Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-04-04
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 avril 1938 04 avril 1938
Description : 1938/04/04 (A39,N14). 1938/04/04 (A39,N14).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62720786
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
- ,.. ,-
Il' ann'ëe..- N° 14. Fon3ateur : Marcel RUEDEL. , Edî+ion KeWomacla're.–Prix du numéro : Un franc Lundi 4 avril 1938.1
La France est riche ; la France possède un
empire colonial qu'elle a su mettre en valeur.
Des appétits peuvent se réveiller ! Rien ne
vaut un solide verrou pour décourager les
monte-en-l'air. La flotte est le verrou de no-
tre empire.
Jean-Michel RENAITOUR.
, ",';; ,". ',':. ,',,'
Les Annales Coloniales
gà b=0 , 0 -;Î5P EN 1
DIRECTION
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1
12, me Le Peletier, Paris (9e). --. Téléphone.: Provence 49.81 et 82. - C. C. postaux Paris 147385.
Correspondants particuliers dans tout l'Empire et- dans les ports de la' Métropole..
Les manuscrits ne sont pas rendus. 1,
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LE PLUS PARISIEN 1
nu'::;r::c PROPAGANDE
L'EQUIPEMENT DES PORTS COLONIAUX
est nécessaire
à la mise
en valeur
de notre Empire
par Michel GEISTDOERFER
Député, président de la Commission
de la Marine marchande, vice-président
de la Commission des Colonies.
La dispersion des colonies sur tous
les points du globe est non pas, com-
me on le pense généralement, une fai-
blesse, mais bien au contraire une
force de l'Empire français tout au
moins en temps de paix.
A l'heure actuelle où les navires
de plus en plus rapides sillonnent les
mers et où les avions de plus en plus
nombreux survolent les océans, il
n'est si petite île qui n'ait une im-
portance primordiale comme escale
et comme base de ravitaillement.
Il est donc indispensable d'assurer
J'équipement de nos ports coloniaux
afin de permettre l'accostage des
grosses unités militaires et marchan-
des et leur ravitaillement en combus-
tible liquide.
Enfin faut-il songer aussi aux aéro-
ports et aux plans d'eau qui devien-
dront rapidement nécessaires puis-
que l'avion tendra bientôt, sur beau-
coup de lignes, à remplacer le na-
vire.
D'autre part. la construction d'en-
trepôts et de quais assez vastes pour
assurer facilement l'exportation est
indispensable au développement de
J'exploitation des richesses de nos co-
lonies.
Or. à peu près partout on constate
que les ports sont insuffisants et que
leur équipement ancien ne corres-
pond pas aux besoins actuels.
Il faudrait donc qu'un programme
complet soit établi pour permettre la
réalisation des travaux nécessaires
aussi bien pour les grands ports com-
me Dakar et Saigon que pour ceux de
Papeete ou de Cayenne.
Et avant même d'entreprendre de
grands travaux portuaires propre-
ment dits. il serait bon de compléter
le balisage, qui est d'un intérêt .con- l
sidérable pour la navigation et dont
l'insuffisance est constatée à peu près
partout de même que les dragages
sans lesquels on ne peut accéder à
de nombreux ports du Sénégal, de la
Guadeloupe, de la Guyane.
Certains ports, - en --- raison de leur
situation géographique, ont une im-
portance capitale. C'est le cas de Da-
kar qui, grâce à la richesse de son
interland. à sa position avancée en
face de l'Amérique du Sud, est un
des points primordiaux de notre ac-
tivité coloniale.
Or, bien que des efforts considé-
rables aient été faits au cours des
douze dernières années, l'équipement
qui convient à la situation privilé-
giée de Dakar est loin d'être réalisé.
L'augmentation du tonnage des na-
vires actuels. leur consommation en
mazout, charbon, eau, se sont déve-
loppées avec une telle rapidité que
les aménagements préparés sont déjà
insuffisants.
Les statistiques de l'année 1937 et
celles des premiers mois de l'année
en cours montrent que la fréquenta-
tion du port de Dakar par les vapeurs
de toutes catégories à destination ou
en provenance de l'Amérique du Sud,
de l'Afrique du Sud, voire de l'océan
Indien ou de l'Atlantique Sud, est
telle que les fonds de la rade inté-
rieure doivent être rapidement uni-
formisés à 10.00 et dans une zone
assez large à 12.00.
Le développement des quais ne suf-
fit pas au moment des pointes à faire
face aux exigences des manutentions
et cependant un grand port comme
Dakar offre une analogie avec les
grandes gares de marchandises où,
au moment des campagnes de récolte
ou d'expéditions. les aires des terre-
pleins doivent permettre l'accumula-
tion des stocks.
Un peut présenter Ja même obser-
vation en ce qui concerne la multi-
plication des postes de distribution
de mazout, des réserves de ce pré-
cieux combustible et de l'améliora-
tion de la distribution d'eau douce.
Parallèlement à l'effort national et
maritime qui 's'impose pour que Da-
kar réponde aux- espoirs fondés légi-
timement sur cette base impériale de
premier ordre, on ne saurait négliger
le développement puis l'achèvement
de l'hydrobase dans la baie de Hann
qui complète si bien le magnifique
terrain d'aviation d'Ouakam, véri-
table plaque tournante des lignes in-
ternationales qui s'élancent à travers
les mers vers le Nouveau Continent,
l'Europe et l'Afrique.
(Lire la suite page 3.)
Une cérémonie aux Indes françaises. Au cours de l'inauguration du monument
élevé à Chandernagor à la mémoire du commissaire Quin, assassiné en 1933, les
troupes défilent devant M. le gouverneur Grôçicchia.
Sur la Tunisie
LE MALAISE
DESTOURIEN
DEVIENT PLUS LOURD
Il menace
la France
La Résidence générale vient de déci-
der la fermeture du collège franco-
arabe Sadiki à la suite de divers inci-
dents regrettables. Voici les faits :
Un professeur, M. Alala Belhouane,
avait fait, devant un auditoire com-
posé surtout d'étudianti une confé-
rence sur le Vï'ôlè' de là jeunesse (feds*
la lutte ». La réunion eut lieu dans
un local du néo-destour, le gouverne-
ment ayant interdit qu'elle se tint dans
une salle de cinéma.
M. Belhouane fit placarder à la porte
du local une lettre du directeur de l'Ins-
truction publique l'avertissant qu'au
cas où il provoquerait un nouvel inci-
dent en se livrant à une propagande
politique incompatible avec ses fonc-
tions; sa délégation lui -- serait retirée.
Au cours de sa conférence; il fit aussi
allusion aux sanctions auxquelles il
s'exposait en prenant la parole, se plai-
gnant d'être victime de la malveillance
de l'Administration.
(Lire la suite paye 3.)
'lm f 1 H"Ur: l: f f rnlurn f f ln HU 11:
A EL-GOLÊA
les pèlerins réalisent
la grande œuvre
coloniale de la France
nous dit
M. Raoul FOLLEREAU
président de la Ligue d'Union latine.
Rentrant d'Alger à bord de IIEI-Dje-
zaïr, M. Raoul Follereau, président dc
la Ligue d'union latine, a bien voulu
nous communiquer quelques impres-
sions sur le pèlerinage organisé à El-
Goléa pour l'inauguration de la pre-
mière église du Sahara et du buste du
Père de Foucauld.
