré d’évolution des
indigènes ; les. nations coloniales seront d’au
tant plus enclines à y recourir qu’elles rencon
treront l’hostilité des populations noires, car,
dans le cas contraire, il en est certaines qui pré
féreront évidemment s’adresser à la collabora
tion indigène plutôt qu’à l’aide des autres na
tions européennes.
Une enlr’aide n’est pourtant pas, au jugement
de M. Pistolese, impossible dès maintenant, <*t ,
sous une forme pratique elle pourrait porter sur
l’étude faite en harmonie entre les nations inté
ressées des problèmes communs à tout le conti
nent, comme, « par exemple, l’orientation à
donner à la production, la concurrence commer
ciale, etc. » ; dans cet « et caetera ! », il faut
probablement ranger la construction des voies
de communication, qui ne devraient pas être
établies dans le seul intérêt d’une nation euro
péenne, mais selon le critère le plus propre à
favoriser’le développement des échanges à tra
vers le continent et là mise en valeur des ré
gions les moins évoluées économiquement,
comme celles du centre Afrique.
*
* *
L’article de Régime fascista est intéressant,
non seulement parce qu’il offre un exposé com
plet de l’état du problème de la collaboration
européenne tel qu’il est posé par les coloniaux
les plus autorisés, mais encore et surtout parce
que, à force de descendre l’échelle des possibi
lités successives de mise en œuvre d’un vaste
projet que l’Italie coloniale fasciste se propose
de gravir progressivement en sens inverse, à
force de ténacité et d’adresse, au cours des
soixante années que le Duce a assignées à son
expansion africaine, il arrive à démontrer ceci :
L’Italie entend, avant toute chose, avoir une
part plus directe dans la mise en valeur du con
tinent noir et, plus particulièrement, de l’em
pire français, soit par l’octroi de facilités com
merciales, soit par la concession d’exploitations
industrielles ou agricoles où envoyer ses « équi-
pes de colonisation ». Toute forme d’entente,
même de nature vague et générale, serait appré
ciée par elle comme une reconnaissance de Vuti
lité de sa collaboration et le présage d’un appel
plus large à celle-ci.
Ainsi que nous le notions plus haut, une en
tente franco-italienne conclue sur cette base ne
supprimerait pas automatiquement les autres re
vendications italiennes, mais elle serait, croyons-
nous, susceptible d’en atténuer l’âpreté et
l’étendue. Le problème italien en Afrique doit
être envisagé comme un tout et non point par
tie par partie.
Il est, du reste, d’autres possibilités de colla
boration pratique, qui ont été envisagées par
d’autres que M. Pistolese. Les unes tendent à
un élargissement du régime du mandat, de fa
çon à donner à l'Italie une possibilité de parti
cipation à la mise en valeur du Cameroun ; si
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il en est d’autres qui sont peut-être à envisager.
Les autres comportent un développement des re-
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