Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-04-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 avril 1938 18 avril 1938
Description : 1938/04/18 (A39,N16). 1938/04/18 (A39,N16).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62720808
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
« Que nous soyons en (erre français*
M m pays de Protectorat, toute flamme
allumée en Tunisie éclaire les deux chaî-
nes de montagnes lui parcourant la Ber-
bérte dans toute sa longueur ; de mime
que toute rumeur entendue au soleil cou-
chant risque, dans la nuit même, de
troubler les hommes du soleil levant,
Car le Moghreb et la Porte de lorbut
connaissent les mêmes frissons. »
André DEMAISON.
-. -. -..,. , -t-' - 1. -. 1.
i 'd aire. - Prix erc y- 1 Lun d i 18 avri l 1938.
39e année. –̃ N 16. Fondateur : Marcel RUEDEL Edition Hebdomadaire. Prix du numéro : Un franc lundi 18 avril 1938.
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Les Annales Coloniales
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<2, HM Le Peletier. Paris (Se). - Télépbone : Provence 49.81 et 82. C. C. postaux Paris )47385.
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Jbes maffliyrits ne sonl pas rendus.
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Etranger et Colonies. 1 an : 300 francs
par 5
numéros
PROPAGANDE
EN TUNISIE
Réflexions après une
Par Arthur PELLESRIN t
Délégué au Grand Conseil & TT1 ê 11 L G
de Tunisie
Une fois de plus, la Tunisie a été le
théâtre d'événements sanglants, une
fois de plus, l'émeute a grondé. Après
Métlaoui, M'Dila, Djérissa, Métline, Ma.
teur, Bizerte, c'est au tour de la capi.
tale de connaître des jours d'angoisse
et de deuil. Le 9 avril, une rébellion fo-
mentée par le Destour a mis aux prises
une foule surexcitée et la, force armée
chargée de maintenir l'ordre. Aux abords
mêmes du Palais de justice. Le choc,
rendu inévitable par la furie des assail-
lants, a laisse sur le pavé de nombreux
morts et blessés. Et maintenant plane
sur la ville, sur tout le pays une atmo-
sphère lourde de ressentiment et de mé.
fiance, qui n'est pas prête à se dissiper.
Combien faudra-t-il encore de sacrifices
de vies humaines pour que l'on com.
prenne qu'il faut se hâter de revenir
aux méthodes traditionnelles en matière
de politique indigène, méthodes qui ont
fait leurs preuves au cours d'un demi-
siècle de protectorat et qui s'appellent
l'autorité, la prudence, la continuité de
vues, le respect des institutions et des
coutumes.
Quand on examine en toute objectivi-
té, loin des idées partisanes, les événe-
ments si regrettables qui se sont pro-
duits depuis mars 1937, on ne peut s'em-
pêcher de constater qu'ils étaient pré-
visibles et qu'on eût pu les éviter en
mettant le Destour dans l'impossibilité
de propager un programme de revendi-
cations en opposition complète avec les
droits et les prérogatives de la France
en Tunisie.
Il n'est pas inutile, à ce propos, de
revenir un peu en arrière et de rappeler
qu'en 1933, M. Marcel Peyrouton, en
arrivant dans la Régence, eut une vue
très exacte de la situation de droit et de
fait, lorsque, après une offre de colla-
K::::H:;~: :::::::::::: :;::::::::::i
L'enseignement
1. indigène
en Annam
La récente conférence des chefs des
services de l'Enseignement, dont le gou-
verneur général Brévié vient de clô-
turer les travaux à Hanoï, a appelé l'at-
tention de l'élite indochinoise sur la dif-
ficulté de cette question de l'enseigne-
ment particulièrement en Annam.
Les étapes de ce développement sont
les suivantes dans les écoles publiques :
1932-1933 : 68.354 élèvres ; 1933-1934 :
73.520 élèves ; 1934-35 : 77.798 élèves ;
1935-1936 : 84.870 élèves ; 1936-1937 :
92.551 élèves.
La dernière année scolaire a été mar-
quée par la création de neuf cours su-
périeurs, six cours moyens deuxième an-
née, l'érection de quatre écoles élémen-
taires en écoles primaires avec un cours
moyen première année. D'autre part, le
nombre des écoles communales pourvues
d'un cours élémentaire a été porté de
47 à 207.
(Lire la suite page 3.)
}:::::::::::::::::: ::::::::::::: ::: ::;::
PROPAGANDE
COLONIALE
Nous n'avons pas connaissan-
ce que Jeanne Sourza et Saint-
Granier, vedettes pourtant sym-
pathiques de « Radio-Cité », en
soient chargés, mais nous ne
pensions pas que la contre-pro-
pagande entrât dans leurs attri-
butions.
Pour involontaire qu'elle soit,
nous en sommes persuadé, re-
levons-la quand même :
Les deux speakers, mercredi
soir, comme à l'habitude, pré-
sentaient les « Fiancés de
Byrrh ». Jeanne Sourza, à un
fiancé, pose cette question : « Si
vous deviez partir en Indochine,
pays malsain, emmèneriez-vous
votre femme? »
Et, sur une réponse vaseuse-
ment négative du concurrent,
Saint-Granier de renchérir « qu'il
ne fallait évidemment pas envi-
sager une telle éventualité ».
« Radio-Cité » a des dizaines
de millions d'auditeurs. Bon
nombre d'entre eux la grande
majorité sont très mal infor-
més sur nos colonies pour les-
quelles ils ont une prévention
des plus préjudiciables aux inté-
rêts français. De telles réflexions,
inconsidérées, sont donc très re-
grettables.
D'autant plus regrettables de
la part de M. de Cassagnac
qui compte parmi ses ancêtres
un gouverneur de la Guadeloupe
que celui-ci prenait derniè-
rement, à sa « Minute du bon
sens », la défense des Quade-
loupéens.
Ce bon sens, dans une jour-
née, Saint-Granier ne l'aurait-il
qu'une minute
boration loyale qui fut repoussée avec
hauteur, il prit la décision de confiner
dans les Territoires du Sud les princi-
paux meneurs indigènes et d'interdire
au Destour toute activité politique. Mieux
valait, en effet, employer ces procédés
dont le paternalisme, s'il est contraire
aux abstractions sur la liberté indivi-
duelle, est bien dans les traditions orien-
tales, que de laisser toute une population
qui avait besoin d'ordre et de travail
devenir la proie d'idéologies fumeuses,
dont elle n'entrevoit que le caractère
subversif et xénophobe; par quôi elle est
conviée, d'aillern, à faire preuve de ca-
pacité civique.
- Il n'est pas inutile non plus de rap-
peler que cette politique fut brusquement
abandonnée, en 1936, lors de l'avène-
ment au pouvoir du Front populaire, et
qu'on y substitua une politique d'un
libéralisme exagéré incompatible avec le
degré d'évolution des indigènes et le
caractère du protectorat français.
Les chefs destouriens furent non seu-
lement autorisés à rentrer à Tunis, mais
il leur fut permis encore de reprendre
leur activité politique avec des moyens
accrus, tandis que la presse à leur dévo-
tion pouvait couvrir d'injures les plus
basses M. Marcel Peyrouton et ses an-
ciens collaborateurs. Le Destour déve-
loppa rapidement son action en profon-
deur par des tournées de masses dans
tout le pays et la création de cellules
jusque dans le moindre village du bled.