« Près de trois cents pèlerins de la
métropole ont répondu cette fois à no-
tre appel. Si les possibilités de loge-
ment avaient été supérieures et si nous
avions pu nous organiser selon nos
vœux, ce nombre eût été facilement
doublé, voire même triplé, car les de-
mandes furent extrêmement nombreu-
ses, à telle enseigne que d'autres voya-
ges seraient organisés tout au long de
l'année, conduisant ainsi des centaines
de Français vers la tombe du Père de
Foucauld.
« Si ceux-ci ont un but patriotique et
teligiettx, ils ne manqueront point, che-
min faisant, d'ouvrir les yeux et de se
rendre compte de l'effort magnifique
accompli par les Français d'Algérie et
par ceux qui, dans les oasis du Sud
continuent leurs traditions de courage
et de labeur.
« Le jour qui vtenara certaine-
ment où la piste allant à El-Goléa
te transformera en route, mettant ainsi
cette merveilleuse oasis à moins de
deux jours dl Alger, le jour aussi où
Rome ayant parlé, nous pourrons dire
saint Charles de Foucauld, il est bien
certain qu'El-Goléa deviendra un centre
extraordinaire qui attirera des pèlerins
venus de tous les points du monde. Et
ceux-ci apprendront, durant le voyage,
tes efforts héroïques et courageux de
2a France coloniale. La Ligue d'upion
latine sera fière d'avoir, par son initia-
tive, montré le chemin. »
Continuant sa croisade, M. Follereau
B donné une belle conférence à Mar-
seille. Prochainement, il partira pour
Rome, oit se prépare la canonisation
de l'ermite dIt Sahara.
M~~M~MMMMMC~M~M~~M~
Le statut de l'ancien
sud-ouest africain allemand
De Berlin, on aurait officiellement
annoncé qu'il y a eu un échange de
Cotes entre le gouvernement du Reich
et celui de l'Afrique du Sud sur le sta-
tut de l'ancienne colonie allemande en
Afrique du sud-ouest. L'Allemagne
avait informé le gouvernement de l'A-
frique du Sud qu'elle maintenait ses
droits à la restitution de toutes ses an-
ciennes colonies. Le gouvernement sud-
africain a exprimé l'opinion que l'ac-
cord de Londres de 1923 a réglé défini-
tivement le statut légal de l'Afrique
du sud-ouest comme un territoire ad- J
jninistré par l'Union sud-africaine. -
EN COTE D'IVOIRE
Le gouverneur général de Coppet
étudie les problèmes de la colonisation
et discute
de la 'question des baux emphythéotiques..
Le gouverneur général de l'A. O. F.
vient de se rendre en Côte d'Ivoire et
en Guinée. Il était le 16 mars à Abid-
jan, le 30 à Conakry, le 31 à Benty.
Il est rentré à Dakar par l'Asie.
A Abidjan, il étudia les intérêts de
la Côte d'Ivoire avec les représentants
de la Chambre de commerce et de la
Chambre d'agriculture. Vo i c i 1 e
compte rendu de cette réunion.
En premier, le président Lasserre,
de la Chambre de commerce, fit un ex-
posé des problèmes à résoudre. Il in-
sista notamment sur la grave insuffi-
sance du matériel ferroviaire, insuffi-
sance qui apporte de grandes pertur-
bations dans l'évacuation régulière des
produits, et jette le trouble sur le mar-
ché, au point d'entraîner des pertes
importantes, particulièrement pour les
exploitants forestiers.
Le Président s'attacha à faire res-
sortir les heureux effets que ne man-
querait pas de produire l'octroi de l'au-
tonomie financière de la Côte d'Ivoire
dans le cadre de la Fédération.
Il indiqua également la nécessité
d'aménager d'urgence le port de Sas-
sandra.
Le gouverneur général déclara par-
tager. le point de vue de la Chambre
de commerce et promit d'étudier lui-
même la question sur place.
Puis vient la question de l'électri-
fication d'abidjan.
Le gouverneur générai aonna tous
apaisements à ce sujet.
Enfin la Chambre de commerce in-
sista en faveur de l'amélioration du
régime des transports intercoloniaux
par la simplification des formalités ad-
ministratives.
M. Jean Rose, président de la Cham-
bre d'agriculture, prit ensuite la'parole
pour traiter de la question primordiale
de l'attribution des concessions.
Actuellement, l'Administration pré-
conise le régime des baux emphythéo-
tiques à la place des concessions. Le
nouveau régime cause un grave préju-
dice aux intérêts des colonies, puisque
l'emphythéose se donne pas le droit de
propriété, mais seulement l'usage de
la terre pour une durée prévue par la
convention supérieure à dix-huit, ans
seulement.
Actuellement, l'attribution en conces-
sion de terrains-ruraux ne représente
le don d'aucune valeur acquise, puis-
que seuls le travail et les capitaux in-
vestis permettent la mise en valeur.
Pour quelle raison, dans ces conditions,
l'Etat veut-il conserver entre ses
mains le droit de propriété ?
(Lire la suite page 5)
PROPAGANDE
COLONIALE
i Il est bien connu que la
masse, en France, ignore nos
colonies. Comment s'en étonner
puisse que personne ne lui en
cause.
Pour remédier à cette igno-
rance on parle beaucoup de pro-
pagande coloniale dans les mi-
lieux intéressés, mais cette pro-
pagande n'a pas encore trouvé
sa grande orientation, celle qui
la mettra sous les yeux du grand
public.
Sur ce plan la grande presse
a le premier rôle à jouer ; elle
doit le jouer en présentant ie fait
..colëniai.àwtS; sa., formel plus,
attrayante sans s'en tenir exctu-
sivement au grand papier sé-
rieux, indigeste pour le lecteur
moyen.
Aussi le « fait divers » colo-
niai, doit-il être considéré com-
me les premières leçons du
grand cours colonial à entre-
prendre pour le grand public.
Est-ce dans cet esprit que L'In-
transigeant publie depuis quel-
que temps certaines petites his-
toires spirituellement présen-
tées ?
Dans un récent numéro, les
mésaventures, bien .placées à
« la une », d'un petit-fils de Bé-
hanzin, faussement accusé par la
voix publique de sacrifices hu-
mains sur l'autel de ses ancêtres
et le rappel du dévouement à
la France des descendants de
l'ancien roi d'Abomey, n'ont
certainement pas manqué d'in-
téresser de nombreux lecteurs,
les incitant à se rappeler que
nous avons outre-mer d'immen-
ses territoires, d'innombrables
populations qu'ils ianorent.
Là est, à notre avis, dans le
pittoresque, la vraie formule
pour toucher, la masse.
Il faut prendre « l'homme de
la rue » comme il est, lui pré-
senter ce qu'il demande pour
l'amener ensuite à être ce que
nous voulons qu'il soit en lui ap-
prenant ce que nous voulons
qu'il sache : que la France ne
s'arrête pas à Marseille, mais à
Tananarive, et à Saigon.
Pour l'instruire commençons
par l'amuser ; ensuite nous l'in-
téresserons.
Sur Madagascar
PÈSE L'INQUIÉTUDE
DES JUIFS
POLONAIS
Où fixer
le Juif errant ?
