Titre : Revue de botanique appliquée et d'agriculture coloniale : bulletin du Laboratoire d'agronomie coloniale / dir. Auguste Chevalier
Auteur : Laboratoire d'agronomie coloniale (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Laboratoire d'agronomie coloniale (Paris)
Date d'édition : 1935-03-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34378376w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11286 Nombre total de vues : 11286
Description : 01 mars 1935 01 mars 1935
Description : 1935/03/01 (A11,N117)-1935/03/31. 1935/03/01 (A11,N117)-1935/03/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1257156x
Source : CIRAD, 8-S-16320
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/05/2016
— 54 —
s'agit plus ici d' « utilité publique », criterium habituel des tra-
vaux entrepris en France par l'Etat, mais bien de « salut public ».
La seule illusion dont il faille se garder, c'est de penser qu'il
suffira de décider les travaux et de les entreprendre pour transfor-
mer instantanément l'économie française. Les choses humaines ne
comportent pas de pareils coups de baguette magique. Leur effet
ne sera que progressif, il ne tiendra qu'à l'activité de notre admi-
nistration coloniale et de nos coloniaux français, de leur faire por-
ter plus rapidement leurs fruits. Mais c'est une raison de plus de
les entreprendre de suite pendant que nous le pouvons encore ;
quand nous serons exsangues et impuissants, il sera trop tard.
Il ne suffit pas de faire des travaux; c'est une besogne toujours
aisée, quand on la confie aux techniciens compétents; il faut diri-
ger l'ensemble du système économique avec méthode et conti-
nuité ; les travaux eux-mêmes, leur ordre d'exécution, leur nature,
doivent être conçus en fonction des vues à satisfaire.
Cette question de l'économie de l'empire relève actuellement de
cinq ou six ministères (i) qui, tous, ne sont que des organes d'exé-
cution ; les Gouvernements changeants n'ont pas de doctrine fixe;
ils n'ont pas de conseillers stables qui possèdent l'ensemble du
problème. Certains des ministères, et non des moindres, parais-
sent même incroyablement ignorants de la chose coloniale et de
son importance dans l'économie nationale ; des tiraillements pour
des questions de prérogatives annihilent aussi les efforts, sans
compter la paresse administrative qui hésite souvent devant les
tàches trop grandes et à. trop longue échéance, et préfère la
douceur de l'asphyxie lente à la rudesse des débats et des déci-
sions.
L'autorité ne saurait être placée dans une question aussi grave
et qui concerne l'ensemble du pays que dans les mains du respon-
sable par excellence, qui est le président du Conseil. Celui-ci est
généralement un homme supérieur, tout à fait capable de com-
prendre l'importance du problème, mais il est, hélas ! changeant
(i) Ministère des Colonies, Ministère de l'Intérieur (Algérie), Ministère des
Affaires Etrangères (Maroc, Tunisie, Syrie), Ministère du Commerce, Minis-
tère de l'Agriculture et, par dessus tout, Ministère des Finances qui aspire à
régenter tous les autres, sans avoir encore médité l'importance de la question.
Je ne doute d'ailleurs pas, que ses brillants fonctionnaires ne soient suscepti-
bles de prendre la tête du mouvement, quand ils auront compris l'importance
vitale du problème ;. on les suivra alors avec joie.
s'agit plus ici d' « utilité publique », criterium habituel des tra-
vaux entrepris en France par l'Etat, mais bien de « salut public ».
La seule illusion dont il faille se garder, c'est de penser qu'il
suffira de décider les travaux et de les entreprendre pour transfor-
mer instantanément l'économie française. Les choses humaines ne
comportent pas de pareils coups de baguette magique. Leur effet
ne sera que progressif, il ne tiendra qu'à l'activité de notre admi-
nistration coloniale et de nos coloniaux français, de leur faire por-
ter plus rapidement leurs fruits. Mais c'est une raison de plus de
les entreprendre de suite pendant que nous le pouvons encore ;
quand nous serons exsangues et impuissants, il sera trop tard.
Il ne suffit pas de faire des travaux; c'est une besogne toujours
aisée, quand on la confie aux techniciens compétents; il faut diri-
ger l'ensemble du système économique avec méthode et conti-
nuité ; les travaux eux-mêmes, leur ordre d'exécution, leur nature,
doivent être conçus en fonction des vues à satisfaire.
Cette question de l'économie de l'empire relève actuellement de
cinq ou six ministères (i) qui, tous, ne sont que des organes d'exé-
cution ; les Gouvernements changeants n'ont pas de doctrine fixe;
ils n'ont pas de conseillers stables qui possèdent l'ensemble du
problème. Certains des ministères, et non des moindres, parais-
sent même incroyablement ignorants de la chose coloniale et de
son importance dans l'économie nationale ; des tiraillements pour
des questions de prérogatives annihilent aussi les efforts, sans
compter la paresse administrative qui hésite souvent devant les
tàches trop grandes et à. trop longue échéance, et préfère la
douceur de l'asphyxie lente à la rudesse des débats et des déci-
sions.
L'autorité ne saurait être placée dans une question aussi grave
et qui concerne l'ensemble du pays que dans les mains du respon-
sable par excellence, qui est le président du Conseil. Celui-ci est
généralement un homme supérieur, tout à fait capable de com-
prendre l'importance du problème, mais il est, hélas ! changeant
(i) Ministère des Colonies, Ministère de l'Intérieur (Algérie), Ministère des
Affaires Etrangères (Maroc, Tunisie, Syrie), Ministère du Commerce, Minis-
tère de l'Agriculture et, par dessus tout, Ministère des Finances qui aspire à
régenter tous les autres, sans avoir encore médité l'importance de la question.
Je ne doute d'ailleurs pas, que ses brillants fonctionnaires ne soient suscepti-
bles de prendre la tête du mouvement, quand ils auront compris l'importance
vitale du problème ;. on les suivra alors avec joie.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.84%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.84%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 10/20
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k1257156x/f10.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k1257156x/f10.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k1257156x/f10.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k1257156x
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k1257156x
Facebook
Twitter