Toute une organisation, en partie cal-
quée sur celle du parti communiste vit
le jour et grandit couvrant le pays d'un
réseau serré, au moyen duquel on chauf.
fait à blanc fellahs et artisans en leur
représentant les Français comme au-
teurs de tous les maux dont le pays
avait à se plaindre, y compris les cala-
rfHtés naturelles.
Avec les libertés politiques, on oc-
troya généreusement aux destouriens et
autres la fiberié cie la presse, ce qui per-
mit surtout, au lieu de discussions d'i-
dées, l'irruption dans d'innombrables
feuilles, de tous les instincts d'envie, de
jalousie et de dénigrement. Tout ce qui
représente la civilisation française fut
critique, rabaissé, malmené à longueur
de colonnes : la colonisation' agricole,
les cadres administratifs, l'enseignement,
les institutions, etc.
(Lire la suite-page 3.)
L'ALLEMAGNE SE TOURNE
VERS L'ORIENT
Les conséquences de l'Anschluss
t'auront point tardé à se faire sentir,
tant dans l'Europe balkanique et médi-
terranéenne que dans le Proche-Orient.
La menace du « Drang nach Osten »
se pose dès maintenant sur le Danube
et vers Bagdad.
Trois faits en font foi :
A Trieste, des compagnies de naviga-
tion allemandes s'installent et ouvrent
de nouvelles lignes vers l'Egypte et le
Levant.
Une ligne aérienne Berlin-Bagdad
Joit être incessamment inaugurée.
Enfin, le diplomate de l'Anschluss,
M. von Papen, est nommé ambassadeur
à Ankara.
Devant cette reprise non déguisée de
l'ancien idéal pangermaniste, l'opinion
balkanique s'émeut et il convient de
souligner à cet égard l'importance des
conférences qui se tiennent actuelle-
ment à Istambul dans le cadre de l'En-
tente balkanique.
En outre, un article paru récemment
dans le journal turc Djûmhuriet dé-
clare que l'on se rend compte avec
émotion, dans les pays balkaniques, que
l'Allemagne et les Balkans ont une
frontière commune et que l'on prévoit
toutes les conséquences que cet état de
choses peut avoir, entre autres une re-
prise de la vieille politique impériale
allemande, réalisée avec toute la vi-
gueur du - national-socialisme.
« Mais, poursuit le Djûmhuriet, si le
Reich allemand veut réaliser une hégé-
monie politique et économique dans les
Balkans, comme la nomination de
M. von Papen à l'ambassade d'Allema-
gne à Ankara semble l'indiquer, il ren-
contrera la plus vive résistance. Les
Balkans ont gardé un mauvais souve-
nir de la politique économique du doc-
teur Schacht et toute autre tentative
de même genre de la part de l'Allema-
gne séra vigoureusement repous-
sée. »
Enfin, l'agence « Office Arabe », qui
reflète souvent l'opinion des milieux
dirigeants à Damas, publie une inter-
view avec « une haute personnalité du
gouvernement », qui a déclaré notam-
ment :
« L'envoi de l'ancien chancelier von
Papen comme ambassadeur du Reich
à Ankara, après son brillant succès
diplomatique de la réalisation de
l'Anschluss à Vienne, est une sensa-
tionnelle nidication des nouvelles ten-
dances politiques allemandes en Orient.
Cette indication vient d'ailleurs ap-
puyer de récentes déclarations des di-
rigeants du Reich concernant la nou-
velle orientation « vers l'Orient » de
leur politique. Cet. Oriént allemand
comprend autant les Balkans que
l'Asie - Mineure et les pays islami- j
',-,",,-_. -' --- i.:
L'état de 'siège à Tunis. La troupe garde les abords de la résidence protégée
par une installation de « réseaux Brun »
Ratifierons-nous le traité franco-syrien ?
par Henry LEMERY,
Sénateur, Ancien Garde des Sceaux.
Le traité franco-syrien ne tardera sans doute
pas à être soumis à la ratification des Chambres.
Dans l'ignoranèe où se trouvent généralement le
Parlement et l'opinion française de son exacte por-
tée, il est permis de croire que ce nouvel-acte diplo-
matique sera entériné sans grand débat. -
Cependant, et tant dans l'intérêt de notre pays
que dans celui de la paix en Orient, il conviendrait
que le traité tel qu'il est actuellement conçu ne soit
point ratifié sans que d'importantes modifications
lui aient été apportées.
Mais d'abord, de quoi s'agit-il au juste ?
On sait qu'aux ternes mêmes du régime des man-
dats institués, en 1919, sous J'eglzae de ia SJJM.,
toute puissance mandataire doit abandonner l'exer-
cice de sa tutelle lorsqu'un peuple primitivement
réputé mineur a acquis l'expérience suffisante pour
accéder à la pleine indépendance politique.
Tel serait le cas de la Syrie, à en croire la ma-
jorité musulmane que nous avons placée depuis
deux ans et sous notre contrôle, à la tête du nouvel
Etat syrien.
Représentée par d'anciens agitateurs nationalis-
tes successivement promus au rôle de négociateurs,
plénipotentiaires, députés et ministres, cette majo-
rité dit aujourd'hui à la France de s'en aller d'un
pays apte désormais à se diriger seul. Elle n'admet
guère qu'une clause restrictive de la souveraineté :
celle par laquelle la France, ayant réembarqué ses
fonctionnaires et ses troupes, s'engagerait néan-
moins à garantir éventuellement et en cas d'agres-
sion l'indépendance du nouvel Etat.
C'est un peu simpliste et c'est surtout dange-
reux. C'est de plus - et de la part de la France
- un abandon criminel, parce qu'en face de cette
majorité musulmane exigeante, il y a des minorités
ethniques ou religieuses que notre départ'condam-
nerait du jour au lendemain à la plus cruelle des
oppressions.
- - Mais avant que d'envisager cet aspect essentiel
dcz futures' rêlations franco-syriennes, examinons
simplement le traité en cause sous l'angle des avan-
tages matériels.
Et tout d'abord, la France a-t-elle intérêt à ce
traité ?
Poser la question, c'est, semble-t-il, y répondrs.
On n'a jamais intérêt à s'en aller de là où l'on est,
surtout lorsqu'on a l'air, comme dans le cas présent,
de céder à une oressiôn disons mieux, à un chan-
tage. Cet abandon, devant les exigences d'une poi-
gnée d'anciens proscrits, retentira dans tout l'Is-
lam comme une défaite française - et l'Islam, ne
l'oublions point, c'est aussi notre Afrique du Nord.
(LIRE LA SUITE EN TROISIEME PAGE)
POUR CERTAINS INDIGENES
DE MADAGASCAR
L'accès à la citoyenneté
française -.
Le décret de 1929 a déterminé les
conditions de l'accession à la qualité
de citoyen français.
L'admission du droit de cité est resté
une faveur réservée, à titre personnel,
aux indigènes jugés les plus méritants.
Depuis, il est apparu qu'il convenait, à
l'imitation de la réforme réalisée pour
l'Indochine par le décret de 1936. de
substituer pour certaines catégories
d'indigènes qui ont rendu des services
éminents aux intérêts français ou qui
sont titulaires de diplômes démontrant
leur parfaite assimilation, l'accession
de plein droit.