M. Adolphe Vincent, secrétaire de la
Commission des Colonies de la Cham-
bré, vient de déposer une demande d'in-
terpellation au sujet de la politique que
compte suivre le gouvernement quant
à l'introduction, massive de colons
étrangers^ spécialement, polonais et
t~Him~~&~~jM&g~settr.-
Telle est l'information qUi nous in-
cite à reprendre ici un problème auquel
nous nous sommes attachés à diverses
rerises.
D'autres faits témoignent d'ailleurs
que le problème de l'immigration étran-
gère (faut-il préciser israélite ?) dans
nos colonies rebondit.
La Pologne envisage toujours de di-
riger vers Madagascar une fraction de
sa population juive. Dernièrement,
dans une conférence, le commandant
Lepecki, président de la Commission
d'émigration, a indiqué que Madagas-
car, une fois et demi plus grand que
la Pologne, n'a qu'un neuvième de sa
population.
(Lire la suite page 5)
LA MALADIE DU SOMMEIL EN A.O.F.
par Camille BRIQUET
député.
membre et ancien président
de la Commission des Colonies.
♦ ♦ ♦
Dans mon précédent article, j'ai mon-
tré qu'à différentes reprises depuis plus
de 30 ans, la maladie du sommeil avait
été constatée en A. O. F., que des voix
autorisées l'avaient signalée à l'atten:
tion des pouvoirs publics et j'ai rap-
pelé certains articles' écrits par moi en
1935 dans les Annales Coloniales.
J'en arrive maintenant à ces articles
dans lesquels de façon plus précise je
serrais la question :
Art. 5 du 7 août 1935 :
je pourrais, mais ne veux dans le ca-
dre forcément restreint de cet article,
donner les chiffres des malades de cha-
que cercle ou de chaque canton de cette
colonne ; dans certains la morbidité et
la mortalité dues à la trypanosomiase
sont impressionnantes ; bien des villa-
ges sont contaminés. décimés et aban-
donnés. Dans tel canton sur 48 villages
visités. 3 - seulement sont indemnes.
Ici la morbidité atteint 19 Là elle
s'élève à 39 pour atteindre son maxi-
mum 'dans certains villages de la sub-
division de Léo, 57 ; d'autres à Oua-
gadougou 80 avec le chiffre ef-
frayant, au village de Koudougou, de
92 111 malades sur 123 habitants.
Au total, en Côte d'Ivoire 32.619 ma-
',-ul",,"
Tous mes chiffres, que M. le ministre
des Colonies connaît peut-être, peuvent
être contrôlés. C'est un total de 68.000
trypanosomés que nous connaissons en
A. O. F. (je dis que nous connaissons)
car dans la Côte d'Ivoire en particulier,
à peine les deux tiers de la population
ont été examinés et que les examens
faits parfois rapidement ont laissé fil-
trer des malades.
Après avoir examiné la situation de
la colonie du Niger, de celle du Daho-
mey, du Sénégal, de la Guinée Fran-
çaise, j'en arrivai à la Côte d'Ivoire. Je
reproduis, sans en changer un seul mot,
ce que j'écrivais alors.
Etittt-ih possibievr d'être plus précis.
plus aftirmatif.
! Et c'est aujourd'hui seulement, en
1938 que l'on semble, en haut lieu, se
rendre compte que la maladie du som-
meil est un danger grave pour J'A.O.F.
et en particulier, pour la Côte divoire
que l'on y envoie en mission le très
distingué et compétent médecin général
Sorel. QUE NE M'A-T-ON ECOUTE
DES 1935 ?
Dans l'article 6, après avoir indiqué
les errements qui, dans la lutte contre
le fléau avaient été suivis, je préconi-
sais les méthodes qui avaient été em-
ployées au Cameroun. Je répète textuel-
lement ce que j'écrivais alors :
Au Cameroun. la maladie s'était dé-
veloppée rapidement.
A L'EXEMPLE DE L'A O F.
L'Indochine prend économiquement
position en Afrique du Nord
nous dit M. GOURDON,
Directeur de l'Agence de l'Indochine.
Alors qu'il était gouverneur général
à Dakar, M. Brévié s'attacha particu-
lièrement à nouer des relations écono-
miques entre l'A.O.F. et l'Afrique du
Nord. Partisan convaincu des échanges
intercoloniaux, il concrétisa sa politique
par la création, à Alger, d'un comptoir
île l'A. O. F
Cette politique a donné des résultats
de plus en pltis" marquants, puisqu'en
moins de deux ans les échanges sont
passés de 33.000 tonnes à 99.000 et
qu'un Comptoir de l'Algérie fut créé à
Dakar.
Devenu le chef de notre grande fédé-
ration d'Extrême-Asie, le gouverneur
général Brévié ne pouvait manquer de
persévérer dans cette heureuse politique
aussi décida-t-il l'étude de la création
à Alger d'un Comptoir de l'Indochine.
Nous avons, en son temps, annoncé
cette décision. Maintenant le projet est
en passe de devenir réalité avec le voya-
ge de mise au point que vient de faire
en Afrique du Nord, M. Gourdon, an-
cien directeur de l'Ecole coloniale, ac-
tuellement directeur de l'Agence de l'in-I'
dochine à Paris.
Représentant en France du gouver-
neur général Brévié et réalisateur du
projet qui nous intéresse, M. Gourdon
étant la personnalité la plus indiquée
pour nous en parler, nous sommes allés
lui demander quelques précisions :
« fch, oui ! ce projet est virtuelle-
ment devenu une réalité puisque j'ai
loué le local et que le directeur de
l'agence est nommé : le secrétaire géné-
ral de la Chambre de commerce de
Saïgon. Dans un 'mois, l'Indochine aura
à Alger, pignon sur rue.
Installée à Alger, l'Indochine le
sera pour toute l'Afrique du Nord, mon-
sieur le directeur ?
Pas précisément car, à Alger, on
ne s'occupera que de l'Algérie. Le Ma-
roc sera traité séparément et n'aura son
office que plus tard. Pour l'instant, il
n'est question que de l'établissement
d'une mission permanente qui sera con-
fiée à M. Ricaud, délégué de l'Annam
au Conseil supérieur de la France d'ou-
tre-mer.
- Très bien, monsieur le directeur ;
ainsi chacun reste chez soi. Et la Tuni-
Sie ?
C'est une question réservée car
son régime douanier spécial rend diffi-
cile pour l'instant des relations écono-
miques étroites avec l'Indochine, celles-
ci pourraient influer sur ses rentrées
douanières au détriment de son équilibre
budgétaire. Une étude préalable est
donc nécessaire. -
{Lire la suite .page-3.i
Le contrôle des changes
Un remède de plus a été proposé à
nos maux : le contrôle des changes.
La formule est nouvelle, donc elle
plaît. Elle plaît d'autant plus qu'elle
suggère une contrainte dans un do-
maine mystérieux paraissant réservé
à quelques privilégiés.
Quant au reste, bien des nations
étrangères appliquent déjà le contrôle,
à commencer par les trois dictatures :
Russie, Allemagne et Italie.
Nous laissons à d'autres le soin d'éta-
blir quelles relations obligatoires exis-
tent entre le contrôle et la tyrannie.
Notre dessein n'est point d'envisager le
contrôle des changes sous l'angle des
idéologies politiques, mais d'étudier si
ce contrôle est praticable chez nous :
la France, en effet, n'est pas une nation
européenne enfermée dans ses frontiè-
res continentales, mais un empire
s'étendant sur les cinq parties du
monde.
