Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-LC12-208
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/10/2023
10 Août 1899.
Troisième Année
Tome VI. — N° 63
LA QUINZAINE COLONIALE
LA COLONISATION DU TONKIN
(3e article)^
Le recensement des colons actuels Nous devions, dans cet article, aborder la question des capitaux. Mais ces articles — le lecteur peut s’en apercevoir — vont un peu à l’aventure. Les idées directrices, certes, ne changent pas; mais le plan— quoique d’avance arrêté — varie au jour le jour avec les docu- ments qui surviennent. Voilà pourquoi, aujour d’hui, nous parlerons d’abord d’un recensement des colons actuels. Ce recensement — si l’on Peut employer ce mot ambitieux pour une simple liste dont nous dirons plus loin les lacunes et les imperfections — nous le possé dions déjà ; mais il a fallu en ordonner, puis en interpréter les éléments. Cela a demandé quelque temps et c’est aujourd'hui seulement que nous sommes à même de fournir à nos lecteurs quel ques informations rudimentaires sur la richesse du Tonkin en colons.
Il s’agit ici, nous le répétons, de la seule pro- jmcedu Tonkin et non pas de toute l'Indo-Chine Tançaise, que l’on a pris l’habitude de dénom- mer inexactement Tonkin. Nous ne parlons donc ici ni de la Cochinchine, ni du Laos, ni de Annam. Tout au plus pourrons-nous joindre,
0) Voir la Quinzaine Coloniale des 10 et 55 juillet 1899.
aux chiffres du Tonkin, ceux, malheureuse ment sans grande importance, du Cambodge. ** Tout d’abord, il convient d’observer que le recensement, dont s’agit, date du mois de septembre 1898. Il est donc déjà vieux d’une année. En tout état de cause, il serait, pour cette seule raison, inexact. Mais, dans cette année 1898-1899, l’inexactitude s’est accrue par cette circonstance que AL Doumer, venu en France, a fait, en faveur du Tonkin, une propa gande très efficace, laquelle a déterminé le départ pour ce pays de colons qui ne sont certes à dédaigner, ni quant au nombre, ni quant à la qualité. Ce sont, en effet, pour la plupart des planteurs ou des industriels, c’est- à-dire des colons précisément de la qualité que nous souhaitons, des créateurs de richesse, qui distribuent cette richesse tout autour d’eux parmi les Européens et parmi les Indigènes et, par conséquent, hâtent le moment où le com merce pourra se développer avec profit et dans la colonie et avec la métropole. * * * Cette statistique a d'autres défauts. Celui de dater que d’un an. Elle ne nous permet pas de mesurer les progrès réalisés. Il nous aurait fallu une liste des colons dressée année par année ; tant de colons, par exemple, du début jusqu’à 1892; tant en 1893, tant en 1894, et ainsi de suite. On eût vu alors par quelles étapes avait passé la colonisation et à quelle allure elle avait marché. Ce n’est pas tout. On eût souhaité savoir et la nature exacte des entreprises de chaque
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