Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-04-11
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 avril 1938 11 avril 1938
Description : 1938/04/11 (A39,N15). 1938/04/11 (A39,N15).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6272079m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
« La politique exté-
rieure d'une nation ne
doit pas être dominée
par les idéologies :
elle doit les dominer »
39* année.– N° J 5. Fondateur : Marcel RUEDEL. EditionKebdomadaire. Prix du numéro : Un franc Lundi 11 avril 1938.
Les Annales Colonia les
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PROPAGANDE -
Marine marchande
richesse nationale
: 1 À : D U Par J. LUQUOT.
L,'/-\ P-E C L membre de la commission
L f\ p -t C M l_J C
de la Marine marchande
,
; II et des Colonies
Dans un précédent article nous avons parlé du fret français.
Nous nous attacherons aujourd'hui plus spécialement à la question
de la pêche française et coloniale, considérées comme devant concou-
rir chacune à apporter leur quote-part à la richesse nationale. * -
Le problème ainsi posé apporte la nécessité de transformations
puissantes et rapides dans ce domaine comme dans les transports.
maritimes.
- Cela est si vrai que d'autres nations, notamment l'Allemagne,
par une série de mesures adaptées aux circonstances, en particulier
par des prêts largement consentis aux pêcheurs, favorisent J'exten-
sion de la pêche maritime et fluviale, accomplissant ainsi un redres-
sement de leur marine marchande qui nous laisse actuellement encore
loin des possibilités de concurrence.
Traduisant les préoccupations constantes de la Commission de
la Marine marchande de la Chambre et les buts qu'elle poursuit, « Le
Journal de la Marine marchande », depuis de longs mois et princi-
palement dans son numéro d'octobre 1937, réclame une aide immé-
diate pour la reconstruction de la flotte de pêche, sollièitant une pro-
pagande intensive en faveur de la consommation du poisson en
France. A ces nécessités nous devons ajouter celle de réglementer en
France l'importation dés produits de pêche coloniaux. d'
Il est facile, « a priori », d'objecter que favoriser 1 importation
de tous nos produits de pêche coloniaux c'est concurrencer les pro-
duits de pêche français qui ne sont pas eux-mêmes toujours employés.
En effet, pour ne citer qu'un exemple, rappelons que le 12 juin
dernier, à Saint-Nazaire, d'après « La Pêche Maritime et Fluviale »
un samedi, par suite de la fermeture d'une usine de conserves, un
bateau rentré au port a dû distribuer gratuitemept. ou rejeter à la
mer les 60.000 sardines rapportées. Ceci indique l'urgence de régle-
menter le fonctionnement des usines de conserves, ainsi que le ber I
soin de créer de nouvelles installations;
Toutefois, il faut aussi ajouter que, d'après cette même revue
d'août 1937, un langoustier de retour de Mauritanie, qui avait rap-
porté à Douarnenez 8.000 kilogs le langoustes vertes, a dû en rejeter
3.000 kilos à la mer faute de pouvoir les écouler.
D'autre part, au Maroc, où la pêche est déjà organisée par le
Protectorat français, permettant aux produits marocains de lutter
avantageusement sur nos marchés avec ceux de n'importe quelle pro-
venance étrangère, sans toutefois concurrencer les produits metro-
politains, rapppelons également que les 50 chalutiers de la flottille ca-
sablancaise, en novembre 1937, ayant un jour rapporté. 300 tonnes-de..
sardines en ont eu 180 tonnés d*4bàorbées par les usines, 90. par les
marchés et les v'VfH, lUilS 30 dû à Iqmer.
Ces diverses constatations nous
amènent à dire qu'il y aurait lieu
de prévoir également des usines
de conserves sur place pour ab-
sorber. la pêche coloniale.
Le marin, dont le métier est
rude, qu'il soit algérien, malga-
che, breton, devrait en effet, pou-
voir être toujours sûr d'écouler
le produit de sa pêche pour avoir
une vie matérielle convenable..
(Lire la suite page 3.)
¡: l.,~lo* $ $ $$$$ e i $ $1. e e
M. DE BEAUMONT REELU
DEPUTE DE COCHINCHINE
Le scrutin a eu lieu dimanche 3. La
commission de révision des votes s'est
réunie le surlendemain et a entériné
l'élection de M. de Beaumont. Elle -
rectifié ainsi le nombre des suffrages
Votants : 3.198; bulletins blancs ou
suis : 200; majorité absolue : 1.500.
M. de Beaumont, 1.516 voix au lieu
de 1.514, élu;
M. Béziat, 1.157 voix au lieu de
2.154;
M. Toulouse, 202 voix;
M. Lœsch, 125 voix.
On se souvient dans quelles condi-
tions après 22 mois d'attente fut
invalidée l'élection de M. de Beaumont,
en janvier dernier, alors que celui-ci
venait de partir pour sa lointaine cir-
conscription.
Le nouveau scrutin intervenu la se-
maine dernière confirme des plus net-
tement le premier vieux mainte-
nant de deux ans dont les résultats
furent contestés pour des raisons les
plus diverses.
Le nombre de suffrages obtenu à
nouveau par M. de Beaumont consti-
tue pour lui la meilleure réponse qu'il
pouvait donner à ses détracteurs.
;';::::::1::::J::: :::::::::;: :::::: :::::
« VEILLONS A LA SECURITE
DE NOS COMMUNICATIONS
AVEC L'AFRIQUE DU NORD»
déclarEt, à Laon, M. Guernut
M. Henri Guernut, ancien ministre,
a donné à Pavant, dans l'Aisne, une
conférence sur la situation extérieure.
Il a distingué le conflit espagnol
auquel, a-t-il dit, nous devons rester
étranger et la guerre que font, en
Espagne, à l'Angleterre et à la France,
les gouvernements de Rome et de Ber-
lin.
Il a analysé le plan italo-allemand,
qui est. selon lui, d'isoler la France,
de lui infliger une troisième frontière
à garder, de la couper de ses communi-
cations avec ses colonies, de la frapper
à son point vulnérable en Afrique du
Nord, et de paralyser l'aide anglaise
en lui fermant la Méditerranée occiden-
tale.
Il a marqué, à cet effet, les posi-
tions dès maintenant occupées et les
travaux poursuivis, notamment en ce
qui concerne l'organisation de ces
« deux Dardanelles » : le détroit de'
Gibraltar et le chenal de PenteUaria,
entre la Sicile et la Tunisie.
Encore quelques mois à ce rythme,
a-t-il dit, et.la primauté de l'Empire
britannique en Méditerranée ne 8era
plus qu'un souvenir. Rarement l'his-
toire aura enregistré pareil aveugle- i
ment. J
Le gouverneur général Le Beau vient dé visiter le Sud-Algérien. A Timimoun, le lieutenant Pro-
drome lui présente son peloton de méhàristes
:: X!:::: -------------- --------- ::::::;::::::::::::::;;:1::::::::::::::: :::1:
EN TUNISIE
LE NÉO-DESTOUR
A L'ACTION
Depuis plus de deux ans que le néo-
Destour a repris librement son activité
antifrançaise, nous consignons ici, ré-
gulièrement, tous les méfaits qu'elle
représente. Ils sont nombreux ; d'au-
tres, chaque semaine, s'ajoutent. Notre
inquiétude est d'autant plus grande
que la Tunisie, de nos possessions
nord-africaines, est la plus menacée.