C'est ainsi que, sous réserve des ga-
ranties morales courantes, seront ad-
mis de plein droit, sur leur demande,
au statut de citoyens français, les in-
digènes décorés de la Légion d'hon-
neur, ceux diplômés des grandes éco-
les de l'Etat, etc. -, -
!<<<~<~~M~~<<~M<$~~
LES OULU NIAUX
DU NOUVEAU MINISTERE
Le nouveau cabinet Daladier compte
trois anciens ministres des Colonies :
MM. Albert Sarraut, Paul Raynaud et
de Chappedelaine.
A noter que ce dernier, M. de Chap-
pedelaine, a été récemment élu délégué
de l'Océanie au Conseil supérieur de la
France d'outre-mer. ,.
Il est donc permis aux coloniaux
d'espérer que les intérêts impériaux de
la France seront bien défendus dans
les prochaines délibérations gouverne-
mentales.
CHEZ LES GOOVEBNEBRS
Nomination au Laos
M. André Touzet, résident supérieur
de 2' classe, actuellement placé hors
cadres et chargé de mission en qualité
de secrétaire général à la commission
d'enquête pour l'Inde française et les
colonies d'Océanie, est nommé résident
supérieur du Laos, en remplacement de
M. Eutrope, admis à faire valoir ses
droits à la retraite.
Promotion
Sont promus dans le personnel des
gouverneurs des colonies et des rési-
dents supérieurs, à la 2" classe de leur
grade : MM. Geismar (Lébn), Durand
(Oswald), Truitard (Léon), Nouailhetas
(Pierre), Mondon (Gaston).
LE NOUVEAU
CABINET DALADIER
Péclarafion ministérielle
La défense nationale implique en-
fia par-dessus tout la défense de la
paix. Sans renoncer aux nobles prin-
cipes sur lesquels, pendant la guer-
re, sur des millions de cadavres, on
avait juré de bâtir la vraie paix, le
gouvernement est déterminé à dé-
fendre partout les intérêts de la
France et l'intégrité de son empire.
Il n'admettra pas que des menaces
pèsent, sur ses frontières, sur ses
frontières, sur ses communications,
dans ses colonies,,
POUR LES FRANÇAIS
DES COLONIES
Pas de carte de réduction
touristique
Un projet de loi du gouvernement
tend à instituer pour l'année 1938 une
carte de. voyage touristique avec ré-
duction sur les tarifs des chemins de
fer et sur le prix de l'essence en fa-
veur des étrangers et français ayant
leur principal lieu de résidence dans
un pays étranger.
Ce projet ne vise nullement les
Français d'Algérie et des possessions
françaises d'outre-mér.
Sur l'initiative/de M. Guastavino,
appuyé de ses collègues algériens et
des colonies, un âhiendement a été dé-
posé étendant aux Français d'Algérie,
des colonies et des pays de protecto-
rat la carte de voyage-touristique.
De cette omission regrettable
doit-on 'déduire' qu'il 'existe vraiment
des Français* de seconde zone : ceux
d'outre-mer ?
:: :::::;: ::::::::: U 1 F::::::::: :::::
A COTE DU PORTEFEUILLE
DE LA GUERRE
Le jour de la constitution du cabinet
Daladier, certains journaux attri-
buaient le portefeuille de la Guerre au
général mihrer. Le président du Con-
seil devait finalement se réserver ce
département. La confiance dont jouit
le général Bührer auprès de M. Dala-
dier nous permet toutefois de penser
que l'ancien commandant supérieur
des troupes de l'Indochine sera de ceux
dont les suggestions seront volontiers
recueillies par notre nouveau gouver-
nément.
e
MINISTRES
MM. •'
Présidence du Con- ,,'
seil et Défense na-
tionale Edouard DALADIER (rad.soc.).
Vice-présidence du
Conseil et coordi-
nation .-",.,,, Camille CHAUTEMPS (G. démocr.)
Economie nationale. PATENOTRE (Union soc. et rép.)
Justice Paul REYNAUD (AI. des rép. de g.)
Intérieur Albert SARRAUT (gauche démoc.),
Affaires, étrangères. Georges BONNET (radical-social.)
Colonies Georges MANDEL (indép. répub.)
Finances. Paul MARCHANDEAU (rad.-soc.)
MM.
Marine militaire CAMPJNCHI (radical-socialiste);
Air Guy LA CHAMBRE (ràd.-social.).
Marine marchande. DE CHAPPEDELAINE (G.d.rad.)
Commerce GENTIN (radical-socialiste).
Education nationale Jean ZAY (radical-socialiste).
Agriculture. QUEUILLE (Gauche démocratique)
P. T. T. Jules JULIEN (radical-socialiste).
Travaux publics L.-O. FROSSARD (U.S.R.).
Travail.-.. RAMADIER (Un. social. et-répub.)
Santé publique Marc RUCART (radical-socialiste).
Anciens combat-
tants èt pensions. CHAMPETIER DE RIBES (isolé).
AU CAMEROUN
« Je vous apporte la confiance
, D é c l are
de la Métropole» le gouverneur BOISSON
De retour au Cameroun le gouverneur
Boisson a tenu a exposer devant la
Chambre de commerce de Douala les
résultats de sa mission en France. De
l'important discours qu'il prononça à
cette occasion nous extrayons les dé-
clarations suivantes :
Le temps que j'ai passé dans la Mé-
tropole n'a pas été perdu pour ce pays
et j'ai hâte maintenant de vous dire ce
qu'ont été ces cinq mois d'absence. Je
m'en tiendrai d'ailleurs à l'essentiel.
.Il m'a été donné d'exposer J'œuvre
de la France au Territoire. En vingt ans,
sous notre mandat, sous notre drapeau,
un nouveau Cameroun est né et, d'année
en année, on a vu cette part informe
d'Afrique que nous avons reçue devenir
ce qu'elle est aujourd'hui : une magni-
fique création française.
Et quand je marquais les étapes de
cette ascension, quand j'indiquais la
voie que nous suivons dans l'adhésion
des masses indigènes, je songeais à
tous ceux qui, depuis la conquête, se
sont ici dépensés ; je songeais à vous
tous, qui êtes mes collaborateurs, pour
ajouter à ce qu'ils ont réalisé. Pour les
continuer, je vous apporte la pleine
confiance de la Métropole. De tous les
points de l'horizon politique, de tous les
secteurs de la pensée française, de la
capitale et des provinces, nous avons
vu se lever et s'exprimer d'ardentes
sympathies pour le Territoire et pour la
mission de civilisation que nous y ac-
complissons.
Me voici donc, messieurs, à pied
d'oeuvre pour cette deuxième étape de
mon premier séjour au Cameroun. Je
l'aborde en toute sérénité de coeur et
d'esprit et c'est dans les mêmes dispo-
sitions les seules..qui soient propices
au labeur fécond –, que nous allons
tous continuer notre lâche.
Lorsqu'en octobre dernier, je suis
arrivé au ministère, j'apportais dans ma
serviette un projet de loi d'emprunt. Je
venais solliciter pour le Territoire l'au-
torisation législative d'emprunter 150
millions pour exécuter un programme
de travaux dont la nécessité m'était ap-
parue au fur et à mesure que j'avais
avancé dans la connaissance de la co-
lonie, de ses ressources, de ses possi-
bilités et de ses besoins immédiats.
