Presse et revues
Titre : La Quinzaine coloniale : organe de l'Union coloniale française / directeur Joseph Chailley-Bert
Auteur : Union coloniale française. Auteur du texte
Éditeur : A. Challamel (Paris)
Date d'édition : 1899-09-10
Contributeur : Chailley-Bert, Joseph (1854-1928). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34425263p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 septembre 1899 10 septembre 1899
Description : 1899/09/10 (A3,N65). 1899/09/10 (A3,N65).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t51298351z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-LC12-208
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/10/2023
10 Septembre 1899,
Troisième Année
Tome VI. — N° 65
LA QUINZAINE
OLONIALE
LA COLONISATION DU TONKIN
(5 e article) (I)
L’emploi des capitaux
Les cultures profitables
Continuons notre enquête. Nous savons déjà
bien des choses : ce qui reste de terres dispo
nibles, ce que l’administration en concède à
chaque colon, ce qu’il faut de capitaux pour
mettre ces concessions en valeur. Quel emploi
allons-nous faire de ces capitaux?
*
* *
Je le répète : de tout ce que nous écrivons
ici, rien ne sort de notre cervelle. C’est le pur
rèsultat de l’expérience. Nous redisons ici ce
que d’autres ont fait sur piace. Et tout d’abord
nous croyons pouvoir dire qu’un grand nombre
de nos colons se sont trompés. Ils ont voulu pres-
que tous — et c’est là un plan que nous-mêmes
n avons pas d’abord désapprouvé — faire des cal
mes riches : thé, café, principalement ces deux-
1à, et aussi tabac, coton, indigo, etc. Que tout cela
I presque tout cela (je dis presque, parce que
e thé ne semble guère à sa place au Tonkin ;
8 place du thé est en Annam, et jusqu’ici le café
" a pas donné au Tonkin de résultats au dessus
le toute contestation), que toutes ou presque
toutes les cultures que je viens de dire puissent
"n jour réussir au Tonkin, je le crois ferme-
1893 Voir la Quinzaine Coloniale des 10-55 juillet et 10 25 août
ment; mais elles réussiront le jour où l’on
connaîtra, de façon assurée, le climat, la tem
pérature, l’humidité, l’engrais, les façons qui
leur conviennent, et encore les espèces de
chaque produit qui se plaisent le mieux dans le
pays. Ces essais, ce sont les jardins coloniaux,
les stations agronomiques, les directions de
l’agriculture qui les feront, les répéteront, les
contrôleront et en livreront les conclusions aux
planteurs. Telle est la marche logique, raison
nable et nécessaire des choses. Or, depuis dix
ans que l’on est en train de coloniser le Tonkin,
les choses sont allées au rebours du raisonnable
et du nécessaire. Ce n’est pas l’administration,
ce ne sont pas les agronomes des jardins
d’essais qui ont fait les essais, ce sont les plan
teurs eux-mêmes. Et quels planteurs? Des agri
culteurs de profession? des élèves de nos écoles
d’agriculture? Non pas! Des colons pour la
plupart sans préparation, des aventureux pour
la plupart sans connaissances spéciales, beau
coup sans grandes ressources, et qui arrivaient
bientôt au bout de leurs capitaux et au bout de
leur savoir agronomique. Ce qu’un pareil état
de choses pouvait amener, il est facile de le
prévoir. Les colons ont trop souvent échoué et
la colonisation a langui. En sorte, qu’au bout de
dix années, voyant que les tentatives des pre-
miers planteurs ont donné les résultats les plus
médiocres, les planteurs nouveaux en sont à se
demander ce qu’il serait opportun d’essayer.
Nous allons tâcher de le leur dire.
Un voyageur, récemment rentré d’Indo-Chine,
M. Watel, agronome, je crois, d’éducation et
; de carrière, a fait, il y a quelque temps, devant
Troisième Année
Tome VI. — N° 65
LA QUINZAINE
OLONIALE
LA COLONISATION DU TONKIN
(5 e article) (I)
L’emploi des capitaux
Les cultures profitables
Continuons notre enquête. Nous savons déjà
bien des choses : ce qui reste de terres dispo
nibles, ce que l’administration en concède à
chaque colon, ce qu’il faut de capitaux pour
mettre ces concessions en valeur. Quel emploi
allons-nous faire de ces capitaux?
*
* *
Je le répète : de tout ce que nous écrivons
ici, rien ne sort de notre cervelle. C’est le pur
rèsultat de l’expérience. Nous redisons ici ce
que d’autres ont fait sur piace. Et tout d’abord
nous croyons pouvoir dire qu’un grand nombre
de nos colons se sont trompés. Ils ont voulu pres-
que tous — et c’est là un plan que nous-mêmes
n avons pas d’abord désapprouvé — faire des cal
mes riches : thé, café, principalement ces deux-
1à, et aussi tabac, coton, indigo, etc. Que tout cela
I presque tout cela (je dis presque, parce que
e thé ne semble guère à sa place au Tonkin ;
8 place du thé est en Annam, et jusqu’ici le café
" a pas donné au Tonkin de résultats au dessus
le toute contestation), que toutes ou presque
toutes les cultures que je viens de dire puissent
"n jour réussir au Tonkin, je le crois ferme-
1893 Voir la Quinzaine Coloniale des 10-55 juillet et 10 25 août
ment; mais elles réussiront le jour où l’on
connaîtra, de façon assurée, le climat, la tem
pérature, l’humidité, l’engrais, les façons qui
leur conviennent, et encore les espèces de
chaque produit qui se plaisent le mieux dans le
pays. Ces essais, ce sont les jardins coloniaux,
les stations agronomiques, les directions de
l’agriculture qui les feront, les répéteront, les
contrôleront et en livreront les conclusions aux
planteurs. Telle est la marche logique, raison
nable et nécessaire des choses. Or, depuis dix
ans que l’on est en train de coloniser le Tonkin,
les choses sont allées au rebours du raisonnable
et du nécessaire. Ce n’est pas l’administration,
ce ne sont pas les agronomes des jardins
d’essais qui ont fait les essais, ce sont les plan
teurs eux-mêmes. Et quels planteurs? Des agri
culteurs de profession? des élèves de nos écoles
d’agriculture? Non pas! Des colons pour la
plupart sans préparation, des aventureux pour
la plupart sans connaissances spéciales, beau
coup sans grandes ressources, et qui arrivaient
bientôt au bout de leurs capitaux et au bout de
leur savoir agronomique. Ce qu’un pareil état
de choses pouvait amener, il est facile de le
prévoir. Les colons ont trop souvent échoué et
la colonisation a langui. En sorte, qu’au bout de
dix années, voyant que les tentatives des pre-
miers planteurs ont donné les résultats les plus
médiocres, les planteurs nouveaux en sont à se
demander ce qu’il serait opportun d’essayer.
Nous allons tâcher de le leur dire.
Un voyageur, récemment rentré d’Indo-Chine,
M. Watel, agronome, je crois, d’éducation et
; de carrière, a fait, il y a quelque temps, devant
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