Après les incidents du collège Sa-
diki, à Tunis, voici maintenant une re-
crudescence de l'agitation dans le bled.
A Oued-Meliz un fonctionnaire tuni-
sien a vu sa voiture lapidée.
Une certaine effervescence s'est éga-
lement manifestée au village de Souk-
el-Arba où le chef de la cellule néo-
destourienne a été arrêté pour avoir,
au cours d'une réunion, publiquement
conseillé le refus du paiement de l'im-
pôt, -la désobéissance civile et, en cas'
de guerre, la désertion, le sabotage des'
lignes télégraphiques. et téléphoniques,
le sabotage
-. pnge.Zi)
î LÉS LETTRES •»
rl.'-: -,
v e suis ici pour apprendre
à connaitre l'Algérie d'aujourd'hui
afin de la célébrer comme il se doit. »
déclare Mme Lucie PÀVL-MARGUERITTE
., à notre correspondant particulier
L'année dernière en Tunisie, d'où elle
rapporta ce beau livre : Tunisiennes,
avant, au Maroc, où ̃ elle, écrivit :
Chants berbères, Mme Lucie-Paul Mar-
gueritte retrouve actuellement l'Algé-
rie, son poste ensoleillé, ses souvenirs
d'enfance et la grandeur de l'œuvre
française que son père et son oncle con-
nurent à ses débuts.
Elle écrira un nouveau livre et nos
lecteurs en trouveront .les prémices
dans ces. quelques lignes qu'elle a bien
voulu, pour eux, nous accorder.
Il y a bien longtemps que je sou-
haitais revenir en Algérie. J'en conser-
vais dans ma mémoire de précieux
souvenirs, des images lumineuses. Et
j'en avais tant entendu parler, de cette
radieuse Algérie !
D'abord, par ma grand'mère Mar-
gueritte, qui y vécut les plus belles
années de sa vie auprès de mon grand-
père.
- Par mon père, qui en conservait
la nostalgie pour y-avoir passé dix an-
nées de sa libre enfance..
Par mon oncle Victor, qui y avait
servi à Batna, puis à Blidah dans les
spahis et les chasseurs d'Afrique, ayant
adopté, au début de sa vie, la carrière
militaire.
Je voyais aussi Alger tel que mon
père l'a décrit dans Alger l'hiver, cette
poétique œuvre descriptive ornée de
très belles illustrations de Gervais
Courtellemont.
Mon père ne pouvait supporter les
brumes de l'hiver parisien. Des le mois
de novembre, il. émigrait dans le Midi.
A deux reprises il revint en Algérie.
Ces deux hivers éclairent toute mon
enfance.
Nous occupions au boulevard Bon-
Accueil une grande maison qui avait
la terrasse blanche et le jardin fleuri
de violettes et. le néflier où. grimpait
notre chat Mimi Joe pour échapper à
nos taquineries.
Au delà de la grille, un nègre,
Damboula, parfois s'arrêtait pour dan-
ser en grimaçant. (
Nous allions alors, ma - sœur u et
moi, au petit cours des demoiselles
Brunet. C'est là que j'ai appris à lire.
Je me trouvais bien petite à côté de
mon pupitre noir.
Je revois aussi une ruelle de la
Casbah, que je reconnaîtrai sans doute
au cours de mes périgrinations.
Mais Alger n'est plus l'Alger d'il
y a quarante ans et l'on peut,,à cha-
que pas, s'émerveiller.
Que .de constructions se sont édi-
fiées dans la perle de "AfriqUè ! Alger
est maintenant une ville achevée, et
l'Algérie tout équipée suscitera;, je le
sais, mon admiration, après la suave
Tunisie qui, elle aussi, m'est chère.
Je pense au grand labeur intelli-
gent et désintéressé que supposent ces
travaux-élaborés, réalisés dans tous le
ordres, en Algérie, et je suis heureuse
qu'il me soit donné de rendre hom-
mage à ce labeur.
Je suis ici pour apprendre à con-
naitre l'Algérie d'aujourd'hui afin de
la célébrer.
Je compte m'intéresser à toutes les
manifestations de l'effort français. Je
compte visiter des écoles et des hôpi-
taux, voir les grands barrages, étudier
le fonctionnement de ces sociétés de
prévoyance qui ont pris une activité
nouvelle sous la généreuse impulsion
de M. le gouverneur Le Beau.
Je voudrais aussi me pencher sur
ces ruines pieusement exhumées qui
nous rendent plus sensible encore cette
terre d'Afrique riche de tout son
passé !
Je compte enfin m'enchanter de
la beauté d'une terre inoubliable par
ses charmes nombreux. Et,, de tout ce
que j'aurai appris, vu et sentj, faire une
œuvre qui, apprenne au -public, trop
souvent ûgnorant, ce que les Français
ont fait "en Algérie, ce que l'Algérie,
doit à la France.
::::::::;::: 1::: r: H:::: 11::::: n:::::s:
LA QUESTION DES ILES
CANTON ET ENPERBURT
- -
Nous avons signalé en son temps la
mainmise opérée par les Etats-Unis
sur l'archipel des Phœnix.
En dépit des réserves catégoriques
élevées par le gouvernement anglais,
le gouvernement de-Washington vient
d'accorder aux Panamericar. Airways
le droit d'établir une base aérienne sur
l'ne Canton, dans l'archipel contesté.
En outre, et depuis le 7 mars, des
colons américains ont été établis dans
cette île. Il semble donc bien que les
Etats-Unis soient résolus à s'adjuger
sans plus de formes cette importante
position dans le -Pacifique.
Le 105' gouvernement de la III.
République ii''$(.j>lus ! Au 106"/
Le 4e ministère de Front popu-
laire est venu, on se souvient dans
quelles conditions, au lendemain de
l'Anschluss. Il s'en va, après une
longue agonie, à la veille de la fête
du « Reich Grand Allemand »
Ainsi l'Histoire pourra écrire que
nos défaites étaient enchaînées au
char des victoires de nos voisins.
Demain un gouvernement Dala-
dier ramènera un peu de confiance.
Mais le jeu politique continuera !
PENSERA-T-OX A LA FRANCE ?
QUI PENSE
A L'EMPIRE ?
Telle est la question que M. Emile
Roche vient de poser, fort nettement et
sur un mode des plus découragé, dans
« La République » :
« Notre indifférence à leur égard (les
colonies) est-elle faite seulement de
notre indifférence de terriens pour ce
qui se passé au delà des mers, et qui
apparaît à certaines époques de l'his-
totre, sous là monarchie comme sous
ia'républiquè ?< v .:. - ":'. f
« Mi pou"
tant, : noùi-nous étions intéressés au
problème colonial.. Nous étions victo-
rieux, l'âme de la France vjbrait aux
grandes choses. Et maintenant nous
nous intéressons moins que jamais à
notre Empire.
« N'y a-t-il pas une corrélation entre
les deux phénomènes : déclin français,
indifférence coloniale ? La France n'a
plus d'âme, la' France se perd et se
ruine en des controverses de plus en
plus stériles, la France ne bouge plus.
Le rapprochement des idées n'est-il pas
frappant ?» :
Qui pense à l'Empire 7
P. LE VERBE.
(Lire la suite page 3.)