LES NEGOCIATIONS
ANGLO-IT ALiENIES
Les conversations anglo-britanniques
sont maintenant terminées et l'accord
est fort, heureusement conclu. Scn ap-
plication ne dépend plus que du règle-
ment des affaires d'Espagne. On pense
que cela ne saurait tarder.
Conformément à sa promesse, le
gouvernement britannique vient d'a-
dresser au sécrétariat de la S. D. N.
une note demandant que la question
éthiopienne soit « éclaircie » lors du
prochain Conseil, le 9 mai. Faisant état
de ce que divers gouvernements mem-
bres de la S. D. N. ont déjà reconnu
l'annexion de l'Ethiopie, la note an-
glaise demande simplement que le Con-
seil reconnaisse à tous ses membres
le droit de définir en toute liberté leur
attitude à l'égard de Rome.
Bien entendu, le Négus a déjà fait
connaître qu'il s'opposerait par tous
les moyens à une pareille « trahison »
envers son pays. n faut souhaiter que
If France ne se donnera pas le ridicule
d'être la dernière et la seule en Europe
à vouloir nier la réalité des faits. L'An-
gleterre nous montre la voie de la rai-
son et cela d'une manière d'autant plus
significative que son propre ministre
de la Guerre, M. Hore Belisha, doit
faire très prochainement une visite à
Rome, au retour d'une inspection des
défenses de Malte.
Encore qu'on ne lui attribue aucun
caractère politique, la prise de contact
sntre le ministre de la Défense britan-
nique et le Duce ne peut manquer
l'accentuer la détente entre l'Angle-
terre et l'Italie.
A nous maintenant de suivre l'exem-
ple de nos amis anglais.
1 1 ::::::: 0- -M 0- n::: J:
« ICI. TERRE FRANÇAISE »
Signalant, le 14 mars, la main-mise
opérée par le gouvernement des Etats-
Unis sur les îles Canton et Enderbury,
nous écrivions que la France avait elle
aussi dans le Pacifique et ailleurs, des
possessions sur lesquelles sa souverai-
neté avait grand besoin d'être réaffir-
mée.
Un permier pas vient d'être fait
dans ce sens en ce qui concerne les
Iles Saint-Paul, Amsterdam, Kergue-
len, CrÕzet et enfin sur le continent
austral, la Terre Adelie. Ces diverses
possessions avaient été rattachées au
gouvernement général de Madagascar
en 1924. Mais jugeant sans doute cette
affiliation insuffisante en présence de
certaines convoitises étrangères, le
gouvernement -français vient de pu-
blier un décret au: termes duquel
« les - îles et territoires situés au sud
du 60* parallèle de latitude sud et en-
tre les méridiens 136° et 142° Est
Greenwich relèvent de la souveraineté
française x.
Dont acte, n'est-ce pas, mes~ieuM
Complément de, l'effort d'équipement
déjà réalisé, ce programme se présente
sous'forme d'un ensemble très fraction-
né et très disséminé de travaux de pe-
tite ou moyenne importance.
On a parfois voulu opposer, en ma-
tière d'équipement économique des pays
neufs, la politique des grands travaux
et celle de cet équipement en profon-
deur dont participe notre programme.
Je ne pense pas que le procès mérite un
long débat. Il ne peut même y avoir.
protes - dans un cas où l'élémentaire
bon sens impose de pratiquer suc-
cessivement ou parallèlement les deux
modes d'investissements.
..,
En bref, et sans en pousser plus loin
l'analyse, notre plan d'équipement a
reçu le plein assentiment du ministère
des Colonies, de M. Moutet d'abord, de
M. Steeg ensuite.
C'est alors qu'il nous a faiiu affron-
ter le ministère des Finances. C'est une
épreuve toujours redoutable. Le Terri-
toire s'en est tiré à son honneur. Il nous
a été facile d'établir que si nous étions
tenus de demander rituellement la ga-
rantie de l'Etat pour l'emprunt que nous
voulions contracter, notre situation fi-
nancière, parfaitement saine et solide,
donnait, dès maintenant, la certitude que
cette garantie n'aurait jamais à jouer
effectivement.
Désormais convaincue, la rue de Ri-
voli nous a seulement demandé, avant
de pousser plus loin notre nouvelle ins-
tance, d'utiliser par priorité le reliquat
disponible d'un emprunt autorisé en
1934, soit 12 millions en chiffre rond.
Un décret va incessamment intervenir
pour nous le permettre.
(Lire la suite page 3.)
~M&MLa main-d'œuvre
agricole
au Maroc
L'importance de la main-d'œuvre sa-
lariée employée par l'agriculture maro-
caine est d'une évaluation difficile. D'une
part, on ne possède que fort peu d'in-
dications sur les besoins des grandes
propriétés indigènes qui sont le plus sou-
vent exploitées par khamessat ; d'autre
part, le recensement détaillé des fermes
européennes n'est pas encore suffisam-
ment avancé pour fournit des résultats
précis.
Même en limitant la question de la
main-d'œuvre aux seules exploitations
des colons, on ne peut pour le moment
que se borner à des indications approxi-
matives.
Le nombre des fermes européennes au
Maroc est de 3.800 dont environ 2.500
peuvent être considérées comme des do-
maines de moyenne colonisation. Cha-
cune de celles-ci nécessite l'emploi per-
manent, toute l'année, de 8, 10, 12 ou-
vriers indigènes, selon la nature des cul-
tures pratiquées. En plus de ces ou-
vriers, les colons doivent faire appel,
pour les travaux saisonniers, à une main-
d'œuvre supplémentaire qui est fournie
par des indigènes provenant soit des
douars voisins, soit des contrées parfois
fort éloignées : Sous. Drâa, Rif. Tafi-
lîjJèt.
(Lire la suite page 3.)
DE L'ORDRE
DANS LA MAISON
Ne connaissant à M. Mandel, nou-
veau ministre des Colonies, aucune 'rè?
férence coloniale particulière ce qu'il
a de commun avec la majorité de ses
prédécesseurs - et ne pouvant atta-
cher de prix - ce qui n'est pas .dans
notre rôle à son étiquette politique,
nous n'avons pour seule ressource que
celle d'apprécier les qualités de l'hom.
me et de baser sur elles nos espoirs.
De notoriété publique le nouveau
titulaire de la rue Oudinot a deux
grandes qualités : l'énergie, qu'il for.
gea à l'école du « Tigre », son maître,
dans les circonstances que l'on sait ; le
sens de l'administration; de l'organisa-
ti.on, tel qu'il le consacra notamment
par sa brillante gestion aux P. T. T.
Or, rue Oudinot, sur ce plan, nul ne
niera qu'il n'y ait beaucoup à faire. De
multiples cloisons étanches séparent
trop souvent les différents services, et
le ministère lui-même, des gouverne.
ments et des organismes qui en dépen-
dent. Aussi soyons assuré que M. Man-
del va trouver dans son nouveau minis-
tère un champ d'action d'élection. Ré-
organiser en coordonnant, vivifier en
« réactivant », autant que l'on puisse
employer çs terme médical pour une
action administrative, tel est, notam-
ment, l'oeuvre que nous souhaitons voir
entreprendre par notre nouveau minis-
tre.
Son passage rue Oudinot ne serait-Il
marqué que par cette réalisation que
M. Mandel serait en droit d'avoir « bien
mérité des colonies ».
