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moyens et l'autorité adéquate était chargée de l'affaire, on abouti-
rait peut-être, avec les lenteurs inhérentes à la machine adminis-
trative, mais on aboutirait. La France actuelle est ainsi faite. L'Ad-
ministration y est le seul élément stable, le seul capable de longs
efforts dirigés dans le même sens.
Certaines faces du problème sont déjà complètement débrouil-
lées; ce sont, à vrai dire, les plus faciles à concevoir. Notamment,
le programme de travaux publics et d'organisation de la produc-
tion est maintenant au point, et pourrait, du jour au lendemain,
être présenté au Parlement. On est étonné, d'ailleurs, de la modé-
ration des dépenses auxquelles on aboutit; pour 8 ou 9 milliards,
on ferait ce qui est nécessaire pour des dizaines d'années (les
Anglais ont actuellement investi plus de 100 milliards dans leurs
colonies en travaux d'utilité générale).
La dépense étant répartie sur une dizaine d'années environ, il
n'y aurait donc à demander à l'épargne que 800 millions par an.
Que serait la charge d'intérêt et d'amortissement, en présence des
avantages économiques généraux qu'en retirerait le pays 1 Faute
d'exécuter ces travaux, c'est donc à peine d'une année ou deux que
nous reculerons la culbute finale, puisque nous nous ruinons à
l'allure de 5 à 6 milliards par an.
Si la plupart de ces travaux sont, d'ailleurs, directement ren-
tables, on ne peut, cependant, attendre des colonies qu'elles puis-
sent, sans l'aide de la France, exécuter un pareil programme; elles
n 'en ont pas, a priori, les moyens. Ce serait une étrange pétition
de principe de penser qu'elles peuvent payer les travaux avant que
leur effet ait pu apporter l'aisance aux budgets coloniaux.
Peu importe, la forme sous laquelle la France doit faire les
avances, programme d'outillage ou emprunt colonial effective-
ment garanti par la Métropole, il ne faudrait pas que des dis-
cussions sur des modalités retardassent la décision. 11 semble
d'ailleurs bien que l'on puisse aisément faire un partage entre
ce qui relève de l'outillage national et ce qui peut relever de l'em-
prunt colonial garanti, les deux systèmes devront être employés
concurremment.
La France doit à ses colonîes cette assistance, en échange de
l énorme avantage qu'elle peut en tirer ; il n'y a pas de raison que
les travaux publics soient faits gratuitement sur le sol métropoli-
tain, bien souvent sans utilité pressante et qu'on ne fasse rien sur
le sol des colonies dont dépend maintenant le sort du pays ; il ne
moyens et l'autorité adéquate était chargée de l'affaire, on abouti-
rait peut-être, avec les lenteurs inhérentes à la machine adminis-
trative, mais on aboutirait. La France actuelle est ainsi faite. L'Ad-
ministration y est le seul élément stable, le seul capable de longs
efforts dirigés dans le même sens.
Certaines faces du problème sont déjà complètement débrouil-
lées; ce sont, à vrai dire, les plus faciles à concevoir. Notamment,
le programme de travaux publics et d'organisation de la produc-
tion est maintenant au point, et pourrait, du jour au lendemain,
être présenté au Parlement. On est étonné, d'ailleurs, de la modé-
ration des dépenses auxquelles on aboutit; pour 8 ou 9 milliards,
on ferait ce qui est nécessaire pour des dizaines d'années (les
Anglais ont actuellement investi plus de 100 milliards dans leurs
colonies en travaux d'utilité générale).
La dépense étant répartie sur une dizaine d'années environ, il
n'y aurait donc à demander à l'épargne que 800 millions par an.
Que serait la charge d'intérêt et d'amortissement, en présence des
avantages économiques généraux qu'en retirerait le pays 1 Faute
d'exécuter ces travaux, c'est donc à peine d'une année ou deux que
nous reculerons la culbute finale, puisque nous nous ruinons à
l'allure de 5 à 6 milliards par an.
Si la plupart de ces travaux sont, d'ailleurs, directement ren-
tables, on ne peut, cependant, attendre des colonies qu'elles puis-
sent, sans l'aide de la France, exécuter un pareil programme; elles
n 'en ont pas, a priori, les moyens. Ce serait une étrange pétition
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Peu importe, la forme sous laquelle la France doit faire les
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