9$9$ 9 $ $115 $ e 5 $ $
PROPAGANDE
COLONIALE
UN « EMPIRE DAY »
FRANÇAIS
Sur l'initiative du « Comité
national de la semaine colo-
niale », M. Jean Zay, ministre
de l'Education nationale vient
d'instituer, pour le 28 mai pro-
chain une « journée scolaire de
la France d'outre-mer », réplique
du fameux « Empire Day » bri-
tannique. Célébrée dans toutes
les écoles de France, cette jour-
née sera -vraisemblablement
étendue aux écoles -d'outre-mer
afin que tous les jeunes français
se sentent en même temps so-,
lidairès d'un immense Empire.
Nous applaudissons ici à une
innovation qui, si elle est suivie -
par tous avec la passion de la
« chose impériale » qui s'impose
pourra être une belle manifesta-
tion de propagande. -
Espérons qu'on ne s'en tiendra
point-là": une Journée de l'Em-
pire .dans les écoles,, c'est bien.
Une heure hebdomadaire d'his-.
toire coloniale, ainsi que le. pré-
conisait récemment dans nos co-
lonnes notre collaborateur Pierre
Fontaine, ce sera mieux.
L'un d'ailleurs n'empêche pas
l'autre, bien au contraire. On ne
fera jamais trop en faveur de
l'Empire auprès des enfants de
France appelés à en devenir les
héritiers et les responsables.
EN 'SYRIE
LES MÉRITÉS
ET LE TRAITÉ
Au cours des derniers débats à la
Chambre syrienne, le gouvernement a
subi de vives critiques en ce qui con-
cerne l'administration du pays et le
procès mené contre l'opposition dont
certains membres furent condamnés,
injustement dit-on. Quelques députés
9e sont fait l'écho des appréhensions
suscitées dans le pays à la suite du
retard continuel apporté par le Par-
lement français à la ratification du
traité avec la Syrie. à bout » déclara M. Loufi Haffar qui
demanda : « Pourquoi cette ratifica-
tion traine-t-elle, toujours en longueur.
Tantôt on nous la promet pour le mois
d'octobre, tantôt pour janvier, février. »
Après les interpellations et les expli-
cations de M. Mardam Bey, président
du Conseil, on sait que le cabinet a
obtenu un vote de confiance, mais à
l'issue de la réunion, M. Saadallah Ja-
bri; ministre de l'Intérieur et des Af-
faires/é.trangère^, .a. présenté , sa dé-
', ---,«
(Lfr» là «itU» pâjté 13.)
~:J:r: :::::::: ---------------- :11 :HH:::
« PARIS-MONDIAL »
provoque, pour les coloniaux
la création d'un nouvel organisme :
Le Comité de radiodiffusion coloniale
nous dit M. BREMOND,
Directeur des émissions aux P.T.T.
Nous avons annoncé dernièrement
l'inauguration du nouveau poste à
ondes courtes des Essarts-le-Roi.
Cette inauguration est une date dans
l'histoire de la radiodiffusion fran-
çaise. Pour les auditeurs d'outre-mer,
c'est une amélioration trop impor-
tante pour que nous n'y revenions
pas.
« Radio-Colonial » aux murmures
chevrotants est devenu « Paris-Mon-
dial » à la voix puissante. Grâce à lui,
enfin, les Français de l'extérieur,
éparpillés sous toutes les latitudes,
pourront être quotidiennement en
contact avec la métropole.
Pour eux nous sommes allé au mi-
nistère des P.T.T. demander quel-
ques précisions à la personne la plus
qualifiée, en l'occurrence M. Bré-
mond, directeur des .'émission'Sr
Le poste à ondes courtes , dès
Essarts constitue une amélioration in-
contestable, certes, jnais' je !dois vous
dire qu'il ne s'agit là que d'un poste
de transition. Le fin.-du fin sera*la
x:: ::: ::zt::::~ :{:::U~: :Ir::~ 11:::
A LA COMMISSION
A LA
'., D'ENQUETE ,.
La. Commission d'enquête dans les
territoires d'outre-mer a mis au point
deux nouveaux questionnaires qui ont
été adressés aux chefs des colonies.
Le premier concernant l'industrie
permettra de réunir une documentation
complète sur l'activité industrielle de
nos colonies, le nombre d'entreprises
qui existent, l'effectif de main-d'œuvre
employé et les salaires attribués. Les
professions, seront codifiées par gran-
des catégories.
Le second questionnaire déterminera
les éléments composant la population
européenne.
LA COlON'DSATDON. IINI MARCHE
CHEZ LES AUTRES.
:' A Salisbury, en Rhodésie, vient de s'ouvrir une grande conférence en faveur de la colonisation
par l'immigration de colons britanniques. :":", <-
Le ministre de l'Intérieur a exposé un projet consistant, avec l'accord du comité central de
Londres, à jeter les bases d'un vaste plan d'immigration financé par Londres et la Rhodésie.
Ainsi, chez les autres, non seulement on encourage, maison aide la colonisation des nationaux.
Chez nous, par contre, non seulement on la décourage, mais on l'entrave. pour ne pas dire qu'on l'in-
terdit : plus de concessions au Cameroun, limitées à Madagascar, seulement des baux emphythéotiques
en Côte d'Ivoire. -
Ce qui est vrai chez les autres ne l'est pas chez nous ! En France, n'est-ce pas, 11 faut lutter-
contre le « colonialisme * ,
L'industrialisation
* l'
de nos colonies
de nos colonies
Par Félix COUSIN
S'il est une question qui, subite-
ment, soit sortie de la troupe des
figurants pour jouer le rôle de ve-
dette, c'est, à coup sûr, celle de l'in-
dustrialisation des colonies.
On a commencé à s'en inquiéter au
moment de la Conférence impériale
de 1934 qui évoqua devant elle, avec
une haute compétence, tous les pro-
blèmes intéressant l'avenir de nus
possessions d'outre-mer. Puis les bou-
ches se sont tues. Depuis un an, elles
s'ouvrent à nouveau pour exprimer,
parfois avec vivacité, des méconten-
tements ou des espoirs aux formes
bigarrées.
La concurrence faite aux tissus mé-
tropolitains par une usine indochi-
noise et à l'huilerie de Marseille et
de Bordeaux par une usine sénéga-
laise a mis, notamment, en grand
émoi les groupements cotonniers
français et les industriels de nos
ports.
Un discours retentissant de rémi-
nent président de la Chambre de
commerce d'Alger, M. Morard, un li-
vre remarquable de M. Paul Bernard,
la création d'une commission de l'in-
dustrialisation au sein du Conseil su-
périeur de la France d'outre-mer ont
révélé au public l'importance d'une
question qui paraissait devoir rester
longtemps encore enfermée dans le
trop vaste domaine de son indiffé-
rence. Félicitons-nous-en, car cette
question mérite une attention parti-
culière, aussi bien en raison des
perspectives étendues qu'ouvre sa so-
lution que de la complexité des pro-
blèmes au'elle soulève.
De ces problèmes, nous voudrions
indiquer, ici, les aspects essentiels.
On sait que la France extérieure
n'a guère produit et exporté jusqu'à
présent que des matières premières.
Mais à mesure qu'elle évolue, elle
consomme davantage de marchan-
dises fabriquées. Paar se procarer
eéîies-ei à mpiîleuri compte, et pour
pouvoir ainsi en consommer de plus
mise en service, l'année prochaine,
à Pâques, de l'ancien poste de Pon-
toise que l'on installe dans le Cher,
comme vous le savez. Celui-ci sera
plus puissant encore et mieux dirigé.
Les Essarts ne sera alors qu'un poste
de renfort.
Cependant, Monsieur le direc-
teur, d'ores et déjà.