?"~ 1!. LE VERBE. J <
M m pays de Protectorat, toute flamme
allumée en Tunisie éclaire les deux chaî-
nes de montagnes lui parcourant la Ber-
bérte dans toute sa longueur ; de mime
que toute rumeur entendue au soleil cou-
chant risque, dans la nuit même, de
troubler les hommes du soleil levant,
Car le Moghreb et la Porte de lorbut
connaissent les mêmes frissons. »
André DEMAISON.
-. -. -..,. , -t-' - 1. -. 1.
i 'd aire. - Prix erc y- 1 Lun d i 18 avri l 1938.
39e année. –̃ N 16. Fondateur : Marcel RUEDEL Edition Hebdomadaire. Prix du numéro : Un franc lundi 18 avril 1938.
",' ",ri",' ,'," , ,
Les Annales Coloniales
DIRECTION
RÉDACTION
<2, HM Le Peletier. Paris (Se). - Télépbone : Provence 49.81 et 82. C. C. postaux Paris )47385.
Correspondants particuliers dans tout l'Empire et dans les ports de la Métropole^
Jbes maffliyrits ne sonl pas rendus.
Les annonces sont reçues à Paris, 12, rue Le Peletier (9*),
par la Société ,Africadnfc de Publicité et d'Editions françaises.
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Etranger et Colonies. 1 an : 300 francs
par 5
numéros
PROPAGANDE
EN TUNISIE
Réflexions après une
Par Arthur PELLESRIN t
Délégué au Grand Conseil & TT1 ê 11 L G
de Tunisie
Une fois de plus, la Tunisie a été le
théâtre d'événements sanglants, une
fois de plus, l'émeute a grondé. Après
Métlaoui, M'Dila, Djérissa, Métline, Ma.
teur, Bizerte, c'est au tour de la capi.
tale de connaître des jours d'angoisse
et de deuil. Le 9 avril, une rébellion fo-
mentée par le Destour a mis aux prises
une foule surexcitée et la, force armée
chargée de maintenir l'ordre. Aux abords
mêmes du Palais de justice. Le choc,
rendu inévitable par la furie des assail-
lants, a laisse sur le pavé de nombreux
morts et blessés. Et maintenant plane
sur la ville, sur tout le pays une atmo-
sphère lourde de ressentiment et de mé.
fiance, qui n'est pas prête à se dissiper.
Combien faudra-t-il encore de sacrifices
de vies humaines pour que l'on com.
prenne qu'il faut se hâter de revenir
aux méthodes traditionnelles en matière
de politique indigène, méthodes qui ont
fait leurs preuves au cours d'un demi-
siècle de protectorat et qui s'appellent
l'autorité, la prudence, la continuité de
vues, le respect des institutions et des
coutumes.
Quand on examine en toute objectivi-
té, loin des idées partisanes, les événe-
ments si regrettables qui se sont pro-
duits depuis mars 1937, on ne peut s'em-
pêcher de constater qu'ils étaient pré-
visibles et qu'on eût pu les éviter en
mettant le Destour dans l'impossibilité
de propager un programme de revendi-
cations en opposition complète avec les
droits et les prérogatives de la France
en Tunisie.
Il n'est pas inutile, à ce propos, de
revenir un peu en arrière et de rappeler
qu'en 1933, M. Marcel Peyrouton, en
arrivant dans la Régence, eut une vue
très exacte de la situation de droit et de
fait, lorsque, après une offre de colla-
K::::H:;~: :::::::::::: :;::::::::::i
L'enseignement
1. indigène
en Annam
La récente conférence des chefs des
services de l'Enseignement, dont le gou-
verneur général Brévié vient de clô-
turer les travaux à Hanoï, a appelé l'at-
tention de l'élite indochinoise sur la dif-
ficulté de cette question de l'enseigne-
ment particulièrement en Annam.
Les étapes de ce développement sont
les suivantes dans les écoles publiques :
1932-1933 : 68.354 élèvres ; 1933-1934 :
73.520 élèves ; 1934-35 : 77.798 élèves ;
1935-1936 : 84.870 élèves ; 1936-1937 :
92.551 élèves.
La dernière année scolaire a été mar-
quée par la création de neuf cours su-
périeurs, six cours moyens deuxième an-
née, l'érection de quatre écoles élémen-
taires en écoles primaires avec un cours
moyen première année. D'autre part, le
nombre des écoles communales pourvues
d'un cours élémentaire a été porté de
47 à 207.
(Lire la suite page 3.)
}:::::::::::::::::: ::::::::::::: ::: ::;::
PROPAGANDE
COLONIALE
Nous n'avons pas connaissan-
ce que Jeanne Sourza et Saint-
Granier, vedettes pourtant sym-
pathiques de « Radio-Cité », en
soient chargés, mais nous ne
pensions pas que la contre-pro-
pagande entrât dans leurs attri-
butions.
Pour involontaire qu'elle soit,
nous en sommes persuadé, re-
levons-la quand même :
Les deux speakers, mercredi
soir, comme à l'habitude, pré-
sentaient les « Fiancés de
Byrrh ». Jeanne Sourza, à un
fiancé, pose cette question : « Si
vous deviez partir en Indochine,
pays malsain, emmèneriez-vous
votre femme? »
Et, sur une réponse vaseuse-
ment négative du concurrent,
Saint-Granier de renchérir « qu'il
ne fallait évidemment pas envi-
sager une telle éventualité ».
« Radio-Cité » a des dizaines
de millions d'auditeurs. Bon
nombre d'entre eux la grande
majorité sont très mal infor-
més sur nos colonies pour les-
quelles ils ont une prévention
des plus préjudiciables aux inté-
rêts français. De telles réflexions,
inconsidérées, sont donc très re-
grettables.
D'autant plus regrettables de
la part de M. de Cassagnac
qui compte parmi ses ancêtres
un gouverneur de la Guadeloupe
que celui-ci prenait derniè-
rement, à sa « Minute du bon
sens », la défense des Quade-
loupéens.
Ce bon sens, dans une jour-
née, Saint-Granier ne l'aurait-il
qu'une minute
boration loyale qui fut repoussée avec
hauteur, il prit la décision de confiner
dans les Territoires du Sud les princi-
paux meneurs indigènes et d'interdire
au Destour toute activité politique. Mieux
valait, en effet, employer ces procédés
dont le paternalisme, s'il est contraire
aux abstractions sur la liberté indivi-
duelle, est bien dans les traditions orien-
tales, que de laisser toute une population
qui avait besoin d'ordre et de travail
devenir la proie d'idéologies fumeuses,
dont elle n'entrevoit que le caractère
subversif et xénophobe; par quôi elle est
conviée, d'aillern, à faire preuve de ca-
pacité civique.
- Il n'est pas inutile non plus de rap-
peler que cette politique fut brusquement
abandonnée, en 1936, lors de l'avène-
ment au pouvoir du Front populaire, et
qu'on y substitua une politique d'un
libéralisme exagéré incompatible avec le
degré d'évolution des indigènes et le
caractère du protectorat français.
Les chefs destouriens furent non seu-
lement autorisés à rentrer à Tunis, mais
il leur fut permis encore de reprendre
leur activité politique avec des moyens
accrus, tandis que la presse à leur dévo-
tion pouvait couvrir d'injures les plus
basses M. Marcel Peyrouton et ses an-
ciens collaborateurs. Le Destour déve-
loppa rapidement son action en profon-
deur par des tournées de masses dans
tout le pays et la création de cellules
jusque dans le moindre village du bled.
