Titre : Revue de botanique appliquée et d'agriculture coloniale : bulletin du Laboratoire d'agronomie coloniale / dir. Auguste Chevalier
Auteur : Laboratoire d'agronomie coloniale (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Laboratoire d'agronomie coloniale (Paris)
Date d'édition : 1935-03-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34378376w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11286 Nombre total de vues : 11286
Description : 01 mars 1935 01 mars 1935
Description : 1935/03/01 (A11,N117)-1935/03/31. 1935/03/01 (A11,N117)-1935/03/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1257156x
Source : CIRAD, 8-S-16320
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/05/2016
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que nous ferons pour cela nous seront immédiatement retournés
si nous savons exiger que nos possessions nous réservent en
échange un régime de faveur, ce qui n'est pas toujours actuelle-
ment le cas (i).
Mais cela est loin de suffire. Nous pouvons d'abord avoir la légi-
time prétention de ne pas payer nos produits coloniaux sensible-
ment plus cher que ceux des autres pays. Il faut, pour cela, outil-
ler convenablement nos possessions pour que le prix de revient
des matières premières n'y soit pas plus élevé qu'ailleurs. Notre
main d'oeuvre coloniale est généralement très bon marché et d'une
qualité très honorable ; ce qui nous manque surtout, ce sont les
moyens de transport à bas prix.
Nous devons aussi multiplier le nombre de nos sujets suscepti-
bles de concourir à notre système de production et d'échange. Un
des tableaux de chiffres que nous avons mis sous les yeux de nos
lecteurs, nous a déjà montré qu'une grande partie de la population
de notre Afrique noire par exemple (10 millions d'habitants envi-
ron), n'achète et ne vend rien à personne, en raison de son extrême
éloignement et de l'imperfection des moyens de transport qui la
touchent; elle peut et doit concourir à notre équilibre. Elle est
même particulièrement apte à produire certaines des matières dont
nous avons le plus pressant besoin, et nous n'avons pas trop du
concours de tout notre empire colonial pour nous les fournir.
De tout cela résulte la nécessité de la réalisation d'un vaste pro-
gramme d'outillage qui aura bien, celui-là, le caractère d'outillage
national, puisqu'il est seul apte à nous procurer notre salut, 11 faut
aménager des ports, des chemins de fer, bien conçus et d'exploita-
tion économique, même à longue distance, des voies navigables,
des routes affluentes à ces grands axes de transport.
Il faut soigner et éduquer notre future clientèle, ce qui nous
procurera en même temps la satisfaction de faire notre devoir
humain, et justifiera notre colonisation. Il faut organiser la pro-
duction, par l'irrigation, le regroupement des populations autour
(i) Certaines de nos possessions sont grevées, à cet égard, d'obligations inter-
nationales, et ne peuvent, dans la mesure convenable, nous réserver leur mar-
ché. Le Maroc en est le type. Il est certain que si le commerce français au
Maroc venait à être presque totalement supplanté, nous n'aurions aucun inté-
rêt à y acheter des produits. Dans de pareils pays, nous garderons cependant
un gros intérêt à investir des capitaux, en vue de la production de matières à
vendre à l'étranger, en échange de ce que lui-même y vendrait. Les pays
comme le Maroc doivent donc rechercher l'exportation vers les pays étrangers,
s'ils ne peuvent s'imposer la discipline d'acheter à la France.
que nous ferons pour cela nous seront immédiatement retournés
si nous savons exiger que nos possessions nous réservent en
échange un régime de faveur, ce qui n'est pas toujours actuelle-
ment le cas (i).
Mais cela est loin de suffire. Nous pouvons d'abord avoir la légi-
time prétention de ne pas payer nos produits coloniaux sensible-
ment plus cher que ceux des autres pays. Il faut, pour cela, outil-
ler convenablement nos possessions pour que le prix de revient
des matières premières n'y soit pas plus élevé qu'ailleurs. Notre
main d'oeuvre coloniale est généralement très bon marché et d'une
qualité très honorable ; ce qui nous manque surtout, ce sont les
moyens de transport à bas prix.
Nous devons aussi multiplier le nombre de nos sujets suscepti-
bles de concourir à notre système de production et d'échange. Un
des tableaux de chiffres que nous avons mis sous les yeux de nos
lecteurs, nous a déjà montré qu'une grande partie de la population
de notre Afrique noire par exemple (10 millions d'habitants envi-
ron), n'achète et ne vend rien à personne, en raison de son extrême
éloignement et de l'imperfection des moyens de transport qui la
touchent; elle peut et doit concourir à notre équilibre. Elle est
même particulièrement apte à produire certaines des matières dont
nous avons le plus pressant besoin, et nous n'avons pas trop du
concours de tout notre empire colonial pour nous les fournir.
De tout cela résulte la nécessité de la réalisation d'un vaste pro-
gramme d'outillage qui aura bien, celui-là, le caractère d'outillage
national, puisqu'il est seul apte à nous procurer notre salut, 11 faut
aménager des ports, des chemins de fer, bien conçus et d'exploita-
tion économique, même à longue distance, des voies navigables,
des routes affluentes à ces grands axes de transport.
Il faut soigner et éduquer notre future clientèle, ce qui nous
procurera en même temps la satisfaction de faire notre devoir
humain, et justifiera notre colonisation. Il faut organiser la pro-
duction, par l'irrigation, le regroupement des populations autour
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Maroc venait à être presque totalement supplanté, nous n'aurions aucun inté-
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comme le Maroc doivent donc rechercher l'exportation vers les pays étrangers,
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