Les Essarts, avec ses ondes cour-
tes dirigées, touche le monde entier.
Suivant la direction donnée, celles-ci
transmettent nos émissions à une ré-
gion ou à une autre, au choix. Nous
pouvons servir ainsi chacun séparé-
ment, alternativement. Cette concen-
tration de l'effort, si l'on peut dire,
donne d'excellents résultats, surtout
une netteté parfaite comme on nous
l'assure déjà d'Amérique et d'ailleurs.
Tous les postes récepteurs de vente
courante sont en mesure de capter
toute émission dirigée sur eux.
Ainsi, vous pourrez émettre dans
le rayon que vous choisirez, aux heu-
res que vous voulez ?
Dans le rayon, certainement.
Aux heures que nous voulons, par
contre, pas toujours, car il faut tenir
compte de ce que certaines ondes
passent ou ne passent pas à certaines
heures ou à d'autres. Pourquoi ? C'est
là un des nombreux mystères de
l'éther. Ils .seront très certainement
percés un jour. Pour l'instant, la ra-
dio se meut encore dans les ténèbres.
« Cependant, nous nous efforçons
d'adapter ces défaillances de l'in-
connu aux nécessités sociales de la
réception. Car il faut toucher l'audi-
teur aux heures où il peut l'être.
Tout ceci, Monsieur le directeur,
c'est de la technique. Si nous parlions
un peu application pratique ?
C'est-à-dire : programme, n'est-
ce pas ? Certainement, car nos nou-
veaux moyens nécessitent une réor-
ganisation complète, ou plutôt une
extension de celui déjà existant.
« Aussi le Conseil supérieur des
émissions que vient de prendre M.
Albert Sarraut s'en est-il préoccupé
lors de sa dernière réunion, à laquelle
assistait M. Marius Moutet..La créa-
tion d'un comité de radiodiffusion
coloniale, dont la présidence sera
confiée à M. Albert Sarraut, a été dé-
cidée. Un arrêté interviendra inces-
samment.
« Ce comité comprendra de hautes
personnalités coloniales et des repré-
sentants desvsix sections du Conseil
isupérieur des émissions. Il sera char-
gé de préparer la matière même, des
émissions dirigées outre-mer et orga-
nisera la propagande coloniale dans
la métropole.
(Lire-la suite pago J.), .--.
grandes quantités, nos populations
indigènes se rendirent compte qu'el-
les auraient intérêt à les-fabriquer
sur place en utilisant les matières à
leur portée. Elles sont aptes à com-
prendre. aujourd'hui, que cette fabri-
cation locale serait peu coûteuse et
procurerait, du travail à la main-
d'œuvre qui, dans certaines régions,
ne trouve pas à s'employer et souffre
cruellement de son inaction.
La création d'industries locales pa-
rait en effet s'imposer dans ce cas
de façon impérieuse.
Mais de tels projets provoquent de
la part des usiniers métropolitains de
véhémentes .protestations. « La créa-
tion d'usines dans nos colonies, di-
sent-ils, va avoir comme conséquence
une diminution de leurs achats de
marchandises françaises ; notre in-
dustrie, déjà cruellement frappée par
la fermeture des marchés étrangers,
va être obligée de restreindre encore
sa production et de mettre en chô-
mage ses ouvriers. »
Les Chambres de commerce de
Marseille et de Bordeaux ont été aler-
tées et s'agitent. Les tissages de l!Est
et de Normandie, de leur côté, jettent
un cri d'alarme et appellent à l'aide
tous ceux qui ont mission de défen-
dre les 250.000 ouvriers dû textile.
« Va-t-on priver de son pain quoti-
dien, clament leurs défenseurs, une
partie de cette population ouvrière
pour donner du travail à' dès indi-
gènes qui peuvent vivre sans être
ouvriers en cultivant leurs champs
et en se nourrissant de l'air du temps
et de la chaleur du soleil ? La France
ne doit pas être victime de sa géné-
rosité et des sacrifices qu'elle s'est
imposée pour ses sujets jaunes ou
noirs >
Entre deux thèses si nettement op-
posées, il semble, au premier abord,
qu'il y. ait ;un ahîme; infranchissable.
Nous ne leucroyans«pas et nous pou-
vons- dire que telle est aussi l'opinion
de la commission du Conseil supé-
rieur qui fera connaître les conclu.
sions de ses travaux à la prochaine
session du Conseil économique de
cette assemblée qui se réunira dans
quelques jours.
Il est impossible de prétendre que,
par égard pour les ouvriers de la mé-
tropole, on doive interdire toute in-
dustrialisation dans notre Empire.
(Lire la suite page 3.)
: =::::::~n n :::::::.::::::: :t:: f ::11 2
LE GOUVERNEUR GENERAL
AIITOIIETT. EST MORT
M. Raphaël Antonetti, gouverneur
général honoraire des colonies, mem-
bre du conseil supérieur des colonies,
commandeur de la Légion d'honneur,
est mort, jeudi matin, à Paris.
Les obsèques ont eu lieu avant-hier
samedi, à Notre-Dame-des-Champs. en
présence de nombreuses personnalités.
Né à Marseille, le 2 décembre 1872.
M. Antonetti. entré très jeune dans
l'administration coloniale, y avait fran-
chi successivement tous les échelons
jusqu'au plus élevé.
-i ou ce sa carriere se poursuivit en
Afrique, à l'exception toutefois de son
poste de début à Tahiti, en 1891. Au
cours de ses vingt-cinq années de vie
africaine, il fut successivement au Con-
go, à Mayotte, à la Côte des Somalis.
au Dahomey (1908). où il a rempli les
fonctions de secrétaire général, puis
au Sénégal (1911), également comme
secrétaire général. Gouverneur du
Haut-Sénégal-Niger, puis de la Côte
d'Ivoire en 1919, il était nommé, en
1924, gouverneur général de l'A.E.F.,
où il devait rester dix ans, menant ac-
tivement la lutte contre la maladie du
sommeil, s'attachant surtout à la réa-
lisation la plus prompte du Congo-
Océan, dont les travaux avaient com-
mencé en 1923.
Son action alors, au cours de ces
dix années, fut souvent très discutée.
Le gouverneur général Antonetti avait
fait sien le chemin de fer. Contre tous
les obstacles il le réalisa. pour le plus
grand bien ou pour le plus grand
malheur de l'A.E.F. ?
L'avenir en décidera, mais M. Anto-
netti avait la foi. Ce n'est qu'avec elle
que l'on fait de grandes choses.
- - - - - - - - - - - - -
LE GOUVERNEUR IEIERAL.
LE BEAU AU MAROC
Devant poursuivre avec le général
Noguès des conversations annoncées a
Alger lors des derniers passages du
résident général du Maroc, le gouver-
neur général Le Beau vient de faire
un court voyage dans le Protectorat.
Voyageant en avion, le gouverneur
général est arrivé samedi 2 à Fès où
l'attendait le général Noguès, retour
d'une tournée dans le Rif.
L'après-midi fut consacrée à la visi-
te de la Médina, puis, en voiture, tous
deux gagnèrent Rabat, visitant au pas-
sage Moulay-Idriss, Zerhoum et Volu-
bilis. ,
Le lendemain dimanche, M. Le Beau
fut reçu en audience par le sultan, puis
le reste de la journée fut consacré aux
conversations qui devaient être pour-
suivies.
