Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/05/2016
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qui sont destinées, dans l'avenir, aux arachides. Interdire qu'il y ait jamais plus d'une certaine superficie d'un seul tenant, dépouillée de forêt (par exemple 5oo hectares).
En outre, obliger les indigènes à maintenir, entre leurs lougans, des bouquets d'arbres de forêts. Ces îlots forestiers pourraient avoir un hectare; par exemple 2 5o mètres de long sur 40 mètres de large. Ils devraient être maintenus dans leur état primitif sans aucune destruction.
De cette manière, la forêt existera toujours à proximité des champs, conservera le climat, permettra, après abandon des champs, un réensemencement naturel.
Une région de 10 ou 20.000 hectares complètement déforestée est gravement compromise en raison des frais énormes qu'il fau- drait engager pour la replanter artificiellement.
S'il résulte de cette politique qu'il faut étendre la région des arachides beaucoup plus loin vers l'est, qu'importe! Il y a le chemin de fer et c'est son axe qu'il faut suivre.
50 Dans les régions « stérilisées », constituer des îlots de plan- tations artificielles en choisissant les essences qui se propagent par elles-mêmes et qui sont utiles.
6° Rechercher et faire appliquer dans les assolements les pro- cédés d'engraissement naturel par la couverture périodique du sol.
Il existe dans la forêt (je les ai observées dans le Sine-Saloum, en particulier) des légumineuses herbacées autochtones : en parti- culier un Indigofera assez abondant. Ces plantes seraient faciles à récolter, à répandre et pourraient transformer la période de jachère en véritable période sanitaire pour le sol. L'enrichissement du sol par des légumineuses demande une technique difficile quant au choix et à l'établissement d'une doctrine, mais l'emploi, une fois imposé dans les modes de culture, paraît accessible à l'indigène.
Enfin, il faut obtenir, avant tout, la conviction de tous les inté- ressés, fonctionnaires, négociants, institutions diverses de la colonie. Il faut faire connaître qu'on n'a pas le droit de mener systématiquement à la ruine un pays dont on a la charge, même s'il s'agit d'en extraire provisoirement un revenu utile aux capi- taux engagés.
Ce serait un paradoxe que de construire des écoles, des hôpi- taux, d'équiper ce pays et d'en vouloir l'évolution vers une civi- lisation nouvelle, si nous devions, en fin de compte, compromettre
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