Presse et revues
32 pages
Titre : La Quinzaine coloniale : organe de l'Union coloniale française / directeur Joseph Chailley-Bert
Auteur : Union coloniale française. Auteur du texte
Éditeur : A. Challamel (Paris)
Date d'édition : 1899-08-25
Contributeur : Chailley-Bert, Joseph (1854-1928). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34425263p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 25 août 1899 25 août 1899
Description : 1899/08/25 (A3,N64). 1899/08/25 (A3,N64).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t51298350j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-LC12-208
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/10/2023
25 Août 1899.
Troisième Année
Tome VI. — N° 64
LA QUINZAINE
COLONIALE
LA
COLONISATION
DU
TONKIN
(4e article)^)
Les capitaux
L’importance des
capitaux
nécessaires
Nous savons ce qu’est la terre et comment le
colon s’en peut procurer; nous savons ce que
doit être le colon. Voyons maintenant ce que
doivent être les capitaux et ce qu’on en peut
faire, c’est-à-dire combien il en faut et le parti
Qu’on en pourra tirer.
Une des questions qui préoccupent le plus la
démocratie, est de savoir si la petite colonisa-
Uon est possible en Indo-Chine. Il y a mainte-
nant de cela treize ans, j’ai eu, en ma qualité
de chef du cabinet de M. Paul Bert, à étudier et
à résoudre la question. Et quoiqu’on disposât
alors de moins d’éléments qu'aujourd'hui, la
rectitude s’imposa très vite à nous qu’il n’y
avait de place en Indo-Chine ni pour les
Pauvres ni même pour ceux qui, sans être pau-
Xres, sont à peine dans l’aisance. M. Paul Bert,
certes, était un démocrate. Il avait à cœur,
autant que qui que ce soit, les intérêts du
Peuple et des petites gens. Mais il ne se payait
Pas de mots et ne voulait pas, eux, les payer de
zo9messes et d’illusions. En conséquence, il
hésita pas à dire et à écrire que, provisoire-
1899 Voir la Quinzaine Coloniale des 10-25 juillet et 10 août
ment et pendant un nombre d’années indéter
miné, l’œuvre de la colonisation du Tonkin
devait être confiée aux capitaux et aux talents,
c’est-à-dire qu’il n’offrait de débouchés qu’aux
Français ou bien en possession d’un métier utile
et compliqué (sans quoi les indigènes l'appren-
draient en un clin d’œil), ou bien de capitaux
leur permettant d’employer le travail d’autrui.
Quand le résultat de cette enquête fut connu
en Europe, quand il parvint à certains jour
naux à qui nous demandions de le publier, ce
fut, de la part de certains démocrates, un cri
d’indignation. Divers hommes politiques écrivi
rent à M. Paul Bert, ils lui demandèrent à quoi
pouvaient servir les colonies si elles n’étaient
pas un exutoire pour les pauvres, les affamés,
les « déshérités ». Dans le même temps, M.
Méline demandait à quoi elles pouvaient servir
si elles n’étaient pas un débouché pour les pro
duits de nos manufactures. En ce temps-là,
chacun semblait ignorer que les colonies sont
destinées à des colons, qui vont y vivre et y
travailler la terre avec les ressources et suivant
les procédés que chaque colonie comporte,
s’y enrichissent par l’emploi de cette méthode,
la seule raisonnable, et ensuite rentrent en
France pour y vivre honorablement et large
ment, faisant profiter la métropole de ce qu’ils
ont acquis dans la colonie.
y
* *
Depuis lors, on a fait quelques progrès. On
songe plus à l’agriculture et à l’industrie et
moins au commerce. Mais les petites gens et
les petites bourses s’inquiètent toujours de
savoir si, avec quelques ressources, ils ne pour-
! raient pas aller tenter fortune aux colonies, et
Troisième Année
Tome VI. — N° 64
LA QUINZAINE
COLONIALE
LA
COLONISATION
DU
TONKIN
(4e article)^)
Les capitaux
L’importance des
capitaux
nécessaires
Nous savons ce qu’est la terre et comment le
colon s’en peut procurer; nous savons ce que
doit être le colon. Voyons maintenant ce que
doivent être les capitaux et ce qu’on en peut
faire, c’est-à-dire combien il en faut et le parti
Qu’on en pourra tirer.
Une des questions qui préoccupent le plus la
démocratie, est de savoir si la petite colonisa-
Uon est possible en Indo-Chine. Il y a mainte-
nant de cela treize ans, j’ai eu, en ma qualité
de chef du cabinet de M. Paul Bert, à étudier et
à résoudre la question. Et quoiqu’on disposât
alors de moins d’éléments qu'aujourd'hui, la
rectitude s’imposa très vite à nous qu’il n’y
avait de place en Indo-Chine ni pour les
Pauvres ni même pour ceux qui, sans être pau-
Xres, sont à peine dans l’aisance. M. Paul Bert,
certes, était un démocrate. Il avait à cœur,
autant que qui que ce soit, les intérêts du
Peuple et des petites gens. Mais il ne se payait
Pas de mots et ne voulait pas, eux, les payer de
zo9messes et d’illusions. En conséquence, il
hésita pas à dire et à écrire que, provisoire-
1899 Voir la Quinzaine Coloniale des 10-25 juillet et 10 août
ment et pendant un nombre d’années indéter
miné, l’œuvre de la colonisation du Tonkin
devait être confiée aux capitaux et aux talents,
c’est-à-dire qu’il n’offrait de débouchés qu’aux
Français ou bien en possession d’un métier utile
et compliqué (sans quoi les indigènes l'appren-
draient en un clin d’œil), ou bien de capitaux
leur permettant d’employer le travail d’autrui.
Quand le résultat de cette enquête fut connu
en Europe, quand il parvint à certains jour
naux à qui nous demandions de le publier, ce
fut, de la part de certains démocrates, un cri
d’indignation. Divers hommes politiques écrivi
rent à M. Paul Bert, ils lui demandèrent à quoi
pouvaient servir les colonies si elles n’étaient
pas un exutoire pour les pauvres, les affamés,
les « déshérités ». Dans le même temps, M.
Méline demandait à quoi elles pouvaient servir
si elles n’étaient pas un débouché pour les pro
duits de nos manufactures. En ce temps-là,
chacun semblait ignorer que les colonies sont
destinées à des colons, qui vont y vivre et y
travailler la terre avec les ressources et suivant
les procédés que chaque colonie comporte,
s’y enrichissent par l’emploi de cette méthode,
la seule raisonnable, et ensuite rentrent en
France pour y vivre honorablement et large
ment, faisant profiter la métropole de ce qu’ils
ont acquis dans la colonie.
y
* *
Depuis lors, on a fait quelques progrès. On
songe plus à l’agriculture et à l’industrie et
moins au commerce. Mais les petites gens et
les petites bourses s’inquiètent toujours de
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