Avant toutefois que d'aborder cet as-
pect du problème -- et en écartant à
priori tout plaidoyer pour ou contre le
contrôle en soi, - il n'est, pas inutile
de définir d'abord en quoi consisté ce
fameux contrôle et comment il fonc-
tionne.
On sait que le change est la valeur
d'une monnaie par rapport à une autre,
et qu'il faut par exemple 150 franc: à
un Fransais débarquant à .Londres pour
et
l'Empire
obtenir 1 livre sterling à dépenser dans
le pays~ Cependant, il y a deux ans,
il ne lui fallait que 80 francs pour ob-
tenir la même livre.
Comment donc ces rapports varient-
ils ? Ils sont en fonction de ce Que l'on
appelle la balance des comptes. En-
tre elles, les nations se comportent com-
me les particuliers, elles produisent ven-
dent et achètent. Quand la France achè-
te pour 1.000 francs de charbon à l'An-
gleterre et que It Angleterre achète pour
1.000 francs de salades à notre nor-
mandie, l'opération se traduit par un
bilan blanc. Mais si la France. achète
pour 2.000 francs de marchandises an-
glaises quand elle n'envoie elle-mème
que 1.000 francs de produits de l'autre
côté du détroit, elle se, trouve obligée
de régler en monnaie l'exédent de ses
achats sur le montant de ses ventes.
Pour régler ces .1.000 francs, et la
monnaie française n'ayant point cours
en ;Ang)eterre, la France, va acheter
autant de livre» qu'il.faudra.poue faire
1.000 francs etel-le les versera à ses
créanciers anglais.
Mais alors sur le marché des mon-
naies jouera la loi de l'offre et de la de-
mande : une marchandise (la livre)
sera demandée en contre-partie d'une
autre (le franc) qui sera offerte. Les
enchères interviendront : la livre mon-
tera, le franc baissera.
Le change sera déficitaire pour la
France ce jour-là.
Si, pour des raisons diverses, les
achats (ou importations) deviennent
couramment supérieurs aux ventes (ou
exportations), la France se trouvera
dans la situation d'un particulier dé-
pensant plus qu'elle ne gagne : elle
courra à la faillite.
* * *
Ceci étant posé d'une manière aussi
simpliste que possible, qu'est-ce que le
contrôle des changés 1 -.
C'est la réaction d'un Etat qui n'ac-
cepte de transactions avec l'étranger
qu'autant que celles-ci sont bénéficiai-
res, ou au moins blanches; il ne se
permet d'acheter (ou importer) pour
500 francs que s'il vend lui-même (ou
exporte) pour 1.000 ou au moins 500
francs. ..,'
(Lire :la - suite page.-3.).
Nous avons dénoncé
le danger en 1935.
Que ne nous a-t-on
alors écouté !
jusqu'en 1926 on la combattit par le
procédé 'des vagues d'assaut espacées
et indépendantes ; d'année en année la
situation s'aggrave à tel point que la
mission permanente de la prophylaxie
créée en 1926, dotée 'd'un chef et de
moyens suffisants, découvrit et soigna
en 2 ans et demi, i 15.000 MALADES
je dis cent quinze mille. Tous les foyers
ont été pratiquement éteints ; ils le
sont restés depuis.
C'est la méthode suivie au Cameroun
qu'il faut mettre en œuvre.
Plus de système thérapeutique person-
nel employé par de jeunes médecins néo-
phytes qui méconnaissant les travaux de
leurs devanciers et de leurs aînés, s'ap-
prêtent à recommencer les erreurs que
ceux-ci ont commises à leur début !
Je déplore que l'on n'ait pas fait alors
le nécessaire.
Si les ministres de l'époque peuvent
mériter des circonstances atténuantes,
car pour ne pas avoir d'histoires cer-
tains administrateurs leur ont atténué
la vérité, IL NE PEUT PLUS EN ETRE
DE MEME AUJOURD'HUI.
La lettre de Delmont, que j'approuve
pleinement a remis la question à pied
d'oeuvre.
Une enquête va être faite par l'un des
chefs les plus qualifiés du Service de
Santé colonial, le médecin général So-
rel qui, naguère écrivait dans les Anna-
les de médecine et pharmacie colonia-
les des articles sur la maladie du som-
meil en Haute-Volta, Niger et Daho-
mey.
Puissent, cette fois, l'administration
supérieure et le ministre des Colonies,
savoir prendre, sans perdre de temps,
les décisions qui s'imposent.
SI el Id i cl moo 1-
LE NŒUD
du prétendu conflit
sino-japonais
est à Moscou
déclare
M. Claude FARRERE
en débarquant à MarseiUe.
La veille de la Noël, M. Claude Far.
rère partait, à bord du Félix-Roussel,
pour aller voir ce qu'étaient devenus
depuis vingt ans le Japon, le Mand-
choukouo et la Chine du Nord.
L'auteur du Quadrille des mers de
Chine a repris contact avec les pays
dont il connaît si profondément l'his-
toire. Après avoir réalisé son program-
me, il a repris le chemin de la France
sur l'Aramis, qui est arrivé à Mar-
seille la semaine dernière.
« Le Japon n'a pas changé, a dé-
claré l'écrivain. J'ai retrouvé le pays
que j'ai connu lorsque fétais jeune offi-
cier de marine. C'est avec le même
plaisir que j'ai contemplé des sites mer-
veilleux, avec des gens aimables. Ac-
tuellement, la situation de la concession
française ds Shanghai est excellente. »
A propos des événements d/Extréme-
Orient, M. Claude Farrère a ajouté :
« Le nœud du prétendu conflit sino-
japonais est à Moscou. D'ailleurs, il n'y
a pas de conflit. On enrôle des hommes
par force et on les oblige à se battre. *
::::: ::::::::::::: :: U::::: :::J::: :J7n
LA PROTECTION
DE NOS COMMUNICATIONS
AVEC L'AFRIQUE DU NORD
La protection de nos communications
avec l'Afrique du Nord nécessite des
bases navales ou aériennes puissam-
ment aménagées et réparties suivant
les besoins stratégiques.
Par sa situation géographique, la
Corse est appelée à jouer un rôle de
premier plan dans cet ordre d'idées,
principalement en ce qui concerne l'ar-
me aérienne.
C'est pourquoi M. Campinchi, minis-
tre de la Marine, a tenu à s'occuper
tout spécialement de la base d'aéronau-
tique navale d'Aspretto. Les travaux
d'aménagement vont être heureuse-
ment terminés d'ici peu, gràce à l'im-
pulsion qu'il a su donner à leur exécu-
tion.
Cette base, placée sur le trajet Berre-
Bizerte, complète notre réseau de bases
d'aéronautique navale du bassin médi-
terranéen et elle est appelée, de ce fait,
à jouer un grand rôle du point de vue
militaire.
Située dans le fond du magnifique
golfe d'Ajaccio, non loin du port, elle
est naturellement à l'abri de3 vents
soufflant de l'ouest, du nord et de l'est.'
Une jetée, ouvrage d'art qui a nécee"
sité d'importants travaux, a été éta-
blie sur les rochers Sccglietti pour per-
mettre le plan d'eau à l'abri de la houle
du sud-est et des vents du large.
Les travaux seront achevés le mois
prochain. Le capitaine de corvette Ger-
got, chargé de les suivre, a pria, le
15 novembre, le commandement -de
cette base qui sera armée en mai 1938.