Toute une organisation, en partie cal-
quée sur celle du parti communiste vit
le jour et grandit couvrant le pays d'un
réseau serré, au moyen duquel on chauf.
fait à blanc fellahs et artisans en leur
représentant les Français comme au-
teurs de tous les maux dont le pays
avait à se plaindre, y compris les cala-
rfHtés naturelles.
Avec les libertés politiques, on oc-
troya généreusement aux destouriens et
autres la fiberié cie la presse, ce qui per-
mit surtout, au lieu de discussions d'i-
dées, l'irruption dans d'innombrables
feuilles, de tous les instincts d'envie, de
jalousie et de dénigrement. Tout ce qui
représente la civilisation française fut
critique, rabaissé, malmené à longueur
de colonnes : la colonisation' agricole,
les cadres administratifs, l'enseignement,
les institutions, etc.
(Lire la suite-page 3.)
L'ALLEMAGNE SE TOURNE
VERS L'ORIENT
Les conséquences de l'Anschluss
t'auront point tardé à se faire sentir,
tant dans l'Europe balkanique et médi-
terranéenne que dans le Proche-Orient.
La menace du « Drang nach Osten »
se pose dès maintenant sur le Danube
et vers Bagdad.
Trois faits en font foi :
A Trieste, des compagnies de naviga-
tion allemandes s'installent et ouvrent
de nouvelles lignes vers l'Egypte et le
Levant.
Une ligne aérienne Berlin-Bagdad
Joit être incessamment inaugurée.
Enfin, le diplomate de l'Anschluss,
M. von Papen, est nommé ambassadeur
à Ankara.
Devant cette reprise non déguisée de
l'ancien idéal pangermaniste, l'opinion
balkanique s'émeut et il convient de
souligner à cet égard l'importance des
conférences qui se tiennent actuelle-
ment à Istambul dans le cadre de l'En-
tente balkanique.
En outre, un article paru récemment
dans le journal turc Djûmhuriet dé-
clare que l'on se rend compte avec
émotion, dans les pays balkaniques, que
l'Allemagne et les Balkans ont une
frontière commune et que l'on prévoit
toutes les conséquences que cet état de
choses peut avoir, entre autres une re-
prise de la vieille politique impériale
allemande, réalisée avec toute la vi-
gueur du - national-socialisme.
« Mais, poursuit le Djûmhuriet, si le
Reich allemand veut réaliser une hégé-
monie politique et économique dans les
Balkans, comme la nomination de
M. von Papen à l'ambassade d'Allema-
gne à Ankara semble l'indiquer, il ren-
contrera la plus vive résistance. Les
Balkans ont gardé un mauvais souve-
nir de la politique économique du doc-
teur Schacht et toute autre tentative
de même genre de la part de l'Allema-
gne séra vigoureusement repous-
sée. »
Enfin, l'agence « Office Arabe », qui
reflète souvent l'opinion des milieux
dirigeants à Damas, publie une inter-
view avec « une haute personnalité du
gouvernement », qui a déclaré notam-
ment :
« L'envoi de l'ancien chancelier von
Papen comme ambassadeur du Reich
à Ankara, après son brillant succès
diplomatique de la réalisation de
l'Anschluss à Vienne, est une sensa-
tionnelle nidication des nouvelles ten-
dances politiques allemandes en Orient.
Cette indication vient d'ailleurs ap-
puyer de récentes déclarations des di-
rigeants du Reich concernant la nou-
velle orientation « vers l'Orient » de
leur politique. Cet. Oriént allemand
comprend autant les Balkans que
l'Asie - Mineure et les pays islami- j
',-,",,-_. -' --- i.:
L'état de 'siège à Tunis. La troupe garde les abords de la résidence protégée
par une installation de « réseaux Brun »
Ratifierons-nous le traité franco-syrien ?
par Henry LEMERY,
Sénateur, Ancien Garde des Sceaux.
Le traité franco-syrien ne tardera sans doute
pas à être soumis à la ratification des Chambres.
Dans l'ignoranèe où se trouvent généralement le
Parlement et l'opinion française de son exacte por-
tée, il est permis de croire que ce nouvel-acte diplo-
matique sera entériné sans grand débat. -
Cependant, et tant dans l'intérêt de notre pays
que dans celui de la paix en Orient, il conviendrait
que le traité tel qu'il est actuellement conçu ne soit
point ratifié sans que d'importantes modifications
lui aient été apportées.
Mais d'abord, de quoi s'agit-il au juste ?
On sait qu'aux ternes mêmes du régime des man-
dats institués, en 1919, sous J'eglzae de ia SJJM.,
toute puissance mandataire doit abandonner l'exer-
cice de sa tutelle lorsqu'un peuple primitivement
réputé mineur a acquis l'expérience suffisante pour
accéder à la pleine indépendance politique.
Tel serait le cas de la Syrie, à en croire la ma-
jorité musulmane que nous avons placée depuis
deux ans et sous notre contrôle, à la tête du nouvel
Etat syrien.
Représentée par d'anciens agitateurs nationalis-
tes successivement promus au rôle de négociateurs,
plénipotentiaires, députés et ministres, cette majo-
rité dit aujourd'hui à la France de s'en aller d'un
pays apte désormais à se diriger seul. Elle n'admet
guère qu'une clause restrictive de la souveraineté :
celle par laquelle la France, ayant réembarqué ses
fonctionnaires et ses troupes, s'engagerait néan-
moins à garantir éventuellement et en cas d'agres-
sion l'indépendance du nouvel Etat.
C'est un peu simpliste et c'est surtout dange-
reux. C'est de plus - et de la part de la France
- un abandon criminel, parce qu'en face de cette
majorité musulmane exigeante, il y a des minorités
ethniques ou religieuses que notre départ'condam-
nerait du jour au lendemain à la plus cruelle des
oppressions.
- - Mais avant que d'envisager cet aspect essentiel
dcz futures' rêlations franco-syriennes, examinons
simplement le traité en cause sous l'angle des avan-
tages matériels.
Et tout d'abord, la France a-t-elle intérêt à ce
traité ?
Poser la question, c'est, semble-t-il, y répondrs.
On n'a jamais intérêt à s'en aller de là où l'on est,
surtout lorsqu'on a l'air, comme dans le cas présent,
de céder à une oressiôn disons mieux, à un chan-
tage. Cet abandon, devant les exigences d'une poi-
gnée d'anciens proscrits, retentira dans tout l'Is-
lam comme une défaite française - et l'Islam, ne
l'oublions point, c'est aussi notre Afrique du Nord.
(LIRE LA SUITE EN TROISIEME PAGE)
POUR CERTAINS INDIGENES
DE MADAGASCAR
L'accès à la citoyenneté
française -.
Le décret de 1929 a déterminé les
conditions de l'accession à la qualité
de citoyen français.
L'admission du droit de cité est resté
une faveur réservée, à titre personnel,
aux indigènes jugés les plus méritants.
Depuis, il est apparu qu'il convenait, à
l'imitation de la réforme réalisée pour
l'Indochine par le décret de 1936. de
substituer pour certaines catégories
d'indigènes qui ont rendu des services
éminents aux intérêts français ou qui
sont titulaires de diplômes démontrant
leur parfaite assimilation, l'accession
de plein droit.