Toujours par avion le gouverneur
général Le Beau à regagné Alger lun-
di 4 à midi. ,
rieure d'une nation ne
doit pas être dominée
par les idéologies :
elle doit les dominer »
39* année.– N° J 5. Fondateur : Marcel RUEDEL. EditionKebdomadaire. Prix du numéro : Un franc Lundi 11 avril 1938.
Les Annales Colonia les
es:. n .'o.anll es
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Correspondants particuliers dans tout l'Empire et dans les ports de la Métropole.
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PROPAGANDE -
Marine marchande
richesse nationale
: 1 À : D U Par J. LUQUOT.
L,'/-\ P-E C L membre de la commission
L f\ p -t C M l_J C
de la Marine marchande
,
; II et des Colonies
Dans un précédent article nous avons parlé du fret français.
Nous nous attacherons aujourd'hui plus spécialement à la question
de la pêche française et coloniale, considérées comme devant concou-
rir chacune à apporter leur quote-part à la richesse nationale. * -
Le problème ainsi posé apporte la nécessité de transformations
puissantes et rapides dans ce domaine comme dans les transports.
maritimes.
- Cela est si vrai que d'autres nations, notamment l'Allemagne,
par une série de mesures adaptées aux circonstances, en particulier
par des prêts largement consentis aux pêcheurs, favorisent J'exten-
sion de la pêche maritime et fluviale, accomplissant ainsi un redres-
sement de leur marine marchande qui nous laisse actuellement encore
loin des possibilités de concurrence.
Traduisant les préoccupations constantes de la Commission de
la Marine marchande de la Chambre et les buts qu'elle poursuit, « Le
Journal de la Marine marchande », depuis de longs mois et princi-
palement dans son numéro d'octobre 1937, réclame une aide immé-
diate pour la reconstruction de la flotte de pêche, sollièitant une pro-
pagande intensive en faveur de la consommation du poisson en
France. A ces nécessités nous devons ajouter celle de réglementer en
France l'importation dés produits de pêche coloniaux. d'
Il est facile, « a priori », d'objecter que favoriser 1 importation
de tous nos produits de pêche coloniaux c'est concurrencer les pro-
duits de pêche français qui ne sont pas eux-mêmes toujours employés.
En effet, pour ne citer qu'un exemple, rappelons que le 12 juin
dernier, à Saint-Nazaire, d'après « La Pêche Maritime et Fluviale »
un samedi, par suite de la fermeture d'une usine de conserves, un
bateau rentré au port a dû distribuer gratuitemept. ou rejeter à la
mer les 60.000 sardines rapportées. Ceci indique l'urgence de régle-
menter le fonctionnement des usines de conserves, ainsi que le ber I
soin de créer de nouvelles installations;
Toutefois, il faut aussi ajouter que, d'après cette même revue
d'août 1937, un langoustier de retour de Mauritanie, qui avait rap-
porté à Douarnenez 8.000 kilogs le langoustes vertes, a dû en rejeter
3.000 kilos à la mer faute de pouvoir les écouler.
D'autre part, au Maroc, où la pêche est déjà organisée par le
Protectorat français, permettant aux produits marocains de lutter
avantageusement sur nos marchés avec ceux de n'importe quelle pro-
venance étrangère, sans toutefois concurrencer les produits metro-
politains, rapppelons également que les 50 chalutiers de la flottille ca-
sablancaise, en novembre 1937, ayant un jour rapporté. 300 tonnes-de..
sardines en ont eu 180 tonnés d*4bàorbées par les usines, 90. par les
marchés et les v'VfH, lUilS 30 dû à Iqmer.
Ces diverses constatations nous
amènent à dire qu'il y aurait lieu
de prévoir également des usines
de conserves sur place pour ab-
sorber. la pêche coloniale.
Le marin, dont le métier est
rude, qu'il soit algérien, malga-
che, breton, devrait en effet, pou-
voir être toujours sûr d'écouler
le produit de sa pêche pour avoir
une vie matérielle convenable..
(Lire la suite page 3.)
¡: l.,~lo* $ $ $$$$ e i $ $1. e e
M. DE BEAUMONT REELU
DEPUTE DE COCHINCHINE
Le scrutin a eu lieu dimanche 3. La
commission de révision des votes s'est
réunie le surlendemain et a entériné
l'élection de M. de Beaumont. Elle -
rectifié ainsi le nombre des suffrages
Votants : 3.198; bulletins blancs ou
suis : 200; majorité absolue : 1.500.
M. de Beaumont, 1.516 voix au lieu
de 1.514, élu;
M. Béziat, 1.157 voix au lieu de
2.154;
M. Toulouse, 202 voix;
M. Lœsch, 125 voix.
On se souvient dans quelles condi-
tions après 22 mois d'attente fut
invalidée l'élection de M. de Beaumont,
en janvier dernier, alors que celui-ci
venait de partir pour sa lointaine cir-
conscription.
Le nouveau scrutin intervenu la se-
maine dernière confirme des plus net-
tement le premier vieux mainte-
nant de deux ans dont les résultats
furent contestés pour des raisons les
plus diverses.
Le nombre de suffrages obtenu à
nouveau par M. de Beaumont consti-
tue pour lui la meilleure réponse qu'il
pouvait donner à ses détracteurs.
;';::::::1::::J::: :::::::::;: :::::: :::::
« VEILLONS A LA SECURITE
DE NOS COMMUNICATIONS
AVEC L'AFRIQUE DU NORD»
déclarEt, à Laon, M. Guernut
M. Henri Guernut, ancien ministre,
a donné à Pavant, dans l'Aisne, une
conférence sur la situation extérieure.
Il a distingué le conflit espagnol
auquel, a-t-il dit, nous devons rester
étranger et la guerre que font, en
Espagne, à l'Angleterre et à la France,
les gouvernements de Rome et de Ber-
lin.
Il a analysé le plan italo-allemand,
qui est. selon lui, d'isoler la France,
de lui infliger une troisième frontière
à garder, de la couper de ses communi-
cations avec ses colonies, de la frapper
à son point vulnérable en Afrique du
Nord, et de paralyser l'aide anglaise
en lui fermant la Méditerranée occiden-
tale.
Il a marqué, à cet effet, les posi-
tions dès maintenant occupées et les
travaux poursuivis, notamment en ce
qui concerne l'organisation de ces
« deux Dardanelles » : le détroit de'
Gibraltar et le chenal de PenteUaria,
entre la Sicile et la Tunisie.
Encore quelques mois à ce rythme,
a-t-il dit, et.la primauté de l'Empire
britannique en Méditerranée ne 8era
plus qu'un souvenir. Rarement l'his-
toire aura enregistré pareil aveugle- i
ment. J
Le gouverneur général Le Beau vient dé visiter le Sud-Algérien. A Timimoun, le lieutenant Pro-
drome lui présente son peloton de méhàristes
:: X!:::: -------------- --------- ::::::;::::::::::::::;;:1::::::::::::::: :::1:
EN TUNISIE
LE NÉO-DESTOUR
A L'ACTION
Depuis plus de deux ans que le néo-
Destour a repris librement son activité
antifrançaise, nous consignons ici, ré-
gulièrement, tous les méfaits qu'elle
représente. Ils sont nombreux ; d'au-
tres, chaque semaine, s'ajoutent. Notre
inquiétude est d'autant plus grande
que la Tunisie, de nos possessions
nord-africaines, est la plus menacée.
Après les incidents du collège Sa-
diki, à Tunis, voici maintenant une re-
crudescence de l'agitation dans le bled.
