Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/05/2016
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RECHERCHE D'UN EQUILIBRE ENTRE L'ARACHIDE ET LA FORÊT
Réserves forestières. — L'administration constitue des ré- serves forestières. Environ 40.000 hectares ont été délimités. Je crois que le programme prévoit la mise en réserve de nouveaux espaces.
Malheureusement une partie de ces réserves protège des terres déjà dévastées où pousse surtout le mimosa épineux sans valeur. D'autres quartiers sont situés dans des forêts encore normales, mais loin des centres actuels d'activité. Il reste donc de grands espaces libres pour la destruction et la progression continue sans barrage.
Certains fonctionnaires soulignent l'œuvre de reconstitution forestière, encore si jeune (elle n'a commencé qu'en 1931). Mais on peut observer que là où paraît pousser à nouveau une forêt, 90 % des arbres sont d'une espèce inutile.
Plusieurs variétés de Combretacées (1) envahissent le terrain grâce à leur fructification extraordinairement abondante et à la forme de leurs graines, munies d'ailettes qui permettent leur trans- port par le vent. Ces arbres ne dépassent pas la hauteur de 4 ou 5 mètres et ne peuvent servir que comme bois de feu. Ils enva- hissent les aires abandonnées par la culture, quand les épineux ne l'ont pas fait avant. Mais cette végétation ne constitue pas une forêt.
Si les régions ainsi dépouillées de la sylve primitive étaient par- semées, de place en place, de quelques essences de l'ancienne for- mation, on pourrait espérer une nouvelle propagation utile. Mais il n'en est rien, car la culture de l'arachide a supprimé toute trace de la végétation d'origine. Il ne suffit donc pas de faire des réser- ves en terrains appauvris.
Quant aux réserves faites en forêt normale, elles sont trop petites et trop lointaines.
Du reste, le service forestier du Sénégal, qui tout récemment, n'avait pas encore son autonomie, est extraordinairement pauvre en hommes et en budget. Il se compose (ou se composait il y a encore
(1) M. TROCHAIN, assistant au Muséum, que j'ai eu la bonne fortune de ren- contrer en forêt, m'a fait observer, en particulier, le Combretum Elliotii, en formations denses'. C'est le « Tab » des indigènes.
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