C'est ainsi que, sous réserve des ga-
ranties morales courantes, seront ad-
mis de plein droit, sur leur demande,
au statut de citoyens français, les in-
digènes décorés de la Légion d'hon-
neur, ceux diplômés des grandes éco-
les de l'Etat, etc. -, -
!<<<~<~~M~~<<~M<$~~
LES OULU NIAUX
DU NOUVEAU MINISTERE
Le nouveau cabinet Daladier compte
trois anciens ministres des Colonies :
MM. Albert Sarraut, Paul Raynaud et
de Chappedelaine.
A noter que ce dernier, M. de Chap-
pedelaine, a été récemment élu délégué
de l'Océanie au Conseil supérieur de la
France d'outre-mer. ,.
Il est donc permis aux coloniaux
d'espérer que les intérêts impériaux de
la France seront bien défendus dans
les prochaines délibérations gouverne-
mentales.
CHEZ LES GOOVEBNEBRS
Nomination au Laos
M. André Touzet, résident supérieur
de 2' classe, actuellement placé hors
cadres et chargé de mission en qualité
de secrétaire général à la commission
d'enquête pour l'Inde française et les
colonies d'Océanie, est nommé résident
supérieur du Laos, en remplacement de
M. Eutrope, admis à faire valoir ses
droits à la retraite.
Promotion
Sont promus dans le personnel des
gouverneurs des colonies et des rési-
dents supérieurs, à la 2" classe de leur
grade : MM. Geismar (Lébn), Durand
(Oswald), Truitard (Léon), Nouailhetas
(Pierre), Mondon (Gaston).
LE NOUVEAU
CABINET DALADIER
Péclarafion ministérielle
La défense nationale implique en-
fia par-dessus tout la défense de la
paix. Sans renoncer aux nobles prin-
cipes sur lesquels, pendant la guer-
re, sur des millions de cadavres, on
avait juré de bâtir la vraie paix, le
gouvernement est déterminé à dé-
fendre partout les intérêts de la
France et l'intégrité de son empire.
Il n'admettra pas que des menaces
pèsent, sur ses frontières, sur ses
frontières, sur ses communications,
dans ses colonies,,
POUR LES FRANÇAIS
DES COLONIES
Pas de carte de réduction
touristique
Un projet de loi du gouvernement
tend à instituer pour l'année 1938 une
carte de. voyage touristique avec ré-
duction sur les tarifs des chemins de
fer et sur le prix de l'essence en fa-
veur des étrangers et français ayant
leur principal lieu de résidence dans
un pays étranger.
Ce projet ne vise nullement les
Français d'Algérie et des possessions
françaises d'outre-mér.
Sur l'initiative/de M. Guastavino,
appuyé de ses collègues algériens et
des colonies, un âhiendement a été dé-
posé étendant aux Français d'Algérie,
des colonies et des pays de protecto-
rat la carte de voyage-touristique.
De cette omission regrettable
doit-on 'déduire' qu'il 'existe vraiment
des Français* de seconde zone : ceux
d'outre-mer ?
:: :::::;: ::::::::: U 1 F::::::::: :::::
A COTE DU PORTEFEUILLE
DE LA GUERRE
Le jour de la constitution du cabinet
Daladier, certains journaux attri-
buaient le portefeuille de la Guerre au
général mihrer. Le président du Con-
seil devait finalement se réserver ce
département. La confiance dont jouit
le général Bührer auprès de M. Dala-
dier nous permet toutefois de penser
que l'ancien commandant supérieur
des troupes de l'Indochine sera de ceux
dont les suggestions seront volontiers
recueillies par notre nouveau gouver-
nément.
e
MINISTRES
MM. •'
Présidence du Con- ,,'
seil et Défense na-
tionale Edouard DALADIER (rad.soc.).
Vice-présidence du
Conseil et coordi-
nation .-",.,,, Camille CHAUTEMPS (G. démocr.)
Economie nationale. PATENOTRE (Union soc. et rép.)
Justice Paul REYNAUD (AI. des rép. de g.)
Intérieur Albert SARRAUT (gauche démoc.),
Affaires, étrangères. Georges BONNET (radical-social.)
Colonies Georges MANDEL (indép. répub.)
Finances. Paul MARCHANDEAU (rad.-soc.)
MM.
Marine militaire CAMPJNCHI (radical-socialiste);
Air Guy LA CHAMBRE (ràd.-social.).
Marine marchande. DE CHAPPEDELAINE (G.d.rad.)
Commerce GENTIN (radical-socialiste).
Education nationale Jean ZAY (radical-socialiste).
Agriculture. QUEUILLE (Gauche démocratique)
P. T. T. Jules JULIEN (radical-socialiste).
Travaux publics L.-O. FROSSARD (U.S.R.).
Travail.-.. RAMADIER (Un. social. et-répub.)
Santé publique Marc RUCART (radical-socialiste).
Anciens combat-
tants èt pensions. CHAMPETIER DE RIBES (isolé).
AU CAMEROUN
« Je vous apporte la confiance
, D é c l are
de la Métropole» le gouverneur BOISSON
De retour au Cameroun le gouverneur
Boisson a tenu a exposer devant la
Chambre de commerce de Douala les
résultats de sa mission en France. De
l'important discours qu'il prononça à
cette occasion nous extrayons les dé-
clarations suivantes :
Le temps que j'ai passé dans la Mé-
tropole n'a pas été perdu pour ce pays
et j'ai hâte maintenant de vous dire ce
qu'ont été ces cinq mois d'absence. Je
m'en tiendrai d'ailleurs à l'essentiel.
.Il m'a été donné d'exposer J'œuvre
de la France au Territoire. En vingt ans,
sous notre mandat, sous notre drapeau,
un nouveau Cameroun est né et, d'année
en année, on a vu cette part informe
d'Afrique que nous avons reçue devenir
ce qu'elle est aujourd'hui : une magni-
fique création française.
Et quand je marquais les étapes de
cette ascension, quand j'indiquais la
voie que nous suivons dans l'adhésion
des masses indigènes, je songeais à
tous ceux qui, depuis la conquête, se
sont ici dépensés ; je songeais à vous
tous, qui êtes mes collaborateurs, pour
ajouter à ce qu'ils ont réalisé. Pour les
continuer, je vous apporte la pleine
confiance de la Métropole. De tous les
points de l'horizon politique, de tous les
secteurs de la pensée française, de la
capitale et des provinces, nous avons
vu se lever et s'exprimer d'ardentes
sympathies pour le Territoire et pour la
mission de civilisation que nous y ac-
complissons.
Me voici donc, messieurs, à pied
d'oeuvre pour cette deuxième étape de
mon premier séjour au Cameroun. Je
l'aborde en toute sérénité de coeur et
d'esprit et c'est dans les mêmes dispo-
sitions les seules..qui soient propices
au labeur fécond –, que nous allons
tous continuer notre lâche.
Lorsqu'en octobre dernier, je suis
arrivé au ministère, j'apportais dans ma
serviette un projet de loi d'emprunt. Je
venais solliciter pour le Territoire l'au-
torisation législative d'emprunter 150
millions pour exécuter un programme
de travaux dont la nécessité m'était ap-
parue au fur et à mesure que j'avais
avancé dans la connaissance de la co-
lonie, de ses ressources, de ses possi-
bilités et de ses besoins immédiats.