Il' ann'ëe..- N° 14. Fon3ateur : Marcel RUEDEL. , Edî+ion KeWomacla're.–Prix du numéro : Un franc Lundi 4 avril 1938.1
La France est riche ; la France possède un
empire colonial qu'elle a su mettre en valeur.
Des appétits peuvent se réveiller ! Rien ne
vaut un solide verrou pour décourager les
monte-en-l'air. La flotte est le verrou de no-
tre empire.
Jean-Michel RENAITOUR.
, ",';; ,". ',':. ,',,'
Les Annales Coloniales
gà b=0 , 0 -;Î5P EN 1
DIRECTION
RÉDACTION
1
12, me Le Peletier, Paris (9e). --. Téléphone.: Provence 49.81 et 82. - C. C. postaux Paris 147385.
Correspondants particuliers dans tout l'Empire et- dans les ports de la' Métropole..
Les manuscrits ne sont pas rendus. 1,
| Les annonces sont reçues à Paris, 12, rue Le Peletier (9*),
I par la Sodété Africaine de Publicité et d'Editions françaises.
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LE PLUS PARISIEN 1
nu'::;r::c PROPAGANDE
L'EQUIPEMENT DES PORTS COLONIAUX
est nécessaire
à la mise
en valeur
de notre Empire
par Michel GEISTDOERFER
Député, président de la Commission
de la Marine marchande, vice-président
de la Commission des Colonies.
La dispersion des colonies sur tous
les points du globe est non pas, com-
me on le pense généralement, une fai-
blesse, mais bien au contraire une
force de l'Empire français tout au
moins en temps de paix.
A l'heure actuelle où les navires
de plus en plus rapides sillonnent les
mers et où les avions de plus en plus
nombreux survolent les océans, il
n'est si petite île qui n'ait une im-
portance primordiale comme escale
et comme base de ravitaillement.
Il est donc indispensable d'assurer
J'équipement de nos ports coloniaux
afin de permettre l'accostage des
grosses unités militaires et marchan-
des et leur ravitaillement en combus-
tible liquide.
Enfin faut-il songer aussi aux aéro-
ports et aux plans d'eau qui devien-
dront rapidement nécessaires puis-
que l'avion tendra bientôt, sur beau-
coup de lignes, à remplacer le na-
vire.
D'autre part. la construction d'en-
trepôts et de quais assez vastes pour
assurer facilement l'exportation est
indispensable au développement de
J'exploitation des richesses de nos co-
lonies.
Or. à peu près partout on constate
que les ports sont insuffisants et que
leur équipement ancien ne corres-
pond pas aux besoins actuels.
Il faudrait donc qu'un programme
complet soit établi pour permettre la
réalisation des travaux nécessaires
aussi bien pour les grands ports com-
me Dakar et Saigon que pour ceux de
Papeete ou de Cayenne.
Et avant même d'entreprendre de
grands travaux portuaires propre-
ment dits. il serait bon de compléter
le balisage, qui est d'un intérêt .con- l
sidérable pour la navigation et dont
l'insuffisance est constatée à peu près
partout de même que les dragages
sans lesquels on ne peut accéder à
de nombreux ports du Sénégal, de la
Guadeloupe, de la Guyane.
Certains ports, - en --- raison de leur
situation géographique, ont une im-
portance capitale. C'est le cas de Da-
kar qui, grâce à la richesse de son
interland. à sa position avancée en
face de l'Amérique du Sud, est un
des points primordiaux de notre ac-
tivité coloniale.
Or, bien que des efforts considé-
rables aient été faits au cours des
douze dernières années, l'équipement
qui convient à la situation privilé-
giée de Dakar est loin d'être réalisé.
L'augmentation du tonnage des na-
vires actuels. leur consommation en
mazout, charbon, eau, se sont déve-
loppées avec une telle rapidité que
les aménagements préparés sont déjà
insuffisants.
Les statistiques de l'année 1937 et
celles des premiers mois de l'année
en cours montrent que la fréquenta-
tion du port de Dakar par les vapeurs
de toutes catégories à destination ou
en provenance de l'Amérique du Sud,
de l'Afrique du Sud, voire de l'océan
Indien ou de l'Atlantique Sud, est
telle que les fonds de la rade inté-
rieure doivent être rapidement uni-
formisés à 10.00 et dans une zone
assez large à 12.00.
Le développement des quais ne suf-
fit pas au moment des pointes à faire
face aux exigences des manutentions
et cependant un grand port comme
Dakar offre une analogie avec les
grandes gares de marchandises où,
au moment des campagnes de récolte
ou d'expéditions. les aires des terre-
pleins doivent permettre l'accumula-
tion des stocks.
Un peut présenter Ja même obser-
vation en ce qui concerne la multi-
plication des postes de distribution
de mazout, des réserves de ce pré-
cieux combustible et de l'améliora-
tion de la distribution d'eau douce.
Parallèlement à l'effort national et
maritime qui 's'impose pour que Da-
kar réponde aux- espoirs fondés légi-
timement sur cette base impériale de
premier ordre, on ne saurait négliger
le développement puis l'achèvement
de l'hydrobase dans la baie de Hann
qui complète si bien le magnifique
terrain d'aviation d'Ouakam, véri-
table plaque tournante des lignes in-
ternationales qui s'élancent à travers
les mers vers le Nouveau Continent,
l'Europe et l'Afrique.
(Lire la suite page 3.)
Une cérémonie aux Indes françaises. Au cours de l'inauguration du monument
élevé à Chandernagor à la mémoire du commissaire Quin, assassiné en 1933, les
troupes défilent devant M. le gouverneur Grôçicchia.
Sur la Tunisie
LE MALAISE
DESTOURIEN
DEVIENT PLUS LOURD
Il menace
la France
La Résidence générale vient de déci-
der la fermeture du collège franco-
arabe Sadiki à la suite de divers inci-
dents regrettables. Voici les faits :
Un professeur, M. Alala Belhouane,
avait fait, devant un auditoire com-
posé surtout d'étudianti une confé-
rence sur le Vï'ôlè' de là jeunesse (feds*
la lutte ». La réunion eut lieu dans
un local du néo-destour, le gouverne-
ment ayant interdit qu'elle se tint dans
une salle de cinéma.
M. Belhouane fit placarder à la porte
du local une lettre du directeur de l'Ins-
truction publique l'avertissant qu'au
cas où il provoquerait un nouvel inci-
dent en se livrant à une propagande
politique incompatible avec ses fonc-
tions; sa délégation lui -- serait retirée.
Au cours de sa conférence; il fit aussi
allusion aux sanctions auxquelles il
s'exposait en prenant la parole, se plai-
gnant d'être victime de la malveillance
de l'Administration.
(Lire la suite paye 3.)
'lm f 1 H"Ur: l: f f rnlurn f f ln HU 11:
A EL-GOLÊA
les pèlerins réalisent
la grande œuvre
coloniale de la France
nous dit
M. Raoul FOLLEREAU
président de la Ligue d'Union latine.
Rentrant d'Alger à bord de IIEI-Dje-
zaïr, M. Raoul Follereau, président dc
la Ligue d'union latine, a bien voulu
nous communiquer quelques impres-
sions sur le pèlerinage organisé à El-
Goléa pour l'inauguration de la pre-
mière église du Sahara et du buste du
Père de Foucauld.