A Oued-Meliz un fonctionnaire tuni-
sien a vu sa voiture lapidée.
Une certaine effervescence s'est éga-
lement manifestée au village de Souk-
el-Arba où le chef de la cellule néo-
destourienne a été arrêté pour avoir,
au cours d'une réunion, publiquement
conseillé le refus du paiement de l'im-
pôt, -la désobéissance civile et, en cas'
de guerre, la désertion, le sabotage des'
lignes télégraphiques. et téléphoniques,
le sabotage
-. pnge.Zi)
î LÉS LETTRES •»
rl.'-: -,
v e suis ici pour apprendre
à connaitre l'Algérie d'aujourd'hui
afin de la célébrer comme il se doit. »
déclare Mme Lucie PÀVL-MARGUERITTE
., à notre correspondant particulier
L'année dernière en Tunisie, d'où elle
rapporta ce beau livre : Tunisiennes,
avant, au Maroc, où ̃ elle, écrivit :
Chants berbères, Mme Lucie-Paul Mar-
gueritte retrouve actuellement l'Algé-
rie, son poste ensoleillé, ses souvenirs
d'enfance et la grandeur de l'œuvre
française que son père et son oncle con-
nurent à ses débuts.
Elle écrira un nouveau livre et nos
lecteurs en trouveront .les prémices
dans ces. quelques lignes qu'elle a bien
voulu, pour eux, nous accorder.
Il y a bien longtemps que je sou-
haitais revenir en Algérie. J'en conser-
vais dans ma mémoire de précieux
souvenirs, des images lumineuses. Et
j'en avais tant entendu parler, de cette
radieuse Algérie !
D'abord, par ma grand'mère Mar-
gueritte, qui y vécut les plus belles
années de sa vie auprès de mon grand-
père.
- Par mon père, qui en conservait
la nostalgie pour y-avoir passé dix an-
nées de sa libre enfance..
Par mon oncle Victor, qui y avait
servi à Batna, puis à Blidah dans les
spahis et les chasseurs d'Afrique, ayant
adopté, au début de sa vie, la carrière
militaire.
Je voyais aussi Alger tel que mon
père l'a décrit dans Alger l'hiver, cette
poétique œuvre descriptive ornée de
très belles illustrations de Gervais
Courtellemont.
Mon père ne pouvait supporter les
brumes de l'hiver parisien. Des le mois
de novembre, il. émigrait dans le Midi.
A deux reprises il revint en Algérie.
Ces deux hivers éclairent toute mon
enfance.
Nous occupions au boulevard Bon-
Accueil une grande maison qui avait
la terrasse blanche et le jardin fleuri
de violettes et. le néflier où. grimpait
notre chat Mimi Joe pour échapper à
nos taquineries.
Au delà de la grille, un nègre,
Damboula, parfois s'arrêtait pour dan-
ser en grimaçant. (
Nous allions alors, ma - sœur u et
moi, au petit cours des demoiselles
Brunet. C'est là que j'ai appris à lire.
Je me trouvais bien petite à côté de
mon pupitre noir.
Je revois aussi une ruelle de la
Casbah, que je reconnaîtrai sans doute
au cours de mes périgrinations.
Mais Alger n'est plus l'Alger d'il
y a quarante ans et l'on peut,,à cha-
que pas, s'émerveiller.
Que .de constructions se sont édi-
fiées dans la perle de "AfriqUè ! Alger
est maintenant une ville achevée, et
l'Algérie tout équipée suscitera;, je le
sais, mon admiration, après la suave
Tunisie qui, elle aussi, m'est chère.
Je pense au grand labeur intelli-
gent et désintéressé que supposent ces
travaux-élaborés, réalisés dans tous le
ordres, en Algérie, et je suis heureuse
qu'il me soit donné de rendre hom-
mage à ce labeur.
Je suis ici pour apprendre à con-
naitre l'Algérie d'aujourd'hui afin de
la célébrer.
Je compte m'intéresser à toutes les
manifestations de l'effort français. Je
compte visiter des écoles et des hôpi-
taux, voir les grands barrages, étudier
le fonctionnement de ces sociétés de
prévoyance qui ont pris une activité
nouvelle sous la généreuse impulsion
de M. le gouverneur Le Beau.
Je voudrais aussi me pencher sur
ces ruines pieusement exhumées qui
nous rendent plus sensible encore cette
terre d'Afrique riche de tout son
passé !
Je compte enfin m'enchanter de
la beauté d'une terre inoubliable par
ses charmes nombreux. Et,, de tout ce
que j'aurai appris, vu et sentj, faire une
œuvre qui, apprenne au -public, trop
souvent ûgnorant, ce que les Français
ont fait "en Algérie, ce que l'Algérie,
doit à la France.
::::::::;::: 1::: r: H:::: 11::::: n:::::s:
LA QUESTION DES ILES
CANTON ET ENPERBURT
- -
Nous avons signalé en son temps la
mainmise opérée par les Etats-Unis
sur l'archipel des Phœnix.
En dépit des réserves catégoriques
élevées par le gouvernement anglais,
le gouvernement de-Washington vient
d'accorder aux Panamericar. Airways
le droit d'établir une base aérienne sur
l'ne Canton, dans l'archipel contesté.
En outre, et depuis le 7 mars, des
colons américains ont été établis dans
cette île. Il semble donc bien que les
Etats-Unis soient résolus à s'adjuger
sans plus de formes cette importante
position dans le -Pacifique.
Le 105' gouvernement de la III.
République ii''$(.j>lus ! Au 106"/
Le 4e ministère de Front popu-
laire est venu, on se souvient dans
quelles conditions, au lendemain de
l'Anschluss. Il s'en va, après une
longue agonie, à la veille de la fête
du « Reich Grand Allemand »
Ainsi l'Histoire pourra écrire que
nos défaites étaient enchaînées au
char des victoires de nos voisins.
Demain un gouvernement Dala-
dier ramènera un peu de confiance.
Mais le jeu politique continuera !
PENSERA-T-OX A LA FRANCE ?
QUI PENSE
A L'EMPIRE ?
Telle est la question que M. Emile
Roche vient de poser, fort nettement et
sur un mode des plus découragé, dans
« La République » :
« Notre indifférence à leur égard (les
colonies) est-elle faite seulement de
notre indifférence de terriens pour ce
qui se passé au delà des mers, et qui
apparaît à certaines époques de l'his-
totre, sous là monarchie comme sous
ia'républiquè ?< v .:. - ":'. f
« Mi pou"
tant, : noùi-nous étions intéressés au
problème colonial.. Nous étions victo-
rieux, l'âme de la France vjbrait aux
grandes choses. Et maintenant nous
nous intéressons moins que jamais à
notre Empire.
« N'y a-t-il pas une corrélation entre
les deux phénomènes : déclin français,
indifférence coloniale ? La France n'a
plus d'âme, la' France se perd et se
ruine en des controverses de plus en
plus stériles, la France ne bouge plus.
Le rapprochement des idées n'est-il pas
frappant ?» :
Qui pense à l'Empire 7
P. LE VERBE.
(Lire la suite page 3.)