LES NEGOCIATIONS
ANGLO-IT ALiENIES
Les conversations anglo-britanniques
sont maintenant terminées et l'accord
est fort, heureusement conclu. Scn ap-
plication ne dépend plus que du règle-
ment des affaires d'Espagne. On pense
que cela ne saurait tarder.
Conformément à sa promesse, le
gouvernement britannique vient d'a-
dresser au sécrétariat de la S. D. N.
une note demandant que la question
éthiopienne soit « éclaircie » lors du
prochain Conseil, le 9 mai. Faisant état
de ce que divers gouvernements mem-
bres de la S. D. N. ont déjà reconnu
l'annexion de l'Ethiopie, la note an-
glaise demande simplement que le Con-
seil reconnaisse à tous ses membres
le droit de définir en toute liberté leur
attitude à l'égard de Rome.
Bien entendu, le Négus a déjà fait
connaître qu'il s'opposerait par tous
les moyens à une pareille « trahison »
envers son pays. n faut souhaiter que
If France ne se donnera pas le ridicule
d'être la dernière et la seule en Europe
à vouloir nier la réalité des faits. L'An-
gleterre nous montre la voie de la rai-
son et cela d'une manière d'autant plus
significative que son propre ministre
de la Guerre, M. Hore Belisha, doit
faire très prochainement une visite à
Rome, au retour d'une inspection des
défenses de Malte.
Encore qu'on ne lui attribue aucun
caractère politique, la prise de contact
sntre le ministre de la Défense britan-
nique et le Duce ne peut manquer
l'accentuer la détente entre l'Angle-
terre et l'Italie.
A nous maintenant de suivre l'exem-
ple de nos amis anglais.
1 1 ::::::: 0- -M 0- n::: J:
« ICI. TERRE FRANÇAISE »
Signalant, le 14 mars, la main-mise
opérée par le gouvernement des Etats-
Unis sur les îles Canton et Enderbury,
nous écrivions que la France avait elle
aussi dans le Pacifique et ailleurs, des
possessions sur lesquelles sa souverai-
neté avait grand besoin d'être réaffir-
mée.
Un permier pas vient d'être fait
dans ce sens en ce qui concerne les
Iles Saint-Paul, Amsterdam, Kergue-
len, CrÕzet et enfin sur le continent
austral, la Terre Adelie. Ces diverses
possessions avaient été rattachées au
gouvernement général de Madagascar
en 1924. Mais jugeant sans doute cette
affiliation insuffisante en présence de
certaines convoitises étrangères, le
gouvernement -français vient de pu-
blier un décret au: termes duquel
« les - îles et territoires situés au sud
du 60* parallèle de latitude sud et en-
tre les méridiens 136° et 142° Est
Greenwich relèvent de la souveraineté
française x.
Dont acte, n'est-ce pas, mes~ieuM
Complément de, l'effort d'équipement
déjà réalisé, ce programme se présente
sous'forme d'un ensemble très fraction-
né et très disséminé de travaux de pe-
tite ou moyenne importance.
On a parfois voulu opposer, en ma-
tière d'équipement économique des pays
neufs, la politique des grands travaux
et celle de cet équipement en profon-
deur dont participe notre programme.
Je ne pense pas que le procès mérite un
long débat. Il ne peut même y avoir.
protes - dans un cas où l'élémentaire
bon sens impose de pratiquer suc-
cessivement ou parallèlement les deux
modes d'investissements.
..,
En bref, et sans en pousser plus loin
l'analyse, notre plan d'équipement a
reçu le plein assentiment du ministère
des Colonies, de M. Moutet d'abord, de
M. Steeg ensuite.
C'est alors qu'il nous a faiiu affron-
ter le ministère des Finances. C'est une
épreuve toujours redoutable. Le Terri-
toire s'en est tiré à son honneur. Il nous
a été facile d'établir que si nous étions
tenus de demander rituellement la ga-
rantie de l'Etat pour l'emprunt que nous
voulions contracter, notre situation fi-
nancière, parfaitement saine et solide,
donnait, dès maintenant, la certitude que
cette garantie n'aurait jamais à jouer
effectivement.
Désormais convaincue, la rue de Ri-
voli nous a seulement demandé, avant
de pousser plus loin notre nouvelle ins-
tance, d'utiliser par priorité le reliquat
disponible d'un emprunt autorisé en
1934, soit 12 millions en chiffre rond.
Un décret va incessamment intervenir
pour nous le permettre.
(Lire la suite page 3.)
~M&M
agricole
au Maroc
L'importance de la main-d'œuvre sa-
lariée employée par l'agriculture maro-
caine est d'une évaluation difficile. D'une
part, on ne possède que fort peu d'in-
dications sur les besoins des grandes
propriétés indigènes qui sont le plus sou-
vent exploitées par khamessat ; d'autre
part, le recensement détaillé des fermes
européennes n'est pas encore suffisam-
ment avancé pour fournit des résultats
précis.
Même en limitant la question de la
main-d'œuvre aux seules exploitations
des colons, on ne peut pour le moment
que se borner à des indications approxi-
matives.
Le nombre des fermes européennes au
Maroc est de 3.800 dont environ 2.500
peuvent être considérées comme des do-
maines de moyenne colonisation. Cha-
cune de celles-ci nécessite l'emploi per-
manent, toute l'année, de 8, 10, 12 ou-
vriers indigènes, selon la nature des cul-
tures pratiquées. En plus de ces ou-
vriers, les colons doivent faire appel,
pour les travaux saisonniers, à une main-
d'œuvre supplémentaire qui est fournie
par des indigènes provenant soit des
douars voisins, soit des contrées parfois
fort éloignées : Sous. Drâa, Rif. Tafi-
lîjJèt.
(Lire la suite page 3.)
DE L'ORDRE
DANS LA MAISON
Ne connaissant à M. Mandel, nou-
veau ministre des Colonies, aucune 'rè?
férence coloniale particulière ce qu'il
a de commun avec la majorité de ses
prédécesseurs - et ne pouvant atta-
cher de prix - ce qui n'est pas .dans
notre rôle à son étiquette politique,
nous n'avons pour seule ressource que
celle d'apprécier les qualités de l'hom.
me et de baser sur elles nos espoirs.
De notoriété publique le nouveau
titulaire de la rue Oudinot a deux
grandes qualités : l'énergie, qu'il for.
gea à l'école du « Tigre », son maître,
dans les circonstances que l'on sait ; le
sens de l'administration; de l'organisa-
ti.on, tel qu'il le consacra notamment
par sa brillante gestion aux P. T. T.
Or, rue Oudinot, sur ce plan, nul ne
niera qu'il n'y ait beaucoup à faire. De
multiples cloisons étanches séparent
trop souvent les différents services, et
le ministère lui-même, des gouverne.
ments et des organismes qui en dépen-
dent. Aussi soyons assuré que M. Man-
del va trouver dans son nouveau minis-
tère un champ d'action d'élection. Ré-
organiser en coordonnant, vivifier en
« réactivant », autant que l'on puisse
employer çs terme médical pour une
action administrative, tel est, notam-
ment, l'oeuvre que nous souhaitons voir
entreprendre par notre nouveau minis-
tre.
Son passage rue Oudinot ne serait-Il
marqué que par cette réalisation que
M. Mandel serait en droit d'avoir « bien
mérité des colonies ».
?"~ 1!. LE VERBE. J <
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