« Près de trois cents pèlerins de la
métropole ont répondu cette fois à no-
tre appel. Si les possibilités de loge-
ment avaient été supérieures et si nous
avions pu nous organiser selon nos
vœux, ce nombre eût été facilement
doublé, voire même triplé, car les de-
mandes furent extrêmement nombreu-
ses, à telle enseigne que d'autres voya-
ges seraient organisés tout au long de
l'année, conduisant ainsi des centaines
de Français vers la tombe du Père de
Foucauld.
« Si ceux-ci ont un but patriotique et
teligiettx, ils ne manqueront point, che-
min faisant, d'ouvrir les yeux et de se
rendre compte de l'effort magnifique
accompli par les Français d'Algérie et
par ceux qui, dans les oasis du Sud
continuent leurs traditions de courage
et de labeur.
« Le jour qui vtenara certaine-
ment où la piste allant à El-Goléa
te transformera en route, mettant ainsi
cette merveilleuse oasis à moins de
deux jours dl Alger, le jour aussi où
Rome ayant parlé, nous pourrons dire
saint Charles de Foucauld, il est bien
certain qu'El-Goléa deviendra un centre
extraordinaire qui attirera des pèlerins
venus de tous les points du monde. Et
ceux-ci apprendront, durant le voyage,
tes efforts héroïques et courageux de
2a France coloniale. La Ligue d'upion
latine sera fière d'avoir, par son initia-
tive, montré le chemin. »
Continuant sa croisade, M. Follereau
B donné une belle conférence à Mar-
seille. Prochainement, il partira pour
Rome, oit se prépare la canonisation
de l'ermite dIt Sahara.
M~~M~MMMMMC~M~M~~M~
Le statut de l'ancien
sud-ouest africain allemand
De Berlin, on aurait officiellement
annoncé qu'il y a eu un échange de
Cotes entre le gouvernement du Reich
et celui de l'Afrique du Sud sur le sta-
tut de l'ancienne colonie allemande en
Afrique du sud-ouest. L'Allemagne
avait informé le gouvernement de l'A-
frique du Sud qu'elle maintenait ses
droits à la restitution de toutes ses an-
ciennes colonies. Le gouvernement sud-
africain a exprimé l'opinion que l'ac-
cord de Londres de 1923 a réglé défini-
tivement le statut légal de l'Afrique
du sud-ouest comme un territoire ad- J
jninistré par l'Union sud-africaine. -
EN COTE D'IVOIRE
Le gouverneur général de Coppet
étudie les problèmes de la colonisation
et discute
de la 'question des baux emphythéotiques..
Le gouverneur général de l'A. O. F.
vient de se rendre en Côte d'Ivoire et
en Guinée. Il était le 16 mars à Abid-
jan, le 30 à Conakry, le 31 à Benty.
Il est rentré à Dakar par l'Asie.
A Abidjan, il étudia les intérêts de
la Côte d'Ivoire avec les représentants
de la Chambre de commerce et de la
Chambre d'agriculture. Vo i c i 1 e
compte rendu de cette réunion.
En premier, le président Lasserre,
de la Chambre de commerce, fit un ex-
posé des problèmes à résoudre. Il in-
sista notamment sur la grave insuffi-
sance du matériel ferroviaire, insuffi-
sance qui apporte de grandes pertur-
bations dans l'évacuation régulière des
produits, et jette le trouble sur le mar-
ché, au point d'entraîner des pertes
importantes, particulièrement pour les
exploitants forestiers.
Le Président s'attacha à faire res-
sortir les heureux effets que ne man-
querait pas de produire l'octroi de l'au-
tonomie financière de la Côte d'Ivoire
dans le cadre de la Fédération.
Il indiqua également la nécessité
d'aménager d'urgence le port de Sas-
sandra.
Le gouverneur général déclara par-
tager. le point de vue de la Chambre
de commerce et promit d'étudier lui-
même la question sur place.
Puis vient la question de l'électri-
fication d'abidjan.
Le gouverneur générai aonna tous
apaisements à ce sujet.
Enfin la Chambre de commerce in-
sista en faveur de l'amélioration du
régime des transports intercoloniaux
par la simplification des formalités ad-
ministratives.
M. Jean Rose, président de la Cham-
bre d'agriculture, prit ensuite la'parole
pour traiter de la question primordiale
de l'attribution des concessions.
Actuellement, l'Administration pré-
conise le régime des baux emphythéo-
tiques à la place des concessions. Le
nouveau régime cause un grave préju-
dice aux intérêts des colonies, puisque
l'emphythéose se donne pas le droit de
propriété, mais seulement l'usage de
la terre pour une durée prévue par la
convention supérieure à dix-huit, ans
seulement.
Actuellement, l'attribution en conces-
sion de terrains-ruraux ne représente
le don d'aucune valeur acquise, puis-
que seuls le travail et les capitaux in-
vestis permettent la mise en valeur.
Pour quelle raison, dans ces conditions,
l'Etat veut-il conserver entre ses
mains le droit de propriété ?
(Lire la suite page 5)
PROPAGANDE
COLONIALE
i Il est bien connu que la
masse, en France, ignore nos
colonies. Comment s'en étonner
puisse que personne ne lui en
cause.
Pour remédier à cette igno-
rance on parle beaucoup de pro-
pagande coloniale dans les mi-
lieux intéressés, mais cette pro-
pagande n'a pas encore trouvé
sa grande orientation, celle qui
la mettra sous les yeux du grand
public.
Sur ce plan la grande presse
a le premier rôle à jouer ; elle
doit le jouer en présentant ie fait
..colëniai.àwtS; sa., formel plus,
attrayante sans s'en tenir exctu-
sivement au grand papier sé-
rieux, indigeste pour le lecteur
moyen.
Aussi le « fait divers » colo-
niai, doit-il être considéré com-
me les premières leçons du
grand cours colonial à entre-
prendre pour le grand public.
Est-ce dans cet esprit que L'In-
transigeant publie depuis quel-
que temps certaines petites his-
toires spirituellement présen-
tées ?
Dans un récent numéro, les
mésaventures, bien .placées à
« la une », d'un petit-fils de Bé-
hanzin, faussement accusé par la
voix publique de sacrifices hu-
mains sur l'autel de ses ancêtres
et le rappel du dévouement à
la France des descendants de
l'ancien roi d'Abomey, n'ont
certainement pas manqué d'in-
téresser de nombreux lecteurs,
les incitant à se rappeler que
nous avons outre-mer d'immen-
ses territoires, d'innombrables
populations qu'ils ianorent.
Là est, à notre avis, dans le
pittoresque, la vraie formule
pour toucher, la masse.
Il faut prendre « l'homme de
la rue » comme il est, lui pré-
senter ce qu'il demande pour
l'amener ensuite à être ce que
nous voulons qu'il soit en lui ap-
prenant ce que nous voulons
qu'il sache : que la France ne
s'arrête pas à Marseille, mais à
Tananarive, et à Saigon.
Pour l'instruire commençons
par l'amuser ; ensuite nous l'in-
téresserons.
Sur Madagascar
PÈSE L'INQUIÉTUDE
DES JUIFS
POLONAIS
Où fixer
le Juif errant ?