9$9$ 9 $ $115 $ e 5 $ $
PROPAGANDE
COLONIALE
UN « EMPIRE DAY »
FRANÇAIS
Sur l'initiative du « Comité
national de la semaine colo-
niale », M. Jean Zay, ministre
de l'Education nationale vient
d'instituer, pour le 28 mai pro-
chain une « journée scolaire de
la France d'outre-mer », réplique
du fameux « Empire Day » bri-
tannique. Célébrée dans toutes
les écoles de France, cette jour-
née sera -vraisemblablement
étendue aux écoles -d'outre-mer
afin que tous les jeunes français
se sentent en même temps so-,
lidairès d'un immense Empire.
Nous applaudissons ici à une
innovation qui, si elle est suivie -
par tous avec la passion de la
« chose impériale » qui s'impose
pourra être une belle manifesta-
tion de propagande. -
Espérons qu'on ne s'en tiendra
point-là": une Journée de l'Em-
pire .dans les écoles,, c'est bien.
Une heure hebdomadaire d'his-.
toire coloniale, ainsi que le. pré-
conisait récemment dans nos co-
lonnes notre collaborateur Pierre
Fontaine, ce sera mieux.
L'un d'ailleurs n'empêche pas
l'autre, bien au contraire. On ne
fera jamais trop en faveur de
l'Empire auprès des enfants de
France appelés à en devenir les
héritiers et les responsables.
EN 'SYRIE
LES MÉRITÉS
ET LE TRAITÉ
Au cours des derniers débats à la
Chambre syrienne, le gouvernement a
subi de vives critiques en ce qui con-
cerne l'administration du pays et le
procès mené contre l'opposition dont
certains membres furent condamnés,
injustement dit-on. Quelques députés
9e sont fait l'écho des appréhensions
suscitées dans le pays à la suite du
retard continuel apporté par le Par-
lement français à la ratification du
traité avec la Syrie.
demanda : « Pourquoi cette ratifica-
tion traine-t-elle, toujours en longueur.
Tantôt on nous la promet pour le mois
d'octobre, tantôt pour janvier, février. »
Après les interpellations et les expli-
cations de M. Mardam Bey, président
du Conseil, on sait que le cabinet a
obtenu un vote de confiance, mais à
l'issue de la réunion, M. Saadallah Ja-
bri; ministre de l'Intérieur et des Af-
faires/é.trangère^, .a. présenté , sa dé-
', ---,«
(Lfr» là «itU» pâjté 13.)
~:J:r: :::::::: ---------------- :11 :HH:::
« PARIS-MONDIAL »
provoque, pour les coloniaux
la création d'un nouvel organisme :
Le Comité de radiodiffusion coloniale
nous dit M. BREMOND,
Directeur des émissions aux P.T.T.
Nous avons annoncé dernièrement
l'inauguration du nouveau poste à
ondes courtes des Essarts-le-Roi.
Cette inauguration est une date dans
l'histoire de la radiodiffusion fran-
çaise. Pour les auditeurs d'outre-mer,
c'est une amélioration trop impor-
tante pour que nous n'y revenions
pas.
« Radio-Colonial » aux murmures
chevrotants est devenu « Paris-Mon-
dial » à la voix puissante. Grâce à lui,
enfin, les Français de l'extérieur,
éparpillés sous toutes les latitudes,
pourront être quotidiennement en
contact avec la métropole.
Pour eux nous sommes allé au mi-
nistère des P.T.T. demander quel-
ques précisions à la personne la plus
qualifiée, en l'occurrence M. Bré-
mond, directeur des .'émission'Sr
Le poste à ondes courtes , dès
Essarts constitue une amélioration in-
contestable, certes, jnais' je !dois vous
dire qu'il ne s'agit là que d'un poste
de transition. Le fin.-du fin sera*la
x:: ::: ::zt::::~ :{:::U~: :Ir::~ 11:::
A LA COMMISSION
A LA
'., D'ENQUETE ,.
La. Commission d'enquête dans les
territoires d'outre-mer a mis au point
deux nouveaux questionnaires qui ont
été adressés aux chefs des colonies.
Le premier concernant l'industrie
permettra de réunir une documentation
complète sur l'activité industrielle de
nos colonies, le nombre d'entreprises
qui existent, l'effectif de main-d'œuvre
employé et les salaires attribués. Les
professions, seront codifiées par gran-
des catégories.
Le second questionnaire déterminera
les éléments composant la population
européenne.
LA COlON'DSATDON. IINI MARCHE
CHEZ LES AUTRES.
:' A Salisbury, en Rhodésie, vient de s'ouvrir une grande conférence en faveur de la colonisation
par l'immigration de colons britanniques. :":", <-
Le ministre de l'Intérieur a exposé un projet consistant, avec l'accord du comité central de
Londres, à jeter les bases d'un vaste plan d'immigration financé par Londres et la Rhodésie.
Ainsi, chez les autres, non seulement on encourage, maison aide la colonisation des nationaux.
Chez nous, par contre, non seulement on la décourage, mais on l'entrave. pour ne pas dire qu'on l'in-
terdit : plus de concessions au Cameroun, limitées à Madagascar, seulement des baux emphythéotiques
en Côte d'Ivoire. -
Ce qui est vrai chez les autres ne l'est pas chez nous ! En France, n'est-ce pas, 11 faut lutter-
contre le « colonialisme * ,
L'industrialisation
* l'
de nos colonies
de nos colonies
Par Félix COUSIN
S'il est une question qui, subite-
ment, soit sortie de la troupe des
figurants pour jouer le rôle de ve-
dette, c'est, à coup sûr, celle de l'in-
dustrialisation des colonies.
On a commencé à s'en inquiéter au
moment de la Conférence impériale
de 1934 qui évoqua devant elle, avec
une haute compétence, tous les pro-
blèmes intéressant l'avenir de nus
possessions d'outre-mer. Puis les bou-
ches se sont tues. Depuis un an, elles
s'ouvrent à nouveau pour exprimer,
parfois avec vivacité, des méconten-
tements ou des espoirs aux formes
bigarrées.
La concurrence faite aux tissus mé-
tropolitains par une usine indochi-
noise et à l'huilerie de Marseille et
de Bordeaux par une usine sénéga-
laise a mis, notamment, en grand
émoi les groupements cotonniers
français et les industriels de nos
ports.
Un discours retentissant de rémi-
nent président de la Chambre de
commerce d'Alger, M. Morard, un li-
vre remarquable de M. Paul Bernard,
la création d'une commission de l'in-
dustrialisation au sein du Conseil su-
périeur de la France d'outre-mer ont
révélé au public l'importance d'une
question qui paraissait devoir rester
longtemps encore enfermée dans le
trop vaste domaine de son indiffé-
rence. Félicitons-nous-en, car cette
question mérite une attention parti-
culière, aussi bien en raison des
perspectives étendues qu'ouvre sa so-
lution que de la complexité des pro-
blèmes au'elle soulève.
De ces problèmes, nous voudrions
indiquer, ici, les aspects essentiels.
On sait que la France extérieure
n'a guère produit et exporté jusqu'à
présent que des matières premières.
Mais à mesure qu'elle évolue, elle
consomme davantage de marchan-
dises fabriquées. Paar se procarer
eéîies-ei à mpiîleuri compte, et pour
pouvoir ainsi en consommer de plus
mise en service, l'année prochaine,
à Pâques, de l'ancien poste de Pon-
toise que l'on installe dans le Cher,
comme vous le savez. Celui-ci sera
plus puissant encore et mieux dirigé.
Les Essarts ne sera alors qu'un poste
de renfort.
Cependant, Monsieur le direc-
teur, d'ores et déjà.