M. Adolphe Vincent, secrétaire de la
Commission des Colonies de la Cham-
bré, vient de déposer une demande d'in-
terpellation au sujet de la politique que
compte suivre le gouvernement quant
à l'introduction, massive de colons
étrangers^ spécialement, polonais et
t~Him~~&~~jM&g~settr.-
Telle est l'information qUi nous in-
cite à reprendre ici un problème auquel
nous nous sommes attachés à diverses
rerises.
D'autres faits témoignent d'ailleurs
que le problème de l'immigration étran-
gère (faut-il préciser israélite ?) dans
nos colonies rebondit.
La Pologne envisage toujours de di-
riger vers Madagascar une fraction de
sa population juive. Dernièrement,
dans une conférence, le commandant
Lepecki, président de la Commission
d'émigration, a indiqué que Madagas-
car, une fois et demi plus grand que
la Pologne, n'a qu'un neuvième de sa
population.
(Lire la suite page 5)
LA MALADIE DU SOMMEIL EN A.O.F.
par Camille BRIQUET
député.
membre et ancien président
de la Commission des Colonies.
♦ ♦ ♦
Dans mon précédent article, j'ai mon-
tré qu'à différentes reprises depuis plus
de 30 ans, la maladie du sommeil avait
été constatée en A. O. F., que des voix
autorisées l'avaient signalée à l'atten:
tion des pouvoirs publics et j'ai rap-
pelé certains articles' écrits par moi en
1935 dans les Annales Coloniales.
J'en arrive maintenant à ces articles
dans lesquels de façon plus précise je
serrais la question :
Art. 5 du 7 août 1935 :
je pourrais, mais ne veux dans le ca-
dre forcément restreint de cet article,
donner les chiffres des malades de cha-
que cercle ou de chaque canton de cette
colonne ; dans certains la morbidité et
la mortalité dues à la trypanosomiase
sont impressionnantes ; bien des villa-
ges sont contaminés. décimés et aban-
donnés. Dans tel canton sur 48 villages
visités. 3 - seulement sont indemnes.
Ici la morbidité atteint 19 Là elle
s'élève à 39 pour atteindre son maxi-
mum 'dans certains villages de la sub-
division de Léo, 57 ; d'autres à Oua-
gadougou 80 avec le chiffre ef-
frayant, au village de Koudougou, de
92 111 malades sur 123 habitants.
Au total, en Côte d'Ivoire 32.619 ma-
',-ul",,"
Tous mes chiffres, que M. le ministre
des Colonies connaît peut-être, peuvent
être contrôlés. C'est un total de 68.000
trypanosomés que nous connaissons en
A. O. F. (je dis que nous connaissons)
car dans la Côte d'Ivoire en particulier,
à peine les deux tiers de la population
ont été examinés et que les examens
faits parfois rapidement ont laissé fil-
trer des malades.
Après avoir examiné la situation de
la colonie du Niger, de celle du Daho-
mey, du Sénégal, de la Guinée Fran-
çaise, j'en arrivai à la Côte d'Ivoire. Je
reproduis, sans en changer un seul mot,
ce que j'écrivais alors.
Etittt-ih possibievr d'être plus précis.
plus aftirmatif.
! Et c'est aujourd'hui seulement, en
1938 que l'on semble, en haut lieu, se
rendre compte que la maladie du som-
meil est un danger grave pour J'A.O.F.
et en particulier, pour la Côte divoire
que l'on y envoie en mission le très
distingué et compétent médecin général
Sorel. QUE NE M'A-T-ON ECOUTE
DES 1935 ?
Dans l'article 6, après avoir indiqué
les errements qui, dans la lutte contre
le fléau avaient été suivis, je préconi-
sais les méthodes qui avaient été em-
ployées au Cameroun. Je répète textuel-
lement ce que j'écrivais alors :
Au Cameroun. la maladie s'était dé-
veloppée rapidement.
A L'EXEMPLE DE L'A O F.
L'Indochine prend économiquement
position en Afrique du Nord
nous dit M. GOURDON,
Directeur de l'Agence de l'Indochine.
Alors qu'il était gouverneur général
à Dakar, M. Brévié s'attacha particu-
lièrement à nouer des relations écono-
miques entre l'A.O.F. et l'Afrique du
Nord. Partisan convaincu des échanges
intercoloniaux, il concrétisa sa politique
par la création, à Alger, d'un comptoir
île l'A. O. F
Cette politique a donné des résultats
de plus en pltis" marquants, puisqu'en
moins de deux ans les échanges sont
passés de 33.000 tonnes à 99.000 et
qu'un Comptoir de l'Algérie fut créé à
Dakar.
Devenu le chef de notre grande fédé-
ration d'Extrême-Asie, le gouverneur
général Brévié ne pouvait manquer de
persévérer dans cette heureuse politique
aussi décida-t-il l'étude de la création
à Alger d'un Comptoir de l'Indochine.
Nous avons, en son temps, annoncé
cette décision. Maintenant le projet est
en passe de devenir réalité avec le voya-
ge de mise au point que vient de faire
en Afrique du Nord, M. Gourdon, an-
cien directeur de l'Ecole coloniale, ac-
tuellement directeur de l'Agence de l'in-I'
dochine à Paris.
Représentant en France du gouver-
neur général Brévié et réalisateur du
projet qui nous intéresse, M. Gourdon
étant la personnalité la plus indiquée
pour nous en parler, nous sommes allés
lui demander quelques précisions :
« fch, oui ! ce projet est virtuelle-
ment devenu une réalité puisque j'ai
loué le local et que le directeur de
l'agence est nommé : le secrétaire géné-
ral de la Chambre de commerce de
Saïgon. Dans un 'mois, l'Indochine aura
à Alger, pignon sur rue.
Installée à Alger, l'Indochine le
sera pour toute l'Afrique du Nord, mon-
sieur le directeur ?
Pas précisément car, à Alger, on
ne s'occupera que de l'Algérie. Le Ma-
roc sera traité séparément et n'aura son
office que plus tard. Pour l'instant, il
n'est question que de l'établissement
d'une mission permanente qui sera con-
fiée à M. Ricaud, délégué de l'Annam
au Conseil supérieur de la France d'ou-
tre-mer.
- Très bien, monsieur le directeur ;
ainsi chacun reste chez soi. Et la Tuni-
Sie ?
C'est une question réservée car
son régime douanier spécial rend diffi-
cile pour l'instant des relations écono-
miques étroites avec l'Indochine, celles-
ci pourraient influer sur ses rentrées
douanières au détriment de son équilibre
budgétaire. Une étude préalable est
donc nécessaire. -
{Lire la suite .page-3.i
Le contrôle des changes
Un remède de plus a été proposé à
nos maux : le contrôle des changes.
La formule est nouvelle, donc elle
plaît. Elle plaît d'autant plus qu'elle
suggère une contrainte dans un do-
maine mystérieux paraissant réservé
à quelques privilégiés.
Quant au reste, bien des nations
étrangères appliquent déjà le contrôle,
à commencer par les trois dictatures :
Russie, Allemagne et Italie.
Nous laissons à d'autres le soin d'éta-
blir quelles relations obligatoires exis-
tent entre le contrôle et la tyrannie.
Notre dessein n'est point d'envisager le
contrôle des changes sous l'angle des
idéologies politiques, mais d'étudier si
ce contrôle est praticable chez nous :
la France, en effet, n'est pas une nation
européenne enfermée dans ses frontiè-
res continentales, mais un empire
s'étendant sur les cinq parties du
monde.
Avant toutefois que d'aborder cet as-
pect du problème -- et en écartant à
priori tout plaidoyer pour ou contre le
contrôle en soi, - il n'est, pas inutile
de définir d'abord en quoi consisté ce
fameux contrôle et comment il fonc-
tionne.
On sait que le change est la valeur
d'une monnaie par rapport à une autre,
et qu'il faut par exemple 150 franc: à
un Fransais débarquant à .Londres pour
et
l'Empire
obtenir 1 livre sterling à dépenser dans
le pays~ Cependant, il y a deux ans,
il ne lui fallait que 80 francs pour ob-
tenir la même livre.
Comment donc ces rapports varient-
ils ? Ils sont en fonction de ce Que l'on
appelle la balance des comptes. En-
tre elles, les nations se comportent com-
me les particuliers, elles produisent ven-
dent et achètent. Quand la France achè-
te pour 1.000 francs de charbon à l'An-
gleterre et que It Angleterre achète pour
1.000 francs de salades à notre nor-
mandie, l'opération se traduit par un
bilan blanc. Mais si la France. achète
pour 2.000 francs de marchandises an-
glaises quand elle n'envoie elle-mème
que 1.000 francs de produits de l'autre
côté du détroit, elle se, trouve obligée
de régler en monnaie l'exédent de ses
achats sur le montant de ses ventes.
Pour régler ces .1.000 francs, et la
monnaie française n'ayant point cours
en ;Ang)eterre, la France, va acheter
autant de livre» qu'il.faudra.poue faire
1.000 francs etel-le les versera à ses
créanciers anglais.
Mais alors sur le marché des mon-
naies jouera la loi de l'offre et de la de-
mande : une marchandise (la livre)
sera demandée en contre-partie d'une
autre (le franc) qui sera offerte. Les
enchères interviendront : la livre mon-
tera, le franc baissera.
Le change sera déficitaire pour la
France ce jour-là.
Si, pour des raisons diverses, les
achats (ou importations) deviennent
couramment supérieurs aux ventes (ou
exportations), la France se trouvera
dans la situation d'un particulier dé-
pensant plus qu'elle ne gagne : elle
courra à la faillite.
* * *
Ceci étant posé d'une manière aussi
simpliste que possible, qu'est-ce que le
contrôle des changés 1 -.
C'est la réaction d'un Etat qui n'ac-
cepte de transactions avec l'étranger
qu'autant que celles-ci sont bénéficiai-
res, ou au moins blanches; il ne se
permet d'acheter (ou importer) pour
500 francs que s'il vend lui-même (ou
exporte) pour 1.000 ou au moins 500
francs. ..,'
(Lire :la - suite page.-3.).
Nous avons dénoncé
le danger en 1935.
Que ne nous a-t-on
alors écouté !
jusqu'en 1926 on la combattit par le
procédé 'des vagues d'assaut espacées
et indépendantes ; d'année en année la
situation s'aggrave à tel point que la
mission permanente de la prophylaxie
créée en 1926, dotée 'd'un chef et de
moyens suffisants, découvrit et soigna
en 2 ans et demi, i 15.000 MALADES
je dis cent quinze mille. Tous les foyers
ont été pratiquement éteints ; ils le
sont restés depuis.
C'est la méthode suivie au Cameroun
qu'il faut mettre en œuvre.
Plus de système thérapeutique person-
nel employé par de jeunes médecins néo-
phytes qui méconnaissant les travaux de
leurs devanciers et de leurs aînés, s'ap-
prêtent à recommencer les erreurs que
ceux-ci ont commises à leur début !
Je déplore que l'on n'ait pas fait alors
le nécessaire.
Si les ministres de l'époque peuvent
mériter des circonstances atténuantes,
car pour ne pas avoir d'histoires cer-
tains administrateurs leur ont atténué
la vérité, IL NE PEUT PLUS EN ETRE
DE MEME AUJOURD'HUI.
La lettre de Delmont, que j'approuve
pleinement a remis la question à pied
d'oeuvre.
Une enquête va être faite par l'un des
chefs les plus qualifiés du Service de
Santé colonial, le médecin général So-
rel qui, naguère écrivait dans les Anna-
les de médecine et pharmacie colonia-
les des articles sur la maladie du som-
meil en Haute-Volta, Niger et Daho-
mey.
Puissent, cette fois, l'administration
supérieure et le ministre des Colonies,
savoir prendre, sans perdre de temps,
les décisions qui s'imposent.
SI el Id i cl moo 1-
LE NŒUD
du prétendu conflit
sino-japonais
est à Moscou
déclare
M. Claude FARRERE
en débarquant à MarseiUe.
La veille de la Noël, M. Claude Far.
rère partait, à bord du Félix-Roussel,
pour aller voir ce qu'étaient devenus
depuis vingt ans le Japon, le Mand-
choukouo et la Chine du Nord.
L'auteur du Quadrille des mers de
Chine a repris contact avec les pays
dont il connaît si profondément l'his-
toire. Après avoir réalisé son program-
me, il a repris le chemin de la France
sur l'Aramis, qui est arrivé à Mar-
seille la semaine dernière.
« Le Japon n'a pas changé, a dé-
claré l'écrivain. J'ai retrouvé le pays
que j'ai connu lorsque fétais jeune offi-
cier de marine. C'est avec le même
plaisir que j'ai contemplé des sites mer-
veilleux, avec des gens aimables. Ac-
tuellement, la situation de la concession
française ds Shanghai est excellente. »
A propos des événements d/Extréme-
Orient, M. Claude Farrère a ajouté :
« Le nœud du prétendu conflit sino-
japonais est à Moscou. D'ailleurs, il n'y
a pas de conflit. On enrôle des hommes
par force et on les oblige à se battre. *
::::: ::::::::::::: :: U::::: :::J::: :J7n
LA PROTECTION
DE NOS COMMUNICATIONS
AVEC L'AFRIQUE DU NORD
La protection de nos communications
avec l'Afrique du Nord nécessite des
bases navales ou aériennes puissam-
ment aménagées et réparties suivant
les besoins stratégiques.
Par sa situation géographique, la
Corse est appelée à jouer un rôle de
premier plan dans cet ordre d'idées,
principalement en ce qui concerne l'ar-
me aérienne.
C'est pourquoi M. Campinchi, minis-
tre de la Marine, a tenu à s'occuper
tout spécialement de la base d'aéronau-
tique navale d'Aspretto. Les travaux
d'aménagement vont être heureuse-
ment terminés d'ici peu, gràce à l'im-
pulsion qu'il a su donner à leur exécu-
tion.
Cette base, placée sur le trajet Berre-
Bizerte, complète notre réseau de bases
d'aéronautique navale du bassin médi-
terranéen et elle est appelée, de ce fait,
à jouer un grand rôle du point de vue
militaire.
Située dans le fond du magnifique
golfe d'Ajaccio, non loin du port, elle
est naturellement à l'abri de3 vents
soufflant de l'ouest, du nord et de l'est.'
Une jetée, ouvrage d'art qui a nécee"
sité d'importants travaux, a été éta-
blie sur les rochers Sccglietti pour per-
mettre le plan d'eau à l'abri de la houle
du sud-est et des vents du large.
Les travaux seront achevés le mois
prochain. Le capitaine de corvette Ger-
got, chargé de les suivre, a pria, le
15 novembre, le commandement -de
cette base qui sera armée en mai 1938.
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