Les Essarts, avec ses ondes cour-
tes dirigées, touche le monde entier.
Suivant la direction donnée, celles-ci
transmettent nos émissions à une ré-
gion ou à une autre, au choix. Nous
pouvons servir ainsi chacun séparé-
ment, alternativement. Cette concen-
tration de l'effort, si l'on peut dire,
donne d'excellents résultats, surtout
une netteté parfaite comme on nous
l'assure déjà d'Amérique et d'ailleurs.
Tous les postes récepteurs de vente
courante sont en mesure de capter
toute émission dirigée sur eux.
Ainsi, vous pourrez émettre dans
le rayon que vous choisirez, aux heu-
res que vous voulez ?
Dans le rayon, certainement.
Aux heures que nous voulons, par
contre, pas toujours, car il faut tenir
compte de ce que certaines ondes
passent ou ne passent pas à certaines
heures ou à d'autres. Pourquoi ? C'est
là un des nombreux mystères de
l'éther. Ils .seront très certainement
percés un jour. Pour l'instant, la ra-
dio se meut encore dans les ténèbres.
« Cependant, nous nous efforçons
d'adapter ces défaillances de l'in-
connu aux nécessités sociales de la
réception. Car il faut toucher l'audi-
teur aux heures où il peut l'être.
Tout ceci, Monsieur le directeur,
c'est de la technique. Si nous parlions
un peu application pratique ?
C'est-à-dire : programme, n'est-
ce pas ? Certainement, car nos nou-
veaux moyens nécessitent une réor-
ganisation complète, ou plutôt une
extension de celui déjà existant.
« Aussi le Conseil supérieur des
émissions que vient de prendre M.
Albert Sarraut s'en est-il préoccupé
lors de sa dernière réunion, à laquelle
assistait M. Marius Moutet..La créa-
tion d'un comité de radiodiffusion
coloniale, dont la présidence sera
confiée à M. Albert Sarraut, a été dé-
cidée. Un arrêté interviendra inces-
samment.
« Ce comité comprendra de hautes
personnalités coloniales et des repré-
sentants desvsix sections du Conseil
isupérieur des émissions. Il sera char-
gé de préparer la matière même, des
émissions dirigées outre-mer et orga-
nisera la propagande coloniale dans
la métropole.
(Lire-la suite pago J.), .--.
grandes quantités, nos populations
indigènes se rendirent compte qu'el-
les auraient intérêt à les-fabriquer
sur place en utilisant les matières à
leur portée. Elles sont aptes à com-
prendre. aujourd'hui, que cette fabri-
cation locale serait peu coûteuse et
procurerait, du travail à la main-
d'œuvre qui, dans certaines régions,
ne trouve pas à s'employer et souffre
cruellement de son inaction.
La création d'industries locales pa-
rait en effet s'imposer dans ce cas
de façon impérieuse.
Mais de tels projets provoquent de
la part des usiniers métropolitains de
véhémentes .protestations. « La créa-
tion d'usines dans nos colonies, di-
sent-ils, va avoir comme conséquence
une diminution de leurs achats de
marchandises françaises ; notre in-
dustrie, déjà cruellement frappée par
la fermeture des marchés étrangers,
va être obligée de restreindre encore
sa production et de mettre en chô-
mage ses ouvriers. »
Les Chambres de commerce de
Marseille et de Bordeaux ont été aler-
tées et s'agitent. Les tissages de l!Est
et de Normandie, de leur côté, jettent
un cri d'alarme et appellent à l'aide
tous ceux qui ont mission de défen-
dre les 250.000 ouvriers dû textile.
« Va-t-on priver de son pain quoti-
dien, clament leurs défenseurs, une
partie de cette population ouvrière
pour donner du travail à' dès indi-
gènes qui peuvent vivre sans être
ouvriers en cultivant leurs champs
et en se nourrissant de l'air du temps
et de la chaleur du soleil ? La France
ne doit pas être victime de sa géné-
rosité et des sacrifices qu'elle s'est
imposée pour ses sujets jaunes ou
noirs >
Entre deux thèses si nettement op-
posées, il semble, au premier abord,
qu'il y. ait ;un ahîme; infranchissable.
Nous ne leucroyans«pas et nous pou-
vons- dire que telle est aussi l'opinion
de la commission du Conseil supé-
rieur qui fera connaître les conclu.
sions de ses travaux à la prochaine
session du Conseil économique de
cette assemblée qui se réunira dans
quelques jours.
Il est impossible de prétendre que,
par égard pour les ouvriers de la mé-
tropole, on doive interdire toute in-
dustrialisation dans notre Empire.
(Lire la suite page 3.)
: =::::::~n n :::::::.::::::: :t:: f ::11 2
LE GOUVERNEUR GENERAL
AIITOIIETT. EST MORT
M. Raphaël Antonetti, gouverneur
général honoraire des colonies, mem-
bre du conseil supérieur des colonies,
commandeur de la Légion d'honneur,
est mort, jeudi matin, à Paris.
Les obsèques ont eu lieu avant-hier
samedi, à Notre-Dame-des-Champs. en
présence de nombreuses personnalités.
Né à Marseille, le 2 décembre 1872.
M. Antonetti. entré très jeune dans
l'administration coloniale, y avait fran-
chi successivement tous les échelons
jusqu'au plus élevé.
-i ou ce sa carriere se poursuivit en
Afrique, à l'exception toutefois de son
poste de début à Tahiti, en 1891. Au
cours de ses vingt-cinq années de vie
africaine, il fut successivement au Con-
go, à Mayotte, à la Côte des Somalis.
au Dahomey (1908). où il a rempli les
fonctions de secrétaire général, puis
au Sénégal (1911), également comme
secrétaire général. Gouverneur du
Haut-Sénégal-Niger, puis de la Côte
d'Ivoire en 1919, il était nommé, en
1924, gouverneur général de l'A.E.F.,
où il devait rester dix ans, menant ac-
tivement la lutte contre la maladie du
sommeil, s'attachant surtout à la réa-
lisation la plus prompte du Congo-
Océan, dont les travaux avaient com-
mencé en 1923.
Son action alors, au cours de ces
dix années, fut souvent très discutée.
Le gouverneur général Antonetti avait
fait sien le chemin de fer. Contre tous
les obstacles il le réalisa. pour le plus
grand bien ou pour le plus grand
malheur de l'A.E.F. ?
L'avenir en décidera, mais M. Anto-
netti avait la foi. Ce n'est qu'avec elle
que l'on fait de grandes choses.
- - - - - - - - - - - - -
LE GOUVERNEUR IEIERAL.
LE BEAU AU MAROC
Devant poursuivre avec le général
Noguès des conversations annoncées a
Alger lors des derniers passages du
résident général du Maroc, le gouver-
neur général Le Beau vient de faire
un court voyage dans le Protectorat.
Voyageant en avion, le gouverneur
général est arrivé samedi 2 à Fès où
l'attendait le général Noguès, retour
d'une tournée dans le Rif.
L'après-midi fut consacrée à la visi-
te de la Médina, puis, en voiture, tous
deux gagnèrent Rabat, visitant au pas-
sage Moulay-Idriss, Zerhoum et Volu-
bilis. ,
Le lendemain dimanche, M. Le Beau
fut reçu en audience par le sultan, puis
le reste de la journée fut consacré aux
conversations qui devaient être pour-
suivies.
Toujours par avion le gouverneur
général Le Beau à regagné Alger lun-
di 4 à midi. ,
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